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CAJO (Collectif Anti Jeux Olympiques)
Je me permets de vous transmettre ce message...
On pourra ausi consulter sur le sujet le site :
http://www.grouchos.org/
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Paris, le 30 juin 2005
Chers camarades,
Le CAJO (Collectif anti jeux olympiques) vous a fait parvenir divers
documents pour pour argumenter son refus des JO à Paris en
2012. Nous
joignons à la présente notre appel signé par
plusieurs personnalités. Nous vous demandons de le faire
connaître dans vos organes de presse et de le signer vous-mêmes.
Il serait en effet incompréhensible que vous n'ayez aucune
position sur un événement sportif et politique de
portée mondiale qui aura des conséquences négatives
sur les plans social, politique et environnemental.
Nous souhaitons en outre vous rappeler le rassemblement du 2 juillet
devant le siège de comité national olympique, 1, avenue
Pierre de Courbertin, dans le 13ème arrondissement. La date
de la décision du CIO étant fort proche, nous souhaiterions
une réponse - positive ou négative - de votre part
dans les meilleurs délais.
En restant à votre disposition pour toute information et
toute initiative communes, recevez, chers camarades, nos meilleures
salutations.
Le collectif anti JO
Contact : cajo chez no-log.org
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L'appel...
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Non aux Jeux olympiques, non à Paris 2012 !
Quelle que soit l'issue de la compétition qui l'oppose à
Londres, Madrid, Moscou et New York, on ne peut manquer de souligner
des aspects pour le moins critiquables sinon scandaleux de la candidature
de Paris qui a déjà provoqué de nombreuses
protestations en France malgré un matraquage médiatique
sans précédent. « Toute la France assemblée
derrière les jeux ».
Ce slogan de l'union sacrée olympique signé par les
présidents des quatre grands groupes parlementaires - UMP,
Parti socialiste, UDF et Parti communiste - avait donné le
ton de la déferlante organisée comme une propagande
d'État. Dans le même temps un consortium de sponsors
officiels, le « Club des entreprises Paris 2012 » (ticket
d'entrée 1,5 million euros) - comprenant notamment Lagardère,
Lafarge, Bouygues, Carrefour, Suez, Accor - anticipant des retours
sur investissement, vantait les mérites de « l'esprit
sportif », frère jumeau de « l'esprit d'entreprise
». Les chaînes de télévision, les administrations
et les entreprises publiques (SNCF, France Télécom,
RATP), la Mairie de Paris et l'Assemblée nationale se sont
alors mobilisées pour organiser un véritable rouleau
compresseur de marketing olympique à coups d'autocollants,
d'affiches publicitaires, de panneaux géants, d'illuminations
sur les bâtiments officiels. Au mépris de la réglementation
sur la publicité, les logos des sponsors pour la candidature
se sont étalés sur les grandes avenues de la capitale,
y compris en zone de publicité interdite. Et dans une débauche
de promesses concernant l'environnement, la fiscalité, l'emploi,
les retombées économiques et même « l'éthique
» des Jeux, les promoteurs de la candidature ont multiplié
les déclarations lénifiantes en oubliant au passage
quelques désagréables vérités, à
l'instar des 27 millions d'euros qui ont été dépensés
pour le seul dossier de candidature et des 2 millions d'euros pour
le seul « stade » des Champs-Élysées.
La misère pré- et post-olympique
L'augmentation de l'extrême pauvreté qui touche un
foyer parisien sur huit et les formes nouvelles d'exclusion sociale
d'une partie de la jeunesse de banlieue (en Seine Saint-Denis, 5
000 mineurs sont sans adresse fixe) doivent faire réfléchir
sur les conséquences d'un tel choix politique qui ne peut
qu'accentuer la « fracture sociale ». Cette question
du gaspillage olympique n'est pas accessoire si l'on compare l'optimisme
du Maire de Paris (affirmant que la candidature de sa ville sera
« performante, fraternelle, pour la jeunesse du monde entier
» et que les Jeux seront « populaires, solidaires, écologiques
et éthiques ») avec la réalité des chiffres
du chômage, de la précarité et de la paupérisation
de la « France d'en bas ».
Entre chômage, sous-emploi, précarité financière
des « travailleurs pauvres », c'est entre le quart,
au moins, et le tiers de la population, soit 15 à 20 millions
de personnes - 7 millions de pauvres et 8 à 12 millions de
précaires - qui, pour une raison ou une autre, ont, de façon
durable, des conditions de vie marquées du sceau de l'extrême
difficulté.
Des jeux, sans doute, mais pas de pain ! L'expérience passée
atteste que les Jeux olympiques laissent souvent des ardoises que
remboursent évidemment les contribuables. Montréal
1976 a entraîné une dette de plus de vingt ans. Les
derniers Jeux d'Athènes ont coûté près
de 10 milliards d'euros et laissent un déficit public important.
Pour Paris, le budget global des Jeux n'est pour l'instant officiellement
évalué « qu'à » 7 milliards d'euros.
