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Origine :
http://www.alternatives-economiques.fr/autogestion_fr_art_223_31118.html
Le terme autogestion signifie au sens littéral « gestion
par soi-même ». Ses postulats sont la suppression de
toute distinction entre dirigeants et dirigés, et l’affirmation
de l’aptitude des hommes à s’organiser collectivement.
L’autogestion implique donc la mise en place d’une organisation
s’inspirant de la démocratie* directe, entendue au
niveau politique comme un régime où les citoyens débattent
sans intermédiaires dans des assemblées décisionnaires.
A l’opposé de la démocratie représentative,
basée sur l’idée de la désignation par
les citoyens, au travers d’un vote au suffrage universel,
d’élus qui les représentent dans des instances
de décision.
L’autogestion, en tant que projet où espaces politique,
administratif et productif sont soumis à la démocratie
directe, a connu en France un grand succès à partir
de 1968, porté en particulier par le PSU et la CFDT. Tombé
en désuétude dans les années 80, ce thème
réapparaît aujourd’hui, notamment au sein du
courant altermondialiste.
Mais l’autogestion a aussi inspiré des pratiques diffuses,
notamment dans certaines structures de l’économie sociale,
dont les communautés de travail*, puis les Scop* sont des
acteurs importants. Daniel Mothé, chercheur au Centre de
recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie
(Crida), fait ainsi la distinction entre les « politiques
» et les « alternatifs » : « Les alternatifs
sont essentiellement des praticiens qui tentent de réaliser
concrètement ici et maintenant des espaces d’autogestion
limités et circonscrits dans la production, la consommation,
la culture, l’éducation, l’insertion, les quartiers,
etc. »
En effet, au-delà de l’usage politique de ce concept,
des collectifs ont cherché, dans les coopératives,
les associations et les mutuelles notamment, à instituer
des formes de gestion démocratique* s’inspirant de
l’idée d’autogestion. La volonté des ouvriers
s’associant dans une coopérative était, à
l’origine du mouvement au XIXe siècle, de s’émanciper
ainsi du patronat. Et le principe « une personne, une voix
»*, à la base du fonctionnement des Scop, reste l’expression
forte d’un mode d’organisation fondé sur le collectif
et l’égalité*. Un idéal qui demande un
véritable travail permanent, à maintenir dans la durée,
surtout quand les structures se développent.
Charlotte Chartan
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Daniel Colson Monde diplomatique Février 2009
Il aura fallu attendre les événements dits de Mai
68 et plus généralement le dernier quart du XXe siècle
pour que le projet et la pensée libertaires renaissent de
leurs cendres. Et ceci, de nouveau, sous l’effet d’un
double élan. Celui donné par des mouvements ainsi
que par des modes de revendications et d’action (autogestion,
assemblées générales, luttes antiautoritaires)
qui, pendant quelques années, traversent un grand nombre
de pays ; celui impulsé sur le plan philosophique par une
constellation d’approches théoriques originales et
diverses, de Jean Baudrillard à Gilles Deleuze en passant
par Michel Foucault, Jacques Derrida, Félix Guattari et bien
d’autres
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