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Origine : http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=145
Co-directeur de l’ouvrage "La machine à punir
. Pratiques et discours sécuritaires" aux éditions
l’Esprit Frappeur, signataire de l’appel pour une convergence
des luttes contre les politiques sécuritaires, voici la seconde
partie de l’interview de Laurent Bonelli effectuée
au mois de juin 2001 et parue dans le numéro de septembre
de No Pasaran. Réalisé avant les attentats du 11 septembre,
nous pourrons remarquer que ces derniers ont servi depuis de prétexte
à de nouvelles lois liberticides dont l’objet n’est
pas de lutter contre le terrorisme mais de développer l’arsenal
répressif contre les pauvres et les libertés individuelles
et collectives.
i No Pasaran : le sécuritaire est très présent
dans les quartiers populaires. Quels sont les dispositifs qui ont
été mise en place ?
Laurent Bonelli : Il y a une priorité qui a été
mis sur des formes de répression de certains types de délinquance,
priorité mise également sur la territorialisation
de ces dispositifs avec des services spécifiques qui vont
être spécialement consacrés à travailler
sur ces questions. Ce sont d’abord des dispositifs de police
mais également des dispositifs de justice ainsi que certaines
procédures dans l’éducation nationale et autres...
Je commence donc par les dispositifs de police.
Un certain nombre d’unités ont été spécialement
dédiées au travail sur la délinquance de voie
publique dans les quartiers populaires. Le plus "célèbre"
d’entre eux s’appelle la Brigade Anti-Criminalité
(BAC), mais vous en avez un tas d’autres, les Unités
Mixtes Spécialisées (UMS, les Compagnies Départementales
d’intervention (CDI), les Brigades de Recherche, d’Enquête
et de Coordination (BREC), auxquelles s’ajoute la fidélisation
des forces de maintien de l’ordre dans les quartiers. En effet,
depuis un an et demi, les CRS ou les gendarmes mobiles passent six
mois dans un quartier. Alors, ces unités ont des pouvoirs
particuliers, les BAC, par exemple, ont des armements que d’autres
n’ont pas hormis les unités anti-terroristes, des gilets
pare-balles, des flash-ball, des fusils qui tirent des balles en
caoutchouc ou des grenades de désencerclement.
Que sont exactement ces grenades ?
Ce sont des grenades à fort effet de souffle. Ils se font
encerclés, ils jettent une grenade et pffff... tous les gens
volent. Ce sont des grenades très utilisées. Quand
vous vivez dans un quartier dit sensible avec des affrontements
réguliers avec la police, c’est utilisé très
fréquemment.
Ces unités liées à de nouvelles méthodes
d’appréhension de la délinquance ont le vent
en poupe. Comment cela se passe-t-il ?
Je n’ai pas encore parlé du développement de
la police de proximité. Vous avez sans doute lu dans la presse
qu’il faut faire de la police de proximité partout.
C’est-à-dire déployer des îlotiers sur
les quartiers en priorité. Alors, la police ce n’est
pas un métier mais des métiers différent avec
des cultures professionnelles différentes. La police n’est
donc pas un tout homogène. Vous avez à l’interne
des systèmes de valeurs en concurrence. Il y a les métiers
nobles, la Police Judiciaire(PJ) et le crime de sang, il y en a
d’autres en concurrence comme les Renseignements et puis il
y a des métiers plus dévalorisés comme l’îlotage
qui est resté pendant des années le rencard. On y
trouvait les policiers mal notés ou mutés pour des
raisons disciplinaires... Mais je m’aperçois qu’on
ne comprend pas pourquoi l’accent a été mis
sur ces questions de délinquance. Alors pourquoi ? Parce
qu’il y a eu une flambée de la délinquance dans
ces quartiers ? Tout vient indiquer que cette raison n’est
plus que pas convaincante pour expliquer.
On peut dire que l’augmentation du chiffre de la
délinquance mesure les activités de la police plus
qu’autre chose ?
Tout à fait.
