Origine :
http://www.infocrise.org/article.php3?id_article=59
mardi 13 mai 2003, par mirmillon
Dossier Carlyle dans le Point n° 1600 du 16 mai 2003
L'espace francophone, un moyen de poursuivre une stratégie
de puissance
Une entreprise cherche toujours à réduire ses coûts.
Pour cela il existe différentes méthodes : atteindre
une taille critique, être innovant et dynamique, optimiser
sa rentabilité… Avec le groupe Carlyle, la réduction
des coûts passe par méthodes : licenciements massifs,
domiciliation dans des paradis fiscaux, rachat d'entreprises sous
la « contrainte économique »…
Nous avons déjà abordé dans un précédent
article les licenciements massifs qu'ont subi les sociétés
tout juste rachetées par le groupe Carlyle. Citons juste
pour mémoire quelques exemples : le groupe Tests a vu le
licenciement de plus d'un quart des ses salariés, la société
belge Reef a été mise en liquidation, Digiplex a été
mise en faillite…
Les paradis fiscaux
Le Carlyle group domicilie de nombreuses holdings et filiales dans
des paradis fiscaux. Rappelons que l'existence des paradis fiscaux
est légale, mais constitue un aspect important de la criminalité
financière. Rappelons également que l'impôt
est le moyen de consacrer une partie de la richesse issue de l'activité
économique à la vie de la « Cité ».
Donc échapper à l'impôt, c'est se tourner contre
l'intérêt général pour son seul profit.
La société Digiplex qui a été mise
en liquidation était domiciliée au 3 Bd Prince Henri…
au Luxembourg (paradis fiscal) [1], et exerçait son activité
en Suisse (paradis fiscal). Prenons un autre exemple : Carlyle Luxembourg
Participations II. Cette dernière est domiciliée au
Luxembourg (paradis fiscal). Elle a été constituée
en juillet 1999 par la société Carlyle Europe Partners
LP, domiciliée à Guernsey (paradis fiscal), devant
maître Elvinger (du cabinet Hoss, Prussen & Elvinger),
lui-même notaire au Luxembourg.
L'opacité des filiales du groupe Carlyle
En mars 2000, la réunion d'une assemblée extraordinaire
des actionnaires transforme la dénomination sociale de Carlyle
Luxembourg Participations II en TPI Participations SARL (toujours
domicilié au Luxembourg…paradis fiscal), et nomme trois
gérants, dont Alice Albright (fille de Madeleine Albright,
ancienne-secrétaire d'Etat sous l'administration Clinton).
Pour la petite histoire, (outre le fait que l'on retrouve une fois
de plus l'imbrication du monde politique et du monde économique
autour du groupe Carlyle) le nom d'Alice Albright apparaît
dans le scandale du financement de l'Université publique
du Texas par le Carlyle Group…
De plus, les fondateurs du groupe Otor, un des leaders européens
de la cartonnerie, ont déposé une plainte au Tribunal
de grande instance de Paris pour détournement de fonds. En
2000, quand le groupe Carlyle a pris des participations dans le
groupe Otor, 20 millions de francs (soit 3 millions d'euros) auraient
disparu en transitant par le Carlyle Luxembourg Participations II…[2]
Les tribunaux n'ont toujours pas rendu leur jugement.
Des investigations plus poussées permettent de découvrir
que TPI Participations SARL détient plus de 2/3 du capital
social de Carlyle Europe Holding II. Cette société
est domiciliée au 7 rue Bridaine à Paris, au nom d'Antoine
Cocquebert [3], qui est expert comptable et commissaire aux comptes
dans sa propre société WIRED. Pour résumer,
un simple particulier domicilie une holding en plein Paris dans
un appartement…
Les citoyens sont en droit de se demander pourquoi le groupe Carlyle
entoure ses opérations et ses domiciliations d'autant d'opacité,
et qu'il refuse de contribuer au bien-être de la communauté
aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe…
Sources :
[1] Registre du commerce du canton de Zurich, N° de registre
: CH.020.4.021.256.2/
[2] « Otor-Velin à Eloyes appelle au secours »,
L'Est Republicain, 18/12/2002.
[3] www.societe.com
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