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Origine :
http://20minutes.lyonbondyblog.fr/news/la-chasse-aux-chomeurs-etrangers-continue
La chasse aux chômeurs étrangers continue
Il n'est pas bon d'être étranger par ces temps qui
courent. Après une étonnante perquisition à
emmaüs à Marseille, zoom sur une chasse aux chômeurs
sans-papier bien ouverte. Une conseillère assedic (pôle
emploi aujourd'hui) nous livre son expérience.
Nous entrons de suite dans le vif du sujet. Ma première
question est, certes, directe mais essentielle : "Comment contrôlez-vous
les chômeurs étrangers ? " - "Eh bien, avec
un détecteur de fausses pièces d'identité installé
dans nos bureaux et visible par le demandeur" me répond-elle.
En effet, pour instruire une ouverture de droits, une pièce
d'identité en cours de validité doit être présentée
ainsi que les documents liés au travail. Et lorsqu'une pièce
non valide est repérée, une procédure de signalement
est mise en route. "Le conseiller ne doit rien dire à
la personne, tout se fait à son insu. Il transmet la copie
du titre de résidence au service des fraudes de l'assedic
qui contactera la Police de l'Air et des Frontières".
Elle se rappelle même d'un collègue qui, appliquant
la procédure, a permis l'arrestation d'un étranger
qui fut menotté à sa sortie de l'Anpe. Face à
cette pratique, cette professionnelle n'hésite pas à
dire : "moi, je ne me sers pas du détecteur systématiquement
et quand je découvre un titre de résidence non valable,
j'explique à la personne qu'il vaut mieux pour elle qu'elle
s'en aille". Le travail des agents est pourtant lui-même
extrêmement contrôlé, le moindre contact informatique
sur tel ou tel dossier, les appels téléphoniques...
Malgré cela, elle souligne justement : "je suis conseillère,
pas policier!". Cette prise de position serait partagée
par la plupart de ses collègues.
La conseillère revient sur la très forte contestation
et les grèves du personnel, refusant d'appliquer le décret
du 11 mai 2007 de la loi Sarkozy sur l'immigration, prévoyant
la consigne pour l'Anpe et l'Assedic de transmettre systématiquement
aux préfectures la copie du titre de séjour et de
travail des demandeurs d'emploi étrangers pour vérification.
Pour les syndicats, il s'agissait d' "une chasse aux étrangers
", d' « une nouvelle mission d'auxiliaire de police »,
de « contrôle qui prend le pas sur le conseil ».
Finalement l'Unedic, dont le conseil d'administration est composé
de représentants du patronat et de salariés, s'y oppose
à l'unanimité, seule l'Anpe n'y échappe pas.
Depuis la fusion des deux organismes, une crainte se profile. Les
réticences des agents Assedic risquent de sauter car la fusion
se fait aussi dans les procédures. Le système de contrôle
de l'Anpe est bien en place et "comme cela a été
bien pensé" les partenaires sociaux sont minoritaires
au sein du conseil d'administration du tout nouveau Pôle Emploi.
Fouzia Othman
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