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Foucault : Quel apport pour la sociologie ?
Bernard Lahire

Origine : Sciences Humaines N° Spécial N° 3 - Mai -Juin 2005
Foucault, Derrida, Deleuze : Pensées rebelles
http://www.scienceshumaines.com/

Michel Foucault s'est toujours efforcé de penser la subjectivité de l'individu comme le produit de rapports sociaux et historiques. Une démarche suggestive pour le sociologue qui, comme Bernard Lahire, tente d'analyser le social à l'échelle individuelle.

Michel Foucault a sans doute été le philosophe français qui s'est rapproché le plus de la démarche de pensée propre aux chercheurs en sciences sociales (sociologues, anthropologues ou historiens). Ni historien (ou déconstructeur de l'histoire) de la pensée philosophique, ni commentateur privilégié d'un auteur ou d'une tradition, ni théoricien pur du social, ni clarificateur de concepts ou de problèmes, M. Foucault a tenté d'échapper à nombre d'injonctions de son univers intellectuel d'appartenance. Il a, de ce fait, vécu les contradictions propres à celui qui continuait à s'inscrire dans un champ philosophique tout en adoptant un esprit qu'on peut assez aisément qualifier de sociologique. En effet, non seulement M. Foucault a voulu prendre pour objet de réflexion le monde social - il s'agissait, pour lui, de faire l'étude des formes d'exercice du pouvoir, des impositions discursives de problématiques, des liens entre les formes de subjectivité et les formes de vie sociale, etc. -, mais il a tiré la conséquence intellectuelle principale d'une telle décision en s'efforçant de « penser sur matériaux ». Entrant dans cette logique scientifique, M. Foucault a rompu avec des manières de faire philosophiques et s'est lui-même souvent senti étranger à ce qu'on appelle communément « la philosophie ». Il écrivait ainsi que « I'Histoire de la folie et les textes qui lui ont fait suite sont extérieurs à la philosophie, à la manière dont en France on la pratique et on l'ensei-gne (1) ». Pour cette raison, évoquer le travail de M. Foucault est une bonne manière d'expliciter ce qui fait la spécificité de l'esprit sociologique.

Foucault comme garde-fou

Je souhaiterais préciser la place particulière qu'occupe l'oeuvre de M. Foucault dans mon travail de sociologue, et notamment le rôle qu'il joue dans l'univers intellectuel que j'ai intériorisé et que je mobilise différemment en fonction de mes objets d'étude. Si chacun d'entre nous est caractérisé par sa « bibliothèque intérieure » (ensemble de textes que nous avons lus et que nous utilisons à chaque fois que nous voulons construire un objet, argumenter sur une question ou résoudre un problème), notre style propre de raisonnement résulte de la place relative qu'y occupent les différents auteurs, ainsi que des rapports plus invisibles qu'ils entretiennent, dans notre esprit, les uns par rapport aux autres.

Je me suis rendu compte que M. Foucault avait souvent été pour moi une sorte de contrepoids théorique par rapport à Pierre Bourdieu. Bien que les influences soient sans doute plus grandes, en ce qui me concerne, du côté de P. Bourdieu que de celui de M. Foucault - mais je dois préciser qu'il m'apparaît très secondaire, voire parfaitement inutile d'un point de vue scientifique, de savoir dans quelle mesure je serais plus bourdieusien ou plus foucaldien -, je me rends compte que si je me suis autorisé à émettre des critiques argumentées à l'égard du premier, c'est parce que la lecture du second (de même que celle d'auteurs tels que Norbert Elias, Mikhaïl Bakhtine, Jack Goody, Maurice Merleau-Ponty, Jacques Bouveresse et quelques autres encore) me permettait de contrebalancer un certain nombre de « défauts » ou de « manques » :

- Sur la question du pouvoir qui, comme l'ont bien montré Surveiller et punir(2) puis l'Histoire de la sexualité(3), ne se réduit pas à celle de la domination économique, politique ou culturelle entre classes, groupes, communautés ou catégories sociales. Le pouvoir, ou plutôt les formes toujours singulières que prennent les relations de pouvoir (4) se manifestent aussi bien dans les relations amoureuses et sexuelles ou dans les relations pédagogiques, et concernent dans ce genre de cas l'ensemble des membres de la société (quels que soient leur sexe, leur classe sociale, leur appartenance ethnique, etc.). C'est ainsi que l'on peut être attentif à une institution d'Etat telle que l'école du point de vue des formes d'exercice du pouvoir et du rapport à l'autorité et aux règles qui s'y instaurent (5).

