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Toutes et tous à Grenoble, contre l’inauguration de MINATEC.
Clement Homs

Origine : http://www.decroissance.info/Toutes-et-tous-a-Grenoble-contre-l

Les 30 et 31 Mai, et le 1er Juin 2006, toutes et tous à Grenoble,contre l’inauguration de MINATEC.

L’Opposition Grenobloise aux Nécrotechnologies (OGN) est un comité constitué en janvier 2006. Nous refusons le projet de société imposé par la fuite technologique et son industrialisation. Les nanotechnologies sont les technologies phares de cette course qui nous est hostile. C’est pourquoi nous appelons à nous rassembler les 30 et 31 mai, et le 1er juin à Grenoble contre l’inauguration de MINATEC. Dans ce contexte là nous organisons et/ou soutenons également une serie de projections et débats afin de partager notre refus.

Pour en savoir beaucoup plus sur le parc d’activité des nanotechnologies de Grenoble et les luttes qui s’y opposent, consulter : http://ogn.ouvaton.org/

Pourquoi nous manifesterons contre l’inauguration de Minatec à Grenoble le 1er juin 2006

À Grenoble depuis des années, l’université, la recherche, l’industrie et l’armée investissent dans les nanotechnologies, pour doper la croissance et "révolutionner nos vies". Nous refusons ce nouveau désastre techno-industriel.

Contre l’invasion des mouchards électroniques Puces à radio-fréquence lisible à distance (RFID) dans tous les objets quotidiens et les papiers d’identité, sous la peau des animaux et des hommes ; micro-capteurs disséminés dans l’environnement et sur les personnes ; poussières de surveillance ("smart dust") ; capteurs biométriques ; caméras "intelligentes" : ces outils de surveillance sont conçus dans les laboratoires grenoblois. Bientôt nous ne pourrons plus faire un pas, dire un mot, acheter un produit sans être tracés et fichés. Un monde totalitaire où l’idée même de contestation sera obsolète.

Nous refusons (aussi) les armes du futur Les nanotechnologies servent aussi à faire la guerre. La Délégation générale pour l’armement a signé un accord avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), qui lui donne accès aux dernières avancées de Minatec, lui permet de choisir des sujets de thèse et d’orienter les recherches. Déjà les chercheurs conçoivent obus "intelligents", micro-drones, textiles camoufleurs et communicants, capteurs chimiques et biologiques, micro-sources d’énergie, armes à visée infrarouge, micro-capsules pour produits toxiques, exo-squelettes, et autres outils de mort.

Nous ne voulons ni des OGM ni des OAM (Organismes atomiquement modifiés) Après les manipulations génétiques, les manipulations atomiques : les nanotechnologies s’attaquent à notre alimentation et à l’agriculture. Des chercheurs utilisent les nanoparticules pour introduire de l’ADN étranger dans les cellules de végétaux et produire des protéines aux caractéristiques nouvelles. Les agriculteurs sont bientôt contraints d’utiliser pesticides nano-encapsulés, nanoparticules vétérinaires, capteurs moléculaires, et de pucer leurs animaux. On sait pourtant produire de la nourriture saine avec des méthodes simples. L’industrie une fois de plus s’emploie à nous l’interdire.

Nous ne voulons pas de l’homme-machine Nous refusons le projet des "technologies convergentes" (biotech, nanotech, informatique et sciences cognitives) qui prétend créer une race d’hommes "améliorés" à l’aide d’implants et de prothèses électroniques, et qui aboutira beaucoup plus sûrement à l’automatisation de l’espèce humaine : des robots.

Nous refusons la gadgetterie électronique Outre les nanomatériaux et les nanoparticules, l’industrie compte sur les "objets communicants" pour doper ses ventes. Stylos, frigos, vêtements, électro-ménager, téléphones : tous les objets seront connectés. On appelle ça "l’intelligence ambiante". Un concept marketing pour nous faire consommer toujours plus de gadgets inutiles, polluants à fabriquer et à éliminer. Vous n’en avez pas besoin ? Si, répondent les "sociologues des usages" de l’IDEAS Lab à Minatec, payés pour nous faire gober la pacotille nano-fashion.

Nous refusons le règne du CEA-Minatec sur la région grenobloise Pour attirer à Grenoble les chercheurs, créateurs de start-up, ingénieurs, convoités par nos élus, la ville et ses habitants sont priés de s’adapter. Destruction des vieux quartiers pour construire des résidences de standing, éviction des classes populaires, explosion du prix des logements, urbanisation massive, politique de prestige. D’après un élu ravi, "C’est la tyrannie de la réussite, les pauvres cèdent la place aux riches". Les collectivités - c’est-à-dire nous - financent l’investissement (115 M€ de fonds publics sur les 193 de Minatec) pour le profit des entreprises privées. Ils décident pour nous, nous payons pour eux.

Contre les nanoparticules, "amiante bis" Faites inhaler des nanotubes de carbone à des rats : leurs poumons ressemblent à ceux des victimes de l’amiante. Faites nager des perches dans un bain de fullerènes : elles développent de multiples anomalies cellulaires. Les nanoparticules sont déjà dans les crèmes solaires, les verres auto-nettoyants ou certains pneus. Des toxicologues ont montré que leur petite taille leur permet de circuler partout dans le corps, à travers la peau, le sang ou la barrière de protection du cerveau. A votre avis, pourquoi les assureurs refusent-ils d’assurer les risques sanitaires et environnementaux des nano ?

Nous refusons la dictature du système technicien "Les nanotechnologies vont révolutionner nos vies", promettent chercheurs et industriels, comme ils l’ont déjà fait pour les OGM et le nucléaire. Sommes-nous jamais consultés ? Si révolution il y a, elle se fera contre nous. Pour exemple : Minatec, initié par le CEA en 1998 et approuvé par la Métro en 2000, a été décidé dans le secret des réunions du techno-gratin, sans jamais consulter les Grenoblois. Ce n’est qu’en juin 2005, pour répondre à la contestation, que la Métro a organisé un talk show "Science et Démocratie" destiné à nous faire accepter des décisions déjà prises.

Fermez Minatec.

Grenoble, février 2006 Opposition Grenobloise aux Nécrotechnologies

le jeudi 4 mai 2006
par Clément Homs