Alors, pour quelles raisons le changement et la mise en
place de ces nouveaux dispositifs s’est-il opéré
dans le monde politique au début des années 80 ?
Un glissement sémantique a fait que l’insécurité
qui était réservée au salariat a basculé
dans un autre sens. L’insécurité était
liée au salariat dans le sens ou tout au long du 19e siècle
et au 20e, le salarié est celui qui n’a que ses bras
et donc s’il est malade ou blessé ou trop vieux, il
n’a plus rien. Ont donc été développées
un certain nombre de structures, d’institutions pour lutter
contre cela. Le glissement qui s’opère est le suivant
: l’insécurité devient une espèce d’équation
délinquance + sentiment d’insécurité,
crime + peur du crime. C’est ce qui va permettre aux hommes
politiques d’investir ces questions. Si c’est affaire
de police et de justice, ils n’ont pas grand chose à
dire. Si c’est affaire de sentiment d’insécurité,
de mal être, des élus vont dire, "je vais changer
l’éclairage", "je vais mettre une patrouille
à tel endroit, ça va rassurer les gens", "je
vais accompagner les personnes âgées pour aller chercher
de l’argent ou faire leurs courses ...", enfin, ils peuvent
jouer là-dessus. La première campagne qui se fait
exclusivement et explicitement sur ces questions, c’est en
1983, Jacques Toubon qui écrit un ouvrage intitulé
"Pour en finir avec la peur" qui décrit très
nettement le climat de l’époque et depuis le thème
n’a d’ailleurs pas quitté les agendas politiques.
Des hommes politiques ont même été produits
en étant spécialistes des questions de sécurité.
Ces hommes font aujourd’hui leurs carrières sur la
sécurité. Or, cette spécialisation et cette
thématique pèse très largement sur la définition
de l’insécurité et sur les mesures qu’il
va falloir mettre en place contre tel ou tel type de délinquance.
Il s’agit, cela dit, essentiellement de la délinquance
visible, de voie publique en les reliant aux arrêtés
anti-mendicité ou contre les mineurs le soir. C’est
la dimension de l’ordre dans la rue. Et de ce point de vue,
dans certaines petites villes, les grands trafics de cocaïne
ne génèrent pas forcément de troubles à
l’ordre public ou alors ,image 315 x 167 (JPEG) il n’est
pas forcément visible. Par contre, ce qui peut être
visible ce sont des gamins qui squattent dans les halls d’immeubles,
qui sont désagréables, qui sont incivils pour reprendre
le terme à la mode. Cet état d’esprit a très
largement pesé sur le développement des structures
dont je vous parlais. En 1984, c’est Pierre Joxe, ministre
de l’intérieur qui met dans la loi de modernisation
de la police, le premier l’accent là-dessus. Charles
Pasqua, quand il devient à son tour ministre ne change pas
les logiques, pas plus que Debré ou Chevènement. La
lutte contre ce type de délinquance est systématiquement
renforcée avec le corrélât immédiat qui
est que, plus vous mettez d’unités de voies publiques
plus vous constatez des délits. C’est logique, ces
gens travaillent ! Que demain ils décident de mettre l’accent
sur d’autres formes de priorités et...
Comme le délinquance patronale...
Nous allons peut-être y venir si nous abordons la justice,
mais la Chancellerie, elle-même reconnaît dans son rapport
de politique pénale que toutes les formes de délinquances
complexes sont, en fait, sous réprimée. Qu’entend-on
par délinquance complexe, c’est beaucoup de choses,
c’est la délinquance économique, financière,
environnementale, les fraudes aux infractions sur la législation
du travail... Je vous donne un exemple, pour l’affaire ELF,
Eva Joly, la juge d’instruction en charge de ce dossier avait
un enquêteur et demi pour le traiter, ce qui est "relativement
faible". Finalement, on voit que la célérité
de la justice et sa vitesse de traitement en vient à évacuer
tout ce qui nécessite une enquête policière
ou judiciaire sérieuse et longue alors que je le rappelle,
la France est en Europe l’un des pays qui a le plus de police
par habitant : 1 pour 220 alors que la moyenne est de 1 pour 350
en Europe.
