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Origine : http://www.decroissance.info/La-decroissance-doit-elle-rentrer
Cette série de textes sous-titrés « “
Post-politique ” et décroissance » veut essayer
de poser quelques jalons et proposer des éléments
épars au pot commun du débat. Elle veut surtout garder
une cohérence critique envers l’idéologie du
progrès et du développement qui est au fondement des
sociétés spectaculaires de croissance, car la politique
au sens moderne est bien une des formes innombrables de l’idéologie
du progrès sous laquelle se meurt chaque jour ce qu’il
nous reste de monde commun.
Mais rien de vraiment nouveau dans cette série de textes,
certains y reconnaîtront la critique libertaire de la politique
et sa préférence pour l’utopie du politique
comme constitutif des relations sociales concrètes que nous
entretenons tous dans notre vie quotidienne [1] ; la critique faites
par B. Charbonneau de toute l’écologie politique démocrate
qui n’est finalement que l’avant-garde d’une société
écologique totalitaire [2] ; l’analyse faites par son
ami J. Ellul notamment à propos de l’illusion encore
entretenue par certains au sujet de la possibilité de faire
encore des choix politiques réels à l’âge
de la technicisation totale du politique, alors qu’ils n’appartiennent
plus qu’à un seul et même régime de vérité
unidimentionnelle [3] ; les sondes philosophiques qu’Hannah
Arendt a notamment porté contre la philosophie politique
[4] ; enfin les thèses du Groupe allemand Krisis sur la nécessité
de faire émerger à gauche les fondations d’une
« anti-politique » et d’une « post-politique
» à l’âge capitaliste de la fin de toute
politique [5]. La politique ne peut plus être en effet la
solution, car elle a totalement disparue sous l’effet de son
économicisation et de sa technicisation. La politique et
l’économie ne s’opposent pas comme veulent encore
nous le faire croire les idéologues de l’altermondialisme
comme ceux qui rêvent encore d’un éco-capitalisme
à visage humain qui nous sourirait tout en nous foutant des
pieds au cul [6].
Eloge du politique, critique de l’écologie politique
comme de la philosophie politique, horizon post-politique, seront
ainsi les quelques lignes de cette série de textes sur la
décolonisation d’un imaginaire politique qui inlassablement,
sans trêves ni repos, nous amène droit dans le mur
[7].
La décroissance doit-elle accepter et se mouler dans les
formes agonisantes et dépolitisantes de la vieille Modernité
politique ? Simone Weil, qui selon le mot d’André Breton
dessinait dans son ouvrage Note sur la suppression générale
des partis politiques, « un réquisitoire sans appel
possible contre le crime de démission de l’esprit (renoncement
à ses prérogatives les plus inaliénables) qu’entraîne
le mode de fonctionnement des partis », se demandait déjà
s’il existait dans les partis politiques « une parcelle
infinitésimale de bien ? » En effet ergotait-elle,
« ne sont-ils pas du mal à l’état pur
ou presque ? » [8]. Car le parti politique est à lui-même
sa propre fin poursuit-elle, « il se trouve en fait, par l’effet
de l’absence de pensée, dans un état continuel
d’impuissance qu’il attribue toujours à l’insuffisance
du pouvoir dont il dispose ». Mais la matrice de la volonté
de puissance du parti politique, qui veut le pouvoir pour le pouvoir
comme d’autres veulent la croissance pour la croissance, s’explique
aussi parce que « la conception du bien public propre à
tel ou tel parti est une fiction, une chose vide, sans réalité,
[et] qu’elle impose la recherche de la puissance totale. Toute
réalité implique par elle-même une limite. Ce
qui n’existe pas du tout n’est jamais limitable »
[9]. Et cette absence originelle de pensée, cette difficulté
majeure à faire passer la décroissance de l’utopie
et de la théorie, au projet politique, forme les limbes mêmes
de la création de ce si prématuré « Parti
pour la Décroissance ». Le PPLD ne peut dès
lors qu’être à lui-même sa propre fin,
et ses militants « se contentent seulement d’en désirer
sa croissance », illimitée, écrirait-elle [10].
