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Un livre scandale sur la CIA
Gordon Thomas dresse un portrait peu reluisant des services secrets américains
Le traitement réservé aux prisonniers est abominable
"Je ne suis pas contre les Etats-Unis mais contre les mensonges",

Origine : http://www.spyworld-actu.com/article.php3?id_article=2064

La CIA a torturé et tué des centaines de personnes dont des prisonniers depuis des décennies, notamment à des fins de recherche sur le contrôle mental et les armes biochimiques, affirme le journaliste britannique Gordon Thomas, dans "Les Armes secrètes de la CIA". Son ouvrage, à paraître jeudi en France et en Belgique, est publié alors que Washington et la CIA (Central intelligence agency, service de renseignement) sont accusés en Europe d’avoir secrètement transféré par avion des prisonniers soupçonnés de terrorisme vers des pays où ils sont torturés.

"Je ne suis pas contre les Etats-Unis mais contre les mensonges", explique à l’AFP Thomas Gordon, 73 ans, auteur notamment de "L’histoire secrète du Mossad" et dont le beau-père était un agent du MI6 (service d’espionnage britannique). L’auteur de ce livre, qui travaille régulièrement pour le ’Sunday Express", la BBC ou encore le quotidien alllemand ’Bild’, affirme que contrairement aux dénégations du président George W. Bush en janvier 2006, non seulement les Etats-Unis pratiquent la torture dans la guerre contre le terrorisme mais que les accusations de tortures dans les prisons d’Abou Ghraib en Irak ou de Guantanamo (Cuba) n’ont rien d’un dérapage accidentel.

Il cite le département (ministère américain) de la Justice qui, selon lui, "a émis en 2002 des recommandations légales classées +top secret+ sur les méthodes d’interrogations des terroristes", comme "le supplice de la baignoire". M. Thomas affirme que ces méthodes ne sont pas nouvelles et que la CIA tue et torture depuis la guerre de Corée (1950-1953). Son livre révèle des extraits, inédits, de deux manuels internes de la CIA dont celui sur le "questionnement coercitif" destiné à faire parler des prisonniers et celui détaillant les "méthodes d’assassinat" de la CIA.

M. Thomas se fonde surtout sur la vie et le témoignage de l’un des plus hauts responsables de la CIA, William Buckley, chargé de contrôler ces programmes, qui fut enlevé au Liban en 1984, torturé et tué par le Hezbollah. L’auteur raconte comment le responsable de ces programmes jusqu’au début des années 70, le professeur américain Sydney Gottlieb, "obsédé par le reconditionnement mental" des ennemis des Etats-Unis, à l’époque communistes, a utilisé des "sujets jetables". Il a notamment fait trépaner à la chaîne des dizaines de prisonniers au Vietnam pour tester des électrodes destinées à en faire des tueurs sur commande... en vain.

"Ce type de recherches continuent" dans le monde, notamment en Corée du Nord et en Chine comme en Amérique, dit M. Thomas. "Ils essaient tous de trouver la voie magique de contrôler votre esprit et de le manipuler".

URL de la source : http://www.dhnet.be/dhinfos/article.phtml?id=150780


Le traitement réservé aux prisonniers est abominable

"Je ne suis pas contre les Etats-Unis mais contre les mensonges", explique à l’AFP Thomas Gordon, 73 ans, auteur notamment de "L’histoire secrète du Mossad" et dont le beau-père était un agent du MI6 (service d’espionnage britannique). L’auteur de ce livre, qui travaille régulièrement pour le ’Sunday Express", la BBC ou encore le quotidien alllemand ’Bild’, affirme que contrairement aux dénégations du président George W. Bush en janvier 2006, non seulement les Etats-Unis pratiquent la torture dans la guerre contre le terrorisme mais que les accusations de tortures dans les prisons d’Abou Ghraib en Irak ou de Guantanamo (Cuba) n’ont rien d’un dérapage accidentel.

« Le traitement réservé aux prisonniers est abominable »

http://forums.avenir-geopolitique.net/viewtopic.php?=&p=9354

Citation:
À l’occasion de la sortie de son livre, les Armes secrètes de la CIA (1), le journaliste Gordon Thomas, spécialiste du renseignement, évoque les drôles de méthodes de la centrale. Entretien.

Que pensez-vous du rapport publié la semaine dernière par le sénateur Marty sur les vols secrets de la CIA ?

