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Origine : http://www.moisdon-la-riviere.org/articles.php?lng=fr&pg=451
18 juillet 1936 : pour faire échec à la République
qui a pris le pouvoir en Espagne lors des élections de février
1936, le Général FRANCO et les troupes du Maroc, débarquèrent
dans la péninsule ibérique. Ce fut le début
de la Guerre civile espagnole. Hitler et Mussolini apportèrent
leur aide massive (armes et soldats) au Général Franco.
Le pays se transforma en champ de bataille du fascisme contre le
gouvernement régulier de Front Populaire.
La Guerre Civile Espagnole, 1936-1939, laissa I’Espagne exsangue
avec au moins 600 000 morts et des milliers de gens sur les routes.
Dans les derniers mois de 1938 et au fur et à mesure de I’avancée
des armées franquistes vers le Levant et la Catalogne, les
sympathisants du gouvernement légal républicain, menacés
dans leur vie, commencèrent à se regrouper à
la frontière catalane. Les historiens évaluent à
au moins 400 000 le nombre de personnes accueillies en France avant
la fermeture définitive de la frontière par Franco.
Dès le début des hostilités, en 1936 et 1937,
un petit contingent d’Espagnols, souvent originaires du Pays
Basque et des Asturies , transporté par des bateaux anglais,
avait été dispersé dans toute la France : 236
personnes furent ainsi hébergées à Ancenis...
Quelques jours avant la chute de Barcelone (26 janvier 1939), le
ministre des affaires étrangères Alvarez del Vayo
rencontra son homologue français Georges Bonnet et le supplia
d’accueillir les partisans de la République et leurs
familles. Il fut alors envisagé de regrouper ceux-ci en Espagne
sur un territoire neutralisé et administré par la
France laquelle serait également chargée du logement
et de la nourriture. Bien entendu, cette solution imaginée
dans les chancelleries n’eut aucune suite sur le terrain.
FRANCO prit tout le monde de court. Il n’y avait plus d’autre
alternative pour les républicains que la fuite, la prison
ou la mort.
Le 27 janvier la frontière du Perthus s’ouvrit sur
I’ordre du gouvernement Daladier : 100 000 personnes attendaient
déjà. On en fera passer dans un premier temps 2000
par jour... puis dans I’urgence un nombre indéterminé.
Les hommes, considérés comme des soldats, sont alors
systématiquement envoyés dans des camps situés
entre Carcassonne et la frontière (Le Vernet, Bram, Sept-Fonds,
Rieucros, Agde, Le Barcarès, Rivesaltes, Saint-Cyprien, Argelès,
Collioure).
Dans la confusion qui régna, les familles furent séparées
et il faudra ensuite des mois pour rétablir le contact. 45
trains sont mis en place par le ministre des Travaux Publics pour
évacuer vers I’intérieur 45 000 personnes, essentiellement
des femmes, des enfants et des hommes invalides. Les préfets
ne disposent que de quelques heures pour accueillir et répartir
leur contingent de réfugiés. Le département
de Loire Inférieure recevra pour sa part 2800 personnes (1er
avril 1939) dont une bonne partie sera dirigée vers le nord
du département et sur la côte où se trouvaient
des bâtiments inoccupés. Chaque commune fut priée
d’affecter des locaux même si ceux-ci étaient
précaires.
La Guerre d’Espagne se révéla être le
banc d’essai des armes et techniques nouvelles (surtout dans
le domaine de l’aviation) qui allaient être utilisées
dans la Seconde Guerre Mondiale. Elle prit fin le 28 mars 1939.
Commença alors la dictature franquiste. Après I’invasion
de la France par les Allemands, les Espagnols ne sont plus protégés.
Une deuxième guerre commence pour eux. Pour un nombre non
négligeable, ce sera de nouveau les camps d’internement
français. Beaucoup seront alors livrés par le gouvernement
de Vichy à Franco. Les Allemands s’intéressent
aussi de près à ces prisonniers un peu spéciaux,
ennemis du Reich depuis 1936, en particulier aux membres des Compagnies
de Travailleurs espagnols ou à ceux qui se sont engagés
dans I’armée française. Ils seront retirés
des camps de prisonniers et directement envoyés à
Mauthausen où une majorité sera exterminée.
Ceux qui résidaient encore sur place, furent repérés
par les occupants et forcés à s’intégrer
aux Groupements de Travailleurs Etrangers et employés par
milliers à la construction du mur de I’Atlantique et
dans I’organisation Todt... Quelques uns parviendront à
s’évader et à rejoindre les maquis. D’autres
réussiront à rejoindre la France libre, quelquefois
même en passant par I’Espagne ! En 1944, des Espagnols
débarquent en Normandie dans I’armée Leclerc
et entrent dans Paris sur des chars rappelant la guerre d’Espagne
: "Madrid", "Teruel", "Ebro" etc...
Après la Libération de la France, chaque cas de travailleur
forcé sera examiné mais aucune sanction ne sera prise.
Beaucoup d’exilés espagnols espéraient rentrer
en Espagne assez vite, croyant que Franco serait balayé rapidement
après la défaite d’Hitler. Mais il faudra attendre
1975, avec la mort du Caudillo, pour que la démocratie ait
enfin droit de cité en Espagne. Quelques personnes âgées
avaient obtenu le droit de repartir dans leur pays, mais les risques
étaient grands jusqu’au milieu des années 1960.
II était de toute façon impossible de revenir en France,
ne serait-ce que pour quelques jours.
Date de création : 23/03/2008
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