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Origine : LE MONDE DIPLOMATIQUE JUIN 2000 http://www.monde-diplomatique.fr/2000/06/BROHM/13932
À L’HEURE DU CHAMPIONNAT D’EUROPE DE FOOTBALL
La loi de la jungle, stade suprême du sport ?
Par Jean-Marie Brohm
Professeur de sociologie, université Montpellier-III.
Une fois encore, la fièvre du championnat d’Europe
de football - dont la phase finale se déroule en Belgique
et aux Pays-Bas du 10 juin au 2 juillet - retarde toute enquête
approfondie sur la nature réelle de l’activité
sportive, ses fonctions idéologiques, ses assises économiques
souterraines et ses effets politiques pervers. Et ce bien que, ces
derniers mois, la cascade de révélations sur les
« affaires » du Comité international olympique
(CIO), sur les scandales liés à l’attribution
des Jeux d’Atlanta, de Nagano, de Sydney et de Salt Lake City,
les procédures judiciaires consécutives à la
généralisation du dopage dans le cyclisme, la natation
et le football, et la multiplication des incidents sur les terrains
de sport, aient amené de nombreux observateurs à prendre
au sérieux la thèse de la criminalisation rampante
de l’institution sportive.
Trois obstacles idéologiques contribuent à maintenir
l’analyse socio-politique du sport dans une sorte d’approximation
angélique ou d’aveuglement candide. Le premier a trait
à la loi du silence qui tient lieu d’éthique
dans le monde du sport : pas vu, pas pris ! Celui qui vend la mèche
est un traître ou un lâche et demeure banni par un «
milieu » sportif (1) qui repose, y compris au niveau des instances
dirigeantes, sur l’omerta, l’opacité, la désinformation,
le faux et l’usage de faux.
Lorsqu’un cycliste de renom affirme qu’il n’y
a pas de dopage dans le cyclisme ; lorsqu’un judoka et un
footballeur réputés nient, malgré les contrôles
positifs, s’être dopés ; lorsque le Comité
international olympique (CIO) dément, contre toute évidence,
les tractations occultes pour l’obtention des Jeux (2) ; lorsque
des footballeurs, coureurs automobiles, tennismen, basketteurs,
golfeurs dissimulent le montant exact de leurs mirobolants revenus
; lorsque certains dirigeants font mine de découvrir les
« dessous-de-table », paris clandestins, caisses noires,
arrangements de matchs ou arbitrages « à la carte (3)
». Lorsque, enfin, pratiquants, entraîneurs et dirigeants
minimisent la gravité et la fréquence des agressions,
coups et blessures volontaires sur les stades et hors des stades,
il y a de quoi s’interroger sur les raisons de cette résistance
du sport, qui supporte mal - comme d’autres institutions,
les pri sons ou l’armée par exemple - l’indépendance
de l’investigation et la transparence de l’enquête.
Par ailleurs, il est difficile de prétendre que les organismes
supranationaux, notamment européens, les pouvoirs publics,
les commissions parlementaires, les fédérations sportives,
malgré leurs déclarations lénifiantes, mettent
un zèle excessif à faire la lumière sur les
aspects peu reluisants d’une activité largement aux
marges de la loi, sinon même hors la loi.
Mythe de la fête sportive
Qu’est-ce qui empêche l’administration des douanes
et Bercy d’enquêter sur les circuits financiers, les
comptes bancaires, les déclarations fiscales, les opérations
commerciales opaques des différents acteurs impliqués
dans le professionnalisme ? On procède bien, en effet, à
des investigations policières sur l’origine des fonds
qui enrichissent les sectes et sur les montages mafieux ou terroristes
des réseaux de blanchiment de l’argent sale. Quant
au dopage, les gesticulations médiatiques du CIO, les «
fermes résolutions » du gouvernement français,
les déclarations « indignées » des responsables
sportifs ne changent rien à la réalité : les
commissions d’experts se réunissent en pure perte tandis
que l’imposture continue de plus belle.
Comme le souligne Michel Drucker, ancien journaliste sportif : «
Depuis quelque temps on nage en pleine hypocrisie. Qui peut croire
qu’on peut grimper quatre cols par jour à l’eau
de Vittel, courir 25 étapes en trois semaines sans se "soigner".
Vous croyez qu’un navigateur solitaire affronte le cap Horn
ou les 40es Rugissants en buvant du thé ? Tous les journalistes
sportifs de ma génération vous le diront : de tout
temps, tout le monde en a pris et on l’a toujours su. Le cyclisme
est un sport hallucinant de sacrifice, où la douleur est
intense. Avec ça, les coureurs courent dix mois par an. On
ne peut pas enchaîner les Classiques belges, Paris-Roubaix,
Milan-San Remo, un Tour de France, un Tour d’Italie avec un
tube de vitamineC ! Dans tous les sports, c’est la même
chose. Les sportifs ont pour des millions de sponsoring sur le dos.