L'organisation de Paris 2012 devrait tourner autour des 6,2 milliards
d'euros (2,2 milliards pour l'organisation et 4 milliards d'investissements
pour les équipements). Jean-François Lamour, le ministre
des sports, a pris l'estimation haute à 7 milliards d'euros.
L'État garantirait « l'organisation » et la «
bonne fin » des Jeux pour 2,5 milliards. La ville de Paris
a voté, elle, des garanties pour 1,25 milliard et l'Île-de-France
à hauteur de 1 milliard.
Mais qui paiera le reste ? On nous répond le privé.
Quoi qu'il en soit toute cette gabegie redoublerait l'imposture
majeure des Jeux dont la durée est de trois semaines seulement,
quand on sait que les sportifs - ces nouveaux humanoïdes bourrés
de produits dopants - se mobilisent essentiellement pour gagner
d'énormes sommes d'argent (chaque médaille est accompagnée
d'un chèque de 40 000 euros). Paris doit-elle devenir la
capitale des Jeux du déséquilibre si visible entre
misère et richesse ? la capitale du gaspillage olympique
? Où va-t-on cacher les pauvres pendant la fête ?
Les Jeux des dopés
Le mythe des « jeux propres », que les responsables
sportifs et politiques rafraîchissent à chaque olympiade,
a pourtant fait long feu à l'épreuve des innombrables
et sordides scandales qui émaillent l'actualité sportive.
Le cyclisme, mais aussi l'athlétisme, l'haltérophilie,
la natation, le judo, l'escrime, la lutte, le football, le tennis,
pour ne prendre que ces quelques grands sports des jeux d'été,
sont régulièrement mis en cause dans des affaires
de dopage qui mettent gravement en jeu la santé des athlètes,
mais aussi leur vie et ridiculisent les pathétiques gesticulations
de la « lutte anti-dopage ». Même les plus hautes
autorités sportives, l'Agence Mondiale Anti-dopage (AMA)
en tête, sont bien obligées de reconnaître que
le fléau du dopage est aujourd'hui industriellement organisé
par des filières mafieuses
internationales qui n'hésitent plus à offrir leurs
produits sur Internet, mais également par d'honorables centres
médicaux ou laboratoires spécialisés, tel le
célèbre laboratoire américain Balco, au cour
du scandale du nouveau dérivé de stéroïde,
la THG, qui met notamment en cause les « méthodes »
d'une grande partie de l'athlétisme américain. La
compétition sportive entraîne nécessairement
la toxicomanie sportive et l'addiction biologique.
La vraie nature du CIO
Le CIO, les sponsors et les médias entendent bénéficier
au maximum de l'entreprise olympique qui est devenue une juteuse
aubaine pour les groupes industriels financiers et médiatiques
qui impulsent cette « fête ». Le CIO qui est devenu
une multinationale florissante et peu regardante sur l'origine des
capitaux gère la couverture télévisuelle de
l'événement dans la seule logique de la « valeur
ajoutée » (3,9 milliards de personnes à travers
le monde ont eu accès à la couverture des Jeux d'Athènes).
Qui peut accorder le moindre crédit aux articles de la «
religion olympique » rédigés dans une langue
de bois ? « Le but de l'olympisme est de mettre le sport au
service du développement harmonieux de l'homme en vue de
promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver
la dignité humaine ». Qui peut croire un seul instant
à la sincérité de l'idéologie olympique
quand on dresse la liste des nombreux scandales, affaires, et corruptions
qui éclaboussent régulièrement le CIO ? Citons
simplement la dernière « révélation »
: la présidente du comité organisateur des JO d'Athènes
est poursuivie pour blanchiment d'argent. Qui peut encore se laisser
duper par la fable olympique quand on examine la composition très
démocratique du CIO (des représentants cooptés
de lord, prince, princesse, baron, marquis.), ou quand on prend
en compte l'histoire politique des Jeux olympiques jalonnée
de graves violations des droits de l'homme, non seulement de la
part des pays organisateurs, mais aussi des pays participants :
« Les principes éthiques » de l'olympisme représentent
surtout un parfait alibi pour légitimer l'ordre inique du
monde avec lequel le mouvement olympique a toujours pactisé.
Qu'on retienne, pour finir, les propos du baron Pierre de Coubertin,
le grand « humaniste » que l'on sait, et ce au moment
des JO de Berlin en 1936: « Ils [Les jeux de 1936] ont été,
très exactement, ce que j'ai souhaité qu'ils fussent
[.]. À Berlin on a vibré pour une idée que
nous n'avons pas à juger, mais qui fut l'excitant passionnel
que je recherche constamment. On a, d'autre part, organisé
la partie technique avec tout le soin désirable et l'on peut
faire aux Allemands nul reproche de déloyauté sportive.
Comment voudriez-vous dans ces conditions que je répudie
la célébration de la XIe Olympiade ? Puisque aussi
bien cette glorification du régime nazi a été
le choc émotionnel qui a permis le développement immense
qu'ils ont connu. » (L'Auto, 4 septembre 1936).
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