C’est que l’appartenance à un parti politique
entraîne « trois formes de mensonges - au parti, au
public, à soi-même », car « le mobile de
la pensée n’est plus le désir inconditionné,
non défini, de la vérité, mais le désir
de la conformité avec un enseignement établi d’avance
», catéchisme primaire qui explique très bien
l’informationnisme de positionnement qui sert de raison de
vivre à tous les politiciens [11]. Car rien ne peut sortir
d’un parti qui ressemble à de la vérité,
de la justice et du bien public nous dit-elle. De plus, chez le
militant politique, comme le notait Ellul, la réalité
de la compétition politique et des conditions d’exercice
du pouvoir est complètement ignorée au départ.
Ensuite, avec l’expérience, le militant adopte en fin
de compte une attitude opportuniste dans cette course de la volonté
du pouvoir pour le pouvoir.
La vision spectaculaire des politiques électorales «
décroissantes », est elle-même argumentée
par le politologue Paul Ariès, pour qui finalement «
l’idée que la politique serait devenue impuissante
est une farce » [12]. Cet auteur va même jusqu’à
renvoyer les analyses de Jacques Ellul et de toute la critique de
la société de la valeur d’un revers de main,
avec pour seul argument sa foi dans la religion politique et le
simple effet de manche selon lequel « ‘‘ l’illusion
sur l’illusion politique ’’ est plus dangereuse
que ‘‘ l’illusion politique ’’ »
[13]. Or la politique de re-symbolisation de masse proposée
par P. Ariès est celle où « le pouvoir politique
se manifeste sur trois terrains : celui de l’agir rationnel
- le domaine gestionnaire et technocrate. Celui des activités
médiatisées ou le réel se construit par images
: le domaine de la ‘‘ politique théâtre
’’ ou de la ‘‘ politique-spectacle ’’.
Celui de la politique mythique : domaine des mythes, des symboles,
des valeurs, registre émotionnel et motionnel (mise en mouvement).
Nous n’avons pas le droit de faire l’impasse sur ces
enjeux » se sent-il même obligé d’ajouter
en bon technicien de la politologie, « science » qui
n’a plus d’« humaine » que le nom tellement
sa réalité actuelle est celle d’une science
de la manipulation et de la prostitution des âmes [14]. Bruno
Clémentin, pour qui « la politique économique
[sic !] pour l’altermondialisme doit utiliser essentiellement
la législation et la réglementation, ce n’est
pas la peine de finasser » [15] se sent-il (lui aussi) obligé
de rajouter, est l’archétype même non seulement
de l’objecteur de croissance illusionné par la politique,
mais surtout de cet écologisme économiciste traditionnel
qui ne cherche qu’à éterniser les catégories
de base de l’économicisation du monde. Ainsi, dès
lors que l’on accepte l’ensemble des présupposés
onto-épistémologiques de l’économie inventée,
« la réglementation est le moyen le plus efficace pour
lutter contre le gaspillage et les pollutions » poursuit-il
comme tous les machinistes qui sont pétris par les impératifs
de l’efficience rationnelle et autre dieu de la nécessité
[16]. Les écologistes traditionnels qui ne veulent qu’écologiciser
la marchandise, baignent alors dans le bocal de la société
de la croissance comme un poisson dans l’eau. Au sein de la
mouvance des objecteurs de croissance, cette vision réglementaire,
légiférante, étatiste, politiste et finalement
croissanciste, ne peut bien entendu que se trouver confrontée
à ceux pour qui « ni le Droit, ni l’Economie
ne peuvent jamais, si nécessaires et émancipateurs
soient-ils par ailleurs, constituer le point de départ philosophique
ou la base pratique d’une communauté véritablement
libre, c’est-à-dire d’une communauté d’individus
dont l’autonomie ne trouve pas ses conditions de possibilités
dans leur atomisation » [17].
Cependant, pour légitimer l’engagement de la décroissance
dans une politique électorale, l’argument qu’utilise
P. Ariès en disant que « la victoire de la révolution-conservatrice
mondiale prouve que l’on change aussi la société
par décrets, puisque les libéraux font des lois pour
déréglementer ce qui protège » [18],
n’est certes pas faux mais erroné. L’Etat moderne
(y compris bien sûr l’Etat social) doit en réalité
son rôle au fait que le système de production marchande
a besoin d’une instance supérieure qui garantisse le
cadre de la concurrence, les fondements juridiques généraux
et les conditions nécessaires de la valorisation capitaliste
- y compris les appareils répressifs au cas où le
matériel humain en viendrait à contester le système.
