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A - I n f o s (fr) Les propositions de la CNT-AIT
From CNT AIT cnt.ait at wanadoo.fr
Date Thu, 2 Mai 2002)
Origine http://www.ainfos.ca/02/may/ainfos00057.html
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
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(Ce texte a été édité sous la forme
d'un 4 pages. Nous pouvons vous en envoyer des exemplaires, si vous
désirez le diffuser autour de vous.) Reproduction et diffusion
libres et vivement encouragées !
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La crise qui débute démontre que la société
a besoin d'un changement profond
L'ABSTENTION MAJORITAIRE
Le 21 avril, onze millions de personnes se sont abstenues. Plus
d'un million ont voté blanc ou nul. Le nombre d'abstentionnistes
est supérieur au double du nombre de voix recueillies par
le candidat qui arrive en tête du scrutin (5 millions seulement).
C'est la première fois que l'abstention est numériquement
majoritaire aux présidentielles. Ce n'est pas simplement
un véritable camouflet infligé à Chirac, Jospin
et aux politiciens dans leur ensemble. C'est surtout la marque du
rejet massif de la logique politicienne; cette abstention ayant
été, pour une large part, volontaire.
LA PEAU DE L'OURS
Forts de la manipulation des esprits à laquelle elle a participé
(sur le thème de l'insécurité), de sa main
mise sur les rouages de l'état (gouvernement, préfets,
radios et télés dites de service public .) de ses
nombreux relais (syndicats institutionnels, associations contrôlées.)
les socialistes et leurs alliés avaient vendu la peau de
l'ours électoral avant de l'avoir tué. Toutes les
fractions de la gauche et de l'extrême-gauche politicienne
ont voulu compter leurs voix, évaluer leur influence. Elles
ont toutes présenté un candidat. Pourquoi ? Pour pouvoir
négocier au prix fort les strapontins ministériels
dans le prochain gouvernement ! Cet éparpillement a coûté
sa deuxième (et même sa première) place à
Jospin. La course effrénée au partage du butin de
toute cette politicaillerie a été sanctionnée.
Mais, sur ce point, les politiciens, les commentateurs politiques
et les médias sont discrets : ils réservent leurs
attaques,
violentes et quotidiennes, aux abstentionnistes. Ils ont très
peu souligné la responsabilité de ceux qui ont divisé
leur propre camps. Ils oublient de dire qu'il aurait suffit qu'une
seule des fractions de la gauche plurielle S'ABSTIENNE de présenter
un candidat pour que Jospin "passe" au deuxième
tour !
UN CHOC
Rue de Solférino (siège du PS), les médias,
avec un art consommé de la mise en scène, nous ont
montré le bouleversement des militants. Ceux que ni les licenciements,
ni les expulsions, ni la misère, ni les bombardements de
Belgrade ou l'anéantissement des camps de palestiniens n'ont
jamais fait pleurer n'avaient, tout d'un coup, pas assez de larmes
devant la démission de Jospin. Bien plus intéressante
est la réaction d'une rue qui ne désemplit pas de
jeunesse, choquée, déboussolée, mais sincère
dans sa réaction "tripale". Confusément,
elle ressent l'affligeante absurdité du monde dans lequel
elle vit, sans parvenir -au moins pour l'instant- à l'exprimer
clairement, à en analyser les causes. Malgré les angoisses,
malgré la confusion, elle est ouverte aux interrogations
et nous pouvons y apporter les éléments de critique
sociale, de réflexion politique, d'analyse qui permettront
son mûrissement, qui aideront ceux qui sentent déjà
que le combat sera long à passer d'un simple choc émotionnel
à une révolte pensée.
LE PIEGE S'EST DEJA REFERME
S'il y a une seule illusion qui n'est pas permise, c'est celle
de penser que le deuxième tour et les législatives
permettront de "faire barrage", et que protégé
par ce "barrage", tout le monde n'aura plus qu'à
partir tranquillement à la plage pour les vacances, tout
danger étant écarté. Quel que soit le résultat
de ces élections, on peut affirmer que le piège s'est
déjà refermé sur la population. Les déclarations
qui se sont succédées après le 21 avril à
20 heures, montrent que le jeu politicien et parlementaire a simplement
franchi un pas de plus dans la perversité. La gauche renouvelle
le calcul cynique qu'elle fait depuis vingt ans. Si aujourd'hui,
elle n'ose pas dire aussi clairement que le faisait le Premier ministre
Pierre Bérégovoy "Le FN est la chance historique
du PS. Tant qu'il sera fort, la droite sera inéligible",
elle compte bien utiliser la peur pour enrayer l'abstention populaire,
comprimer le vote protestataire et obtenir une majorité parlementaire
aux prochaines législatives (car les seuls enjeux électoraux
qui l'intéressent désormais sont là). La gauche
espère donc reprendre le gouvernement. Mais quel sera le
résultat ? Si elle continue la même politique (soit
seule, soit dans le cadre d'une alliance gauche plurielle-UDF-divers
droite), les mêmes causes produisant les mêmes effets,
la misère et le mécontentement de la population ne
feront que grandir. Il sera encore plus facile la prochaine fois
pour l'extrême-droite de capter les électeurs, de faire
un score encore plus "historique" Le choix électoral
que nous préparent les politiciens "pour dans cinq ans"
sera de ce fait encore pire. Vu le retournement d'alliances auquel
on vient d'assister, on ne peut même plus exclure qu'ils ne
viennent tous, la bouche en cour et au nom de la sauvegarde de la
démocratie, nous demander de choisir au deuxième tour
entre Le Pen et Mégret. !