Les enjeux financiers sont énormes. On leur demande toujours
plus de perfor mances (4). »
Le deuxième obstacle, lié au précédent,
est la pusillanimité des pratiquants et dirigeants, mais
également des journalistes sportifs qui se sentent mis en
cause par la moindre interrogation ou critique : dresser l’état
réel des lieux reviendrait pour eux à bafouer le «
travail de base des bénévoles », à «
jeter le bébé avec l’eau sale du bain »,
pire, à « dénigrer l’exemplarité
de nos champions » et la « force d’intégration
du sport ». Le consensus sportif contribue ainsi à
renforcer les mécanismes de défense d’une institution
en crise. A chaque incident on veut bien, à la limite, concéder
qu’il s’agit de « bavures », de «
déviations », de « dérives » ou
d’« excès », de préférence
provoqués par des éléments « extérieurs
au sport », mais jamais on n’osera admettre que c’est
la logique même de l’affrontement sportif qui engendre
ces « animaux enragés », pour reprendre une formule
britannique.
Au nom de la pensée désirante on veut par-dessus tout
protéger le mythe de la « fête sportive »,
même lorsqu’elle est sanglante, plutôt que de
condamner la guerre sportive (5), qui, comme toute guerre, n’est
jamais propre ni même soluble dans les bons sentiments humanitaires.
Naguère, pour éviter de désespérer «
le coeur de la classe ouvrière » à Boulogne-Billancourt,
les militants communistes fermaient pieusement les yeux sur la barbarie
stalinienne. Aujourd’hui - autre période, même
procédé - il s’agit de ne pas désespérer
les autruches qui pensent lutter pour un « sport propre »,
humaniste », « au service de la paix »,etc. Les
ennemis du sport sont donc ceux qui dénoncent l’illusion
sportive (6) et tentent de procéder à une analyse
rigoureuse du sport.
Ainsi, après l’agression dont fut victime lors du Mondial
en 1998 un gendarme français, laissé pour mort dans
une mare de sang, un journaliste récitait immédiatement
le credo légitimiste : « Et déjà le procès
s’instruit, il est vieux comme le sport-spectacle et les procureurs
seront légion à y voir confirmation de leurs préventions
: le responsable c’est le football, et son cortège
de fléaux, abrutissement, chauvinisme, nationalisme, violence,
opium du peuple, tout le catalogue ordinaire du mépris tenu
pour un acte définitif d’analyse sociologique. Ces
excès-là existent, qui les nierait ? Mais pas toujours
et pas dans ce cas. »
Les hordes barbares de « hooligans » shootés
à l’alcool et à la haine seraient donc de purs
extraterrestres étrangers au football : « Anglais,
Allemands ou autres, le football ne les suscite pas. Il les abrite
parfois avec une complaisance coupable. Il leur sert de défouloir,
de camouflage ou, dans le cas du Mondial, d’aubaine médiatique.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : s’ils nichent dans
le football, ou dans son ombre portée, ils ne viennent pas
des stades. Ils haïssent même les stades (7). »
Ce déni de la réalité - qui tient lieu d’ultime
ligne de défense d’un sport ravagé par le déferlement
de la violence - repose sur un postulat idéologique bien
rodé : le football, « le vrai », celui des gradins
populaires et des villes ouvrières (Lens, Calais, Gueugnon...)
serait perverti par des brebis galeuses venues s’infiltrer
en lui comme autant de redoutables parasites.
Or, ce qui n’est jamais expliqué, c’est l’étrange
tropisme qui pousse irrésistiblement les hooligans vers le
football, les profondes affinités électives de tous
les « ultras » pour la passion du ballon rond. Après
le bain de sang du Heysel en 1985 les journalistes sportifs avaient
même osé affirmer, par le mécanisme classique
de l’inversion idéologique, que le football, loin d’être
assassin, avait été assassiné : de coupable
il devenait victime ! La pureté originelle du football serait
donc toujours déflorée par de mauvais garçons
venus d’ailleurs. Mais cette thèse ne tient pas une
seconde lorsqu’on comptabilise soigneusement les incidents
graves qui scandent régulièrement les matchs «
amicaux », les championnats nationaux et les rencontres internationales
de football (8).
