"Nouveau millénaire, Défis libertaires"
Licence
"GNU / FDL"
attribution
pas de modification
pas d'usage commercial
Copyleft 2001 /2014

Moteur de recherche
interne avec Google
Questions autour de l’idéologie sécuritaire
Interview de Laurent Bonelli

Origine : http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=145

Co-directeur de l’ouvrage "La machine à punir . Pratiques et discours sécuritaires" aux éditions l’Esprit Frappeur, signataire de l’appel pour une convergence des luttes contre les politiques sécuritaires, voici la seconde partie de l’interview de Laurent Bonelli effectuée au mois de juin 2001 et parue dans le numéro de septembre de No Pasaran. Réalisé avant les attentats du 11 septembre, nous pourrons remarquer que ces derniers ont servi depuis de prétexte à de nouvelles lois liberticides dont l’objet n’est pas de lutter contre le terrorisme mais de développer l’arsenal répressif contre les pauvres et les libertés individuelles et collectives.

i No Pasaran : le sécuritaire est très présent dans les quartiers populaires. Quels sont les dispositifs qui ont été mise en place ?

Laurent Bonelli : Il y a une priorité qui a été mis sur des formes de répression de certains types de délinquance, priorité mise également sur la territorialisation de ces dispositifs avec des services spécifiques qui vont être spécialement consacrés à travailler sur ces questions. Ce sont d’abord des dispositifs de police mais également des dispositifs de justice ainsi que certaines procédures dans l’éducation nationale et autres... Je commence donc par les dispositifs de police.

Un certain nombre d’unités ont été spécialement dédiées au travail sur la délinquance de voie publique dans les quartiers populaires. Le plus "célèbre" d’entre eux s’appelle la Brigade Anti-Criminalité (BAC), mais vous en avez un tas d’autres, les Unités Mixtes Spécialisées (UMS, les Compagnies Départementales d’intervention (CDI), les Brigades de Recherche, d’Enquête et de Coordination (BREC), auxquelles s’ajoute la fidélisation des forces de maintien de l’ordre dans les quartiers. En effet, depuis un an et demi, les CRS ou les gendarmes mobiles passent six mois dans un quartier. Alors, ces unités ont des pouvoirs particuliers, les BAC, par exemple, ont des armements que d’autres n’ont pas hormis les unités anti-terroristes, des gilets pare-balles, des flash-ball, des fusils qui tirent des balles en caoutchouc ou des grenades de désencerclement.

Que sont exactement ces grenades ?

Ce sont des grenades à fort effet de souffle. Ils se font encerclés, ils jettent une grenade et pffff... tous les gens volent. Ce sont des grenades très utilisées. Quand vous vivez dans un quartier dit sensible avec des affrontements réguliers avec la police, c’est utilisé très fréquemment.

Ces unités liées à de nouvelles méthodes d’appréhension de la délinquance ont le vent en poupe. Comment cela se passe-t-il ?

Je n’ai pas encore parlé du développement de la police de proximité. Vous avez sans doute lu dans la presse qu’il faut faire de la police de proximité partout. C’est-à-dire déployer des îlotiers sur les quartiers en priorité. Alors, la police ce n’est pas un métier mais des métiers différent avec des cultures professionnelles différentes. La police n’est donc pas un tout homogène. Vous avez à l’interne des systèmes de valeurs en concurrence. Il y a les métiers nobles, la Police Judiciaire(PJ) et le crime de sang, il y en a d’autres en concurrence comme les Renseignements et puis il y a des métiers plus dévalorisés comme l’îlotage qui est resté pendant des années le rencard. On y trouvait les policiers mal notés ou mutés pour des raisons disciplinaires... Mais je m’aperçois qu’on ne comprend pas pourquoi l’accent a été mis sur ces questions de délinquance. Alors pourquoi ? Parce qu’il y a eu une flambée de la délinquance dans ces quartiers ? Tout vient indiquer que cette raison n’est plus que pas convaincante pour expliquer.

On peut dire que l’augmentation du chiffre de la délinquance mesure les activités de la police plus qu’autre chose ?

Tout à fait.

Alors, pour quelles raisons le changement et la mise en place de ces nouveaux dispositifs s’est-il opéré dans le monde politique au début des années 80 ?

