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Autogestion
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.Juillet 2006

Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Autogestion

Au sens littéral, autogestion signifie gestion par soi-même. Ses postulats sont la suppression de toute distinction entre dirigeants et dirigés et l'affirmation de l'aptitude des humains à s'organiser collectivement.

Historiquement, ce modèle d'organisation a été développé (et expérimenté) par les anarchistes, par les libéraux et depuis quelques années ce mot est à l'honneur dans les entreprises (comme gestion du travail personnel et pas de l'entreprise et de ses revenus, sauf cas très rares - dans la mine de Tower Colliery dans le Pays de Galles). Mais c'est le yougoslave Tito qui le mit en place dans son pays officiellement.

Le mouvement syndical s'est aussi approprié le modèle de l'autogestion.

Pratique

La condition de base est que les membres d'un projet renoncent à penser, vouloir et décider pour les autres, mais se centrent au contraire sur ce qu'ils veulent pour eux-mêmes, qu'ils assument pleinement dès le départ le caractère personnel et situé de leurs demandes, leur statut de participants.

Les clivages structuraux habituels entre « chefs » et « participants » disparaissent dès le départ, aux niveaux économique, politique, idéologique et psychologique. Le principe de base étant la recherche de consensus.

Un projet autogéré se doit de se doter de structures permettant à chaque participant de faire connaître et valoir ses intérêts. L'autogestion n'implique pas une absence de règles, mais que les règles soient décidées par les personnes concernées. Trouver un consensus satisfaisant est un processus qui demande en général beaucoup de temps de discussion, mais la décision finale convenant aux intéressés, elle sera plus aisément applicable.

Le mouvement syndical français avec la CFDT propose à son congrès de 1970 une alternative à la société capitaliste : l'autogestion des entreprises. Des courants socialistes (PSU, Objectif socialiste, CERES) ou issus du trotskysme (AMR) se réclament également de l'autogestion. Le PCF adopte cette thématique au début des années 1980. Les idées autogestionnaires ont reculé avec la perspective socialiste et le "recentrage" de la CFDT. Aujourd'hui elles sont encore portées par de petites formations comme Les Alternatifs, Alternative Libertaire ou le site http://www.le-militant.org.

Dans une certaine mesure, on peut considérer Wikipédia comme la première encyclopédie autogérée.



Démocratie directe Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Juillet 2006

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie_directe

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La démocratie directe est un régime politique dans lequel le peuple exerce directement le pouvoir. Appliquée au seul secteur économique, la démocratie directe est souvent appelée autogestion.

Les trois sources de la démocratie directe sont :

* l'histoire qui donne des exemples de sociétés ou de groupes sociaux organisés en démocratie directe, tout particulièrement Athènes au VIe siècle avant J.-C.;

* la philosophie : certains philosophes, dont Jean-Jacques Rousseau, n'envisagent de démocratie que directe, fondant leurs réflexions en particulier sur les droits naturels des êtres humains et le pacte social qui les lie ;

* la politique, tout particulièrement une critique de la démocratie représentative montrant que ce système qui caractérise les États démocratiques modernes apparus depuis le XVIIIe siècle présente de nombreux défauts et qu'en réalité le peuple souverain y est dépossédé de son pouvoir. La démocratie directe apparait alors comme une alternative aux systèmes existants.

De nombreux pays possèdent des mécanismes (référendum, assemblées locales, initiative populaire) qui relèvent de la démocratie directe ou semi-directe.

Histoire de la démocratie directe

Athènes: dans l'Antiquité, c'est au pied de l'Acropole et du Parthénon, sur la place de l'agora, que se tenaient les assemblées de citoyens.

Athènes: dans l'Antiquité, c'est au pied de l'Acropole et du Parthénon, sur la place de l'agora, que se tenaient les assemblées de citoyens.

