Origine :
http://www.geocities.com/alsimon.geo/Lacan.html
Pourquoi s'intéresser ici à la psychanalyse?
Tout d'abord parce qu'une théorie (voir la page de garde)
mettant au premier plan la présence d'un observateur au sein
de sa représentation du Monde, peut difficilement échapper
au problème de la représentation de cet observateur
lui-même. Dans ce cas, de quel lieu envisager la description
de celui-ci ?
Ensuite, nous verrons que la psychanalyse envisage la constitution
progressive de l'individu dans la même problématique
de l'émergence d'une partie au sein d'un tout qui nous a
guidé dans le choix de la structure sénaire.
Il semblerait, d'une certaine façon que l'individu lui-même
se constitue en réponse à un problème de partition,
ainsi que l' observation d'un phénomène se structure
comme émergence d'une singularité sur le fond d'un
tout indifférencié.
En troisième lieu, l' aphorisme lacanien " l'inconscient
est structuré comme un langage" nous ramène au
plus près de notre approche anthropomorphe.
Il y a la même problématique, un parallèle
évident entre l'incapacité du langage à rendre
compte de lui même (Gödel), le fameux "Je suis un
menteur", et le fait, comme le dit Lacan que l'individu est
la partie manquante de son discours; d'où le recours à
la description de l'individu par une structure.
Il y a sans conteste une incompréhension de ce qu'est un
métalangage, lorsque Lacan refuse ce concept; sur lequel
nous ne pourrons revenir qu'en fin de parcours, après avoir
exposé ce qu'est une structure fractale.
Comment enfin refuser d'envisager en termes de structures, une
théorie qui s'est présenté, avec Lacan, comme
si évidemment structuraliste ?
Il ne s'agit pas, dans les lignes qui suivent d'avancer, ou défendre
une thèse psychanalytique, mais de chercher à transcrire
quelques concepts clefs, de Freud et Lacan en termes de système.
L'intérêt, de notre point de vue sera ainsi d'esquisser
une solution de continuité entre la structure de l'observateur
et sa vision du Monde.
Pour le psychanalyste aux yeux de qui cet exercice semblerait gratuit,
en dehors de tout contexte clinique, nous ferons cadeau d'une problématique
nouvelle:
Qu'en est-il du temps dans cette structuration progressive que
constitue l'émergence d'une conscience ?
Y a-t-il, en particulier un lien entre cette complexification progressive
de l'individu et le ralentissement de ses processus de perception
et d'adaptation, de ses facultés créatrices?
Y a-t-il des relations temporelles quantifiables entre les différentes
composantes de l'individu?
Nous chercherons ici à décrire l'homme (tel qu'il
s'offre au regard du psychanalyste) par une structure à 3
niveaux.
Nous verrons ensuite, après avoir explicité la syntaxe
de la structure sénaire, comment rendre compte des dysfonctionnements
propres aux changements de niveaux.
Nous verrons enfin, comment l'approche fractale de la structure
sénaire permet de définir un état particulier,
que l'on peut appeler, par référence aux sciences
physiques "état critique". L'expérience
cruciale que nous soumettrons alors aux psychanalystes (qui nous
suivraient jusque là) sera de caractériser la "jouissance",
au sens lacanien comme un état critique de l'individu.
Nous tenterons tout d'abord, d'articuler entre eux les éléments
constitutifs de la personnalité (ça/moi/surmoi/ objet
a/ ....), avec une place particulière pour le concept de
"phallus" pour ensuite représenter dans la structure
ainsi obtenue différents processus identifiés par
les psychanalystes (complexe d'Oedipe/ castration/ stade miroir/
identification/ forclusion/ narcissisme/ refoulement/....).
Rappelons ici encore que notre objectif n'est pas de "faire"
de la psychanalyste, mais simplement de montrer la possibilité
de transcrire le langage psychanalytique en termes de modèle
sénaire. Il n'y a pas d'inconvénient à n' y
voir, pour l'instant, qu' un simple exercice de style.
