Origine
http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=461
"Il ne s'agit pas d'une prise de position dogmatique
qui révèle des préjugés passionnels
et irrationnels.
Il s'agit au contraire d'une conclusion logique
qui découle de l'analyse de tendances profondes
du capitalisme contemporain, examiné depuis
le point de vue de la lutte de classes."
Ernest Mendel
Anthologie "Conseils ouvriers, contrôle ouvrier et autogestion"
Comme résultat direct de la combinaison, extraordinaire et
inédite, d'une crise sociale et politique, aussi profonde
que prolongée, accompagnée d'un processus étendu
d'auto-organisation sociale, l'Argentine est aujourd'hui un formidable
laboratoire d'expériences sociales.
Ces expériences acquièrent une forme concrète
dans la création et recréation de formes de lutte
et d'organisation qui correspondent aux changements opérés
dans le capitalisme mondial, particulièrement avec les transformations
rapides et profondes du capitalisme local dans les années
'90 et leurs impacts sur notre formation sociale.
Il est clair que cette corrélation entre changement structurel
et réponse sociale peut être vérifiée
à différentes époques historiques du pays.
Cependant, actuellement, elle a lieu dans un cadre politique dans
lequel l'offensive du Capital - dans sa phase néo-libérale
- a mené à la limite de l'illégitimité
le système de représentation politico-sociale et a
dilué le rôle intégrateur que jouent les institutions
de la démocratie représentative.
Dans ce contexte, le mouvement social ne trouve pas de canaux institutionnels
et tend à se radicaliser. Une radicalisation dans la forme
et le fond, qui prend une expression concrète dans l'organisation
autonome et autogestionnaire des travailleurs sans emploi, dans
l'inédite expansion des clubs de troc, dans la persistance
des assemblées de quartier.
La solidarité, la coopération, l'égalité,
la résistance, le mise en cause des choses existantes, la
démocratie directe sous forme d'assemblées et l'action
directe sont des attributs qui paraissent se généraliser
à mesure que la crise s'approfondit et que se préfigurent
des valeurs constituantes d'une nouvelle société.
A cette tendance générale s'ajoute maintenant le
mouvement d'occupation d'usine et de gestion ouvrière, que
nous tentons d'expliquer et de conceptualiser dans ce bref article.
Crise du Capital et réponse ouvrière
Depuis plus de deux ans, un formidable et croissant mouvement d'occupation
d'entreprises et de production sous gestion ouvrière se développe
dans le pays.
La base matérielle de ce mouvement n'est rien d'autre que
l'intense processus de destruction des forces productives ayant
provoqué la crise. Plus de quatre ans de récession
ont fini par faire entrer l'économie dans un cycle de dépression
et de stagnation.
Dans une gigantesque faillite, des centaines d'entreprises ferment
leurs portes, ce qui provoque la perte de centaines de milliers
de postes de travail, une phénoménale chute du taux
d'occupation et l'installation de la peur et de l'insécurité
de l'emploi parmi ceux qui conservent encore leur travail et ceux
qui le perdent.
Ces derniers, face à l'abandon des capitalistes, se "
retranchent " sur leur lieu de travail : ils occupent d'abord
les usines, ils résistent ensuite aux délogements
- au moyen de batailles légales et physiques - et gèrent
finalement leur production.
Il s'agit alors d'un processus objectif, il n'y a ici aucune prédétermination
idéologique. Au contraire, c'est la propre mécanique
de la crise du Capital qui a déplacé le centre de
la lutte, en la sortant de l'orbite de la distribution de la richesse
pour la replacer sur le plan des propres rapports de production.
Avec sa conséquence inévitable : le questionnement
du sacro-saint principe de la propriété privée.
C'est un processus objectif mais qui se rattache à la tendance
historique qui montre comment, à des étapes et des
périodes distinctes, avec une force et une intensité
distinctes, le Travail a essayé de suppléer au Capital,
en le remplaçant par l'organisation ouvrière, en cherchant
à prendre en mains le contrôle des entreprises.