La démocratie désigne étymologiquement le pouvoir (kratos) du peuple (demos) et fait référence au régime en vigueur à Athènes après les réformes effectuées par Solon (-594) et Clisthène (-508). Les citoyens (entre un sixième et un quart de la population masculine) délibéraient et votaient les lois. Juges et magistrats étaient tirés au sort et n'exercaient que des mandats d'un an. Des indemnités journalières de présence étaient même octroyées aux plus pauvres pour leur permettre d'assurer leurs fonctions civiques.

Les tribus des temps les plus lointains pratiquaient souvent la démocratie directe. L'égalité était la règle entre les familles et les clans d'autant que les terres étaient gérées souvent collectivement. La création d'un groupe particulier de guerriers, bénéficiant de terres à titre personnel sur lesquels travaillaient comme esclaves ou serfs les prisonniers d'autres tribus, entraina la création des premières différences sociales. L'inégalité entraina l'abandon de la démocratie directe et l'avènement du gouvernement des féodaux sur les paysans.

Le Moyen Âge européen voit l'apparition et le renforcement de la féodalité jusqu'à l'apogée de l'absolutisme au XVIIe siècle. Des formes de démocratie locale se développent cependant à la même époque, notamment dans les cantons campagnards de Suisse. Il en fut de même, tout au moins à leur début, dans les républiques marchandes de la Méditerranée et à Novgorod. Lorsque les Cosaques se regroupent ils adoptent les règles de la démocratie directe. Particulièrement originaux pour la société d'Ancien Régime basée sur la séparation entre noblesse, clergé et tiers état ces systèmes sont jugés sévérement par les partisans des deux premiers ordres qui dénoncent une domination néfaste de la populace[1].

L'époque contemporaine est jalonnée d'expériences de démocratie directe :

* la Commune de Paris (1871)

* les soviets de Russie (1905et 1917 à 1921)

* les conseils ouvriers en Allemagne et en Italie (1918-1920)

* les communautés libertaires espagnoles (1936)

* les conseils ouvriers hongrois (1956).

Philosophes en faveur de la démocratie directe
Portrait de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) par Quentin de La Tour.

Portrait de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) par Quentin de La Tour.

Au XVIIIe siècle, l'Europe redécouvre l'idéal démocratique mais à part Jean-Jacques Rousseau, théoricien de la souveraineté populaire, les Lumières privilégient un régime parlementaire. L'auteur de Du contrat social (1762) entama même une ébauche de constitution de démocratie directe pour la Corse en 1764. Les régimes démocratiques modernes, qui se mettent progressivement en place dans le sillage de la Révolution française et de la Constitution américaine de 1787 sont principalement basés sur la représentation et l'élection.

Ultérieurement d'autres philosophes, tels Proudhon ou Kropotkine, fonderont ou affirmeront le courant politique anarchiste dont une des bases est la démocratie directe.

Argumentations politiques et craintes au sujet de la démocratie directe
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Arguments en faveur de la démocratie directe

Les arguments politiques en faveur de la démocratie directe se fondent essentiellement sur les défauts de la démocratie représentative :

* Insuffisance de représentativité. Les personnes élues ont tendance à ne pas être représentatives du corps électoral, tant au niveau des revenus, des classes sociales et des niveaux d'instruction. La démocratie directe serait nettement plus représentative de l'ensemble des citoyens, de par le fait du suffrage universel.

* Conflit d'intérêts. Les intérêts des représentants élus ne coïncident pas nécessairement avec ceux de leurs électeurs. Par exemple il est fréquent que ce soit les représentants eux-mêmes qui déterminent leurs propres salaires.

* Tendance à la corruption. La concentration de pouvoir politique entre les mains d'une minorité tend à favoriser la corruption. Dans la démocratie directe, cette possibilité serait réduite.

* Partis politiques. On peut considérer les partis politiques comme un « mal nécessaire » de la démocratie représentative, dans la mesure où il est souvent impossible à un candidat de remporter les élections sans se présenter au nom d'un parti politique. Ce qui a pour conséquence que, par la suite, un représentant politique risque de devoir agir à l'encontre de ses convictions pour être en conformité avec la ligne directrice de son propre parti. De temps en temps, il s'agira d'un compromis mineur. Mais il peut arriver qu'un changement de cap important soit exigé d'un représentant par son parti, de telle sorte qu'il n'ait comme alternatives que de démissionner de sa fonction ou de quitter le parti.

