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Origine : http://pagesperso-orange.fr/jean-pierre.proudhon/p_j_prou/prop_auto.htm
Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), écrivain et théoricien
politique français! prônant l'association des ouvriers
plutôt que la révolution prolétarienne, adversaire
des théories de Marx, il est considéré comme
l'un des pères de l'anarchisme.
Contre la propriété
Né à Besançon, fils d'un tonnelier, Pierre
Joseph Proudhon dut interrompre de brillantes études après
la faillite de l'entreprise paternelle, et devint typographe, puis
imprimeur. En 1838, il obtint une bourse d'études
et s'installa à Paris, où il rencontra Marx,
auquel il devait s'opposer plus tard, et Bakounine, sur lequel
il exerça une profonde influence. Devenu journaliste, il
commença à travailler à la formulation de sa
pensée politique tout en fréquentant divers cercles
d'études socialistes.
La dénonciation des injustices et des abus inhérents
à la propriété privée était,
depuis l'Antiquité, un thème constant de la
pensée sociale, y compris à l'intérieur de
l'Église et dans la pensée des Lumières. Néanmoins,
la critique de la propriété en tant qu'une institution,
à laquelle Proudhon se livra dans son premier ouvrage, Qu'est-ce
que la propriété!? (1840), fit scandale dans la France
bourgeoise de la monarchie de Juillet qui y perçut une remise
en cause des fondements même de la société.
Lecteur attentif du Discours sur l' origine de l'inégalité
parmi les hommes (1755) de Jean-Jacques Rousseau, Proudhon faisait
de la propriété la source des dysfonctionnements frappant
les rapports sociaux. Si son sens de la formule ("la propriété
c'est le vol !") assura la diffusion rapide de ses idées,
Proudhon fut non seulement critiqué, mais aussi traduit en
justice pour atteinte à l'ordre public.
Poursuivant sa critique de la propriété privée
et se plaçant dans la lignée du socialisme utopique
de Fourier, Proudhon envisagea une société fondée
sur des relations éthiques et dénonça les perversions
engendrées par la propriété collec tive. Il
s'opposa ainsi, dans le Système des contradictions économiques,
ou Philosophie de la misère (1846), aux analyses de Marx,
qui lui répondit en publiant Misère de la philosophie
(1847). Proudhon, qui jouissait d'une importante notoriété
dans le monde des ouvriers qualifiés, fut élu à
l'Assemblée nationale en 1848.
Fondements de l'autogestion
La pensée de Proudhon évolua vers le mutualisme social
et s'engagea dans une voie de plus en plus réformiste. En
1849, après le premier échec de sa "banque d'échanges!"
qui proposait un système fondé sur des échanges
de produits, il fonda une "banque du peuple!", qui proposait
un crédit gratuit mais échoua également après
avoir recueilli quelque 20 000souscriptions. Emprisonné de
1849 à 1852 pour ses écrits hostiles à Louis
Napoléon Bonaparte, il crut pourtant, comme en témoigne
son ouvrage Révolution sociale démontrée par
le coup d'État du 2décembre 1852, que ce dernier pourrait
favoriser une certaine amélioration de la condition ouvrière.
Présentant l'anarchie comme "!la condition d'existence
des sociétés actuelles!", Proudhon exposa dans
l'Idée générale de la révolution au
XIXesiècle (1851) les principes qui inspirèrent plus
tard le syndicalisme révolutionnaire. Les grandes unités
de production industrielles devaient être transformées
en associations de travailleurs qui échangeraient librement
leurs produits. Après la publication de son ouvrage De la
justice dans la révolution et dans l'Église (1858),
Proudhon fut contraint à l'exil et se réfugia en Belgique.
Mutualiste du point de vue social, Proudhon était partisan
du fédéralisme en politique, position qu'il défendit
dans un ouvrage publié en 1863, à son retour en France
(Du principe fédératif et de la Nécessité
de reconstituer le parti de la révolution). Il mourut la
même année, laissant derrière lui un texte qui
fut publié un an plus tard. Dans celui-ci, intitulé
De la capacité politique des classes ouvrières, il
envisageait l'évolution sociale comme une destruction progressive
de l'État.
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