Sommaire :
1. L'émergence du "Je"
1. Le stade du "miroir"
2. Niveau Imaginaire:
1. La mère et l'enfant
2. Première réflexion (le stade du miroir)
3. Niveau Symbolique:
1. Première phase (stade narcissique)
2. Seconde phase (complexe d'Oedipe)
3. Troisième phase (constitution du "Surmoi")
2. La constitution du sujet de l'inconscient :
3. La structure du Sujet :
1/ L'émergence du "Je" :
1.1 Le stade du "miroir" :
Ce stade est un fait d'observation analysé par le psychologue
Henri Wallon.
Entre 6 et 18 mois, l'enfant manifeste sa jubilation, son intérêt
devant une image vue dans un miroir où il se regarde ou dans
celle que lui renvoi tout autre, tout semblable en qui il se reconnaît
et s'identifie.
Jacques Lacan avait fait de ce stade du développement de
l'enfant le stade de développement du "Je", dans
une conférence de 1936, reprise en 1949: "Le Stade du
miroir comme formateur de la fonction du Je".
La joie de l'enfant viendrait de l' identification à cette
image qui lui est renvoyée. Cette image forme le moule apte
à organiser, structurer l'ensemble de ses expériences
fragmentaires.
Cette identification serait une première réponse
apportée aux expériences chaotiques qui s'offrent
à l'enfant .
Présenté avec la terminologie que nous avons précisée,
on pourrait avancer l'hypothèse que l'enfant induit de cette
image qui lui est renvoyée qu'il constitue une entité
se dégageant d'un tout indifférencié ( et qui
dans sa proximité immédiate est essentiellement sa
mère).
Ce n'est qu'après la prise de conscience de son individualité,
partie émergeant d'un tout qu'une autre problématique
s'instaurera: la question des limites, des interfaces entre cette
entité à peine appréhendée "Je"
et le reste du Monde.
Les principales coupures qui vont être expérimentées
seront pour l'essentiel:
le placenta/ sein/ excréments/ regard/ voix .
La psychanalyse accordant un développement particulier aux
2ème et 3ème coupures.
La mère et l'enfant :
La première coupure se situe au niveau du sein maternel:
"Je" est arraché au Monde par le sein qui s'échappe.
Première "réflexion" :
La seconde coupure, se sont les fèces: "Je" est
par rapport au sein comme ses excréments par rapport à
lui.
Appréhender ces deux coupures simultanément et se
définir comme étant "au milieu", partie
absente de ces expériences, nécessite de se constituer
comme "Je", de changer de niveau.
Voici, pourrions-nous dire le premier système élémentaire
et les liens primordiaux qui relient "Je" au Monde.
L'important tient au fait d'avoir institué deux niveaux
distincts:
L'un, domaine de l'imaginaire, qui relie l'individu au réel
tel qu'il s'offre à lui dans son expérience la plus
mondaine, tel qu'il le fantasme au travers de son expérience,
toujours fragmentaire et auquel son refus d'y être dissout
fini par structurer son identité.
Nous définirons ce niveau comme celui où nous "représentons
le réel", étant bien entendu qu'il s'agit d'un
réel fantasmé, le Monde étant toujours perçu
médiatisé par nos sens et nos affects. Les manifestations
de l'individu s'interprétant, à posteriori comme signifiant.
l'autre, domaine du symbole, lieu d'évolution de ce "Je",
imaginé, par l'individu comme cause fédératrice
de ses expériences (référent , signifié
à posteriori).
Si l'on garde en mémoire ce qui a été exposé
concernant le passage d'un niveau à l'autre (voir diachronisme),
on retrouve, ici, dans une pratique clinique un fait théorique,
à savoir la perte d'information lors d'un changement de niveau:
qu'il s'agisse de l'induction de " bouts" d'expérience
à la constitution de "Je",
ou des fantasmes du même "je" qui interprète
son expérience (déduction).
Encore une fois, nous n'expliquons rien, mais nous contentons d'observer
une adéquation entre l'expérience et sa représentation.
Notre intérêt se porte sur la description et non pas
sur son objet.
