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Acheminement vers Cornelius Castoriadis et après :
autonomie et communisation par Insurrection vive
(Texte d'une conférence prononcée au CAPTEÉ)

Provenant de l’héritage marxiste et nationaliste, il y a toujours eu chez moi un double intérêt pour le politique et le social : le point de vue pratique et le point de vue théorique, la praxis qui les concilie comme dirait Marx. Voulant agir pour transformer la vie et le monde, je comprenais que je devais pour ce faire comprendre la situation historique de mon actualité, la synthèse de l’histoire dans un sens assez hégélien et puis assez marxiste aussi, là-dessus Marx poursuivait l’œuvre de Hegel.

Dans un sens tout aussi historique, je me devais de me saisir en tant que québécois de situations géographique, géopolitique et culturelle. J’ai ainsi fait parallèlement à des recherches en histoire et en philosophie de l’histoire, des recherches sur les origines du Québec contemporain. Dans mes jeunes années de politisation, on pourrait dire que le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels côtoyait Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallières. Il y avait <<urgence de choisir pour paraphraser un texte de ce même Vallières. C’est immédiatement au PQ que devait aller mes allégeances politiques et puis par déception face au néolibéralisme de celui-ci au PDS (Parti de la démocratie socialiste) et ensuite au PCQ (Parti communiste du Québec) qui plus tard allaient devenir deux des créatures à l’origine de l’UFP (Union des forces progressistes).

Parallèlement à mon évolution théorique, sociale et politique, il y avait la grande période d’effondrement du bloc soviétique (URSS et pays satellites) qui lentement mais sûrement s’acheminait vers sa propre destruction et la libéralisation. L’Occident capitaliste triomphait partout et le marxisme s’avérait être un échec. Les agents de légitimation du libéralisme occidental comme Francis Fukuyama pouvaient bien parler de fin de l’histoire. Dans ce cadre, le Québec ne différait en rien. Les principaux partis étaient tous néolibéraux, pro-capitalistes donc, et la gauche de parti était désorientée. Le modèle soviétique était périmé et on questionnait de plus en plus le rôle de l’État (fusse-t-il social) comme colonisant l’ensemble de la vie, l’arraisonnant, nous conduisant toujours to the road of serfdom, vers la voie de la servitude.

J’acceptais ce constat de plusieurs et me questionnais sur l’État qui s’avérait finalement pour moi être un véritable appareil de domination bureaucratique servant soit les intérêts du capitalisme (néolibéralisme actuel) ou encore ses propres intérêts ainsi que ceux de la classe qu’il fait travailler essentiellement petite-bourgeoise (correspondant idéologiquement aux nationalisme de gauche, sociale-démocratie ancienne et nouvelle, socialisme…), que nous pourrions sûrement appelé aussi classe moyenne étatisée : fonctionnaires, intellectuels et artistes patentés et/ou subventionnés, organisateurs communautaires… Le marxisme et le nationalisme étant les deux idéologies fondamentales de légitimation de l’État, fusse-t-il prétendument social, ils ne peuvent qu’être rejetées avec l’État qui leur permet de s’incarner. En arrivant là, j’étais désorienté.

À ce moment, je revenais parallèlement à d’autres influences plutôt individualistes qu’étaient Max Stirner et Friedrich Nietzsche et ses continuateurs (de Bataille à Deleuze et Guattari en passant par Michel Foucault, Jacques Derrida et plusieurs autres). Je n’entrevoyais à ce moment qu’une affirmation de la pluralité constitutive de l’existence singulière de l’individu, voire du dividu (l’individu scindé en lui-même par plusieurs forces, identités et différences qui le traversent constamment et en sont constitutives) et une lutte contre tout ce qui empêche cette existence (généalogie des pouvoirs, macropouvoirs comme le patriarcat, l’État, le capitalisme, la technoindustrie, la gestion « opérationnelle-décisionnelle » comme dirait Michel Freitag, etc. ou micropouvoirs comme la famille, l’école, l’hétéronormalité et l’hétérosexisme, la police et la prison, l’institution psychiatrique et médicale…). J’y resterai fidèle et le reste encore.

