|
http://www.humanite.presse.fr/journal/1998-03-11/1998-03-11-411567
"La culture, c’est l’expression, la pensée
du corps social".
Extrait de "la Castration mentale".
"On est en train d’aliéner cette capacité
par la marchandisation de la culture. Qu’attendons-nous de
la gauche plurielle ? D’abord, qu’elle ait conscience
de ce qui est nécessaire et urgent, donc qu’elle agisse
immédiatement pour empêcher un nouveau désastre
humain au milieu de l’espace européen. Cet espace que
ladite gauche prétend justement humaniser en lui donnant
une dimension sociale. Je ne crois pas qu’un grand projet
social soit concevable à partir de la seule défense
de l’emploi. Encore moins qu’il soit possible de le
rendre dépendant de la reprise économique. Il n’y
aura pas de grand projet social sans réflexion sur le partage
de cette richesse nouvelle qu’est le temps des loisirs et
par conséquent la culture. Ou bien ce temps sera traité
comme une marchandise offerte aux falsifications de l’audiovisuel
public et privé, ou bien il sera l’occasion de la mise
en commun d’un effort culturel qui, après tout, n’a
jamais représenté que le besoin de donner un sens
à la vie. Le travail a eu ce r"le. C’est à
la culture de prendre le relais. C’est nécessaire et
c’est urgent et c’est par excellence l’acte que
nous pouvons attendre de la gauche parce qu’il engage généreusement
l’avenir de tous."
Bernard Noël a notamment publié : "Fables pour
ne pas", "l’Ombre du double", "la Chute
des temps" (poésie) ; "Souvenir du pâle",
"le Château de cène", "Portrait du monde,
Journal du regard", "le Sens, la Sensure", "la
Castration mentale" (romans et récits) ; "Matisse,
André Masson, Olivier Debré : les peintres du désir".
Article paru dans l'édition du 11 mars 1998 l’Humanité
|