* Alternance gouvernementale. Le changement d'un parti dirigeant à un autre, ou dans une moindre mesure d'un représentant à un autre, peut causer une rupture gouvernementale substantielle et un changement de lois.

* Accessoirement, coût des élections. Beaucoup de ressources sont dépensées pour les élections qui pourraient être appliquées ailleurs. En outre, le besoin de lever des contributions de campagne est susceptible d'endommager sérieusement la neutralité des représentants : ceux-ci se sentent redevables à l'égard des principaux contributeurs et tendent à les récompenser en leur facilitant certaines démarches, par exemple l'obtention de marchés publics.

Critiques et limites de la démocratie directe

Limites pratiques

* Nécessité de connaissance en profondeur des lois. Voter pour chaque loi implique de bien connaître tout l'environnement et les conséquences que cela peut provoquer. Cela implique que tous les citoyens aient le temps et la formation nécessaire pour comprendre l'ensemble des tenants et aboutissants des textes, afin de ne pas être manipulés, ni voter des lois dans une logique contradictoire aux précédentes.

* Peur du changement. Pour ceux qui considèrent que les républiques et monarchies parlementaires actuelles sont suffisantes, il n'y a pas de raison de changer.

* Jamais mis entièrement en application. De nombreux détracteurs de la démocratie directe font valoir qu'il ne s'agit que d'idées jamais mises entièrement en application.

La démocratie directe n'a été longtemps considérée comme praticable que dans la limite d'un petit nombre de sujets expressément prévus par la constitution, ou suite à des pétitions d'initiative populaire réunissant un nombre suffisant de signatures. L'organisation d'un suffrage pour le vote de chaque loi est longtemps apparu comme infaisable hors du contexte de petits pays comme la cité grecque antique.

Cet argument est mis en avant par les conservateurs d'institutions existantes, hostiles à tout changement, car, dans son argumentation même, il consiste, paradoxalement, à demander un changement à la condition d'avoir déjà été mis en oeuvre, ce qui rend impossible toute inovation.

* Absence de contrôle. Que le peuple ait tout le pouvoir effraye certains qui croient que cela peut conduire au désordre (ochlocratie) voire finalement à la dictature.

Reprise des critiques de la démocratie en général

* Oppression des minorités par la majorité

Ces critiques sont celles de toute démocratie.

La démocratie, même directe, ne serait donc pas une garantie de la liberté, mais un premier pas vers elle.

Abstentionnisme

L'abstention que l'on qualifie fréquemment de « maladie de la démocratie » est soit une forme de protestation contre la démocratie soit une marque de désintérêt pour la politique de son pays. Ce dernier type d'abstention risquerait d'être plus important dans une démocratie directe que dans une démocratie représentative, puisque les électeurs les moins civiques ne voteraient pas plus malgré la multiplication des référendums. Cette affirmation provient de l'observation suivante : lorsque plusieurs votes ont lieu dans un court laps de temps, la participation pour chacun d'entres eux est plus faible que lorsque ces votes sont plus espacés dans le temps, et lorsque le vote n'est pas obligatoire (cas de la France pour cet exemple). Certains citoyens ne semblent donc pas prêts à voter fréquemment. Mais il faut distinguer bien sûr entre les élections et les votes qui ont d'autres objets, et ne pas comparer directement les deux. L'abstensionnisme dans le cas d'élections pourrait être plus limité en changeant le mode de scrutin, qui est aujourd'hui principalement le système de Scrutin uninominal majoritaire à deux tours, souffrant de problèmes pouvant être évité par un vote de type méthode Condorcet.

Une alternative évitant de mobiliser les citoyens en permanence dans des votes, tout en faisant qu'ils soient représentés par leur pairs, serait la stochocratie.