Je n’arrivais plus à penser les communautés autrement que comme des entraves à cette existence singulière. Il va sans dire qu’il y avait là un rejet de toute Société comme ensemble organique d’institutions normalisatrices et répressives ainsi que formes de dominations. Cela demeure une donne fondamentale dans ce que j’envisage théoriquement, politiquement et existentiellement.

C’est à ce moment que lors de la préparation d’une conférence-débat sur le rapport entre les normes et la liberté que je devais défendre contre celles-ci, je fis la connaissance de Cornelius Castoriadis. Ce penseur en est un de l’autonomie. L’autonomie dans l’œuvre de Castoriadis est ce qui est centrale.

L'auto-nomie ne consiste pas à faire n'importe quoi, ni même à laisser faire n'importe qui, mais bien plutôt à se donner (auto) sa propre loi (nomos), où se nouent liberté individuelle et collective.

Posant comme exigence de l'autonomie de "se donner soi-même ses lois, sachant qu'on le fait", il s'agit ensuite de trouver un sujet pour devenir cette société autonome qui resterait société instituante ne restant pas figée dans la "pensée héritée", "auto-institution explicite et permanente de la société".

Pour Castoriadis : << Une société autonome ne peut exister sans individus autonomes et des individus autonomes ne peuvent exister que dans une société autonome. Ici l’autonomie individuelle et l’autonomie sociale se co-engendrent, sont constitutives l’une de l’autre. La conception castoriadienne de l’autonomie me permettait dès lors de refonder la dialectique complexe qui unit puissances singulières et puissances collectives et d’envisager globalement le politique tout autrement.

Castoriadis est né en Grèce en 1922 mais vécut en France de 1945 à 1997.

Il fut dans son jeune temps lié au Parti communiste grec, puis à la contestation anti-stalinienne d’obédience trotskiste. C’est dire qu’il s’est lié au communisme soviétique dès sa jeunesse. Mais vint à penser l’URSS comme un État ouvrier dégénéré soumis à l’administration despotique d’une bureaucratie dirigiste dirigée d’une main de fer par Staline. Il critiquait la dégénérescence bureaucratique stalinienne. Mais peu à peu remis en question l’ensemble du marxisme-léninisme (léninisme, trotskisme, stalinisme…) comme étant un régime de gestion d’un capitalisme d’État fonctionnant par administration planiste et bureaucratique des masses à des fins productivistes, industrialistes et impérialistes, s’érigeant en dictature et se développant par contrôle sur les partis communistes du monde qu’il soumit à son autorité et à ses diktats.

Il renvoya dos à dos le capitalisme libéral occidental et le marxisme-léninisme comme deux mondes issus des impératifs capitalistes.

En France, il fonda avec Claude Lefort, Jean-François Lyotard et d’autres la revue Socialisme ou Barbarie (1949-1965) qui mena très tôt une critique implacable du marxisme-léninisme et de l’administration bureaucratique en général et développa la politique conseilliste issue des expériences des conseils ouvriers, gestion autonome en conseil par les travailleurs/travailleuses de la production dans son unité de base, l’usine, l’entreprise… qui puise une de ses majeures influences dans les soviets autonomes qui précédèrent la contre-révolution bureaucratique bolchévique de 1917... Cette tendance conseilliste est issue de la gauche communiste germano-hollandaise, l’ultra-gauche, représentée historiquement par des figures comme Otto Ruhle, Herman Gorter, Anton Pannekoek… Castoriadis développa tout d’abord dans Socialisme ou Barbarie une pensée autogestionnaire qui visait à l’éradication de tout pouvoir de gestion des masses, libérale ou marxiste-léniniste. Mais cette pensée demeurait dans un cadre marxiste historiciste, industrialiste, productiviste…

Mais il vint à penser que le marxisme comme le capitalisme dont on peut dire qu’il est l’enfant ne remettait pas en question les impératifs qui fondent les sociétés modernes et qui s’imposent aux humainEs. Castoriadis devait donc s’attaquer à la pensée de Marx et au marxisme dans son ensemble.