- Sur la question des discours, qui ne sont pas de simples surfaces d'inscription où viendraient se « lire » les positions objectives (dans des institutions ou des champs) de ceux qui parlent ou écrivent. L'analyse des conditions sociales (et notamment institutionnelles) de production des discours a trop souvent conduit à négliger les discours eux-mêmes, leurs procédés et leurs stratégies. Or, plutôt que de survoler l'ordre du discours, il est utile, comme l'écrivait M. Foucault, de l'étudier frontalement, « dans le jeu de son instance (6) », et non comme reflet d'un réel, effet d'une cause ou produit d'un ordre sous-jacent. Et ce n'est pas céder à la tentation de l'« abstracteur de quintessence textuelle (7) », vigoureusement critiquée par P. Bourdieu et Luc Boltanski dans les années 70, que de décider d'entrer dans le vif de la chair discursive (8).

- Sur la question de l'engagement public de l'intellectuel. Malgré le fait qu'il ait eu la volonté de se construire contre « tout ce que représentait pour [lui] l'entreprise sartrienne (9) », P. Bourdieu reconnaît dans son Esquisse pour une autoanalyse qu'il a été travaillé par «les ambitions démesurées de l'intellectuel total » (de l'« intellectuel universel » dans la terminologie foucaldienne), alors que M. Foucault développait et mettait en pratique l'idée, plus modeste et sans doute aussi plus efficace, d'« intellectuel spécifique ».

Les plis subjectifs du social

Sur ces trois points de résistance, comme sur quelques autres encore, mes dettes à l'égard de M. Foucault sont grandes. Les orientations de son travail ont constitué pour moi un véritable garde-fou contre certaines manières sociologiques de penser devenues trop routinières.

(...) Gilles Deleuze a souligné, à juste titre, la présence d'un thème très important dans l'oeuvre de M. Foucault, à savoir celui des plis subjectifs du social : « Le dedans comme opération du dehors ; dans toute son oeuvre, M. Foucault semble poursuivi par ce thème d'un dedans qui serait seulement le pli du dehors (10). » En effet, M. Foucault ne conçoit pas le sujet comme une forme universelle et abstraite, mais s'efforce d'articuler, dans des contextes historiques bien déterminés, rapport de soi à autrui et rapport de soi à soi. L'un des Leitmotive majeurs de son oeuvre est le lien intime entre, d'une part, les formes de gouvernement d'autrui, les formes d'exercice du pouvoir sur autrui et, d'autre part, les formes de gouvernement ou de maîtrise de soi. La subjectivité n'est ainsi jamais déconnectée des formes du lien social et, plus précisément, des formes de pouvoir qui s'exercent à travers ces différentes formes de lien social.

La métaphore du pli ou du plissement du social est, à mon sens, doublement suggestive. Tout d'abord, le pli désigne une modalité particulière d'existence du monde social : le social en sa forme incorporée, individualisée. Si l'on se représente l'espace social dans toutes ses dimensions (économiques, politiques, culturelles, religieuses, familiales, sexuelles, etc.) sous la forme d'une feuille de papier, alors chaque individu est comparable à une feuille froissée. Autrement dit, l'individu est le produit de multiples opérations de plissements (ou d'intériorisation) et se caractérise par la pluralité des logiques sociales qu'il a intériorisées. Ces logiques se plient toujours de façon relativement singulière en chaque individu, et l'on retrouve donc en chacun de nous l'espace social à l'état froissé. Les sciences sociales (anthropologie, histoire ou sociologie) qui se sont cantonnées pendant très longtemps dans l'étude du social à l'état déplié, désindividualisé (structures sociales, groupes, institutions, organisations, types d'interactions ou systèmes d'action) commencent désormais à s'intéresser aux multiples opérations de plissements ou, en tout cas, au produit final de ces opérations constitutives d'individus à la fois relativement singuliers et relativement analogues à de multiples autres individus.

