Contre l'exploitation, la rétention, les expulsions
RASSEMBLEMENT DEVANT LE CHANTIER DU « MUSEE DU QUAI BRANLY
ARTS ET CIVILISATIONS D’AFRIQUE, D’ASIE, D’OCEANIE
ET DES AMERIQUES »
L’Etat et Bouygues s’associent pour exploiter la main
d’oeuvre étrangère, avec ou sans papiers :
La main d’oeuvre étrangère, avec ou sans papiers,
est très rentable. Dans le bâtiment, notamment, cette
main-d’oeuvre se voit appliquer des conditions de travail
pénibles et des salaires moindres. Les sans-papiers, quant
à eux, s’organisent difficilement et Bouygues, entre
autres, sait en profiter : la pression constante à l’arrestation
et à l’expulsion (parfois effectives) est un moyen
habituel pour faire taire les employés, leur faire accepter
les tâches les plus dures et dangereuses et, parfois, ne pas
les payer à la fin du mois.
La mutation des dispositifs de contrôle du travail et des
migrations montre bien que l’Etat compte nous rendre toujours
plus facilement et intensément exploitables. La « croisade
» contre le travail au noir (c’est-à-dire pour
une exploitation mieux contrôlée) nous concerne tous.
Les contrats de type OMI Œmaintenant généralisés)
qui visent à aligner temps de présence sur le territoire
français et temps de travail ne sont pas si éloignés
du RMA qui vise à nous faire accepter n’importe quel
emploi et à gérer notre temps en fonction des besoins
de main-d’oeuvre au jour le jour. Avec ou sans papiers, avec
ou sans emploi, nous sommes tous pris dans le même rapport
d’exploitation.
Cette exploitation nécessite un contrôle social toujours
plus efficace et Bouygues répond présent pour collaborer
avec l’Etat dans le flicage et l’enfermement de tous.
La durée de rétention est en effet passée de
12 à 32 jours et, pour que l’Etat puisse expulser plus
massivement et facilement, pour que l’annonce d’un doublement
des expulsions d’ici 2006 prenne effet concrètement,
il est nécessaire de pouvoir enfermer toujours plus. L’Etat
a besoin de moyens matériels pour que ces dispositifs fonctionnent.
Le bétonneur construit donc des prisons et des centres de
rétention administrative pour que l’Etat dispose de
la logistique nécessaire à notre exploitation et notre
contrôle.
Ce musée, initié par Chirac et administré
entre autres par De Villepin, devant lequel nous nous rassemblons
aujourd’hui est pour l’Etat et Bouygues la cerise sur
le gâteau : un moyen de plus de rentabiliser les populations
qu’ils exploitent. C’est aussi une manière de
leur adresser un message particulièrement cynique, de leur
montrer qu’ils apprécient leur « culture »,
leur « art primitif » et leur « civilisation »
à la seule condition que leur vies et leurs pratiques se
contentent de laisser des traces exploitables sur le territoire.
De leur faire savoir que leur vie ici n’est désirée
par personne. De leur montrer que c’est surtout leur force
de travail qui les intéressent. Et ensuite, circulez, retournez
chez vous.
Le « problème de l’immigration » c’est
le problème du contrôle et de l’exploitation,
des flics et des juges, de l’Etat et des patrons comme Bouygues
qui entendent en tirer profit. Ce n’est pas notre problème.
Le désir des migrants de vivre ici est producteur : il produit
bien sûr des richesses économiques comme sociales,
et ce que nous désirons c’est construire ensemble un
commun et une puissance qui nous permettent de lutter contre le
contrôle et l’exploitation. Avec ou sans papiers, avec
ou sans emploi, organisons-nous !
NI PRISONS, NI RETENTION, NI EXPULSIONS.
LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION.
DES PAPIERS POUR TOUS OU PLUS DE PAPIERS DU TOUT.