Ainsi les méchants « libéraux » chez lesquels
la vulgate antilibérale croit reconnaître un complot
mondial, ne sont en réalité que nos braves hommes
politiques de gauche comme de droite. Et les lois et les politiques
publiques en tant que conditions nécessaires de la valorisation
capitaliste, sont votées et « décidées
» (validées en réalité), par des hommes
politiques. Mais ce que nous dit Ellul, c’est qu’il
y a là une totale disparition de « choix politiques
purs » du fait de la surdétermination technicienne
et économiciste des décisions politiques (c’est-à-dire
quand la politique se dissout dans la politique économique).
Quand le nécessaire, l’éphémère
et l’efficience rationnelle sont les conditions de possibilité
de toute décision politique, alors la décision politique
libre disparaît littéralement pour ne devenir qu’un
choix entre diverses solutions encadrant la marchandise désormais
technologiquement, scientifiquement et enfin politiquement équipée
[19]. Ces « choix » se réalisant selon «
le nécessaire pour les grandes directions fondamentales,
pour les décisions vraiment sérieuses, et qui sont
imposées finalement par les techniciens des divers ordres,
l’éphémère pour les décisions
superficielles et brillantes, où va jouer la dialectique
du pouvoir et de l’opinion » [20]. Les politiques libérales
ne sont donc pas de pures décisions politiques que prendraient
les législateurs. Elles ne sont que fin de la décision
politique, c’est-à-dire l’atrophie structurelle
de la politique du fait de sa techno-économicisation [21].
Cette disparition de la décision politique pure est très
bien illustrée par la conversion d’une large partie
de la Gauche européenne au libéralisme comme à
l’anti-libéralisme économiciste. Mais cette
disparition n’est donc en réalité qu’un
effet (et non une cause) de l’ontologie politique portée
à son achèvement logique et historique, c’est-à-dire
de la surdétermination marchande des décisions politiques.
Cette confusion entre effets et causes, est ce qui détermine
à son tour la réflexion politique de Paul Ariès
pourtant si pertinent sur bien d’autres questions.
Le politique est aussi caractérisé par la «
représentation-image », une représentation qui
entend illusoirement incarner le Bien dans le pouvoir (essence moralisatrice
du politique comme dit Maffesoli), et que l’on retrouve dans
la politique des valeurs et de la re-symbolisation que promeuvent
certains objecteurs de croissance. Mais cette vision est aussi,
comme l’a également montré Ellul, une des illusions
les plus prégnantes de l’homme politique illusionné.
On ne prend pas assez en compte le fait que depuis longtemps, le
domaine politique s’est autonomisé de toute morale
et de toutes valeurs. « Ceux qui expriment la conviction que
la politique est soumise à la morale, construisent en effet
une doctrine, donnent un certain visage à la politique, se
réfèrent à une certaine éthique, établissent
les relations souhaitables entre les deux ; mais nous sommes vraiment
au niveau du souhaitable, de l’impératif. Or, ce qui
dans ce souhaitable est toujours gênant, c’est l’incapacité
où l’on se trouve de considérer l’exercice
du politique tel qu’il est concrètement, en fonction
de l’Etat qui existe, avec le personnel politique en place,
etc » [22]. L’idéalisme de la politique morale
des valeurs et des symboles appartient largement à une espérance,
un déni de l’existant, une logique du devoir-être
qui ne pourra que se casser les yeux devant la réalité
de l’autonomie du politique dégagé de toute
morale et de toutes valeurs. De plus, cet idéalisme politique
pousse toujours à endosser les habits de la posture du pur
et de l’incorruptible, dont la poursuite est perpétuellement
l’enjeu des chasses aux sorcières (plus ou moins) imaginaires,
querelles qui sont généralement des déchirements
comiques entre illusionnés de la politique. Bien entendu,
on touche peut-être juste quand l’on parle d’«
auto-limitation » cependant on entend généralement
par là, que « c’est bien d’un nouvel impératif
moral dont nous avons besoin » [23], ce qui fait plutôt
froid dans le dos quand on pense au passé de l’Etat
jacobin qui n’a vraiment rien d’une « auto-limitation
» mais bien plutôt d’une limitation autoritaire.