Echec au patron, tout le pouvoir au travailleur !
Ernest Mandel, dans son anthologie classique " Conseils ouvriers,
contrôle ouvrier et autogestion ", signale qu'en 1819
déjà " des ouvriers anglais du tabac, après
11 mois de grève, commencèrent à produire pour
leur propre compte ", ou qu'en 1833, " les ouvriers français
du vêtement s'accordèrent 'pour travailler seulement
en association', en éliminant les patrons."
En plus d'un siècle et demi de luttes, les travailleurs
du monde entier ont prouvé que cette tendance est permanente
et résiste au temps. Les exemples sont si nombreux qu'il
n'est pas possible de les citer tous ici, mais il y en a un plus
emblématique que les autres, celui de l'usine d'horloges
Lip, en 1973, en France, qui commotionna toute l'Europe. "
Les patrons licencient … Licencions les patrons ! " ;
" on travaille, on vend, on se paie ", des consignes qui
résument parfaitement le caractère des actions développées
par ces travailleurs et qui démontrent le contenu universel
qu'ils donnèrent à leur lutte (Gilbert Marquis, Il
y a vingt ans... Lip ! Rev. Utopie Critique nº1, París,
1973).
Dans notre pays [l'Argentine], au début de la seconde moitié
du siècle, ces tendances réapparaissairent de temps
en temps. Au début des années 50, avec la crise du
secteur exportateur et son impact sur le marché local, les
occupations, spécialement dans le secteur textile, furent
nombreuses [1]. Dans la période 1958-1962, avec la crise
du modèle d'accumulation de capitaux par l'investissement
étranger, une nouvelle vague d'occupations se développa.
Dans la plupart de ces cas, l'occupation d'entreprise s'est vue
immédiatement suivie par la mise en route fonctionnement
et la commercialisation de la production. Le niveau qu'ont atteint
ces actions montre la profondeur et l'orientation des réflexions
politiques de cette époque qui ont été synthétisées
dans les programmes historiques "la Poitrine" (1957) et
le "Grand Potager" (1962) [2].
Plus récemment, au début des années 70, les
cas de l'entreprise pétrochimique PASSE, à Rosario,
et de la usine à papier Mancusso & Rossi, à La
Matanza, ainsi que l'occupation et le développement de la
production de l'entreprise de véhicules à moteur FORD,
à Pacheco en 1985, sont les antécédents immédiats
du processus en cours actuellement.
Désorganisation patronale & gestion ouvrière
Telle est l'ampleur de la crise dans le pays où - au moment
où est écrit cet article - quelque 120 entreprises,
la majorité d'entre elles abandonnées par les capitalistes,
occupant quelques 10.000 travailleurs et couvrant une gamme variée
de branches industrielles, ont été récupérées
par leurs travailleurs et ont repris la production - ou vont la
reprendre - ; la majorité sous le régime de la coopérative,
une minorité sous gestion ouvrière directe, et en
exigeant l'étatisation sous contrôle ouvrier.
Cette réalité a réintroduit avec force au
sein des secteurs les plus avancés du mouvement ouvrier et
populaire le débat historique entre contrôle ouvrier
et coopératisme.
Ce débat trouve dans le pays une base matérielle
concrète avec une centaine d'usines occupées, mais
il renferme toutefois une question plus profonde.
Comme tout le monde le sait, sous le régime de production
capitaliste, les travailleurs, comme producteurs collectifs, sont
formellement privés de la connaissance intégrale et
de toute autorité sur le processus productif, sur ce qui
est produit par leur travail et sur le résultat de la vente
de ce produit. Le monopole de cette connaissance et de cette autorité
est formellement hors de sa portée, entre les mains du Capital.
