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Origine http://www.clitoris-film.com/pedagogique.html
Le Clitoris, ce cher inconnu
Un documentaire de Michèle Dominici, Variety Moszinski et
Stephen Firmin (2003), coproduit par Cats&Dogs Films, Sylicone
et Arte France, diffusé dans le cadre de la soirée
Thema « Le sexe des femmes ».
59 min
Le résumé
Voici un documentaire hors du commun, un de ceux, bien rares, qui
changent notre regard, remettent en question ce que nous considérions
comme acquis, nous font évoluer. Il traite du plaisir sexuel
de la femme, c’est-à-dire – c’est la thèse
ici développée et démontrée –
de son clitoris, et dresse en outre un bilan des savoirs sur l’anatomie
et la physiologie sexuelle féminine aujourd’hui.
Les connaissances sur le clitoris, organe tabou par excellence,
n’ont cessé, depuis Hippocrate, d’être
rassemblées puis dispersées à nouveau sous
la pression de la norme sociale et de l’Église, puis
de la psychanalyse.
Aujourd’hui, malgré la pauvreté des découvertes
sur les mécanismes de la sexualité féminine,
nous savons que le rôle unique du clitoris est de générer
du plaisir et qu’il est innervé comme aucun autre organe
humain, y compris le pénis de l’homme, avec lequel
il partage la même origine embryologique. Comme pour lui,
une stimulation entraîne son érection mais, après
un orgasme, il ne se relâche pas selon les mêmes modalités,
ce qui rend possible la polyorgasmie chez la femme.
Anatomiquement, il est loin de ressembler à ce qui est communément
admis, il convient d’ailleurs de parler de complexe clitoridien
plus que de clitoris : il mesure jusqu’à 8 cm, la partie
externe, recouverte par un capuchon à la commissure ventrale
des petites lèvres, se recourbe en direction dorsale et se
prolonge, scindé en 2 longues racines, le long de l’os
du pubis de chaque côté de la vulve et de l’orifice
vaginal.
Fonctionnellement, il est admis aujourd’hui que si 30 % des
femmes ont un orgasme lors d’un rapport sexuel, cela signifie
que pour les 70 % restants, le clitoris n’a pu jouer son rôle
; la pénétration n’est pas forcément
efficace car le vagin, très peu innervé en prévision
de l’accouchement, est un organe relativement insensible.
Dans tous les cas, lorsque l’orgasme survient, c’est
que le complexe clitoridien a été stimulé soit
directement soit à travers la paroi du vagin. Ce fait remet
en cause de façon indiscutable l’existence d’un
hypothétique point G et rend obsolète la distinction
mythique entre femmes vaginales et femmes clitoridiennes. De plus,
il pose de façon dramatique la question de l’excision
et devrait entraîner l’évolution des pratiques
chirurgicales de clitoridectomie, dans les cas d’hypertrophie
clitoridienne (1 naissance sur 2 000), en la rendant partielle.
Dans l’avenir, la recherche va nous permettre de comprendre
les mécanismes qui sous-tendent les quatre phases-concept
(excitation, plateau, orgasme, résolution) de la physiologie
sexuelle de la femme. Mais d’ores et déjà, il
apparaît que le plaisir nécessite une coïncidence
entre le sexe et le cerveau et que, pour les femmes, l’établissement
de cette relation est le fruit d’un apprentissage, d’où
l’importance d’une éducation sexuelle sans tabou
dès l’adolescence. Dans ce contexte, on peut affirmer
que la frigidité n’existe pas, mais que certaines femmes
peuvent être considérées comme préorgasmiques.
Cette implication du cerveau étend la physiologie sexuelle
aux domaines des émotions, des sentiments et plus largement
à la vie du couple : certains sexologues estiment, en effet,
que le sexe ne se pratique pas qu’au lit mais vingt-quatre
heures sur vingt-quatre, qu’un homme concerné par les
tâches ménagères, ses enfants et le bien être
de sa compagne crée le cadre idéal pour une sexualité
épanouie de sa partenaire. Aussi la recherche pharmacologique
ne sera-t-elle jamais suffisante face aux maux du sexe.
La critique
Qualité de la réalisation
**** Un film sans tabou sur un sujet fondamental, réalisé
sur un ton serein, concerné, parfois avec humour, mais sans
effet de surprise ni volonté de choquer. En somme, un film
juste et intelligent. Il est servi par des séquences filmées
ou animées et des images de synthèse claires et pertinentes.
