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QUAND L'IMMOBILISME ENGENDRE LE TOUT SECURITAIRE
Tract distribué le 4 Décembre 2004 à Nantes lors de la manif anti délation

Aujourd'hui, nous réagissons contre la délation parce qu'elle remet en cause le fondement même de nos professions. En effet, comment créer et pérenniser la confiance nécessaire à la relation d'aide si le secret professionnel est abrogé, si l'éducatif et la prévention sont remplacés par la répression ?
Réagissons-nous seulement parce que nos professions, notre relative liberté d'action et nos petites prérogatives sont attaquées ou nous sentons nous enfin concernés par un ensemble de mesures qui augmentent la pauvreté et stigmatisent les populations avec lesquelles nous travaillons ?

Dans son projet de refondation sociale, le MEDEF avait annoncé la couleur, notamment en voulant baisser le coût du travail. Cela passe par la casse des régimes de solidarité issus des " trente glorieuses " et l'organisation de la précarité. Pour ce faire, il a trouvé les relais politiques, syndicaux, institutionnels, médiatiques et autres.
Très logiquement cette politique crée de la pauvreté et son corollaire est le tout sécuritaire. Les derniéres lois : LSQ, LSI, Perben 1et 2, Sarkosy, ... visent clairement à stigmatiser et contrôler ces populations et rappellent une vieille rengaine des classes dominantes qui veut que les classes populaires soient les classes dangereuses.
Face à cet accroissement de la précarité et du tout sécuritaire, le secteur social est appelé de plus en plus à remplir un réel de contrôle social.

Voilà ce que nous dénoncions il y a six mois, et pourtant "le projet de prévention de la délinquance" va être présenté courant décembre au Conseil des Ministres, et risque d'être adopté en janvier au parlement.

Nos réflexions sont toujours les mêmes:
Parce que nous pensons que l'injustice sociale est la cause de la misère, de la délinquance, du mal-vivre, de l'assistanat, parce que nous nous souvenons qu'avant d'être un éventuel vecteur d'insertion sociale, le travail salarié est avant tout un lieu d'exploitation et de domination, nous sommes un certain nombre de travailleurs/ses sociaux/ales de sensibilité libertaire à avoir rejoint la CNT pour réfléchir et résister ensemble sur les pratiques que l'on veut nous imposer.

Est-ce conforme à notre éthique d'organiser la rotation des populations vers des centres d'hébergement saturés ?
Est-ce conforme à notre éthique d'orienter des personnes vers des stages bidons ou des prescriptions occupationnelles ?
Est-ce conforme à notre éthique d'orienter des personnes vers des boulots sous payés comme le RMA qui ne permettent pas de sortir de la pauvreté ?
Est-ce conforme à notre éthique de continuer à cautionner les conséquences d'une politique qui avec ou sans emploi engendre de la souffrance sociale ?
Avons nous encore une éthique ? ? ?

Si ces questions et d'autres vous intéressent :
LES CHATS SOCIAUX

chatsociaux.44@cnt-f.org

CNT Santé-Social 44
17 rue Paul Bellamy
44000 Nantes