Car ce que l’on nous propose n’est finalement que la
vision instrumentale de la politique des valeurs d’un Robespierre
et de la Révolution jacobine, où la progression des
valeurs ne serait que le produit d’une machinerie symbolique
d’Etat qui appliquerait les recettes d’une cuisine toute
faite. A l’inverse, l’impolitique telle que la dégage
Esposito « est le refus du politique porté au rang
de valeur » [24]. L’impolitique ou la perspective «
post-politique » dégagée par Robert Kurz sont
même le « refus de toute valorisation théologique
du politique. L’impolitique est la critique de l’enchantement
». Là aussi Ellul en identifiant brillamment l’homme
politique (l’élu, le militant ou le passionné
des passions politiques) avec « l’homo religiosus »
[25], appelait à mettre à bas toute la « religion
du politique », c’est-à-dire « la politique
comme forme profane de la religion » comme dit Marx. Ce remplacement
du Dieu de la religion par l’Etat et la Politique, trois variantes
qui étaient pour Ellul, d’identiques illusions surplombant
et logicialisant la socialité, dont le principe est toujours
la même séparation d’avec sa propre vie.
De plus, dans cette société de valorisation théologique
du politique orchestrée par le « processus d’expropriation
politique » (Max Weber) [26] - c’est-à-dire ce
vaste évidage de la dimension impolitique de la socialité
primaire -, « participer à des activités non
politiques, mais parfaitement en relation avec notre société,
est considéré comme sans valeur » [27]. «
Les valeurs qui, de nos jours, ne peuvent recevoir un contenu politique,
ou ne peuvent servir à une politique, ne sont en définitive
plus prises au sérieux » [28]. Dans des accents finalement
très proches du socialisme orwellien (« simple traduction
politique des sensibilités populaires » [29] ), Ellul
va même jusqu’à écrire que « ce
ne sont plus les valeurs qui nous servent de critère de jugement
pour estimer le bien et le mal, c’est la politique qui devient
aujourd’hui valeur suréminente par rapport à
laquelle s’ordonnent les autres » [30]. C’est
ainsi que la « connaissance ordinaire » (Maffesoli),
la « common decency » (Orwell), la « faculté
de juger » (Arendt), le « monde-de-la-vie » (E.
Husserl), le « Savoir-de-la-vie » (Michel Henry) [31],
sont mis radicalement hors jeu par l’aliénation politique
qui ne gère plus que des individus vivants réduits
à la circulation des marchandises. La politique est devenue
réellement la simple administration des choses. Il est temps
en effet que la décroissance rentre en politique... Et les
machinistes en chef de l’organisation sociale ont déjà
passé en commande des fauteuils douillets pour nos écologistes
radicaux. A cette vision instrumentale de l’éthique,
ne devons nous pas préférer la vision du socialisme
orwellien proposée par J.-C. Michéa, qui n’a
rien à voir avec le moralisme des Usines à re-symbolisation
que l’on nous propose ? Il semble en effet, que « la
rupture ne viendra jamais d’un quelconque plan d’urgence
décidé par des experts, quand bien même ceux-ci
se trouveraient être, par chance, vertueux et bien intentionnés.
Si le changement dans les pratiques ne vient pas des individus eux-mêmes,
s’il ne consiste pas en une maîtrise accrue de leurs
conditions de vie, de leurs échanges entre eux et avec leur
milieu naturel, alors il ira en réalité (comme c’est
le cas depuis plusieurs dizaines d’années, y compris
depuis les premières alarmes écologiques) dans le
sens d’un renforcement du système, d’une accentuation
de la sujétion de chacun à l’industrie et à
l’Etat, dans le sens d’un approfondissement du chaos
administré » [32]. Les écologistes pressés
d’être au joystick de la méga-machine, doivent
saisir qu’un tel changement civilisationnel « ne se
pilote pas. Le chemin peut au mieux être balisé (...).
Mais il faut d’ores et déjà mettre en garde
contre toute velléité de planification bureaucratique
et contraignante du sauvetage de la planète » [33].