Un glissement sémantique a fait que l’insécurité qui était réservée au salariat a basculé dans un autre sens. L’insécurité était liée au salariat dans le sens ou tout au long du 19e siècle et au 20e, le salarié est celui qui n’a que ses bras et donc s’il est malade ou blessé ou trop vieux, il n’a plus rien. Ont donc été développées un certain nombre de structures, d’institutions pour lutter contre cela. Le glissement qui s’opère est le suivant : l’insécurité devient une espèce d’équation délinquance + sentiment d’insécurité, crime + peur du crime. C’est ce qui va permettre aux hommes politiques d’investir ces questions. Si c’est affaire de police et de justice, ils n’ont pas grand chose à dire. Si c’est affaire de sentiment d’insécurité, de mal être, des élus vont dire, "je vais changer l’éclairage", "je vais mettre une patrouille à tel endroit, ça va rassurer les gens", "je vais accompagner les personnes âgées pour aller chercher de l’argent ou faire leurs courses ...", enfin, ils peuvent jouer là-dessus. La première campagne qui se fait exclusivement et explicitement sur ces questions, c’est en 1983, Jacques Toubon qui écrit un ouvrage intitulé "Pour en finir avec la peur" qui décrit très nettement le climat de l’époque et depuis le thème n’a d’ailleurs pas quitté les agendas politiques. Des hommes politiques ont même été produits en étant spécialistes des questions de sécurité. Ces hommes font aujourd’hui leurs carrières sur la sécurité. Or, cette spécialisation et cette thématique pèse très largement sur la définition de l’insécurité et sur les mesures qu’il va falloir mettre en place contre tel ou tel type de délinquance. Il s’agit, cela dit, essentiellement de la délinquance visible, de voie publique en les reliant aux arrêtés anti-mendicité ou contre les mineurs le soir. C’est la dimension de l’ordre dans la rue. Et de ce point de vue, dans certaines petites villes, les grands trafics de cocaïne ne génèrent pas forcément de troubles à l’ordre public ou alors ,image 315 x 167 (JPEG) il n’est pas forcément visible. Par contre, ce qui peut être visible ce sont des gamins qui squattent dans les halls d’immeubles, qui sont désagréables, qui sont incivils pour reprendre le terme à la mode. Cet état d’esprit a très largement pesé sur le développement des structures dont je vous parlais. En 1984, c’est Pierre Joxe, ministre de l’intérieur qui met dans la loi de modernisation de la police, le premier l’accent là-dessus. Charles Pasqua, quand il devient à son tour ministre ne change pas les logiques, pas plus que Debré ou Chevènement. La lutte contre ce type de délinquance est systématiquement renforcée avec le corrélât immédiat qui est que, plus vous mettez d’unités de voies publiques plus vous constatez des délits. C’est logique, ces gens travaillent ! Que demain ils décident de mettre l’accent sur d’autres formes de priorités et...

Comme le délinquance patronale...

Nous allons peut-être y venir si nous abordons la justice, mais la Chancellerie, elle-même reconnaît dans son rapport de politique pénale que toutes les formes de délinquances complexes sont, en fait, sous réprimée. Qu’entend-on par délinquance complexe, c’est beaucoup de choses, c’est la délinquance économique, financière, environnementale, les fraudes aux infractions sur la législation du travail... Je vous donne un exemple, pour l’affaire ELF, Eva Joly, la juge d’instruction en charge de ce dossier avait un enquêteur et demi pour le traiter, ce qui est "relativement faible". Finalement, on voit que la célérité de la justice et sa vitesse de traitement en vient à évacuer tout ce qui nécessite une enquête policière ou judiciaire sérieuse et longue alors que je le rappelle, la France est en Europe l’un des pays qui a le plus de police par habitant : 1 pour 220 alors que la moyenne est de 1 pour 350 en Europe.

Nous avons vu la portée de cet état d’esprit et de ces mesures qui sont mises en places. Peux-tu nous dire maintenant ce que cela implique au sein de l’institution policière ?

Au sein de l’institution policière toutes ces logiques ne sont pas reçues unanimement. Il y a un tas de fractures, de clivages. D’abord, on l’a vu un clivage entre les métiers. Les chefs de sécurité par exemple trouvent dans le discours sur la nécessité de réprimer la petite délinquance des revalorisations symboliques très fortes ? Symboliques, dans le sens ou il leur est dit : voilà, maintenant c’est vous qui faites le travail important. Cela se traduit, bien sûr, aussi en termes de moyens, d’effectifs, etc. Mais pour la police de proximité, les chefs de police sont beaucoup plus enthousiastes que les agents en charge de l’appliquer et à qui ils disent "Vous allez descendre de votre voiture vous balader à pied sur une dalle". Eux, ils sont moins enclins à trouver une revalorisation. Ils parlent d’ailleurs de militarisation des rapports entre les jeunes et la police. Et nous pouvons constater depuis une dizaine d’années un durcissement indéniable des relations. C’est beaucoup plus dur, beaucoup plus tendu. Les chiffres policiers qui augmentent le plus sont outrage à agent et rébellion, insultes à agent, etc.