Nous avons vu la portée de cet état d’esprit
et de ces mesures qui sont mises en places. Peux-tu nous dire maintenant
ce que cela implique au sein de l’institution policière
?
Au sein de l’institution policière toutes ces logiques
ne sont pas reçues unanimement. Il y a un tas de fractures,
de clivages. D’abord, on l’a vu un clivage entre les
métiers. Les chefs de sécurité par exemple
trouvent dans le discours sur la nécessité de réprimer
la petite délinquance des revalorisations symboliques très
fortes ? Symboliques, dans le sens ou il leur est dit : voilà,
maintenant c’est vous qui faites le travail important. Cela
se traduit, bien sûr, aussi en termes de moyens, d’effectifs,
etc. Mais pour la police de proximité, les chefs de police
sont beaucoup plus enthousiastes que les agents en charge de l’appliquer
et à qui ils disent "Vous allez descendre de votre voiture
vous balader à pied sur une dalle". Eux, ils sont moins
enclins à trouver une revalorisation. Ils parlent d’ailleurs
de militarisation des rapports entre les jeunes et la police. Et
nous pouvons constater depuis une dizaine d’années
un durcissement indéniable des relations. C’est beaucoup
plus dur, beaucoup plus tendu. Les chiffres policiers qui augmentent
le plus sont outrage à agent et rébellion, insultes
à agent, etc.
Mais la militarisation des rapports se traduit par des équipements
et des comportements ainsi qu’à travers le langage.
Le syndicat majoritaire des commissaires par exemple parle de logique
de guerre, de fantassins de la drogue... Le conseiller spécial
de Chevènement pour les affaires de police parlait de frappes
chirurgicales dans les quartiers. Il a été développé
tout un registre guerrier et militaire. Et ce, sur le terrain avec
des policiers jeunes, ayant peu de formation, peu adaptés
aux situations qu’ils rencontrent, ne connaissant pas les
codes, les comportements des populations. Et, sans nier qu’il
y ait dans la police certaines formes de racisme, tout cela produit
un manque de distance au rôle. En effet, les travaux nord-américains
sur la police sont intéressants. Le policier est défini
comme un "street corner politician", un politicien du
coin de la rue, c’est-à-dire celui qui choisit dans
l’éventail de tout ce qu’il peut réprimer.
Le policier, au quotidien, élabore une grille d’échelle
de la répression, ce qui lui paraît important ou pas.
Cela suppose une forme de distance au rôle, un recul, ce que
l’on voit parfois quand, par exemple une brigade rurale de
gendarmerie qui, sur un vol de scooter, ramène le gamin au
père sans passer par le pénal. Mais, aujourd’hui,
le recentrage se fait sur du répressif pur et dur, sans recul.
Quant à la police judiciaire qui n’intervient logiquement
que lorsque les armes ont parlé et qu’il y a meurtre,
aller s’occuper d’un tag et de gamins en bas d’immeubles,
cela ne les intéressent pas forcément. De même,
les Renseignements Généraux (RG) qui étaient
attachés aux questions politiques ne sont pas très
intéressés par ces questions. Or, l’investissement
politique et médiatique sur les violences urbaines ont produit
des acceptations. La PJ s’en est saisie en se disant qu’ils
allaient être marginalisés s’il ne s’y
mettaient pas et ils ont créés les BREC (Brigades
de Recherches d’Etudes et de Coordination) qui sont spécialisées
sur le petit deal au bas des immeubles. Beaucoup de policiers judiciaires
ont du mal à y aller, ne veulent pas se déplacer pour
aller faire des planques pour des barrettes... ils ne voient pas
toujours l’intérêt,eux qui veulent s’intéresser
au grand banditisme. Ils ont néanmoins assurer le lien en
disant : les grands bandits de demain se recrutent dans les banlieues
aujourd’hui. Ce qui est faux. Cela ne veut pas dire qu’il
n’y ait pas parfois des liens mais qu’il n’y a
aucune systèmaticité. D’ailleurs les dossiers
de PJ montrent bien que cela ne tient pas.