9ème Collectif Collectif anti-expulsions
c/o CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
Un point de vente Bouygues Immobilier rue Saigner à
Villeurbanne (69) a été attaqué dans la nuit
du 22 au 23 février.
Une vitre a été cassée et de l'huile de vidange
répendue à l'intérieur.
Sur sa façade ont été peints des slogans contre
Bouygues, les frontières et les prisons. Des affiches ont
aussi été collées.
Simultanément un autre point de vente Bouygues Immbolier
était pris pour cible à Lyon (place Jean Jaures).
Sa porte vitrée a été cassée, de la
peinture répendue sur la façade. Des tags anti-Bouygues
ont aussi été posés.
Notons que le point de vente de Jean Jaures et le chantier jouxtant
celui de Villeurbanne avaient déjà été
attaqués en décembre à coup de projectiles
enflammés.
Bouygues participe à notre enfermement, participons à
sa destruction.
--- Bouygues, par l'intermédiaire de ses filiales construit
des "centres de rétention", un autre nom pour les
prisons où sont enfermés les sans-papierEs avant leur
expulsion. Ainsi OF Equipement érige le centre de rétention
de Palaiseau, Norpac a construit celui de Coquelles, et plus près
d'ici GFC construction agrandit celui de Lyon-Satolas (pour le faire
passer de 78 à 122 places).
Mais, non content de participer à leur enfermement, Bouygues
profite aussi de la situation précaire des sans-papierEs
sur ses prestigieux chantiers.
Ainsi y en avait-il plus de 70 sur le chantier du Stade De France.
Plus récemment une cinquantaine d' employéEs turc-que-s
étaient payéEs entre 100 et 200 par mois, sans contrat
de travail, sur le chantier du nouveau siège du journal Le
Monde.
Et 7 clandestinEs ont été conduitEs au centre de rétention
de Bordeaux après avoir été employéEs
sur un autre chantier de Bouygues.
Ainsi l'entreprise familiale accompagne les sans-papierEs jusqu'au
bout : elle les exploite sur ses chantiers (horaires flexibles à
souhait, salaires compressibles, pas de contrat de travail), et
construit les murs de leurs prisons (où ils/elles seront
"stockéEs" jusqu'à leur expulsion - jusqu'à
32 jours).
Face à ce dispositif d'enfermement (rajoutons que Bouygues
participe aussi à la construction de prisons "classiques",
comme à Toulon), nous avons décidé de répondre
en harcelant, en attaquant Bouygues, partout. Et il faut dire que
la boite à Martin est vraiment partout, à commencer
par la téléphonie mobile, la télévision
(TF1), l'eau ou les résidences-forteresses pour bourgeois-es
(Bouygues Immobilier).
La direction de Bouygues a parait-il fait circuler une note à
l'intention de ses employéEs, les prévenant qu'une
mobilisation a lieu en ce moment contre l'entreprise. Nous ne savons
pas quel discours démago y a été utilisé,
mais à notre tour nous nous adressons aux employéEs
de Bouygues : pour les inviter à participer à son
sabotage.
Parce que plus de 121 604 personnes (nombre d'employéEs «
officiel ») sont exploitées par les frères Martin
et Olivier et leurs potes les actionnaires (qui ont empoché
1,7 milliards d'euros de dividende en janvier).
Alors à l'intérieur ou à l'extérieur
donnons nous tous les moyens pour attaquer Bouygues partout où
c'est possible. Face à Bouygues et à cette société
qui enferme, nous ne voyons qu'une réponse possible : le
harcèlement. Parce que nous ne réclamerons jamais
l'aménagement de notre oppression.
S'en prendre à Bouygues ce n'est pas seulement refuser les
centres de rétention...
Frapper Bouygues c'est cracher à la face de ce vieux monde
croulant qui se nourrit de l'enfermement et de l'exploitation.
Non aux centres de rétention. Non aux expulsions.
Guerre à Bouygues. Guerre à ce monde.
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ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers
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