De fait, et au-delà duquel ces faits sont rendus conscients,
l'action autonome d'occuper, de résister, de produire, de
commercialiser par les travailleurs eux-mêmes questionne le
monopole de l'autorité et celui du savoir [3]. De fait, et
encore de manière larvée ou embryonnaire, un pouvoir
différent commence à s'opposer au pouvoir constitué.
Sous la loi du Capital, le Travail devient virtuel, le produit
de ce travail apparaît comme une chose extérieure au
travailleur, comme quelque chose qui a une existence hors de lui.
Ce n'est pas autre chose que l'aliénation du travail ouvrier,
que l'appropriation du Travail par le Capital. Base idéologique
sur laquelle s'appuient, ainsi que cela se confirme tous les jours,
les relations sociales sous le mode de production capitaliste présentées
comme "naturelles". Cela est présenté comme
un fait assuré et définitif, que ces relations résultent
de rapports d'exploitation et de domination, qui dans le meilleur
des cas, peuvent s'améliorer ou être modifiés
pour les rendre simplement plus humaines, mais pas pour les éliminer.
Que les travailleurs se chargent des entreprises que les patrons
abandonnent met en lumière une des grandes mystifications
sur lesquelles fonctionne le système : " que ce n'est
pas un produit de la nature ni d'un fait divin inévitable
que le patron soit celui qui commande ", ni " que la machine
appartienne à un autre et non à celui qui la fait
fonctionner et produire tous les jours ". De là, le
caractère universel des consignes qu'a universalisées
la lutte de Lip : "Nous produisons, nous vendons, nous nous
payons" ; " les patrons licencient … Licencions
les patrons", parce qu'elles portent implicitement une solution
de classe à la crise nationale.
Dans le débat entre coopératisme ou contrôle
ouvrier, une question est sous-jacente, celle de l'opposition entre
la rupture avec la logique du Capital ou la réintégration
à cette même logique.
Sous la forme coopérative, qui présuppose une adhésion
volontaire et une gestion autonome, la récupération
des postes de travail, une distribution plus égalitaire des
revenus à l'intérieur de chaque unité de production,
y compris la possibilité d'un plus grand rendement produit
d'une rationalité administrative différente sont obtenus.
Il est clair que ce sont des conditions infiniment meilleures de
celles existantes, - qu'elles soient sous la domination patronale
et encore plus quand le patron abandonne l'entreprise -, mais on
ne peut toutefois échapper à la logique du système
: la concurrence sur le marché. Ce qui implique que les niveaux
de salaire, les conditions de travail et les niveaux de productivités
soient toujours en jeu. Parce que tant les rémunérations,
les conditions de vente de la force de travail et le temps et les
rythmes de la production influencent les coûts finaux du produit,
et c'est fondamental pour la concurrence inter capitaliste.
Dans les cas concrets du pays, il faut ajouter que beaucoup de
ces expériences sont soumises au fait que les législateurs
provinciaux ou municipaux puissent déclarer ces entreprises
sujettes à une expropriation qui peut être totale ou
se limiter aux machines, à des équipements, à
des marques et des brevets pour un temps limité, deux ou
quatre années. Au bout de la période, les biens expropriés
sont vendus au rabais et les travailleurs se retrouvent face au
dilemme de capitaliser leur part par des indemnisations et/ou de
sortir à la recherche de capitaux.
Il s'agit ici de réformes que le système peut réintégrer.
Au contraire, le contrôle ouvrier, qui suppose aussi une
adhésion volontaire et une autonomie, maintient l'entreprise
sous la responsabilité du Capital, qu'elle soit privé
ou public, mais les travailleurs assument le contrôle de tout
le processus, ainsi que des registres comptables.
Il s'agit "d'une réforme non réformiste",
propre à une période d'accentuation de la lutte de
classes, qui ne puisse être intégrée par le
Capital et dont le futur dépend d'une généralisation
et d'une modification profonde du rapport de forces sociales.
En Argentine, depuis les 19 et 20 décembre passés
[2001], il y a une modification de la situation générale,
une chance de virement à gauche de secteurs de la société.