Il critiqua l’historicisme de Marx issu d’Hegel qui pense l’histoire humaine comme étant déterminée par des fins comprises en elle-même ou en son évolution qui donnent réalité à la vie en général. Chez Marx, c’est la lutte des classes comprise à l’intérieur des rapports de production. Les sociétés modernes se fondent comme la réalisation d’un ordre d’exploitation où il y a ceux qui possèdent les moyens de production, la bourgeoisie, et ceux qui n’ont que leur force de travail qu’ils doivent vendre à cette bourgeoisie, le prolétariat. La bourgeoisie accumule la plus-value et le profit en s’accaparant le fruit du labeur des masses prolétariennes. Cette histoire poursuit l’histoire comme évolution de la lutte des classes, comme le pensait Marx. Dans ce cadre, pour détruire l’exploitation capitaliste, le prolétariat était conduit par ses déterminations à s’organiser en Parti, en forgeant l’unité de ses forces en érigeant le Parti de sa classe, le Parti communiste, qui devait par l’organisation, la propagande et la révolution armée prendre le contrôle de l’État et établir la dictature du prolétariat qui devait elle-même peu à peu amener l’État à se détruire pour réaliser la société communiste, sans classes, sans capitalisme, sans État... Évidemment, tout cela comme vu auparavant s’avéra qu’une vaste illusion et un véritable cauchemar dans tous les pays où on vit le marxisme prendre le pouvoir et cela pour Castoriadis découle fondamentalement de la théorie marxiste de l’histoire.

Cette histoire se réalisait dans un nouvel ordre d’exploitation. Cette histoire s’imposait à tous/toutes, la volonté autonome des humains/humaines n’y était pour à peu près rien. Cette façon de penser l’histoire et de la faire s’avérait déterministe, impérative, contre toute forme d’autonomie individuelle et sociale.

Cette histoire poursuivait aussi les fins capitalistes de développement industriel, d’arraisonnement, de gestion et de destruction de la vie à des fins de production, de réduction des humains/humaines à leur labeur, à leur condition prolétarienne fusse-t-elle autogérée et communisée… bref en découlait un univers globalement administré dont la pensée de Marx ne sortait pas selon Castoriadis. Marx était issu de l’univers existentiel, social et politique du capitalisme et n’en sortait pas. Toute la théorie et la pratique révolutionnaires devaient donc être repensées.

Castoriadis fit à partir de ce constat une nouvelle lecture de l’histoire de l’émancipation. Il repensa la praxis révolutionnaire à partir d’influences plurielles mais dont certaines plus déterminantes dont la démocratie directe athénienne et l’histoire conseilliste visant une praxis de l’auto-émancipation. Il voyait dans ses différentes expériences, malgré leurs limites marquées historiquement, des pratiques de l’autonomie.

Pour Castoriadis, différentes expériences historiques montrent la capacité proprement humaine d’autofondation de la Société. La Société n’est visiblement pas la création des Dieux, des finalités extrahumaines de l’histoire, des déterminismes absolus, des seuls grands hommes, etc.

Certes les humainES font l’histoire dans les conditions préexistantes à leur existence singulière mais ils/elles la font tout de même. Cependant, cette réalité fut toujours recouverte par l’histoire des dominations : religieuses, étatiques, capitalistes… Ce qu’il s’agit maintenant c’est de reprendre en mains individuellement et socialement la capacité que nous avons de déterminer nous-même l’histoire, de reprendre le pouvoir de notre propre possibilité humaine d’imaginer et de créer les univers existentiels, sociaux et politiques dans lesquels nous vivrons, notre propre possibilité de concevoir et d’engendrer l’à venir et non de poursuivre le présent sous la forme d’un futur déjà présent. Cela est la révolution selon Castoriadis et celle-ci ne peut être que permanente sous peine de se figer en nouveaux ordres sociaux figés qui empêchent la création humaine historique de se poursuivre et qu’ainsi les humainEs ne vivent que sous des impératifs qui s’imposent à eux. Il convient d’un côté que les individus deviennent maîtres de leur destinée, qu’ils s’arrachent aux diktats pulsionnels de leur inconscient, se connaissent et soient responsables d’eux-mêmes ainsi que dans un rapport harmonieux avec la vie en général et d’autre part que leur socialisation se fasse dans l’interaction entre subjectivités autonomes instruites de leur histoire, des conditions de leur vie et des moyens de la vivre et qu’ils autoinstituent la Société selon des procédures de démocratie directe : par conseils, par agoras, par délibérations publiques et par d’autres procédures démocratiques favorisant l’autonomie de chacunE et de leur Société.