Les RG sont, eux aussi, aller s’intéresser aux violences
urbaines. Ils sont à l’origine d’une grille connue
sous le nom d’échelle Buy-Trong qui mesure les degrés
de difficultés d’intervention de la police dans les
quartiers. Et ils s’intéressent à cette question
au début des années 90, au moment où on veut
les supprimer parce qu’il n’y a plus de groupes politiques
qui menacent le système. Ils se saisissent alors d’une
nouvelle mission ce qui représente d’ailleurs une espèce
de récurrence administrative d’inventer le problème
pour lequel on a les solutions. (...)
Tout cela théorisé par des gens issus de l’extrême
droite, je pense à Xavier Raufer par exemple qui généralise
et parle sans cesse de menaces globales et cela recoupe d’ailleurs
un tas de discours nés avec la chute du bloc de l’est,
un tas d’auteurs américains notamment qui parle de
nouvelles menaces du crime organisé ou de nouvel empire du
mal.
Pourrais-tu aborder la question judiciaire en précisant
les mutations en ce moment ?
Après avoir décidé de mettre l’accent
sur ce type de délinquance, aprés avoir développé
des structures importantes pour y répondre, il faut savoir
que les B.A.C. assurent 80 % des arrestations de la police, ce sont
tout de même des chiffres conséquents... avec tout
cela ont été développées sur ces quartiers
des structures judiciaires très particulières. Ce
sont les chambres de comparution immédiate, ce sont les Groupements
Locaux de Traitement de la Délinquance qui s’intéressent
à une cage d’escalier particulière,... etc.
Ces procédures judiciaires particulières, le traitement
en temps réel de la délinquance. Il s’agit d’accélérer
le temps de traitement de la justice, il faut que la Justice réponde
plus rapidement. Alors, en pratique, on poursuit tout et n’importe
quoi et il y a en quelque sorte une extension de la sphère
pénale. C’est-à-dire que tout un tas de faits
qui n’étaient pas traités au pénal le
sont aujourd’hui. Ensuite, toutes ces structures ont produit
un durcissement très fort des sanctions.
On voit apparaître aussi des Maisons de la Justice
et des délégués du Procureur et vous parlez
dans votre livre de paternalisation des conflits interindividuels
Qu’entendez vous par là ?
Au Etats-Unis, le choix est net avec notamment New-York et la tolérance
zéro. Ils poursuivent tout, ils condamnent tout et ils incarcèrent
beaucoup. Il y a aux E.U. une carcéralisation massive, notamment
des consommateurs de cannabis et ce genre de choses. Ils ont été
très cohérents, à New-York ils sont passés
en 5 ans de 30 000 policiers à 40 000, ils ont augmenté
dans la même proportion le nombre de juges et de la même
manière le nombre de prisons. C’est un ensemble cohérent
; image 315 x 218 (JPEG) il faut mettre à l’écart
une partie de la population. Et donc ils la mettent à l’écart
en prison et c’est tout le principe de " Three strike
and you’re out". Vous volez une pomme, vous êtes
condamné, vous volez une deuxième pomme, vous êtes
recondamné, vous volez une troisième pomme, vous prenez
20 ans ferme quoi que vous ayez fait. En France, on n’a pas
fait cela. Il n’y a pas une augmentation massive de la carcéralisation.
Il y a plus de gens en prison mais parce que les peines s’allongent
les gens y restent plus longtemps et comme le flux ne se tarit pas
à l’entrée, évidement il y a plus de
monde. Mais le choix n’a pas été fait de mettre
massivement les gens en prison. On a essayé d’autres
choses et notamment la troisième voie pénale qui passe
par les délégués du procureur et par les Maisons
de Justice et de Droit. Les D.P. sont des anciens policiers ou gendarmes
qui connaissent le Droit qui font des médiation spénales.