Le second intérêt de la métaphore du pli est qu'elle donne immédiatement à penser que le « dedans » (le mental, le psychique, le subjectif ou le cognitif) n'est qu'un « dehors » (formes de vie sociales, institutions, groupes sociaux) à l'état plié. Une telle analogie permet de donner à comprendre qu'il n'existe pour les individus aucune sortie possible du tissu social : les fibres qui se croisent et forment chaque individu relativement singulier ne sont autres que les composants du tissu social. L'« intérieur » est de l'« extérieur » froissé ou plié et n'a aucune primauté ou antériorité, ni aucune spécificité. Comprendre l'intérieur, c'est donc faire l'étude la plus fine, la plus circonstanciée et la plus systématique possible de l'extérieur (des discours, des pratiques et des institutions).

Le sujet n'est pas une substance mais une forme

S'intéressant aux formes de subjectivation, M. Foucault fait tout d'abord la critique du caractère « a prioriste » des théories philosophiques du sujet dans des termes proches de ceux qu'emploie Emile Durkheim pour formuler sa critique de l'économie politique. La question pour ce dernier n'est pas de rejeter théoriquement le modèle de l'acteur égoïste, calculateur ou rationnel, mais de s'interroger sur la place que prennent ces motifs dans les comportements réels d'acteurs historiquement et socialement situés (...).

De même, M. Foucault résiste aux philosophies du sujet qui définissent ce dernier avant toute observation de sujets historiquement situés : « Ce que j'ai refusé, c'était précisément que l'on se donne au préalable une théorie du sujet ? comme on pouvait le faire par exemple dans la phénoménologie ou dans l'existentialisme ? et que, à partir de cette théorie du sujet, on vienne à poser la question de savoir comment, par exemple, telle forme de connaissance était possible. Ce que j'ai voulu essayer de montrer, c'est comment le sujet se constituait lui-même, dans telle ou telle forme déterminée, comme sujet fou ou sujet sain, comme sujet délinquant ou comme sujet non délinquant, à travers un certain nombre de pratiques qui étaient des jeux de vérité, des pratiques de pouvoir, etc. Il fallait que je refuse une certaine théorie a priori du sujet pour pouvoir faire cette analyse des rapports qu'il peut y avoir entre la constitution du sujet ou des différentes formes de sujet et les jeux de vérité, les pratiques de pouvoir, etc. (11) » Le sujet n'est donc pas pour lui une « substance » mais une « forme », et cette forme est susceptible de variations non seulement d'un contexte sociohistorique à l'autre, mais aussi, pour un même individu, en fonction des sphères d'activité qu'il fréquente et de la nature des rapports aux autres qui s'y instaurent : « C'est une forme, et cette forme n'est pas partout ni toujours identique à elle-même. Vous n'avez pas à vous-même le même type de rapport lorsque vous vous constituez comme sujet politique qui va voter ou qui prend la parole dans une assemblée et lorsque vous cherchez à réaliser votre désir dans une relation sexuelle. Il y a sans doute des rapports et des interférences entre ces différentes formes du sujet, mais on n'est pas en présence du même type de sujet. Dans chaque cas, on joue, on établit à soi-même des formes de rapport différentes. »

(...) M. Foucault n'a pas toujours été aussi sensible au lien entre le rapport de soi à soi et le rapport de soi à autrui. (...) Mais ce thème va devenir peu à peu central dans ses travaux. Il va mettre en évidence, par exemple, le fait que les formes d'examen de soi empruntent bien souvent aux formes d'examen et de contrôle des autres. Ce n'est pas un hasard si certaines pratiques d'écriture bureaucratiques peuvent être utilisées à des fins plus personnelles et fournissent même le modèle du rapport de soi à soi : « Sénèque, écrit M. Foucault, utilise des termes qui renvoient non pas aux pratiques juridiques, mais aux pratiques administratives, comme lorsqu'un contrôleur examine les comptes ou lorsqu'un inspecteur du bâtiment examine une construction. L'examen de soi est une manière de dresser l'inventaire (12). » L'écriture de soi est fréquemment pensée sur le mode de l'inspection et du contrôle de soi : « Il s'agissait à la fois de se constituer comme "inspecteur de soi-même" et donc de jauger les fautes communes, et de réactiver les règles de comportement qu'il faut avoir toujours présentes à l'esprit (13). »