« Le projet d’autonomie implique un véritable devenir public de la sphère publique/publique, une réappropriation du pouvoir par la collectivité, l’abolition de la division du travail politique, la circulation sans entraves de l’information politiquement pertinente, l’abolition de la bureaucratie, la décentralisation extrême des décisions, la souveraineté des consommateurs, l’autogouvernement des producteurs ­ accompagnés d’une participation universelle aux décisions engagent la collectivité et d’une autolimitation .»

Tout un programme donc qui implique l’abolition de toutes les formes de domination : patriarcat, capitalisme, États, administrations et autres organes de gestion… Un projet d’autonomie !

Ce projet d’autonomie est l’ultime forme de démocratie selon Castoriadis, c’est-à-dire de réalisation d’un univers social fondé sur notre capacité d’imaginer et de créer, de nous autofonder, autant individuellement que collectivement, il n’y a d’ailleurs pas de dissociation à faire selon Castoriadis entre l’individu et la Société, les deux s’engendrant dans un rapport dynamique qui les fait co-exister dans leur fondation et leur autofondation.

Et le projet que Castoriadis vise en est un qui doit permettre la réalisation d’un plein pouvoir inclusif qui délibérant, dialogique, se donne la possibilité d’une constante autotransformation. Le projet de Castoriadis est un projet d’autoinstitution de la Société définie par des procédures de démocratie directe.

La pensée politique de Castoriadis définit largement l’horizon social et politique radical que nous qualifions de ``démocratisme radical``.

Autonomie et communisation : les limites de la théorie castoriadienne et leur dépassement

Le Démocratisme Radical Le démocratisme radical se veut, dans le meilleur des cas, la critique du mode de production capitaliste pour laquelle il ne s’agit plus pour le prolétariat d’abolir ses conditions d’existence, c’est à dire abolir le mode de production capitaliste et lui-même, mais de maîtriser ses conditions d’existence. Pour cela ce mouvement social trouve dans la démocratie revendiquée comme radicale la forme et le contenu le plus général de son existence et de son action (maîtrise, contrôle). Le prolétaire est remplacé par le citoyen, la révolution par l’alternative.

La notion d’alternative est centrale en ce qu’elle suppose que les conditions actuelles de la production et de la société en général pourrait être gérées de deux façons différentes. Le démocratisme radical a des solutions pour tout. Le mouvement est vaste : de formes qui ne revendiquent qu’un aménagement, un capitalisme à visage humain, jusqu’à des perspectives alternatives qui se veulent rupture d’avec le capitalisme tout en demeurant dans la problématique de la maîtrise.

- Roland Simon

Pour les raisons évoquées avant, l’affirmation communiste ne se fera plus sous la base d’une identité prolétarienne qui n’est qu’une identité réifiée pour les fins du Capital libéral ou marxiste. Mais l’affirmation de Roland Simon me semble par ailleurs un commencement certain de cette dernière partie.

Le démocratisme radical existe comme tendance affirmant dans son pôle de radicalité de nouvelles luttes et affirmations sociales qui peuvent aller jusqu’à l’autogestion et l’action directe mais toujours pacifiées par les procédures d’AG, la conciliation des intérêts par le consensus et l’unitarisme. Nous , le nous de position, n’avons rien à foutre avec lui car nous vivons et luttons furieusement sans attendre quoi que ce soit des règles d’un quelconque jeu démocratique : ni démocratie comme gestion faussement représentative ni démocratie directe comme activités politiques régulées par ag, structures qui perdurent, Organisation unitaire qui nie la conflictualité et les différents, Sociétés…