1.2/ Niveau Imaginaire:
1.21/ La mère et l'enfant
Dans ce schéma, nous retrouvons l'enfant relié au
monde par le lien qui relie sa bouche au sein de sa mère.
Antérieurement au stade du miroir, le "corps"
de l'enfant n'est encore qu'une collection de sensations, d'affects,
de désirs ou de besoin, sans qu'il y est véritablement
de conscience d'une entité constituée en tant qu'individu:
le corps se défini plutôt, à ce stade comme
une "collection d'états", en extension et non en
compréhension.
De même, seul le sein de la mère se distingue de l'environnement.
La mère, dans l'instant de la tétée, ne se
distingue pas clairement du fond indistinct du Monde.
Mais, le schéma proposé induit, de lui-même,
la remarque suivante:
comment l'action ainsi engagée se reboucle-t-elle ?
Car enfin, l'action de la tétée a bien un impact
sur la mère, qui réagit sur son enfant.
Cette réaction, cette reconnaissance de l'enfant par la
mère aide au travail de structuration de l'enfant: c'est
par le regard de l'autre que l'enfant finira par s'identifier comme
individu.
D'une collection d'états, l'enfant induira l'existence du
"Je".
Comme le dit Lacan, le "Je" est toujours l'absent du
discours, à ce niveau d'explication.
1.22/ Première réflexion (le stade du miroir) :
Par un renversement de perspective, l'enfant va découvrir
qu'il est, par rapport à sa mère comme ses fèces
par rapport à lui-même.
Il y a, dans ce renversement, le même mécanisme, le
même schéma "catastrophique" que celui conduisant
Newton à penser que la pomme est dans le même rapport
de proportion avec la Terre que la Terre elle-même avec le
Soleil.
L'important, pour ce qui nous intéresse ici, la constitution
du "Je", c'est que l'enfant trouve ses marques entre cette
double coupure d'avec le Monde.
Une dialectique s'instaure alors entre l'individualisation croissance,
et le désir de se fondre dans le tout, la jouissance interdite
sous peine d'anihilement.
Les "objets" desquels se détache progressivement
l'enfant se caractérisent par leur forme prééminente.
Les parties du corps desquels ils se détachent sont, comme
le dit J.D. NASIO des "fentes orificielles palpitantes".
Or, ces bords palpitent s'ils sont animés par le flux d'une
énergie qui les parcourt, une énergie dite "jouissance".
Le terme "palpitant" marque à nos yeux l' irruption
du temps dans la formation de l'individu.
Dire qu'un orifice palpite, c'est considérer la succession
temporelle des états ouvert/ fermé.
En considérant le schéma précédent,
la question que l'on peut se poser est de savoir si la séquence
sein/ bouche / anus/ fèces ne demande pas une certaine harmonie
entre la fréquence de palpitation de la bouche et celle de
l'anus.
Plus précisément, l'éducation de l'enfant,
par la diminution progressive du nombre de tétées,
et l'apprentissage ultérieur de la propreté n'ont-ils
pas un rôle dans la prise de conscience du rapport qui lie
la bouche et l'anus, rapport actualisé dans l'image de l'autre
au stade du miroir ?
1.3/ Niveau Symbolique:
Toutes ces expériences de détachement partiel pendant
la phase du miroir, tandis qu'il arrive à reconnaître
l'"autre", permettent à l'enfant de se constituer
comme " Je" indépendant.
Nous pouvons alors considérer un second niveau de structuration
de la personnalité: celui du jeu du "Je" et des
"autres".
Le lieu d'échanges, pour l'animal symbolique que nous sommes,
sera essentiellement le lieu du langage, ou plutôt de "Lalangue",
pour continuer à suivre Lacan.
Ce niveau va servir de scène à la crise oedipienne.
Cette crise ici aussi peut être présentée comme
un nouveau problème de partition; mais centré cette
fois-ci sur la possession ou non d'un "phallus".
13 .1/ Première phase :
Il y a la croyance en la possession universelle d'un phallus (fille
ou garçon).
Le schéma de la relation entre l'enfant et sa mère
peut se définir comme une représentation symbolique
du schéma précédent.