Le souci de soi hier, la culture aujourd'hui

J'ai récemment retrouvé la force de ce lien entre les formes de rapport à autrui et les formes de rapport à soi dans une analyse des pratiques et des représentations culturelles (14). Dans une société divisée en classes, ce que l'on appelle la « haute culture » ou la « grande culture » revêt une fonction sociale de légitimation des groupes dominants vis-à-vis des groupes dominés. Comme la religion, la culture n'échappe pas, selon l'expression de Max Weber, au « service de légitimation » rendu aux « intérêts externes et internes de tous les dominants (15) ». P. Bourdieu avait su tirer toutes les conséquences sociologiques de cette proposition dans La Distinction(16) et M. Foucault en avait retrouvé comme la structure-souche dans la culture grecque et romaine du « souci de soi ». Si le souci de soi hier, comme la « culture » aujourd'hui, est posé comme un « principe universel », conçu comme devant être enviable par tous, non seulement c'est une petite élite sociale qui dispose du temps et des moyens nécessaires pour s'y consacrer (17), mais ceux qui parviennent à le faire régulièrement et avec une certaine intensité - formant ainsi de solides dispositions ascétiques - se distinguent ainsi de l'immense majorité de la population (« universalité de l'appel et rareté du salut »). M. Foucault parle du « jeu entre un principe universel qui ne peut être entendu que par quelques-uns, et ce rare salut dont pourtant personne n'est a priori exclu (18) ».

(...) Mais l'opposition légitime/illégitime (haut/bas, etc.) n'épuise cependant pas sa signification dans cette fonction et ne peut même la remplir que si elle ne se réduit pas à donner sens aux écarts entre groupes ou classes. Elle fonctionne autant dans le sens d'une justification de soi et d'une domination de soi sur soi que dans celui d'une domination de soi sur autrui. Le dégoût des autres (de ceux qui n'ont « pas de culture », des « incultes ») trouve une traduction individuelle dans un dégoût de soi (de la part « dégoûtante » de soi) et l'on constate que la lutte de soi contre les autres est productrice d'une lutte de soi contre soi (19).

(...) A trop systématiquement rabattre la série des oppositions culturelles sur les écarts entre classes sociales, on oublie que la lutte des classes s'accompagne de luttes entre individus appartenant à la même classe (intraclasses et interindividuelles) et, parfois aussi, de luttes internes aux individus : chaque individu est, potentiellement, une arène de la lutte des classements symboliques.

Si j'ai pu établir ce lien entre distinction culturelle de soi vis-à-vis d'autrui et distinction culturelle de soi à soi, c'est grâce à M. Foucault qui avait bien mis en évidence, à propos des élites grecques et romaines, que la maîtrise qu'elles entendaient exercer sur elles-mêmes était une manière de montrer qu'elles étaient dignes d'exercer un pouvoir sur les autres. Se gouverner soi-même pour gouverner les autres : voilà la raison des efforts consentis par tous les ascètes (scolaires, religieux ou culturels). Se sentir supérieur, s'élever au-dessus du commun des mortels, des profanes ou des incultes, bref s'élever au-dessus de vies qu'ils perçoivent comme insignifiantes et se sentir justifié d'exister. Résister aux plaisirs communs, ne pas se laisser emporter par eux, c'est être dominant par rapport à soi-même et, par là, prétendre être en mesure de dominer ceux qui se laissent aller à la « facilité » : « La maîtrise de soi est une manière d'être homme par rapport à soi-même, c'est-à-dire de commander à celui qui doit être commandé, de contraindre à l'obéissance ce qui n'est pas capable de se diriger soi-même, d'imposer les principes de la raison à ce qui en est dépourvu (20). »

La structure politique d'ensemble de la formation sociale et la configuration des rapports de domination entre groupes qui la fondent sont ainsi mobilisées par les acteurs pour penser l'individu, sa « conduite (21) » et le rapport qu'il entretient avec lui-même. Le mode de pensée politique sert de modèle pour concevoir la vie individuelle (et l'âme individuelle est l'analogon de la cité (22)) ; la philosophie politique fournit les cadres d'une psychologie. De tous les philosophes français, M. Foucault aura été le seul à prendre aussi centralement pour objet d'étude les plis subjectifs du social en faisant clairement apparaître les liens étroits entre rapport à soi et rapport à autrui, conduite de soi et conduite d'autrui.