Nous entendons par démocratie directe l’autogestion procédurière de nos misères, le lieu de pacification des conflits, l’espace structurant de rencontres légitimé comme lieu de programmation de la discussion, de la non-vie, de la domination du code sur la vitalité et le dynamisme du mouvement, la tentative de concilier toutes les puissances sociales dans un même mouvement en faisant l’économie de la violence entre tendances dominantes et mouvements de destruction de ces formes de domination... Au même titre que nous sommes contre la démocratie, nous sommes contre la Société. La Société définit comme l’ensemble régulateur d’institutions normalisatrices et impératives qui fondent la vie et la loi sociales et ainsi nous déterminent et nous dominent. Sur laquelle comme totalité, nous n’avons pas d’emprise générale que des emprises singulières qui subsumées, ou englobées, dans cette totalité sociale deviennent vite aliénantes et hétéronomes au sens qu’elles sont déterminées par cet ordre social général qui dans le rapport de force et de coercition triomphe dans le jeu de pouvoir et de gestion fusse-t-il démocratie directe, qui institue chaque fois un impératif global qui s’impose sur nos vies, nous détermine et donc nous fait violence et nous domine.

De l’affirmation sans compromis de notre existence communisée, nous attaquons les procédures de gestion de nos vies y compris la démocratie directe particulièrement sous sa forme assembléiste. Nous n’avons que faire de passer nos vies à gérer le monde dans la procédure dans de vastes assemblées générales qui mettent en place la pacification des conflits.

Notre vie est une attaque constante contre sa formalisation-programmation.

Quand nous créons, quand nous nous aimons, quand nous produisons, quand nous pensons et même quand nous discutons, nous n’avons pas besoin de passer par l’AG pour savoir quoi faire et quoi penser et surtout comment nous policer. Nous vivons furieusement sans canaliser nos forces dans la maîtrise du tout et la programmation de nos vies. Nous communisons parfois dans l’illégalité en libérant les espaces, les ressources alimentaires, les techniques, les idées, les désirs...

Nous sommes des illégalistes qui brisons les lois et les codes comme tout ce qui régule pour à la fois vivre sans entraves et lutter sans compromis.

Nous communisons plus souvent qu’autrement dans l’informel et/ou l’illégalité. Rien à voir avec la démocratie radicale fusse-t-elle celle pensée par Castoriadis à qui nous empruntons parfois certains concepts comme on pille ce dont nous avons besoin et désirons.

Nous nous organisons pour vivre et pour lutter sous des modes de gratuité, de partage, de mise en commun, d’amitiés intenses…

« Rien de ce qui s’exprime dans la distribution connue des identités politiques n’est à même de mener au-delà du désastre. Aussi bien, nous commençons par nous en dégager. Nous ne contestons rien, nous ne revendiquons rien. Nous nous constituons en force, en force matérielle, en force matérielle autonome au sein de la guerre civile mondiale. » « S’organiser veut dire : partir de la situation, et non la récuser.

Prendre parti en son sein. Y tisser les solidarités nécessaires, matérielles, affectives, politiques. »

Nous nous organisons par « une constellation expansive de squats, de fermes autogérées, d’habitations collectives, de rassemblements fine a se stesso, de radios, de techniques et d’idées. L’ensemble relié par une intense circulation des corps, et des affects entre les corps. » Entre autres...

Comme disent certainEs, nous avons déjà commencéEs.

Nous savons que c’est insuffisant mais il faut des bases pour attaquer/détruire, construire le mouvement de communisation qui ne peut avoir de prolongements que dans des insurrections toutes à la fois singulières et générales…

Et une vie libérée généralement au-delà du nous, même du nous humainEs.

Du côté de l’écologie, nous laisserions la vie se libérer de sa marchandisation et de sa détermination rationaliste et utilitaire. Nous détruirions ces logiques de domination qui s’exercent contre tout y compris contre nous. Nous réapprendrions à vivre « communistement » avec l’ensemble du vivant, comme partie dynamique de cette affirmation plurielle qu’est la vie.

« La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans "période de transition" ni "dictature du prolétariat", destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus... » Communisation - Christian Charrier

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