Il est à noter que certaines séquences présentent
des plans serrés du sexe féminin dont l'objet est
de préciser l'anatomie et la disposition du clitoris.
Informations pour l'enseignant
**** Les informations nouvelles sont multiples, elles nous permettront
de gagner en pertinence dans nos réponses aux nombreuses
interrogations des élèves.
Correspondance avec les programmes scolaires
*** La sexualité n'est ni au programme du collège
ni à celui du lycée même si, au cours du cycle
central du collège, doit être abordé le thème
de la transmission de la vie chez l'Homme. Les relations sexuelles
ne sont envisagées strictement que sous cet angle ! Cependant,
dans les accompagnements aux programmes, on se verra préciser
que « l'étude des transformations pubertaires, celle
du fonctionnement du corps humain en ce qui concerne la transmission
de la vie, constitue en elles-mêmes et à travers les
discussions qu'elles suscitent une contribution essentielle à
l'éducation à la sexualité » et plus
loin « [...] il appartient au professeur de juger des prolongement
éducatifs souhaitables et possibles avec chaque classe, dans
le respect des sensibilités et des consciences. Ils sont
limités dans le temps et peuvent être l'occasion de
collaborer avec le médecin scolaire et l'infirmière
».
Attractivité pour un jeune public
* ou ****
(selon que l'on répond par l'affirmative ou la négative
aux questions ci-contre) Un élève de quatrième
a-t-il une maturité suffisante pour percevoir, à travers
le ton du documentaire, l'importance des informations délivrées
ainsi que leurs incidences ? Doit-on le cantonner aux représentations
schématiques des sexes de l'homme ou de la femme ou peut-on
lui montrer en plan serré sans le choquer ? Ce documentaire
doit-il être considéré comme « un remède
à prendre au plus vite » pour réparer les conséquences
comportementales graves liées aux idées véhiculées
sur la femme par la pornographie à laquelle de nombreux jeunes
sont exposés de plus en plus tôt ? Dans une éducation
à la sexualité encore marquée par le tabou
dans nombre de familles, non encore cadrée dans nos programmes,
pourquoi ne pas donner accès le plus tôt possible à
des informations fondamentales aux plus jeunes (trop jeunes ?) qui
pourrait faire évoluer les mentalités des garçons
par rapports aux filles, des filles et des garçons sur leur
sexualité ?
L'hétérogénéité des classes rend
toute tentative de réponse difficile, ce documentaire conviendrait
sans doute plus à des lycéens mais serait alors hors
programme... L'heure relativement tardive choisie par Arte pour
la diffusion du documentaire indique que la chaîne le destine
plutôt aux adultes...
.
Pistes à suivre
[SVT, 4e]
Le plaisir sexuel au féminin
* Expliquer le rôle du clitoris et préciser ses analogies
avec le pénis.
* Réaliser un schéma du complexe clitoridien en position
par rapport à l'ensemble de l'appareil génital de
la femme.
* Définir le terme « tabou ».
* Expliquer à quoi sont dues les hésitations de la
science au cours de l'Histoire à décrire cet organe
et à préciser sa fonction.
* Préciser l'importance du clitoris dans l'orgasme de la
femme et dire pourquoi la pénétration n'est pas forcément
efficace.
* Expliquer ce qu'est l'excision ou clitoridectomie et préciser
ses conséquences pour la femme.
* D'après le témoignage des trois adolescentes dans
le documentaire, dire en quoi l'éducation à la sexualité
est importante.
* « La sexualité de la femme n'implique pas que son
sexe mais aussi son cerveau. » Expliquer cette affirmation
soutenue dans le film.
* Dire en quoi, dans un couple, le fait que l'homme participe aux
tâches ménagères a son importance dans l'épanouissement
sexuel de la femme.
* Expliquer pourquoi la pharmacopée ne pourra jamais à
elle seule résoudre les problèmes sexuels.
Pour en savoir plus
VANDER Arthur, SHERMAN James, LUCIANO Dorothy, Physiologie humaine,
McGraw-Hill, 2001.
Un remarquable site canadien sur l’éducation à
la sexualité, avec des entrées spécifiques
selon que l’on est adolescent, adulte, parents... ou enseignants
(une catégorie à part sans doute...).
http://www.masexualite.ca/
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