Bernard Lahire

Sociologue, professeur à l'École normale supérieure lettres et sciences humaines, directeur du groupe de recherche sur la socialisation (CNRS/université Lyon-II/ENS-LSH),il est l'auteur entre autres de L'Esprit sociologique, La Découverte, 2005.


NOTES

[1] M. Foucault, « Réponse à Derrida », Paideia, n° 11, février 1972, repris dans M. Foucault, Dits et Écrits. 1970-1975, 1994, rééd. Gallimard, 2001.

[2] M. Foucault, Surveiller et punir. Naissance de la prison, 1975, rééd. Gallimard, 2003.

[3] M. Foucault, Histoire de la sexualité, t. II, L'Usage des plaisirs, et t. III, Le Souci de soi, 1984, rééd. Gallimard, 1994.

[4] « En termes brusques, je dirai qu'amorcer l'analyse par le "comment", c'est introduire le soupçon que le "pouvoir" n'existe pas ; c'est se demander en tout cas quels contenus assignables on peut viser lorsqu'on fait usage de ce terme majestueux, globalisant et substantificateur », M. Foucault, « Deux essais sur le sujet et le pouvoir », in H. Dreyfus et P. Rabinow, Michel Foucault. Un parcours philosophique, Gallimard, coll. « Folio essais », 1992.

[5] Voir G. Vincent, L'École primaire française. Étude sociologique, Presses universitaires de Lyon, 1980 ; et B. Lahire, Culture écrite et inégalités scolaires. Sociologie de l'« échec scolaire » à l'école primaire, Presses universitaires de Lyon, 2000.

[6] M. Foucault, L'Archéologie du savoir, Gallimard, 1969.

[7] P. Bourdieu et L. Boltanski, « La production de l'idéologie dominante », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 8-9, juin 1976.

[8] Comme je l'ai fait dans L'Invention de l'« illettrisme », La Découverte, 1999.

[9] P. Bourdieu, Esquisse pour une autoanalyse, Raisons d'agir, 2004

[10] G. Deleuze, Foucault, 1986, rééd. Minuit, 2004.

[11] M. Foucault, « L'éthique du souci de soi comme pratique de la liberté », in M. Foucault, Dits et écrits. 1980-1988, op. cit.

[12] M. Foucault, « Les techniques de soi », in M. Foucault, Dits et Écrits. 1980-1988, op. cit.

[13] M. Foucault, « L'écriture de soi », in M. Foucault, Dits et Écrits. 1980-1988, op. cit.

[14] B. Lahire, La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, La Découverte, 2004.

[15] M. Weber, Sociologie des religions, rééd. Gallimard, 2001.

[16] P. Bourdieu, La Distinction. Critique sociale du jugement, 1979, rééd. Minuit, 1996.

[17] M. Foucault, L'Herméneutique du sujet. Cours au Collège de France. 1981-1982, Gallimard/Seuil, 2001.

[18] Ibid.

[19] Si c'est bien la lutte des classes et des groupes qui est à l'origine des luttes et des divisions de soi contre soi-même, les acteurs n'en investissent pas moins leurs luttes ou conflits internes dans les luttes contre les autres.

[20] M. Foucault, Histoire de la sexualité, t. II, L'Usage des plaisirs, op. cit.

[21] « La "conduite" est à la fois l'acte de "mener" les autres (selon des mécanismes de coercition plus ou moins stricts) et la manière de se comporter dans un champ plus ou moins ouvert de possibilités », M. Foucault, « Deux essais sur le sujet et le pouvoir », op. cit.

[22] M. Foucault, L'Herméneutique du pouvoir. Cours au Collège de France. 1981-1982, op. cit.



REFERENCES
Ce texte est extrait de l'ouvrage de Bernard Lahire, L'Esprit sociologique, La Découverte, 2005. Les coupes effectuées sont le fait de la rédaction de Sciences Humaines en accord avec l'auteur.