Au politique, ne pourrions nous pas préférer alors
une impolitique ou une « post-politique » de la décroissance,
dans laquelle le et la politique ne soit pas la solution, mais une
partie intégrante du problème ? Car la politique comme
équipement de la marchandise, n’est pas la solution,
elle est au contraire l’éternisation de la société
de croissance. L’Etat qui intervient étatiquement pour
proposer la mise en place de sa propre dissolution (l’auto-dissolution
affirmative de et par l’Etat), comme projet de sortie de l’économie
politiquement équipée, sera alors à même
de relocaliser le et la politique non seulement dans un territoire
qui n’échappe plus à la socialité concrète,
mais surtout dans nos vies réelles (et non mutilées)
qui correspondent au « vivre ensemble » réel,
en chair et en os, de la réalité immédiate
et partagée.
[1] Voir par exemple là-dessus pour une introduction, l’article
de Michèle Riot-Sarcey, « Utopie du politique (l’)
» in M. Riot—Sarcey, T. Bouchet et A. Picon, Dictionnaire
des Utopies, Larousse, 2002, pp. 237-240
[2] B. Charbonneau, Le Feu Vert et Le Jardin de Babylone.
[3] J. Ellul, L’illusion politique, La table ronde, 2004
[4] Miguel Abensour, Hannah Arendt contre la philosophie politique
?, Sens et Tonka, 2006, 260 p.
[5] R. Kurz, Ende der Politik. Voir un résumé de
cet ouvrage dans A. Jappe, Les Aventures de la marchandise. Pour
une nouvelle critique de la valeur, Denoël, 2003. De R. Kurtz
aussi sur ce sujet, Critique de la démocratie balistique,
Mille et une nuits, 2006. Du Groupe Krisis notamment, Manifeste
contre le Travail, Léo Scher, 1999. La revue scientifique
sur la corporéité, Illusio, est en train de traduire
en français pour les faire paraître dans son prochain
numéro, de nombreux articles encore inédits du groupe
allemand Krisis, et notamment de la féministe Roswitha Scholz.
[6] Sur l’écologie marchande que l’on peut lire
inlassablement dans les colonnes du journal politicien La décroissance,
on peut voir l’article de Bertrand Louart, « La décroissance,
le journal de l’Ordre », paru dans la revue Notes et
Morceaux choisis, n°7, décembre 2006, Editions de la
lenteur, et disponible en ligne sur internet. On pourra toujours
à propos de ce journal qui ne prône que le citoyennisme
écologiste des petits gestes des éternels rouages
que nous sommes au sein de la Méga-machine techno-économique
et l’écologie gestionnaire qui lui est complémentaire,
l’éditorial de la rédaction du journal CQFD
composée notamment d’anciens du journal satirique La
Gueule Ouverte des années 70’s, « La décroissance,
marque déposée ». L’écologisme
économiciste, politicien et développementiste, est
vraiment aujourd’hui, Ce qu’il faut détruire...
[7] Voir par exemple l’entretien de Julien Mattern, «
Droit dans le mur. Sur l’impuissance politique contemporaine
», in Courant Alternatif-Offensive, février 2007 (en
kiosque).
[8] Simone Weil, Note sur la suppression générale
des partis politiques, Climats, 2006, p.25.
[9] Ibidem, p. 40.
[10] Ibid., p. 41.
[11] Ibid., p. 57.
[12] P. Ariès, Décroissance ou barbarie, Golias,
2005, p. 154.
[13] Ibidem, p. 159.
[14] Ibid., p.154.
[15] B. Guibert et S. Latouche (dir.) Antiproductivisme, altermondialisme,
décroissance, Parangon, 2006, p.101.
[16] Sur la distinction entre l’ « efficience rationnelle
» et l’ « efficacité raisonnable »,
voir l’article de Serge Latouche dans la revue Economie et
Humanisme, n°347, décembre 1998. Je remercie Claude Llena
d’avoir porté à ma connaissance ce papier.
[17] Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith. Brèves
remarques sur l’impossibilité de dépasser le
capitalisme sur sa gauche, Climats, 2002, p. 78. Pour s’écarter
des vieilles théories nauséabondes sur la communauté,
il suffit de prendre connaissance de la réflexion actuelle
sur la communauté : par exemple, Jean-Luc Nancy, La communauté
désœuvrée, Christian Bourgeois, réed.
2004 ; Roberto Esposito, Communitas. Origine et destin de la communauté,
Puf, 2000 ; M. Henry, « Pour une phénoménologie
de la communauté », in Phénoménologie
matérielle, Puf, 1991.
[18] Dans le débat « La décroissance doit-elle
s’engager en politique électorale ? » dans le
journal La Décroissance, n°29, p. 19.