Mais ce changement est-il aussi profond qu'il permette une généralisation
de ces caractéristiques ?
La conjoncture argentine actuelle présente des particularités
propres, puisque face à la fuite des capitalistes et au refus
de l'État d'assumer des responsabilités, il y a des
entreprises qui fonctionnent sous une forme de contrôle ouvrier
sui generis puisqu'il n'y a plus de patrons, qu'ils soient capitalistes
ou étatiques, que l'on puisse. D'autre part, dans ces entreprises
où les travailleurs ont choisi la forme coopérative
et sont en attente de la déclaration d'expropriation par
les législateurs, cela a l'habitude d'être tellement
lent qu'ils passent de nombreux mois à produire et à
commercialiser les produits de fait, sans légalisation de
la situation.
Dans ce contexte, ce qui prédomine est la gestion ouvrière
directe, où les travailleurs se chargent de l'administration
intégrale de l'entreprise, dans un processus qui possède
des traits évidents d'autogestion.
Cette solution de classe est le résultat direct du caractère
de la crise que traverse le pays. Il ne s'agit pas d'une crise révolutionnaire
mais c'est une situation où le haut degré de concentration
du capital ne paraît pas laisser d'espaces, au moins pour
le moment, à des sorties de type réformiste généralisées.
Il s'agit à la rigueur d'une crise organique latente qui
n'arrive pas à trouver un terme, et dont l'extension dans
le temps est impossible à prédire.
Dans ces conditions, quel est le cours à suivre par l'intervention
politique ? Est-il nécessaire de s'affirmer dans l'idée
du contrôle ouvrier indépendamment de ses réelles
possibilités futures ? Ou les formes coopératives
sont-elles les seuls viables, celles qui ont un avenir mais qui
ne questionnent pas la logique ultime du Capital ? [4]
Une réponse plus adaptée paraîtrait surgir
de la crise elle-même, des efforts et des aspirations des
travailleurs. Et cette réponse - conditionnée par
la priorité des travailleurs de conserver leurs sources de
travail - est la tendance à la gestion ouvrière, indépendamment
de la manière dont celle-ci est assumée, qui implique
de prendre la place des patrons.
C'est une conclusion objective, qui renferme un conflit, non explicite
, le conflit au terme duquel seule une classe en tant que telle
pourra sortir le pays du marasme dans lequel il est plongé.
Et il est nécessaire de soutenir cette conclusion, parce
que même si ces expériences sont limitées ou
conditionnées par la situation générale, elles
constituent néanmoins des actions pratiques concrètes
dans le maniement et le contrôle des entreprises, un exercice
indispensable pour la maturation de la conscience collective.
Toutefois il est nécessaire d'être prudent. Quelles
que soient les formes qu'elles acquièrent, si les travailleurs
qui gèrent ces entreprises leurs efforts et leur créativité
exclusivement vers l'intérieur de leurs établissements,
s'ils abandonnent toute tentative de coordination et de solidarité
avec d'autres usines et expériences, elles sont indéfectiblement
condamnées à retomber dans la concurrence capitaliste
et dans l'auto-exploitation.
Si le mouvement d'occupation d'usines et de gestion ouvrière
est capable de dépasser les limites étroites des usines
en question, si le caractère social de sa production est
affirmé - différenciée pour autant de la logique
du profit - et s'il avance dans la coordination et la planification
de ses productions - en les différenciant pour autant du
capitalisme anarchique -, il sera prouvé à la société,
qui fait preuve d'une adhésion et d'une sympathie envers
le mouvement rarement vues, que d'autres formes de produire et de
planifier sont possibles, et que d'autres rapports de production
sont nécessaires pour résoudre la crise du pays.