Instruments de démocratie directe

Si l'on réunit couramment l'ensemble des intruments décrits ici sous l'étiquette « démocratie directe », on emploie également les termes de démocratie participative ou de démocratie semi-directe qui soulignent que ces mécanismes sont à notre époque toujours combinés à des éléments de démocratie représentative.

Initiative populaire et pétition

Très proche de l'idéal d'implication directe du peuple dans les décisions politiques, l'initative populaire est particulièrement développée en Suisse, en Californie et dans d'autres États américains. Ce mécanisme permet aux citoyens de proposer des lois qui sont ensuite votées par l'ensemble des électeurs. Différents mécanismes permettent aussi de s'opposer à une loi par pétition ou de proposer un amendement de la constitution. En Suisse, les autorités fédérales peuvent en outre proposer un contre-projet et les électeurs peuvent choisir de voter pour l'un ou l'autre des projets ou pour ou contre les deux projets.

Un autre mécanisme de démocratie directe est le rappel qui se pratique dans certains États américains. Le rappel (recall) permet à un nombre suffisant de citoyens de réclamer un référendum pour interrompre le mandat d'un élu ou d'un fonctionnaire. Un exemple particulièrement médiatisé est le rappel du gouverneur de Californie Gray Davis en 2003.

Dans tous les cas les partis politiques, les groupes de pression ou les groupes de citoyens jouent un grand rôle dans la formulation des propositions et la collecte des signatures nécessaires pour déclencher la procédure de référendum.

Référendum et plébiscite

Parfois rattaché à l'idée de démocratie directe, le référendum existe dans de nombreux pays. Ce sont cependant un gouvernement ou une assemblée élue qui conservent la maîtrise des questions posées et des alternatives proposées aux électeurs. Dans certains pays, la constitution impose le recours au référendum pour certaines décisions. Ce genre de procédure s'est répandu en Europe de l'Ouest au cours de la seconde moitié du XXe siècle [2].

Assemblées locales et assemblées générales

Egalement liées à la démocratie directe, les assemblées sont indispensables pour débattre et prendre des décisions, en particulier au niveau local ou lors de mouvements sociaux.

De nombreuses régions du monde possédent des assemblées locales où n'importe quel citoyen peut prendre une large part aux débats et aux décisions.

L'un des exemples les plus frappants est la Landsgemeinde qui existe depuis le Moyen Âge dans certains cantons suisses et subsiste aujourd'hui à Glaris et en Appenzell Rhodes-Intérieures. L'ensemble des citoyens sont appelés à se réunir en plein air une fois par an pour élire les magistrats chargés d'administrer le canton et de voter les lois. À Glaris chacun peut prendre la parole, poser une question ou proposer un amendement.

Parmi les exemples importants et récents de démocratie directe dans les mouvements sociaux, on peut citer :

* le mouvement de mai 1968 en France

* les assemblées ouvrières de 1969 et le mouvement autonome des années 70 en Italie

* la révolution iranienne de 1979.

Le tirage au sort des représentants

Lorsqu'il est nécessaire de désigner des délégués porteurs d'un mandat impératif ou de nommer des magistrats, le tirage au sort constitue le principe primordial qui permet l'égalité des citoyens. Ainsi que le notait Montesquieu dans De l'esprit des lois, « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l'aristocratie. Le sort est une façon d'élire qui n'afflige personne; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. » L'Athènes antique pratique le tirage au sort pour des magistrats et pour les représentants législatifs, via le conseil des 500 membres de la "boulé". Seuls les "stratèges" étaient élus dans l'"ecclésia". En France, les jurés des Cour d'assises, disant la justice au nom du peuple, sont tirés au sort.

Les partisans de la démocratie directe intégrale

Les conseillistes, certains syndicalistes-révolutionnaires et certains anarchistes sont partisans de la démocratie directe pour toutes les décisions. Pour les conseillistes (appelés aussi communistes de conseils), la démocratie directe doit prendre la forme de conseils ouvriers. Pour les anarcho-syndicalistes et certains syndicalistes-révolutionnaires, ce sont les syndicats qui doivent être les structures de la démocratie directe. Certains communistes libertaires ne se reconnaissent pas dans l'anarcho-syndicalisme et préfèrent des formes de démocratie directe de type communale.