Gordon Thomas. Ce rapport confirme tout ce que je savais déjà : l’existence de ces vols secrets organisés par la CIA à travers toute l’Europe pour amener des prisonniers dans des centres où ils pourront être torturés. Et ces vols continuent d’avoir lieu. Selon l’ambassadeur britannique en Ouzbékistan, où se trouve une des plus importantes de ces bases, le traitement réservé aux prisonniers est abominable. Certains seraient plongés vivants dans l’eau bouillante, comme des animaux. Nous savons aussi que durant les vols, les prisonniers sont attachés, drogués, parfois avec un cache sur le visage. Environ 1 000 personnes de la CIA travaillent sur ces programmes. Ils ont leur propre force aérienne et disposent de nombreux médecins (200 pour toute la CIA) qui jouent un rôle central dans ces pratiques de torture.

Ce que Marty ne précise pas, c’est que la mise en place de ce réseau a été décidée lors d’une réunion à Londres en 2002 où se trouvaient Georges Tenet, alors directeur de la CIA et John Scarlett, maintenant chef du MI6, les services secrets britanniques. Scarlett avait travaillé pour le MI6 à Moscou pendant la guerre froide et il savait qu’il y avait dans l’ancien bloc soviétique des centres d’interrogatoires qui pouvaient être réutilisés. L’information fut confirmée par deux officiers polonais que Scarlett connaissait et qui évoquèrent aussi la possibilité d’utiliser une base dans leurs pays pour réalimenter les avions en essence. Bush et Blair ont entériné le plan de leurs services et ont convaincu le premier ministre polonais d’alors à y participer. Un plan d’autant plus aberrant que la torture ne fonctionne pas. Les informations fournies par ce biais ne sont pas fiables.

Comment expliquez-vous la complicité des pays européens ?

Gordon Thomas. Cela dépend des pays. La collaboration coulait de source pour la Pologne, très pro américaine, qui allait du reste s’engager dans la guerre en Irak. D’autres pays comme la Moldavie, la Roumanie, ou l’Ouzbékistan ont cherché leurs intérêts. Ils espéraient que leur collaboration allait leur permettre de se rapprocher de Washington et faciliter leurs liens avec l’Union européenne.

Dans votre livre, vous évoquez l’existence durant la guerre froide d’un manuel pour les interrogatoires et d’un guide de l’assassinat, dont vous publiez d’ailleurs pour la première fois des extraits. Existe-t-il à l’heure actuelle une doctrine de ce type ?

Gordon Thomas. Le manuel d’interrogatoire a été à l’origine rédigé par les docteurs William Sargant et Jolian West, deux médecins qui travaillaient pour la CIA dans les années cinquante-soixante, puis mis en forme par le docteur Gottlieb, qui supervisait tous les programmes visant à modifier le comportement humain. On y trouve, par exemple, des informations sur la façon dont on peut utiliser l’électricité sans risquer de tuer. Rédigé à la même époque, le guide de l’assassinat est encore plus effrayant. Officiellement, les autorités ont déclaré vers la deuxième moitié des années soixante-dix que ces ouvrages ne devaient plus être utilisés. Mais en réalité, la guerre secrète a recommencé. Par exemple, le manuel pour l’assassinat est toujours distribué aux agents de terrain de la CIA. Et le manuel pour les interrogatoires est toujours utilisé dans ses bases secrètes.

Vous parlez également d’une base installée sous Clinton et destinée à abriter des recherches sur les armes chimiques et bactériologiques. Cette base existe t-elle encore et qu’y fait-on ?

Gordon Thomas. Cette base, qui se trouve dans le Nevada, existe encore et a été améliorée sous l’administration Bush, comme tout ce qui touche à la violence et à la répression. Il y a assez d’armes chimiques là-bas pour détruire le monde au moins dix fois. Officiellement, ces programmes ont un but purement défensif. L’argument, c’est que comme les Chinois et les Coréens travaillent sur ce type de programmes, il faut faire de même pour pouvoir se défendre. En réalité, l’administration Bush est la plus grande menace qui pèse actuellement sur le monde. Elle pratique le terrorisme d’État. Et je ne dis pas ça à la légère, mais en me basant sur ce que m’ont dit des centaines de personnes travaillant dans le domaine des renseignements à travers le monde.

(1) Les Armes secrètes de la CIA, torture, manipulation et armes chimiques, Gordon Thomas, Éditions Nouveau Monde, 450 pages, 24 euros.

Entretien réalisé par Camille Bauer pour l'Humanité