C’est ainsi qu’on parle de paternalisation des rapports,
c’est dire le fait qu’un tas de choses qui passent par
la justice civile, les conciliations..., vont passer désormais
au pénal. (...)
Peux-tu aborder la question de la pénétration
de la police et de la justice à l’école ?
Un des autres aspects du développement des structures spécialisées
se retrouve dans les écoles. Vous avez ainsi les "zones
violences" dessinées par l’Éducation Nationale
dans lesquelles il y a des procédures particulières
notamment le protocole de signalement au parquet et au commissariat
des faits de violence. Encore une fois, il y a là un effet
de projecteur, j’ai par exemple un ami qui était au
pays basque à qui j’avais demandé d’appliquer
dans son établissement rural des grilles de signalement des
violences scolaires de la Seine-Saint-Denis et en un mois ce milieu
d’enfants d’agriculteurs faisaient exploser la ville
de Stains et toute la Seine-Saint-Denis. Eux ce n’était
pas à coups de couteau mais à coups de chaîne
de tronçonneuse... Et il apparaît en fait un espèce
d’enrôlement des services sociaux dans un mode de questionnements
policier et pénal. Il s’agit d’une reformulation
de la question sociale. Là où il y avait des problèmes
sociaux, on en vient à les poser aujourd’hui en des
termes sécuritaires. La maltraitance, par exemple, est traitée
dans les C.L.S. au titre de prévention de la délinquance,
c’est-à-dire que les enfants battus sont un problème
parce qu’ils risquent ou qu’il vont devenir délinquants.
Ce sont des raisonnements très pernicieux, idem pour les
questions socioculturelles. On n’envoie pas les gamins aux
spectacles ou ailleurs pour leurs développements culturels,
on les envoie pour qu’ils ne soient pas sur leurs quartiers
à foutre le souk. Et tout cela est très problématique
car il n’y a pas d’opposition entre la prévention
et la répression, ce sont deux étapes d’un même
processus et depuis le début des années 80, l’ensemble
des services de prévention sociale ont été
démantelés, infirmières scolaires, médecins
scolaires, etc... pour dans le même temps développer
des postes de prévention de la délinquance. C’est
tout-à-fait pervers car qui aujourd’hui pose les questions
de rapports de production, de reproduction, personne. La question
pertinente aujourd’hui sur les quartiers populaires c’est
la question sécuritaire. Je ne dis pas qu’elle est
pertinente pour moi, ni d’ailleurs pour les gens que y vivent
mais que c’est l’angle qui est privilégié
pour concevoir l’action publique repris complaisamment par
les médias.
Et c’est d’autant plus net qu’il n’y a
personne dans ces quartiers pour faire entendre collectivement une
voix qui dirait : notre insécurité n’est pas
celle-là. Pour le dire autrement et très simplement,
tant que la classe ouvrière était organisée
en tant que classe avec des portes-parole, elle faisaient entendre
la voix de la classe ouvrière, la voix peut-être déformée
de la classe ouvrière mais qui était collective et
qui prétendait l’incarner. Aujourd’hui la délitement
de l’ensemble des structures liées au PC, etc..., fait
qu’il n’y a plus de voix collectives dans ces quartiers
qui peut porter d’autres messages. Il est clair que quelqu’un
qui vit dans une cité pourrie ne va pas faire des tribunes
dans Rebonds (Libération) ou dans Horizon-Débats du
Monde, ne va pas être invité dans des colloques ou
alors s’il est invité ce sera dans une émission
télé ou on va lui demander s’il est violent,
extrêmement violent ou extraordinairement violent. Puis on
va entendre oui, mais... Merci maintenant un reportage avec la B.A.C.
du Val Fourré qui prend des cailloux. C’est comme cela
que ça se passe. D’où l’intérêt
à un moment donné de se réapproprier son propre
discours, son propre vécu et d’être en capacité
de le porter publiquement.
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