Débat théorique

Un système politique exclusivement fondé sur la démocratie directe est-il envisageable ? Il semble a priori qu'un régime de démocratie directe intégrale ne puisse être instauré dans des États tels que nous les connaissons. En effet leur trop grande taille empêche l’existence d’un débat réel entre chaque citoyen, et la mobilisation fréquente d’une importante population pour les votes générerait certainement des problèmes d’organisation en apparence insolubles. Certains considèrent aujourd’hui que le vote électronique à domicile pourrait supprimer cette limite pratique. Cependant d'autres pensent qu’un tel système en banalisant le vote pourrait amener à l’instauration de lois liberticides, voire de dictatures sous l’influence de médias de propagande et de démagogues.

La solution imaginée par des partisans de la démocratie directe, dont Rousseau, était la suivante :

Tout d’abord pour des considérations techniques un vote de toute la nation ne semble possible que dans un État à faible population, pourtant le modèle de la démocratie directe se veut universel.

Le problème n’est donc soluble que si l’on postule l’instauration de communautés démocratiques comprenant au maximum 500 000 habitants, mais pouvant être de taille beaucoup plus réduite. De telles entités étatiques auraient l’avantage supplémentaire d’être au plus près des besoins du citoyen, notamment en termes d’aménagement du territoire et d’infrastructures.

Toutefois la naissance de ces communautés démocratiques semble irréaliste pour de nombreux politologues du fait qu’elle sous-entend la dissolution des États existants et irait ainsi à l’encontre du droit fondamental des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Pour les défendeurs actuels de la démocratie directe, cette condamnation serait hâtive et proviendrait d'une incompréhension de l’objectif de ces communautés, qui n’est pas de se substituer à l’identité nationale pour leurs théoriciens. La culture et la langue propre à chaque peuple ne serait pas remise en cause dans cette nouvelle organisation, puisque rien n’empêche des solutions fédérales, ou sinon des coopérations renforcées entre différentes communautés démocratiques, dès lors que ces coopérations respectent les principes de cette démocratie directe, c'est à dire aurait été soumises à l’approbation des citoyens et serait abrogeables par pétition.

La seconde attaque que subit ce modèle vise sa supposée faiblesse militaire à laquelle les partisans de la démocratie directe répondent par la création d’alliances militaires entre les démocraties « classiques » et directes, régies par les principes démocratiques les plus stricts. Cette structure se devrait donc d’être à géométrie variable, fonction seulement de la volonté de chaque nation.

Notes et références

1. Lire par exemple l'article Démocraties du bas Moyen Âge et de l'époque moderne dans le Dictionnaire historique de la Suisse

2. Yannis Papadopoulos, La démocratie directe, Economica, Paris, 1998.

Bibliographie

* Antoine Bevort, Pour une démocratie participative, Presses de Sciences Po, 2002.

* Shaun Bowler, Demanding Choices: Opinion, Voting, and Direct Democracy, Ann Arbor (Mich.) : the University of Michigan press, 1998.

* Steve Davis, Click On Democracy: the Internet's Power to Change Political Apathy Into Civic Action, Boulder (Colo.) : Westview press, 2002.

* Alexandre Ledru-Rollin, Du gouvernement direct du peuple, Paris: impr. de Prève, 1851.

* Charles Maccio, Penser le devenir de l'humanité : construire une démocratie participative..., Lyon : Chronique sociale, 2004.

* Dick Morris, Vote.com ou Comment Internet va révolutionner la politique, Paris: Plon, 2001.

* Yannis Papadopoulos, Démocratie directe, Paris: Économica, 1998.

* Pascal Rode, Le Retour de la vraie démocratie, Dunkerque (49 Av. About, 59240) : P. Rode, 1998.

* Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social ou Principes du droit politique, 1762.

* Roland Simon, Le Démocratisme radical, Paris: Éd. Senonevero, 2001.