Mais la militarisation des rapports se traduit par des équipements et des comportements ainsi qu’à travers le langage. Le syndicat majoritaire des commissaires par exemple parle de logique de guerre, de fantassins de la drogue... Le conseiller spécial de Chevènement pour les affaires de police parlait de frappes chirurgicales dans les quartiers. Il a été développé tout un registre guerrier et militaire. Et ce, sur le terrain avec des policiers jeunes, ayant peu de formation, peu adaptés aux situations qu’ils rencontrent, ne connaissant pas les codes, les comportements des populations. Et, sans nier qu’il y ait dans la police certaines formes de racisme, tout cela produit un manque de distance au rôle. En effet, les travaux nord-américains sur la police sont intéressants. Le policier est défini comme un "street corner politician", un politicien du coin de la rue, c’est-à-dire celui qui choisit dans l’éventail de tout ce qu’il peut réprimer. Le policier, au quotidien, élabore une grille d’échelle de la répression, ce qui lui paraît important ou pas. Cela suppose une forme de distance au rôle, un recul, ce que l’on voit parfois quand, par exemple une brigade rurale de gendarmerie qui, sur un vol de scooter, ramène le gamin au père sans passer par le pénal. Mais, aujourd’hui, le recentrage se fait sur du répressif pur et dur, sans recul.

Quant à la police judiciaire qui n’intervient logiquement que lorsque les armes ont parlé et qu’il y a meurtre, aller s’occuper d’un tag et de gamins en bas d’immeubles, cela ne les intéressent pas forcément. De même, les Renseignements Généraux (RG) qui étaient attachés aux questions politiques ne sont pas très intéressés par ces questions. Or, l’investissement politique et médiatique sur les violences urbaines ont produit des acceptations. La PJ s’en est saisie en se disant qu’ils allaient être marginalisés s’il ne s’y mettaient pas et ils ont créés les BREC (Brigades de Recherches d’Etudes et de Coordination) qui sont spécialisées sur le petit deal au bas des immeubles. Beaucoup de policiers judiciaires ont du mal à y aller, ne veulent pas se déplacer pour aller faire des planques pour des barrettes... ils ne voient pas toujours l’intérêt,eux qui veulent s’intéresser au grand banditisme. Ils ont néanmoins assurer le lien en disant : les grands bandits de demain se recrutent dans les banlieues aujourd’hui. Ce qui est faux. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas parfois des liens mais qu’il n’y a aucune systèmaticité. D’ailleurs les dossiers de PJ montrent bien que cela ne tient pas.

Les RG sont, eux aussi, aller s’intéresser aux violences urbaines. Ils sont à l’origine d’une grille connue sous le nom d’échelle Buy-Trong qui mesure les degrés de difficultés d’intervention de la police dans les quartiers. Et ils s’intéressent à cette question au début des années 90, au moment où on veut les supprimer parce qu’il n’y a plus de groupes politiques qui menacent le système. Ils se saisissent alors d’une nouvelle mission ce qui représente d’ailleurs une espèce de récurrence administrative d’inventer le problème pour lequel on a les solutions. (...)

Tout cela théorisé par des gens issus de l’extrême droite, je pense à Xavier Raufer par exemple qui généralise et parle sans cesse de menaces globales et cela recoupe d’ailleurs un tas de discours nés avec la chute du bloc de l’est, un tas d’auteurs américains notamment qui parle de nouvelles menaces du crime organisé ou de nouvel empire du mal.

Pourrais-tu aborder la question judiciaire en précisant les mutations en ce moment ?

Après avoir décidé de mettre l’accent sur ce type de délinquance, aprés avoir développé des structures importantes pour y répondre, il faut savoir que les B.A.C. assurent 80 % des arrestations de la police, ce sont tout de même des chiffres conséquents... avec tout cela ont été développées sur ces quartiers des structures judiciaires très particulières. Ce sont les chambres de comparution immédiate, ce sont les Groupements Locaux de Traitement de la Délinquance qui s’intéressent à une cage d’escalier particulière,... etc. Ces procédures judiciaires particulières, le traitement en temps réel de la délinquance. Il s’agit d’accélérer le temps de traitement de la justice, il faut que la Justice réponde plus rapidement. Alors, en pratique, on poursuit tout et n’importe quoi et il y a en quelque sorte une extension de la sphère pénale. C’est-à-dire que tout un tas de faits qui n’étaient pas traités au pénal le sont aujourd’hui. Ensuite, toutes ces structures ont produit un durcissement très fort des sanctions.

On voit apparaître aussi des Maisons de la Justice et des délégués du Procureur et vous parlez dans votre livre de paternalisation des conflits interindividuels Qu’entendez vous par là ?