[19] Les derniers de ces équipementiers de la valeur seront
bien sûr les écologistes qui ne rêvent, avec
Georgescu-Roegen, que d’écologiciser l’économie
et les sciences économiques, et non en sortir définitivement.
Malgré la critique de l’ « arithmomorphie »
de l’économie politique, l’économiste
américano-roumain reste en effet dans un économisme
qui éternise les fondements baptismaux de la société
de croissance, c’est-à-dire les catégories de
base de l’économie inventée.
[20] J. Ellul, L’illusion politique, La Table ronde, 2004,
p. 103.
[21] Ellul dit qu’il n’y a « non pas une disparition
du politique, mais l’illusion d’un libre jeu des formes
traditionnelles de la politique », p. 102.
[22] Ibidem, p. 108. Il poursuit en ces termes : « Et Machiavel
conclut en fait à une autonomie du domaine politique. (...)
Il nous semble que son attitude de départ est excellente,
et qu’une réflexion politique ne peut partir que de
la réalité du monde politique tel qu’il existe,
de la structure de l’Etat en ce moment, et des courants fondamentaux.
Or, cette observation nous conduit aisément à la constatation
de fait (et non de valeur, et non d’espérance, et non
de devoir être !) que le politique actuellement est un domaine
autonome. »
[23] Paul Ariès, op. cit., p. 158.
[24] L’impolitique n’est pas bien entendu une attitude
apolitique ou antipolitique. Esposito écrit que « l’impolitique
est le politique considéré depuis sa frontière
extérieure », c’est-à-dire l’essence
méta-politique du politique. L’impolitique «
est sa détermination, au sens où il définit
les termes » du politique.
[25] J. Ellul, op. cit., p.51.
[26] Max Weber, Le Savant et le politique, 10-18, p. 134.
[27] Ellul, op. cit., p. 44.
[28] Ibid., p.45.
[29] « le combat socialiste est avant tout un effort pour
intérioriser ces valeurs populaires [de la common decency]
et pour en diffuser les effets dans la société tout
entière », J.-C. Michéa, Orwell, Anarchiste
Tory, Climats, 2000, p.77. Christopher Lasch s’est lui-aussi
efforcé dans toute son œuvre de réhabiliter ce
« jugement de l’homme ordinaire ». On peut voir
également Pierre Kropotkine, La morale anarchiste, réédité
chez Mille et une nuits.
[30] Ellul, op. cit., p.45.
[31] Michel Henry, La barbarie, Puf, 2005 (1987).
[32] Amiech et Mattern, Le Cauchemar de Don Quichotte. Sur l’impuissance
de la jeunesse d’aujourd’hui, Climats, 2004, p.163.
[33] Ibidem.
le mercredi 25 avril 2007
par Clément Homs
> Ariès vu de près : La décroissance doit-elle
rentrer dans le moule politique ?
26 avril 2007
Bonjour Clément ;
Il y a dans ton raccourcit à propos des militants du PPLD
du fascisme en puissance. C’est d’ailleur ta pierre
médiocre à l’édifice de Simone, ce ne
peut être une part de l’édifice de simone. Autant
on peut prendre position par rapport à simone autant le fait
de ton inconsistance (par ignorance ou par volonté de nuir
peut être) vis à vis des militants du PPLD ne permet
que de te rejetter. C’est sans doute dommage.
Je rappel que le PPLD a été manipulé par
3 personnes malfaisantes (je le sais je suis memebre fondateur du
PPLD, premier exclus, premier à avoir de part la souffrance
vécu pu déterminé que ces 3 apprentis sorcier
avaient jalonnés bien en avance le projet et ont donc récupérés
leures billes lorsqu’ils ont constatés que les militants
du 1 er Conseil National voulaient user de la démocratie
!
sur 65 personnes de l’AG constitutive, il y avait maxi 10
personnes qui voulaient la croissance de leur parti, les autres
étaient de véritables démocrates. tu trouvea
ici une explication précise des faits que j’avance
http://ppld11.garciagerald.free.fr/PPLD.htm
En te remerçiant de t’informer précisement
avant d’écrire encore une annerie, qui me fait passer
du temps ailleur que dans la politique locale et dans les mouvements
CUAL/bové,
Gérald GARCIA Militant pour la décroissance économique
Objecteur de croissance en activité
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