Guerre civile larvée
La liste des batailles rangées, bagarres sanglantes, paniques
mortelles, échauffourées macabres provoquées
par le football - aussi bien par les joueurs que par les spectateurs
- ou liées à ses manifestations est impressionnante
lorsqu’on ne la considère pas simplement comme un ensemble
de « faits divers ». A l’intention des adeptes
de la « culture sportive », voici un tout petit échantillon
des effets de « l’intégra tion ». «
Une rencontre amicale de football, organisée samedi 27 février
à Annonay (Ardèche), a dégénéré
en violences sous les provocations d’un groupe de supporteurs
venus de Saint-Étienne. Après un match émaillé
d’incidents, les Stéphanois se sont rendus dans une
cité HLM voisine pour se livrer à des opérations
de vandalisme. Les jeunes du quartier ont réagi en brûlant
des voitures et en agressant les policiers » (Le Monde, 2
mars 1999). « Un match de football de la Ligue du Midi dégénère
en bataille rangée. Onze blessés dans un village du
Gers. Le climat de violence et de haine monte depuis trois-quatre
ans dans les matches de la Ligue sans que le racisme en soit toujours
la cause » (Le Monde, 16 mars 1999). « Site d’accueil
de la dernière Coupe du monde, la Seine-Saint-Denis est malade
de son football. Neuf mois après le titre remporté
par les Bleus dans l’écrin étincelant du Stade
de France le district du département 93 a confirmé,
vendredi 9 avril, sa décision de suspendre tous ses matches,
dans toutes les catégories d’âge, et jusqu’à
nouvel ordre. Un coup de couteau dans un stade de Clichy-sous-Bois,
le 28 mars, et une bagarre générale à Montfermeil,
le même jour, ont eu raison des dernières certitudes
des dirigeants bénévoles de Seine-Saint-Denis. La
montée de la violence dans et autour des terrains est un
phénomène qui n’en finit pas d’inquiéter
les rangs du football amateur. En février 1995, un jeune
spectateur avait été tué d’un coup de
fusil devant un stade de Drancy » (Le Monde, 11 et 12 avril
1999).
On aimerait que les chantres de la « camaraderie sportive
», qui ont clamé sur tous les tons que le sport avait
une vertu de pacification et d’intégration, nous expliquent
pourquoi la pratique compétitive généralisée
débouche dans les « quartiers défavorisés
» sur une sorte de guerre civile larvée avec ses injures
racistes, ses agressions préméditées, ses vendettas
sanglantes ?
Pourquoi les stades et leurs environs immédiats entraînent
inévitablement un « état de siège »
avec des affrontements musclés entre bandes de casseurs ordinaires
et compagnies de CRS ? Peut-on tenir pour anodin l’impressionnant
déploiement des forces de l’ordre à l’occasion
de chaque grande compétition ? Peut-on surtout croire que
le spectacle de la violence offert toutes les semaines sur tous
les terrains par les équarrisseurs de tibias n’a aucun
effet d’entraînement sur les meutes guerrières
de supporteurs, et qu’en retour celles-ci ne sont qu’un
élément accessoire du décor, du jeu et du résultat
?
Après les graves incidents qui opposèrent dans le
tunnel du stade-vélodrome de Marseille des joueurs locaux
et monégasques, Mme Marie-George Buffet, ministre française
des sports, devait concéder que la « valeur exemplaire
» des stars du ballon rond était un pur écran
de rêve : « Quel exemple pour les jeunes s’ils
voient leurs idoles se battre dans les couloirs d’un stade
? » (Le Monde, 12 avril 2000). Mais quel joueur peut prétendre
à l’exemplarité ?
Des exemples, les jeunes de tous les pays en ont pourtant à
profusion. En Allemagne : « Plus de 100 personnes, dont 27
policiers, ont été blessées lorsque des supporteurs
se sont affrontés, avant, pendant et après le match
de ligue régionale entre Offenbach et Mannheim » (Libération,
16 mai 1999). En Tunisie : « A l’occasion de la demi-finale
de la Coupe de Tunisie de football opposant l’équipe
locale à celle de l’Espérance sportive de Tunis,
des pierres se sont mises à voler. Les autorités tunisiennes
ont fait état de trois morts et dix blessés à
la suite de "bagarres entre hooligans", mais en fait le
bilan s’élèverait à 21 morts et de nombreux
blessés » (L’Express, 8 juillet 1999).
En Russie : « Les clubs de football moscovites du CSKA et
du Spartak ont appelé leurs supporteurs au calme, vendredi,
dans la presse, avant leur derby. Les supporteurs des deux équipes
entretiennent une haine mutuelle, qui a provoqué plusieurs
affrontements violents ces dernières années. Cet appel
au calme intervient après la mort, samedi dernier, à
Saint-Pétersbourg, de deux supporteurs de l’équipe
locale, dans des affrontements avec ceux du Dynamo Moscou »
(Libération, 22 et 23 avril 2000).