* Roger de Sizif, La Stochocratie: modeste proposition pour que le peuple de France soit heureusement gouverné grâce à l'instauration d'une sélection politique aléatoire, Paris: les Belles lettres, 1998.

* Albert de Surgy , Le Grand Choix : société républicaine ou société de marché, Paris; Budapest; Torino: l'Harmattan, 2002.

* Takis Fotopoulos, Vers une démocratie générale, 1997.



Squat (lieu)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Juillet 2006

http://fr.wikipedia.org/wiki/Squat_%28lieu%29

Le squat (de l'anglais « s'accroupir ») est l'action de s'installer illégalement dans un lieu inoccupé ; par extension, il s'agit aussi du lieu ainsi investi. Le terme squatteur désignait à l'origine, dans les États-Unis du XIXe siècle, un pionnier qui s'installait sur une terre inexploitée de l'Ouest, sans titre légal de propriété et sans payer de redevance. En 2004, le plus grand squat de France se trouvait dans le bâtiment F du campus de l'École normale supérieure de Cachan : il était occupé par 700 sans-papiers, dont 170 enfants. Cependant, le phénomène est loin de se limiter à de telles structures.

Les squat artistiques [ http://www.mylinea.com/squat/squats_france/ ] ont fait beaucoup pour populariser le mouvement .Ils sont apparus en nombre à Paris et dans les grandes villes de France dés les années 80, dénichant des lieux plus ou moins vastes, établissant des liens avec des rapports plus ou moins bons avec les propriétaires. Ce sont en général des lieux de création et d'accueil de manifestations (concerts rock alternatif,expos,fêtes etc) ouvertes au public.Les lieux sont autogérés eet parfois réhabilités par les artistes dont certains peuvent habiter ou non sur place. Quelques squats artistiques français : Art-Cloche, Soccapi rue Picasso , l'Usine Pali-Kao,Les Récollets,Squat de la Bourse, Squatt de La Grange aux Belles, Electron Libre rue de Rivoli, La Forge à Paris ,L'Usine à Montreuil , Mix-Art Myris à Toulouse, les Tanneries à Dijon, les Diables Bleus à Nice...Certains se transforment parfois en lieu officiel dédié à la culture avec plus ou moins de bonheur , notamment La forge ou le squat de la rue Rivoli à Paris.

graffiti en catalan proclamant : «Lorsque vivre est un luxe, Okuper est un droit»

Une réalité polymorphe

Le squat peut héberger une personne seule comme plusieurs dizaines, dans un petit appartement du centre-ville comme dans une friche industrielle de banlieue. Les conditions d’habitat y sont très variées, de l’insalubrité totale à un confort comparable à celui d’un logement « moyen » (eau et électricité, chauffage, espace suffisant, isolation...). Les habitants des squats sont aussi divers que leurs motivations : jeunes fugueurs refusant d’intégrer un foyer, migrants africains ou est-européens, artistes sans atelier, truckers nomades, Tsiganes privés d’aires d’accueil, toxicomanes sans domicile fixe, militants de la cause libertaire...

Espaces et collectivité

Squat à Paris (59, rue de Rivoli, 1er ardt)


Pour une grande majorité de squatteurs, l’occupation s’inscrit donc dans un parcours résidentiel marqué par la précarité. C'est pourquoi beaucoup de squats prévoient un espace explicitement dédié à l'hébergement des gens de passage : le sleeping. En outre, ceux-ci concilient souvent lieu d'habitation et espace d'activité : ils essaient de développer une gestion collective du quotidien, à travers la réhabilitation du lieu, l'organisation de rencontres et de débats, la création et la diffusion culturelles, la mise en place d'ateliers (ou workshops), et bien sûr l'information et l'action politiques. Il y a aussi des squats qui hébergent des magasins gratuits, qu'on appelle couramment free-shops ou zones de gratuité (friperies, accès internet...). Cependant, du fait de la nature de la population occupant les lieux et des immeubles "disponibles", les squats sont trop souvent insalubres et surpeuplés.

Pourquoi squatter ?

