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Aujourd'hui, nous réagissons contre la délation parce
qu'elle remet en cause le fondement même de nos professions.
En effet, comment créer et pérenniser la confiance
nécessaire à la relation d'aide si le secret professionnel
est abrogé, si l'éducatif et la prévention
sont remplacés par la répression ?
Réagissons-nous seulement parce que nos professions, notre
relative liberté d'action et nos petites prérogatives
sont attaquées ou nous sentons nous enfin concernés
par un ensemble de mesures qui augmentent la pauvreté et
stigmatisent les populations avec lesquelles nous travaillons ?
Dans son projet de refondation sociale, le MEDEF avait annoncé
la couleur, notamment en voulant baisser le coût du travail.
Cela passe par la casse des régimes de solidarité
issus des " trente glorieuses " et l'organisation de la
précarité. Pour ce faire, il a trouvé les relais
politiques, syndicaux, institutionnels, médiatiques et autres.
Très logiquement cette politique crée de la pauvreté
et son corollaire est le tout sécuritaire. Les derniéres
lois : LSQ, LSI, Perben 1et 2, Sarkosy, ... visent clairement à
stigmatiser et contrôler ces populations et rappellent une
vieille rengaine des classes dominantes qui veut que les classes
populaires soient les classes dangereuses.
Face à cet accroissement de la précarité et
du tout sécuritaire, le secteur social est appelé
de plus en plus à remplir un réel de contrôle
social.
Voilà ce que nous dénoncions il y a six mois, et
pourtant "le projet de prévention de la délinquance"
va être présenté courant décembre au
Conseil des Ministres, et risque d'être adopté en janvier
au parlement.
Nos réflexions sont toujours les mêmes:
Parce que nous pensons que l'injustice sociale est la cause de la
misère, de la délinquance, du mal-vivre, de l'assistanat,
parce que nous nous souvenons qu'avant d'être un éventuel
vecteur d'insertion sociale, le travail salarié est avant
tout un lieu d'exploitation et de domination, nous sommes un certain
nombre de travailleurs/ses sociaux/ales de sensibilité libertaire
à avoir rejoint la CNT pour réfléchir et résister
ensemble sur les pratiques que l'on veut nous imposer.
Est-ce conforme à notre éthique d'organiser la rotation
des populations vers des centres d'hébergement saturés
?
Est-ce conforme à notre éthique d'orienter des personnes
vers des stages bidons ou des prescriptions occupationnelles ?
Est-ce conforme à notre éthique d'orienter des personnes
vers des boulots sous payés comme le RMA qui ne permettent
pas de sortir de la pauvreté ?
Est-ce conforme à notre éthique de continuer à
cautionner les conséquences d'une politique qui avec ou sans
emploi engendre de la souffrance sociale ?
Avons nous encore une éthique ? ? ?
Si ces questions et d'autres vous intéressent :
LES CHATS SOCIAUX
chatsociaux.44@cnt-f.org
CNT Santé-Social 44
17 rue Paul Bellamy
44000 Nantes
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