En Angleterre : « Le match de demi-finale de Coupe de l’UEFA
à hauts risques entre Leeds United et le club turc de Galatasaray
aura déchaîné les violences attendues en représailles
des graves incidents du match aller à Istanbul, lors duquel
deux supporteurs britanniques avaient été tués.
Ce match a donné un avant-goût de ce qui attend la
police pendant l’Euro 2000 qui se déroule en juin en
Belgique et aux Pays-Bas » (Libération, 22 et 23 avril
2000).
Affrontements entre bandes fanatiques, souvent infiltrées
par l’extrême droite, « bastons » haineux,
émeutes et vandalismes, assassinats et lynchages en direct
constituent désormais, dans tous les pays et à tous
les niveaux de la compétition, l’ordinaire banalisé
du football qui fait d’ailleurs tache d’huile sur d’autres
sports, même ceux que l’on croyait à l’abri
de la violence, par exemple le tennis (9).
Autre bel exemple donné par les « idoles des jeunes
» : la pieuvre du dopage et de la toxicomanie qui étend
ses ravages sur tous les sports : cycli sme, haltérophilie,
athlétisme, natation, rugby, handball, basket, patinage artistique,
judo, rien n’est épargné par l’économie
politique de la drogue.
Le troisième obstacle est la collaboration organique de nombreuses
personnalités politiques, universitaires, journalistes et
leaders d’opinion dans la diffusion d’une idolâtrie
acritique du sport, baptisée pour l’occasion «
culture sportive ». Cette fausse conscience unit dans un jovial
consensus les thuriféraires inconditionnels du sport et les
troubadours de l’humanisme - notamment, en France, ceux de
la « gauche plurielle » - qui évitent de parler
du sport réel avec ses dérives mafieuses pour fantasmer
sur un sport idéal : pur, éducatif, pacifique, citoyen,
etc. Tous opposent les supposées vertus originelles de la
« culture sportive » aux réalités délétères
de l’affairisme sportif.
Les uns, au nom d’un regard anthropologique prétendument
neutre sur les « pratiques culturelles », admirent les
ritualités compétitives, les passions agonistiques,
le culte de la performance, l’esprit sportif, les plaisirs
du sport, et pourfendent toute approche critique qui ne se laisse
pas séduire par les mirages du terrain.
Les autres, souvent les mêmes d’ailleurs, se transforment
en associations de défense de la « culture sportive
» menacée par « l’environnement social
», tel qui nous avait promis la civilisation des loisirs nous
vante à présent la culture sportive : « Elle
est foncièrement humaniste, mais elle peut être réduite,
déformée, pervertie, par des intérêts,
des chauvinismes, des passions de tous bords. Ce n’est qu’en
leur résistant qu’elle peut réellement exister
et rayonner (10). »
Cette culture sportive n’a pas mis longtemps à devenir
un slogan de pro pagande gouvernementale. Ainsi M. Claude Allègre,
ancien ministre français de l’éducation, qui
ne tarit pas d’éloges sur la « culture sportive
», « véritable école de la citoyenneté
», « élément fondamental pour l’éduca
tion », avouait benoîtement quelque temps avant d’être
remercié : « J’ai appris autant en pratiquant
du sport que dans les salles de classe », ajoutant : «
J’obligerais, si je le pouvais, tous les enfants à
pratiquer un sport collectif et un sport individuel (11). »
Le tout est de savoir de quel sport il s’agit ? Le sport «
socialiste », comme dans les casernes sportives de l’ex-RDA,
de l’ex-URSS, de la Chine, le sport « libéral
» des fraudeurs en tous genres (12), le sport des réseaux
de dealers (13) ou le sport des maquignons et négriers des
temps modernes (14) ?
Spirale mercantile
A la veille de l’Euro 2000, du Tour de France et des Jeux
olympiques de Sydney il est urgent de comprendre que l’institution
sportive est entrée dans l’ère de la globalisation
criminelle. Dans un univers dominé par l’intégrisme
néolibéral, les oligarchies sportives ne se cachent
même plus de collaborer avec des groupes d’intérêts
qui ont transformé l’activité sportive en un
pur business sans foi ni loi, dominé par l’évangile
de la rentabilité, de la razzia, de la domination.
La spirale mercantile a ainsi transformé les acteurs sportifs,
quels qu’ils soient, en simples opérateurs ou bénéficiaires
de l’accumulation sauvage du capital (15).
