Fin mai-début juin 2003, va se dérouler à Evian le
sommet du G8, rencontre qui sera précédée d'un G8
« environnement » à Angers du 24 au 26 avril 2003.
Depuis plusieurs années les mobilisations s'amplifient pour contrer
les saigneurs de ce Monde. Après les brutalités policières
et l'assassinat de Carlo Giulani à Gênes en juillet 2001,
les prédateurs ont décidé d'organiser leurs festivités
dans des coins reculés (retranchés). Cette année,
donc, la France accueille le G8 dans la ville d'Evian, ville perdue dans
les montagnes de la Haute-Savoie.
Pour nous, lutter contre le G8, ce n¹est pas demander un aménagement
« humain » du capitalisme ou sa régulation/taxation
par les Etats, mais bien promouvoir un autre type de société
où les rapports humains ne seraient pas basés sur une logique
de profit et de domination.
* Comment organiser la mobilisation ?
Evian peut être un moment de convergence de luttes concrètes
et locales, face à un pouvoir capitaliste qui se globalise de plus
en plus. Evian n'a de sens, à nos yeux, que dans la continuité
et la poursuite d'une multitude de résistances. La mobilisation
mêlerait ces deux facettes, globale et locale, en fonctionnant en
deux temps :
- D'abord une campagne locale, associée à différents
collectifs de lutte et de résistance déjà existants,
sur des thèmes qui nous semblent importants à traiter. Cette
campagne allierait moments d'information et débats publics avec
des interventions (carnaval, affichage, forum, tracts, 4 pages et autre
matériel, etc).
- Ensuite à Evian ou aux alentours, selon les possibilités,
créer un espace autonome qui pourrait à l'instar du camp
No Border se traduire par un "village anticapitaliste et antiautoritaire"
donnant lieu à des forums (information, débats, réflexion
et élaboration collectives d'une critique de ce monde).
* La guerre
- Au nom de la lutte contre le terrorisme, on nous prépare à
une nouvelle guerre des pays occidentaux contre l'Irak et à terme
contre de nombreux autres pays, à majorité musulmane ou
pas. Dans le même temps, un blanc-seing est donné à
Poutine pour continuer d'écraser le peuple tchétchène.
Quant aux Palestinien-ne-s, leur situation empire de jour en jour. La
disparition du bloc soviétique devait amener la fin de la guerre
froide et la paix mondiale. Or l'émergence de nouveaux blocs économiques
(ALENA, zone euro, ZLEA, ASEAN) gérant la circulation des biens
et des capitaux se solde par des tensions et des rivalités accrues.
Les guerres, les oppositions entre
certains Etats ne sont que l'expression de cette guerre d'empires, de
ces bourgeoisies cherchant à dominer le monde économiquement,
militairement, culturellement).
- La guerre ne peut se résumer à une question militaire.
Elle se joue aussi sur le front économique et social. Le capitalisme,
dans son développement actuel, détruit toutes les conquêtes
sociales. La globalisation se traduit par la dégradation des conditions
de vie et de travail tant au Nord qu'au Sud et la continuité des
pillages des ressources du Sud.
- La guerre intérieure contre les pauvres. On peut la mesurer avec
l'ensemble des lois prises ces vingt dernières années tant
dans le domaine de la sécurité, du contrôle social
(loi sécurité quotidienne de la gauche plurielle ou loi
de sécurité intérieure de Sarkozy) que dans celui
de la précarisation (PARE, flexibilité, retraites).
* La mobilité et la liberté de circulation et d'installation
Le fait de voyager dans notre Monde est réservé à
celles et ceux qui en ont les moyens. Bien sûr, pour les gens du
Sud, les forteresses du Nord (Europe ou USA) sont des barrières
à franchir, quels qu'en soient les coûts humains :
morts, racisme, discriminations, etc. Celles et ceux qui arrivent à
franchir ces frontières vont devenir de la main-d'¦uvre
à prix modique et corvéable à merci pour le plus
grand bénéfice du patronat et des mafias. Mais dans les
pays du Nord, la mobilité est aussi réservée à
celles et ceux qui peuvent payer. On peut le voir avec la répression
vis-à-vis des personnes qui voyagent sans ticket.
* Globalisation et régression de la situation des femmes dans le
monde
Les logiques du processus de globalisation capitaliste reproduisent et
renforcent la domination patriarcale de par le monde. Il est important
de mesurer les effets de la globalisation sur la précarisation
massive d'une grande partie de la population mondiale : les femmes en
sont les plus touchées, ceci dans les pays pauvres mais également
dans les pays riches.
D'une part, dans les pays industrialisés, les femmes assurent la
majorité de « l'intendance » nécessaire au bon
fonctionnement et à la production du capital, autant par leur travail
salarié que par leur travail domestique qu'elles ont encore très
largement à leur charge.
D'autre part, les rapports nord/sud et le dispositif mis en place par
les institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale, etc) ont
des répercussions plus que néfastes pour les femmes vivants
dans les pays pauvres. En effet, sous couvert de « bonne gouvernance
» et de programme de « développement », la prise
en charge par ces institutions se révèle catastrophique
pour la condition des femmes localement (contrôle autoritaire des
naissances, surendettement dont le résultat est une intensification
de l¹exploitation, y compris par le « tourisme sexuel »).
De plus, l'institutionnalisation des programmes politiques vis-à-vis
des femmes (assurée principalement par l'ONU et les ONG) a pour
conséquence la dépolitisation du mouvement féministe
local et la perte de son autonomie conceptuelle et organisationnelle,
ce qui, de fait, anéantit sa radicalité et sa potentialité
transformatrice.
* Contre une économie libérale et productiviste, pour des
alternatives solidaires et émancipatrices
Ces sommets sont souvent les occasions de ratifier, d'accroître
une dérégulation du marché, une marchandisation des
services, une remise en cause d'acquis sociaux. Les sommets, comme celui
d'Evian, permettent souvent d'entériner comme unique avenir possible
le dogme de la croissance lié aux avancées technologiques
et à la consommation, censée incarner le Progrès.
Le modèle occidental n'est pourtant pas universalisable aussi bien
d'un point de vue matériel qu'écologique. La lutte pour
la « décroissance », ou une économie où
la production serait liée à une utilité sociale,
doit se faire à différents niveaux, individuel (changer
de mode de consommation) et collectif (lutter contre les nouveaux projets
pharaoniques et inutiles ici et ailleurs, qui n'ont pour but que de faire
circuler plus de marchandises et de capitaux). Il s'agit de passer d'une
société aux besoins infinis, à une société
dont les besoins seraient « justes » au double sens de justice
sociale et d'adéquation au maintien de l'équilibre écologique
planétaire.
contact : CLAG8
c/o CITÉ, BP 131, 44403 Rezé cedex
Un mail pour les contacter clag8 @ no-log.org
RÉUNION : les 2e et 4e mercredi de chaque mois (à partir
de janvier 2003)
Au 17, rue Paul-Bellamy (au fond, 2e cour, 1er étage), 44000 Nantes
Arrêt de tramway « 50 Otages » (ligne 2)
Nantes, le 8 janvier 2003
ClaG8, collectif soutenu par : FA, No Pasaran, OCL et des individu-e-s
(liste non close) |