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Origine : http://www.moisdon-la-riviere.org/articles.php?lng=fr&pg=428
Le 17 octobre 1940, les autorités allemandes ordonnent au préfet
de la Loire-Inférieure de faire interner tous individus nomades
(surtout les Tziganes et quelques vagabonds) circulant sur le territoire
du département. Moins d'un mois plus tard, le 7 novembre, le
préfet promulgue un arrêté "créant"
le camp de La Forge à Moisdon-la-Rivière (sur le site
des anciennes forges de Moisdon). Il s'agit en réalité
du camp précédemment utilisé pour les Espagnols.
Le sous-préfet de Châteaubriant est chargé de
gérer ce camp par le préfet.
Le camp ouvre ses portes le 11 novembre. Peu d'aménagements
o¬nt alors été effectués afin de loger
les individus qui commencent à arriver. Surveillés
par 21 gardes mobiles, les internés survivent tant bien que
mal au rude hiver 1940 - 1941. Ils doivent ainsi faire face à
la faim, au froid, aux conditions d'hygiène déplorables
du camp (qui est innondé et boueux), aux maladies et épidémies.
Une dizaine d'enfants âgés de quelques jours à
3 ans décèdent de janvier à février
1941.
Courant février 1941, le sous-préfet et le chef de
camp obtiennent l'autorisation de faire transférer les 345
internés vers le camp de Choisel à Châteaubriant,
d'où viennent de partir pour l'Allemagne les prisonniers
de guerre français.
Dans ce nouveau camp, les conditions de vie sont bien meilleures,
et notamment les conditions d'hygiène. Mais dès avril
1941, deux nouvelles catégories d'internés arrivent
au camp de Choisel : les indésirables (souteneurs, vendeurs
au marché noir, prostitués, juifs,...) et les politiques
(des communistes surtout). Les trois catégories d'internés
sont séparées les unes des autres, chaque catégorie
possédant son propre îlot et son propre rythme de vie.
Alors que les communistes s'instruisent et installent une organisation
clandestine à l'intérieur du camp, les nomades sont
astreints aux basses besognes : ramassage des déchets, épluchage
des légumes,...
Le 19 juin 1941, 4 internés politiques s'évadent
du camp. Fin juin, un 5ème interné politique s'échappe.
Il s'agit de Julien Raynaud, Léon Mauvais, Fernand Grenier,
Eugène Hénaff ; puis de Raymond Semat.
Suite à ces évasions, les aurorités allemandes
et françaises décident de renvoyer les internés
nomades au camp de la Forge, où les conditions de vie sont
pourtant plus difficiles. Ces autorités espèrent ainsi
pouvoir surveiller plus sévèrement les internés
politiques, qu'ils considèrent comme dangereux (bien plus
que les indésirables ou les nomades).
De retour à La Forge, les internés nomades doivent
de nouveau subir les horribles conditions de vie existant au camp
: le froid et les mauvaises conditions d'hygiène sont de
nouveau porteurs d'épidémies et de maladies.
Dans un premier temps, le chef de camp et le sous-préfet
n'agissent guère. Quant aux autorités allemandes,
elles ne s'intéressent pas non plus aux internés nomades:
bien qu'elles ordonnent leur internement en octobre 1940, elles
ne s'intéressent guère par la suite à cette
catégorie d'internés ; seuls les internés politiques,
et plus particulièrement communistes, les intéressent.
Entre octobre 1941 et avril - mai 1942, les autorités allemandes
et françaises sont ainsi très inquiètes : suite
aux exécutions du 22 octobre (les 50 otages) et du 15 décembre
1941, durant lesquelles 36 internés politiques du camp de
Choisel trouvent la mort, ces autorités craignent un coup
de force de la part des mouvements communistes. Elles s'intéressent
donc peu aux problèmes des internés nomades.
En décembre 1941, une assitante sociale
vient cependant visiter le camp. Le rapport qu'elle adresse à
ses supérieurs est accablant. Dès lors, les autorités
françaises tentent de trouver une solution à ces problèmes.
Un certain nombre d'internés sont ainsi libérés
en ayant pu apporter la preuve de l'existence d'un logement et d'un
futur emploi. Cependant, ces libérations ne sont pas suffisantes.
En avril 1942, les autorités allemandes ordonnent la fermeture
des camps de La Forge et de Choisel. C'est chose faite : du 1er
au 13 mai, 838 individus sont transférés de ces deux
camps vers d'autres camps français "spécialisés".
Les 257 internés nomades n'ayant pas été libérés
sont ainsi envoyés au camp pour nomades de Mulsanne (dans
la Sarthe) ; ils sont les derniers à quitter le camp de La
Forge - Choisel. Le camp de La Forge ne sera pas réouvert.
Celui de Choisel servira par la suite à interner les collaborateurs
; il fermera ses portes en 1946.
Date de création : 09/12/2007
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