Par nécessité

On peut ainsi considérer que le squat participe à la construction d'un modèle d'économie alternative. Et de fait, l'occupation a souvent pour première cause des raisons pécuniaires : des individus, familles ou groupes de personnes cherchent un endroit où vivre, alors qu'ils ne peuvent pas payer de loyer.

Par exemple, en France, les premiers squatteurs apparaissent après la Seconde Guerre mondiale. Pour protester contre les obstacles administratifs qui freinent la mise en œuvre de la loi de réquisition, ils procèdent à l'occupation de logement vides. Issu du Mouvement Populaire des Familles, lui-même proche de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, ce mouvement naît à Marseille avant de gagner d’autres villes de province. En cinq ans, quelque 5 000 familles sont ainsi relogées. Ces occupations s'accompagnent d'une campagne dans la presse, notamment catholique (Esprit), et d'une action militante qui sensibilise l'opinion publique à la question de la crise du logement.

Cet exemple montre clairement que les problématiques économiques et politiques ne sont, en dernière analyse, pas dissociables. Et donc, de l'Abbé Pierre à l'OCL, nombreux sont ceux qui définissent le fait de squatter comme l'expression d'un mouvement social revendiquant le droit à une vie digne.

Par conviction

Certains squatteurs sont proches de l'anarchisme ou du mouvement autonome et mettent en pratique l'idée de propriété d'usage. Ils soutiennent qu'en abolissant le loyer, et en permettant de partager les ressources et les frais, le squat peut réduire la dépendance à l'argent et permettre de se réapproprier son temps de vie. Surtout, ils cherchent à promouvoir des alternatives culturelles et politiques par le biais de l'autogestion. L'ensemble des habitants se réunit aussi souvent qu'il est nécessaire, pour prendre et assumer collectivement les décisions engageant le fonctionnement ou le développement du lieu. Ce mode d'organisation a, selon ses partisans, l'avantage de ne pas favoriser l'apparition de leaders.

Enfin, dans les squats les plus stabilisés, on observe des systèmes d’entraide et de solidarité qui protègent les individus d’une trop grande vulnérabilité. Le squat peut ainsi jouer un rôle de soupape de sécurité, et accueillir des populations pour lesquelles il n'y a pas vraiment de place ailleurs. Par exemple, à l’image du bidonville des années 1970, il permet aux immigrés de fraîche date de bénéficier des apprentissages effectués par ceux qui les ont précédés. Ou bien encore, il peut constituer une alternative acceptable à l'internement psychiatrique pour certains psychotiques.

Légalisation et pérennité

Expulsion du squat Montsouris à Paris XIVème le 2 septembre 2005

Les squats représentent un phénomène européen en pleine expansion, à la suite du durcissement des conditions d'accès à un logement, et à l'augmentation parallèle du nombre de logements vacants. Des villes comme Barcelone ou Genève comptent chacune près d'une centaine de squats, en renouvellement permanent. En France, malgré l'existence depuis le 11 octobre 1945 d'une loi dite de réquisition des logements vides, l'occupation reste illicite ; c'est un délit permanent, ce qui signifie que chaque jour d'occupation constitue un flagrant délit. Sur requête du propriétaire, et au terme d'une procédure assez longue, il n'est donc pas rare que la police intervienne pour procéder à l'exclusion des occupants. La question de la légalisation se pose donc à ceux-ci. A ce titre, on peut distinguer schématiquement deux factions parmi eux :

* Les partisans de la légalisation, qui veulent négocier le droit d'occuper les lieux sur le long terme. Comme par exemple certains squats d'artistes en France, ils négocient avec les pouvoirs publics en faisant valoir les bénéfices politiques de leur présence dans le quartier. C'est une solution parfois viable, puisqu'en Hollande ou en Italie (centres sociaux), de nombreux squats ont été ainsi légalisés.
* Les partisans de l'illégalisme, qui sont dans une logique de confrontation avec l'autorité et refusent toute négociation. Ils considèrent que les squats légalisés et leurs habitants participent à la répression contre les « vrais » squats.

Liens externes



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