Il n’est pas étonnant alors que la loi de la jungle
mondialisée fasse de la dérégulation mafieuse
son credo et que la logique du « toujours plus » (de
records, de spectateurs, de manifestations, de profits) incite à
une course sans fin : crime organisé des divers trafics de
drogues et de produits dopants, y compris sur Internet ; crime organisé
du blanchiment de l’argent sale et de l’évasion
fiscale ; crime organisé des ventes, achats et transferts
des « esclaves du muscle » par des négriers sans
scrupule assistés d’honorables imprésarios ;
crime organisé des combines, tripatouillages et corruptions
en tous genres. Ce n’est pas la peine de rendre ce sport-là
« obligatoire », il l’est déjà...
Jean-Marie Brohm.
Notes
(1) Libération, 28 avril 2000 : « Il y a une semaine,
le vététiste Jérôme Chiotti déclarait
dans un entretien au mensuel Vélo qu’il s’était
dopé pour remporter le titre de champion du monde 1996 de
cross country. Chiotti est sous le coup d’une sanction fédérale.
Il a également avoué qu’en juillet de l’année
dernière il s’était emparé du maillot
de champion de France de la discipline après s’être
entendu avec son adversaire, Miguel Martinez. »
(2) Lire « L’affaire Salt Lake City ternit sérieusement
l’image olympique. Les accusations de corruptions concernant
l’attribution des Jeux olympiques d’hiver de 2002 provoquent
une série de "confession" plutôt embarrassantes
pour le Comité International olympique » (Le Monde,
16 décembre 1998) ; « Des membres du Comité
international olympique à nouveau soupçonnés
de corruption. Le comité de candidature d’Atlanta aurait
offert des avantages en nature à des membres du CIO »
(Le Monde, 17 septembre 1999) ; « Le prix payé par
Sydney pour ses JO. Un ancien ministre détaille les "cadeaux"
offerts à des membres du CIO » (Libération,
18 janvier 1999) ; « Le CIO attend avec appréhension
le rapport d’enquête sur les Jeux de Nagano. Neuf membres
du Comité international olympique sont sur la sellette »
(Le Monde, 13 février 1999) ; etc.
(3) « La Gazzetta dello Sport publie samedi la liste des
cadeaux offerts aux arbitres pour Noël par l’AS Roma.
Les montres en or, d’une valeur de 85 000 francs, ont été
adressées aux deux commissaires de la Fédération
de football chargés de désigner les arbitres. Celles
en argent aux 36 arbitres, les autres aux juges de touche. Pour
l’heure, six autres clubs de première division ont
admis avoir adressé des cadeaux de Noël aux arbitres
» (Libération, 10 janvier 2000).
(4) France-Soir, 11 mai 1999.
(5) « La barbarie olympique », Quel Corps ?, n°
36, septembre 1988 ; lire également : « Le sport, c’est
la guerre », Manière de voir, nno. 30, mai 1996.
(6) « L’illusion sportive. Sociologie d’une idéologie
totalitaire », université Montpellier-III, Les Cahiers
de l’IRSA, n° 2, février 1998.
(7) Le Monde, 23 juin 1998.
(8) « Football connection », Quel Corps ?, nno. 40,
juillet 1990.
(9) Le Monde, 11 avril 2000 : « Coupe Davis : graves incidents
lors du match Chili-Argentine ».
(10) Joffre Dumazedier, « De la culture sportive »,
STAPS, Revue internationale des sciences du sport et de l’éducation
physique, Paris, nno. 44, décembre 1997, p. 97.
(11) « Claude Allègre veut développer la "culture
sportive" », Le Monde, 14 et 15 novembre 1999.
(12) Deux exemples parmi tant d’autres : « Le CSP Limoges
paye au prix fort sa folie des grandeurs. Après la mise en
examen de six de ses dirigeants, le meilleur club français
de basket-ball des années 80 doit faire face à une
crise qui pourrait bien provoquer sa perte » (Le Monde, 19
janvier 2000). « Foot. Une bonne part des dividendes perçus
par les joueurs échappe à l’impôt. Les
clubs espagnols ont le fisc aux trousses » (Libération,
17 avril 2000).
(13) Jean-Pierre de Mondenard et Jean-Marie Brohm, Drogues et dopages,
Chiron, Paris, 1987.
(14) « Foot. Des intermédiaires douteux proposent
des mineurs aux clubs français. A vendre, gamins africains,
bons prix », Libération, 22 novembre 1999.
(15) Voir les chiffres révélés par Capital,
« La fièvre du foot business », nno. 79, Paris,
avril 1998
LE MONDE DIPLOMATIQUE JUIN 2000 http://www.monde-diplomatique.fr/2000/06/BROHM/13932
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