Si par calcul, pour "se refaire" dans les milieux populaires,
la gauche gouvernementale infléchit sa politique vers un
peu plus "de social" (éventuellement en intégrant
des ministres trotskistes, puisque des tractations sont en cours
dans l'Ouest pour parvenir à des candidatures uniques de
rassemblement gauche/extrême gauche) une fraction de la bourgeoisie
et du patronat, qui soutient actuellement l'alliance droite/gauche
autour de Chirac, changerait aussitôt de camps et reporterait
ses voix sur l'extrême droite. Le piège électoraliste
fonctionne aussi dans ce sens.
Et il fonctionne aussi dans la troisième hypothèse
: celle de l'alliance directe (dès maintenant, là
où ce sera possible, et massivement dans cinq ans) droite/extrême
droite. Car ce n'est pas tant la présidentielle actuelle
que Le Pen vise que les législatives. S'il menace la droite
parlementaire actuelle de la casser, par plus de 300 triangulaires,
c'est pour la mettre à genoux. Et ça marche : des
pourparlers entre des responsables de droite (qui soutiennent en
public Chirac, sensé nous protéger) et les Lepénistes
ont déjà lieu dans le Sud-Est. Il n'est pas exclu
que des candidatures uniques ou des reports de voix aient lieu localement
entre chiraquiens et lepénistes. Le plus probable est que
nous soyons gouvernés par une majorité qui utilisera
en permanence la menace de : "C'est nous ou le fascisme".
Et c'est grâce à cette menace qu'ils pensent faire
passer toutes leurs offensives contre les travailleurs. La peur
du FN remplacera celle du chômage comme élément
de pacification sociale.
L'EXTREME GAUCHE
Par aventurisme ou par tactique (avec une répartition des
rôles entre les différents partis), l'extrême
gauche flotte et se divise. Ce bricolage indécent participe
à la psychose actuelle. Besançenot appelle ouvertement
et sans réserve à voter Chirac. A peine arrivé
sur la scène publique, le "plus jeune candidat",
le "révolutionnaire", soutient l'homme qui fait
des cadeaux au patronat, le "Super-menteur", le bâfreur
à 4 000 francs de bouffe par jour, le démolisseur
des retraites, le représentant des nantis. Les militants
de Lutte Ouvrière, quand on discute avec eux, sont dans des
positions difficiles. Eux qui faisaient la fine bouche, en renvoyant
fièrement, dans la perspective d'un duel Chirac/Jospin les
deux candidats dos à dos ! Laguillier rejette l'abstention
et appelle à voter blanc ou nul. Voter, blanc ou nul, c'est
accepter le jeu électoral, c'est accepter la procédure
qu'on nous impose, même quand elle donne le résultat
que l'on voit ! C'est apporter clairement sa caution morale à
tout ce qui sortira des urnes. Les camarades trotskistes, ayant
mis le doigt dans le cirque électoral, sont en train d'y
passer progressivement tout entier et leurs "idées"
révolutionnaires connaîtront le même sort que
celles de tous ceux qui sont passés par là : radicaux,
socialistes, communistes.
LES ELECTIONS PASSENT, LES PROBLEMES S'AGGRAVENT
La logique parlementaire et les jeux politiciens de conquête
du pouvoir, amènent à un compromis républicain
c'est-à-dire antisocial. Ce qu'ils veulent sauver, sous les
noms de "démocratie" et "république",
c'est l'ensemble du système politique, idéologique
et économique qui perpétue l'exploitation.
L'exclusion, les licenciements, le manque de libertés, l'arsenal
répressif, les conflits armés, la mondialisation libérale,
l'exploitation du tiers monde, les pollutions, . augmentent quelques
soient le gouvernement car ils sont tous à la botte du capital.
En appelant à voter et à soutenir le système
parlementaire anti-démocratique, la gauche et l'extrême
gauche ont oeuvré à déshabituer les travailleurs
à lutter pied à pied, par la grève et l'action
directe, contre les attaques patronales. Aujourd'hui, avec le vote
Chirac, ils rompent un nouveau seuil psychologique et idéologique.