Bien qu'encore de manière contradictoire, la situation actuelle
présente des conditions favorables. Le mouvement d'occupation
d'entreprises et de gestion ouvrière a des contacts avec
les autres mouvements. Il partage avec eux le caractère d'organisation
en assemblées, c'est-à-dire la discussion pour savoir
qui décide et comment c'est décidé. Avec le
mouvement piquetero, il partage les pratiques d'autogestion des
initiatives qu'ils effectuent, c'est-à-dire prendre en mains
la résolution des problèmes, un aspect qu'ont aussi
commencé à adopter les assemblées. Dans l'ensemble,
ils coïncident dans le caractère démocratique
et de pluralisme politique qui doit prévaloir, une caractéristique
indispensable pour maintenir l'unité du mouvement.
Bien au-delà du temps durant lequel ces expériences
formidables peuvent subsister et de la profondeur qu'elles atteignent,
elles montrent objectivement qu'il y a des secteurs de travailleurs
qui, poussés par la crise, ont pris la parole, ont cessé
d'être seulement des ouvriers, des employés, des techniciens,
des professionnels, des intellectuels … pour commencer à
devenir des sujets collectifs, des sujets sociaux conscients.
C'est de la capacité dont font preuve les travailleurs pour
tirer leurs propres conclusions du processus en cours, et aussi
du caractère qu'aura notre intervention politique pour les
soutenir, que dépendra l'engagement de ces sujets sociaux
conscients dans la modification des rapports de force et dans la
construction d'un autre modèle de société.
* Eduardo Lucita est mêmbre du EDI -Economistas de Izquierda-
(Economistes de gauche) et Collaborateur de SSF, Eduardo Lucita
est directeur de la revue Cuardenos del Sur. Nous l'avions largement
interviewé dans le premier numéro de notre revue,
cette année.
Buenos Aires, septembre 2002.
Traduction : Frédéric Lévêque.
** "Jaque al patrón, todo el poder al peón"
"Echec aux patrons, tout le pouvoir aux ouvriers !"
repris d'une pancarte dans la fabrique occupée Grissinopoli.
Notes :
[1] L'occupation des entreprises de textile Produtex, Royaltex
& Medias Paris fait partie de cette expérience historique.
Dans le premier cas, les travailleurs parcourraient les quartiers
avec les camions de l'entreprise en vendant la production. A Medias
Paris, une assemblée de travailleurs décida, face
à la chute de la demande sur le marché local, envoyer
une délégation en Uruguay pour arranger la vente de
leur produit.
[2] Ces contrôles furent le résultat de la combinaison
d'une récession économique aiguë avec des conflits
à l'intérieur de la CGT entre les différentes
fractions du mouvement syndical. Ceci a mené "à
un virement à gauche" de la centrale ouvrière
qui a facilité particulièrement l'influence de secteurs
de gauche, des courants trotskistes, qui furent ceux qui, entre
autres consignes relatives au programme, ont promu le contrôle
ouvrier de la production.
[3] C'est plus qu'une mise en question, il s'agit de la ré-appropriation
du savoir ouvrier, que le Capital exproprie cycliquement avec la
rationalisation et la systématisation des processus productifs,
l'implantation de nouvelles technologies et le remplacement du travail
"vivant" par le travail "mort".
[4] Dans l'actuelle conjoncture, deux tendances contestent l'orientation
générale du mouvement. D'une part, le Mouvement National
d'Entreprises Récupérées (MNER), où
se regroupe la majorité des entreprises occupées sous
la forme coopérative, clairement orienté par l'Église,
des membres du Parti justicialiste (péroniste) et la Centrale
des Travailleurs Argentins (CTA). D'autre part, un pôle d'entreprises
sous gestion ouvrière directe (GOD) ayant comme axe l'entreprise
de textile Brukman, de céramique Zanón et minière
re-étatisée Rio Turbio, gérées sous
contrôle ouvrier et qui rassemble en outre un important nombre
d'entreprises autogérées comme coopératives,
et comptant sur l'appui des mouvements de travailleurs sans emploi,
de quelques assemblées populaires et des partis de gauche.
|