Origine : http://groupededecroisseursberrichons.hautetfort.com/archive/2005/12/30/decroissance-ou-barbarie.html
Nous pensons que cet ouvrage est destiné à tous ceux
qui, déjà convaincu de la nécessité
d'entrer rapidement dans une société de Décroissance,
s'interrogent sur la façon d'y parvenir.
Paul Ariès même s'il l'évoque, ne s'attarde
pas sur le bilan désastreux de notre société
vouée au culte de la croissance sans limite. De toute façon
l'alternative n'est plus entre croissance et décroissance
mais entre récession et décroissance.
Dans ce livre l'auteur, tout en esquissant l'ampleur du chantier
auquel la Décroissance doit s'atteler, analyse diverses positions
des tenants de la Décroissance. Nous avons apprécié
cette étude qui a le mérite de mettre en évidence
un certain nombre de pièges dans lesquels risquent de tomber
les néophytes.
Il note, par exemple, que certains Objecteurs de croissance se
trompent lorsqu'ils tentent de culpabiliser les autres consommateurs.
Nous avons tout à perdre à jouer "plus décroissant
que moi tu meurs"
Il souligne également qu'il est maladroit de mettre en avant
les catastrophes énergétiques (pétrole, …)
ou écologiques (changement climatique, …) à
venir. Cette attitude risque en effet de produire la réaction
contraire à celle que nous souhaitons : soit en engendrant
un sentiment de fatalité et donc une démobilisation,
soit, pire encore, en participant au renforcement de la mégamachine
en laissant la place à des solutions techniciennes (pile
à hydrogène etc.). Car "même, et surtout
si, une croissance infinie était possible, ce serait à
nos yeux une raison de plus de la refuser pour pouvoir rester humain.".
Le vrai combat est un combat de valeurs :
"Nous refusons cette société de travail et de
consommation dans la monstruosité de son ordinaire et pas
seulement dans ses excès."
Parmi les divers chantiers que compte la Décroissance, Renouer
avec l'autonomie, nous semble essentiel. Comme l'auteur nous pensons
que la libération de l'asservissement imposé par la
mégamachine actuelle ne passe pas par l'abolition de toutes
les institutions, mais plutôt par le recouvrement du pouvoir
de créer de nouvelles institutions. Une société
autonome est […] une société capable de remettre
en cause, explicitement et lucidement ses propres institutions.
Enfin, concernant les perspectives du mouvement pour la décroissance,
Paul Ariès, conscient que certains Objecteurs de Croissances
sont hostiles ou frileux à l'engagement politique, cite Noam
Chomsky lorsqu'il relève que la façon la plus intelligente
de maintenir les peuples dans la passivité est de limiter
l'éventail des opinions acceptables tout en permettant un
débat vif. Aussi, comme il préférable de ne
pas laisser l'arène politique à ceux dont l'unique
sujet de discorde est la façon dont faire croître notre
économie, ne sera-t-on pas surpris si l'auteur soit favorable
à une politisation de la décroissance.
Bref, nous ne serions recommander trop chaudement la lecture de
cet ouvrage.
Note : Décroissance ou barbarie est édité
par Golias.
Commentaires
Au sujet de l'entrée de la décroissance dans le champs
politique afin que l'opinion politique puisse enfin considérer
ce choix, il y a un homme politique qui dévéloppe
un propos dans ce sens a savoir : Yves Cochet.
On peut lire son propos sur :
http://www.yvescochet.net/article.php?id_article=336
Il y parle de "société de sobriété"
avec "comme horizon, produire localement ce que l'on consomne
localement".
Bonne decroissance a tous pour 2007,
Florentino
Ecrit par : Florentino | 01.01.2006
Bonjour,
une longue recension de l'ouvrage de Paul Ariès, Décroissance
ou barbarie là
http://forum.decroissance.info/viewtopic.php?t=2571
Ecrit par : clement 18.06.2006
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