Le choc qui en découle nous ouvre des perspectives. La lutte
contre l'aggravation de la situation sociale doit nous inciter à
l'action.
AUJOURD'HUI, NOS TACHES
Si besoin avait été de démontrer la perversité
du jeu électoral, le "résultat" de ce premier
tour devrait suffire. Une fraction de la population, peut-être
plus importante qu'il n'y paraît, atterrée par ce qu'elle
vient de découvrir, ressent le piège du pseudo-antifascisme,
s'interroge sur la capacité du système parlementaire
à résoudre les problèmes sociaux, se pose,
confusément, beaucoup de questions fondamentales. C'est à
tous ceux là que les anarcho-syndicalistes, les anarchistes,
les libertaires dans leur ensemble doivent s'adresser.
Notre message sera clair. A la veille du deuxième tour,
malgré l'ambiance de panique médiatico-politique montante,
malgré la scandaleuse (et, on nous permettra de le dire,
l'antidémocratique) "chasse aux abstentionnistes",
malgré les mensonges et les calomnies dont on nous accable,
nous assumons calmement et sereinement notre abstention du premier
tour et nous renouvelons notre soutien fraternel à tous ceux
qui ont relayé notre campagne.
Si l'abstention au premier tour a été un refus, l'abstention
au deuxième tour sera une rupture. Rupture psychologique
et idéologique aujourd'hui, rupture sociale demain.
Face à ce qui se profile, à l'aggravation de nos
conditions de vie, à l'augmentation de l'oppression et de
l'aliénation, il est indispensable de construire un rapport
de force à la base. Il n'y a pas d'autre solution. Faire
semblant de croire que Chirac est le rempart de la démocratie
et les législatives la solution définitive, c'est
reculer pour mieux se faire manger demain.
Il faut rompre avec toute cette confusion, avec l'angoisse et le
sentiment d'impuissance. Une seule affirmation permet aujourd'hui
de le faire : l'affirmation claire de la rupture idéologique
avec le système, dont l'abstention constitue en ce moment
le symbole le plus fort. C'est le rôle de chaque individu
conscient de la propager. C'est sur la capacité d'appeler,
en tant qu'organisation, à l'abstention que se juge aujourd'hui
le caractère révolutionnaire ou collaborationniste
de chaque organisation.
L'abstention est seule capable de constituer aujourd'hui le pôle
de rassemblement, le point de départ d'une dynamique de luttes,
réellement antifasciste parce qu'anticapitaliste, parce qu'en
totale autonomie par rapport aux stratégies parlementaristes,
aux politiciens de tous bords, aux appareils syndicaux et aux autres
organes de contrôle social. Dès aujourd'hui, nous devons
travailler à ce qu'une résistance populaire autonome
se mette en place et se développe, pour faire avancer les
luttes contre toutes les formes d'oppression, contre les politiques
anti-sociales.
Plus que jamais, les anarcho-syndicalistes, les anarchistes, les
libertaires dans leur ensemble doivent proposer les principes et
les pratiques que nous avons toujours défendus et qui sont
plus que jamais d'actualité : union à la base, solidarité,
fonctionnement par assemblées générales, délégués
avec un mandat impératif, révocabilité de tout
mandaté par l'assemblée générale, action
directe (c'est-à-dire action collective sans passer par des
médiateurs, des relais institutionnels), désobéissance
civile, grèves (ponctuelle, perlée, générale.),
boycott, autogestion.
Et, pour parvenir à cela : refus de toute accointance avec
les patrons (refus des élections professionnelles.), refus
de tout lien avec le pouvoir (rejet de tous les partis politiques
et de leurs sous-marins, rejet de toutes les élections politiques).
CNT-AIT (UL Toulouse)
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CNT-AIT 7 rue St Remezy, 31000 TOULOUSE Tel/fax 05 61 52 86 48
Depuis le 21 avril, discutions et débats se succèdent
dans les quartiers et les entreprises. Voter ne servirait qu'à
nous endormir d'abord et à légitimer l'arbitraire
ensuite.
Continuons de débattre. Organisons nos assemblées
et la solidarité internationale. Préparons les conditions
de l'autogestion et de la démocratie directe. Contre ce processus
fasciste engageons sans perdre de temps le processus de la révolution
sociale et libertaire.
En ce moment, permanence publique tous les soirs de semaine à
20 h 30.
Samedi de 17h à 19h.
Table de presse tous les Dimanche au marché St Sernin à
partir de 10h30.
Autre table de presse : RU du Mirail.
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****** Agence de Presse A-Infos
****** Information d'intérêt pour et au sujet des anarchistes
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