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Cornelius CASTORIADIS, L'institution imaginaire de la société
Présentation

Cornelius CASTORIADIS, L'institution imaginaire de la société,
Seuil, Paris, 1975
Réédité dans la collection "Points Essais"

Origine : http://www.philosophiepolitique.net/noteslecturedossier/noteslecturecastoriadis.htm


L'oeuvre de Cornelius Castoriadis se présente comme une élucidation. Elucider: c'est le travail par lequel les hommes essaient de penser ce qu'ils font et de savoir ce qu'ils pensent. Or "cela aussi, écrit Castoriadis, est une création sociale-historique". Cela aussi, car pour une oeuvre soucieuse de penser sa propre historicité, "toute pensée de la société et de l'histoire appartient elle-même à la société et à l'histoire" (p. 8). On le voit, on l'entend, cette oeuvre-là n'a rien de rectiligne et de systématique: l'écriture même de Castoriadis adopte la forme en spirale du questionnement radical.

Il y a un mensonge à prétendre penser comme on construit une symphonie. La pensée ne peut prétendre effacer les traces de son élaboration. Ces traces sont de multiples sortes. Lorsque Castoriadis en appelle à un nouveau "parricide" pour dénoncer en Héraclite le premier responsable de ce mensonge philosophique, on sent en effet qu'il écrit avec son temps: "ce n'est jamais le logos que vous écoutez, c'est toujours quelqu'un, tel qu'il est, de là où il est, qui parle à ses risques et périls, mais aussi aux vôtres" (p. 9). Mais au-delà des effets de style, demeure une exigence: celle de parler en son nom propre: "Il ne faut pas écouter un politique qui parle au nom de...; dès qu'il a prononcé ces mots, il trompe ou se trompe, peu importe. Plus que tout autre, le politique, et le penseur politique, parle en son nom propre et sous sa propre responsabilité. Ce qui est, bien évidemment, la modestie suprême" (Préface, p. 10).

L'institution imaginaire de la société vise donc à penser la conjonction du discours politique et du mouvement des hommes avec lequel il doit se rencontrer -peut-être dirait-on aujourd'hui le "mouvement social", mais il n'est pas sûr que ce terme convienne. Car parler du mouvement social et lui déléguer la responsabilité d'orienter l'action publique, c'est reléguer au second plan -pour plus tard?- ce qui fait tout le problème: la jonction de la théorie et du mouvement, du dire et du faire.

Castoriadis a su, avec le thème de l'autocréation de la société, poser dans toute sa complexité la question de l'institution: qu'est-ce qu'instituer, autrement dit comment une nouvelle forme de vie, c'est-à-dire une nouvelle pratique douée de sens, peut-elle advenir parmi les hommes? Il s'agit donc de ressaisir dans son déploiement, contre toutes les cristallisations imposées, ce que Castoriadis appelle "le faire pensant".

Guillaume Dupont, mars 2002


Plan de l'ouvrage

/Castoriadis, à propos de la mise en forme de ses textes:
"Contrairement à toutes les règles de composition, les murs du bâtiment sont exhibés les uns après les autres au fur et à mesure de leur édification, entourés par ce qui reste des échafaudages, de tas de sable et de pierres, de bouts de poutres et de truelles sales" (Préface, p. 5)/

I Marxisme et théorie révolutionnaire

1 Le marxisme: bilan provisoire

1 La situation historique du marxisme et la notion d'orthodoxie
2 La théorie marxiste de l'histoire
3 La philosophie marxiste de l'histoire
4 Les deux éléments du marxisme et leur destin historique

2 Théorie et projet révolutionnaire

1 Praxis et projet
2 Racines du projet révolutionnaire
3 Autonomie et aliénation

3 L'institution et l'imaginaire: premier abord

II L'imaginaire social et l'institution

4 Le social-historique

5 L'institution social-historique: legein et teukhein

6 L'institution social-historique: l'individu et la chose

7 Les significations imaginaire-sociales

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