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Origine : http://cnt.ait.caen.free.fr/charte
Les organisations anarcho-syndicalistes ont une double fonction.
Premièrement, la lutte révolutionnaire pour l'amélioration
économique et sociale dans la société capitaliste
existante. Deuxièmement, l'éducation par eux-mêmes
des exploités et opprimés afin qu'ils puissent accomplir
la complète autogestion de la production et de la distribution
par la socialisation des richesses.
Conscient que la lutte en entreprise est importante, l'anarcho-syndicalisme
ne limite pas son action à celle-ci mais l'étend à
tous les rapports et modes : production, consommation, administration…
car c'est l'ensemble du champ social qui est visé.
L'anarcho-syndicalisme est opposé à tout monopole
social ou économique. Il ne recherche pas la conquête
du pouvoir politique, mais plutôt l'abolition complète
de toute fonction étatique dans la vie de la société.
En conséquence, il rejette toute activité parlementaire
et autre collaboration avec le corps législatif. Il représente
des organisations en lutte sur le lieu de travail et une communauté
indépendante opposée à tous les partis politiques
et les bureaucraties syndicales.
En conséquence, l'anarcho-syndicalisme appelle les opprimés
et les exploités à agir en dehors des structures de
collaboration, des appareils politiques et syndicaux, qui concourent
au maintien de l'ordre bourgeois, en créant des comités
indépendants de lutte : seul moyen permettant de dépasser
les clivages, l'emprise des jeux politiciens, les divisions induits
par les partis et syndicats. Ces comités unifient donc les
exploités dans leurs intérêts communs au delà
des sensibilités particulières. Les comités
doivent se lier selon les principes du fédéralisme
anti-autoritaire, de façon à établir une véritable
résistance populaire autonome, seule capable de créer
un véritable rapport de force.
L'anarcho-syndicalisme a pour moyen l'action directe sous toutes
ses formes : occupations, grèves, boycotts, sabotages, grèves
générales, etc. Pour assurer la participation complète
de tous, aussi bien dans la lutte actuelle que dans la future autogestion
de la société, il s'oppose au centralisme dans ses
organisations et s'organise sur la base du fédéralisme
libertaire. A tous les niveaux, il s'établit sans hiérarchie
et avec une entière liberté d'initiative aux groupes
locaux et régionaux. Toutes les instances de la confédération
des travailleurs consistent en délégués révocables
et mandatés pour une action déterminée par
les assemblées locales de travailleurs.
L'anarcho-syndicalisme rejette toutes les frontières politiques
et nationales arbitrairement créées. S'opposant à
l'idée d'Etat-nation et constatant que l'espèce humaine
est une, il rejette toute forme de nationalisme. Il se réclame
de l'universalisme libertaire : les mêmes droits, devoirs,
libertés, et l'égalité pour tous. Reprenant
le principe "prolétaires du monde : unissez-vous !",
l'anarcho-syndicalisme œuvre donc pour que les exploités,
les opprimés construisent une "fédération
des terriens " sur les bases de l'égalité, tant
des droits qu'économique et sociale.
L'anarcho-syndicalisme s'oppose à toutes attitudes et institutions
faisant obstacle au principe d'égalité et combat les
idéologies légitimant tout système social hiérarchique
de domination et d'exploitation. Il défend une idéologie
égalitariste d'éthique libertaire.
Constatant que les ordres politique, économique et idéologique
sont consubstantiels au système actuel, il affirme qu'il
ne saurait exister de transformations sociales sans modification
de ces ordres.
L'anarcho-syndicalisme fait sien le principe de pensée et
d'action globale. Il propose de substituer à l'économie
capitaliste, une économie socialisée et planifiée
; au mode politique étatique, quelque soit le régime,
une organisation politique basée sur le fédéralisme
libertaire ; aux idéologies autoritaires et de domination,
une idéologie égalitariste ; de façon que s'accomplissent
les droits de tous et de chacun, en tous lieux, afin de décider,
contrôler sa vie et son environnement.
Caen, le 19 mars 2005
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