Au Etats-Unis, le choix est net avec notamment New-York et la tolérance zéro. Ils poursuivent tout, ils condamnent tout et ils incarcèrent beaucoup. Il y a aux E.U. une carcéralisation massive, notamment des consommateurs de cannabis et ce genre de choses. Ils ont été très cohérents, à New-York ils sont passés en 5 ans de 30 000 policiers à 40 000, ils ont augmenté dans la même proportion le nombre de juges et de la même manière le nombre de prisons. C’est un ensemble cohérent ; image 315 x 218 (JPEG) il faut mettre à l’écart une partie de la population. Et donc ils la mettent à l’écart en prison et c’est tout le principe de " Three strike and you’re out". Vous volez une pomme, vous êtes condamné, vous volez une deuxième pomme, vous êtes recondamné, vous volez une troisième pomme, vous prenez 20 ans ferme quoi que vous ayez fait. En France, on n’a pas fait cela. Il n’y a pas une augmentation massive de la carcéralisation. Il y a plus de gens en prison mais parce que les peines s’allongent les gens y restent plus longtemps et comme le flux ne se tarit pas à l’entrée, évidement il y a plus de monde. Mais le choix n’a pas été fait de mettre massivement les gens en prison. On a essayé d’autres choses et notamment la troisième voie pénale qui passe par les délégués du procureur et par les Maisons de Justice et de Droit. Les D.P. sont des anciens policiers ou gendarmes qui connaissent le Droit qui font des médiation spénales. C’est ainsi qu’on parle de paternalisation des rapports, c’est dire le fait qu’un tas de choses qui passent par la justice civile, les conciliations..., vont passer désormais au pénal. (...)

Peux-tu aborder la question de la pénétration de la police et de la justice à l’école ?

Un des autres aspects du développement des structures spécialisées se retrouve dans les écoles. Vous avez ainsi les "zones violences" dessinées par l’Éducation Nationale dans lesquelles il y a des procédures particulières notamment le protocole de signalement au parquet et au commissariat des faits de violence. Encore une fois, il y a là un effet de projecteur, j’ai par exemple un ami qui était au pays basque à qui j’avais demandé d’appliquer dans son établissement rural des grilles de signalement des violences scolaires de la Seine-Saint-Denis et en un mois ce milieu d’enfants d’agriculteurs faisaient exploser la ville de Stains et toute la Seine-Saint-Denis. Eux ce n’était pas à coups de couteau mais à coups de chaîne de tronçonneuse... Et il apparaît en fait un espèce d’enrôlement des services sociaux dans un mode de questionnements policier et pénal. Il s’agit d’une reformulation de la question sociale. Là où il y avait des problèmes sociaux, on en vient à les poser aujourd’hui en des termes sécuritaires. La maltraitance, par exemple, est traitée dans les C.L.S. au titre de prévention de la délinquance, c’est-à-dire que les enfants battus sont un problème parce qu’ils risquent ou qu’il vont devenir délinquants. Ce sont des raisonnements très pernicieux, idem pour les questions socioculturelles. On n’envoie pas les gamins aux spectacles ou ailleurs pour leurs développements culturels, on les envoie pour qu’ils ne soient pas sur leurs quartiers à foutre le souk. Et tout cela est très problématique car il n’y a pas d’opposition entre la prévention et la répression, ce sont deux étapes d’un même processus et depuis le début des années 80, l’ensemble des services de prévention sociale ont été démantelés, infirmières scolaires, médecins scolaires, etc... pour dans le même temps développer des postes de prévention de la délinquance. C’est tout-à-fait pervers car qui aujourd’hui pose les questions de rapports de production, de reproduction, personne. La question pertinente aujourd’hui sur les quartiers populaires c’est la question sécuritaire. Je ne dis pas qu’elle est pertinente pour moi, ni d’ailleurs pour les gens que y vivent mais que c’est l’angle qui est privilégié pour concevoir l’action publique repris complaisamment par les médias.

Et c’est d’autant plus net qu’il n’y a personne dans ces quartiers pour faire entendre collectivement une voix qui dirait : notre insécurité n’est pas celle-là. Pour le dire autrement et très simplement, tant que la classe ouvrière était organisée en tant que classe avec des portes-parole, elle faisaient entendre la voix de la classe ouvrière, la voix peut-être déformée de la classe ouvrière mais qui était collective et qui prétendait l’incarner. Aujourd’hui la délitement de l’ensemble des structures liées au PC, etc..., fait qu’il n’y a plus de voix collectives dans ces quartiers qui peut porter d’autres messages. Il est clair que quelqu’un qui vit dans une cité pourrie ne va pas faire des tribunes dans Rebonds (Libération) ou dans Horizon-Débats du Monde, ne va pas être invité dans des colloques ou alors s’il est invité ce sera dans une émission télé ou on va lui demander s’il est violent, extrêmement violent ou extraordinairement violent. Puis on va entendre oui, mais... Merci maintenant un reportage avec la B.A.C. du Val Fourré qui prend des cailloux. C’est comme cela que ça se passe. D’où l’intérêt à un moment donné de se réapproprier son propre discours, son propre vécu et d’être en capacité de le porter publiquement.