Pour ce faire, il faut que l'intérêt de l'enfant se
porte vers cette nouvelle zone érogène qu'est le pénis
(ou le clitoris: à ce stade indifférencié la
différence anatomique n'est pas discriminante).
L' échange précédent se symbolise alors comme
transfert du phallus entre Mère et enfant (l'enfant se voyant,
pour la mère comme phallus destiné à combler
son désir, son envie de phallus sublimé en envie de
l'enfant).
La mère lui donne le sein, comme il se donne à elle
(c'est la seconde réflexion de l'enfant : la réflexion
narcissique, constitutive du "Je").
Le danger de cet échange, s'il venait à être
total, serait la disparition du "Je" par fusion avec la
Mère: c'est l'impossible Jouissance de l'Autre.
Ce schéma ne peut être que précaire:
la Mère n'est pas seule représentante du Monde face
au "Je": le père s'interpose alors.
1 .3 .2/ Seconde phase :
Elle s'ouvre sur la constatation que certains "semblables"
ont un pénis, et d'autres non. Pour le petit garçon
et sous les menaces de son Père, le pénis devient
une partie détachable de son corps menacé de castration.
1 .3 .3/ Troisième phase :
Elle tient à la découverte que la Mère n'a
pas de phallus, et du positionnement de l'enfant par rapport à
cette révélation.
Pour le garçon, cette prise de position est conditionnée
par un interdit social, exprimé par le père, nouvelle
figure dans le champ de la conscience.
Le conflit auquel est confronté l'enfant peut se ramener
à l'équation suivante:
si "Je" cherche à dissoudre sa personnalité
en consommant l'inceste (i.e.: à jouir de l'autre en même
temps qu'il comble son désir),
alors le Père (l' ordre social) lui prendra son pénis.
"La parole paternelle qui incarne la loi symbolique accomplie
donc une double castration: châtrer l'Autre maternel, d'avoir
le phallus, et châtrer l'enfant, d'être le phallus".
Le phallus est le signifiant de la loi, ce que Lacan formule ainsi
:
la castration est symbolique et son objet imaginaire.
La castration n'est pas tant une menace ou une envie mais un acte
de coupure,
Cet acte porte plutôt sur un lien que sur une personne
Cet acte vise un objet, le phallus imaginaire, objet désiré
par la mère auquel l'enfant s'identifie
L'acte de castration, même assumé par le père
n'est pas le fait, en réalité, d'une personne physique
mais l'opération symbolique de la parole paternelle.
L'acte de la castration est l'œuvre de la loi à laquelle
le père comme sujet est lui-même inévitablement
soumis.
l y a aussi un renversement entre le rapport mère / enfant
et enfant / phallus
La solution du conflit passe par un renversement interne au sein
du dipôle "Je" <--->"pénis".
D'une soumission du "Je" à ses pulsions, on passe
à la soumissions de celles-ci à "Je".
Pour être socialement admissible, le désir, une fois
sous contrôle doit se tourner vers un autre objet, abandonner
la Mère pour s'intéresser à d'autres figures
féminines
La dernière conséquence enfin de ce conflit, c'est
la reconnaissance de la part policée du "Je" par
le Père, qui remplace la reconnaissance de désir par
la Mère.
Cette inversion peut même être institutionnalisée
par une cérémonie initiatique. Ce second détachement
de la Mère, dans toute initiation est assimilé à
une mort suivi d'une renaissance: un nouveau cycle s'ouvre alors
à l'enfant.
La résolution de ce conflit initie la différenciation
entre le "Moi" et le "Surmoi", achevant ainsi
de structurer le niveau symbolique:
Pour Lacan, l'objet a est un mot destiné à représenter
cet Autre insaisissable. C'est l'Autre "pour moi", dont
l'essence m'échappe
L'image du père représente l'ordre social, la norme
qui borne mes pulsions.
2/ La constitution du sujet de l'inconscient:
Bien entendu, la dialectique ainsi instaurée entre Moi et
Surmoi n'est pas parfaite: certaines actions, des lapsus, signifient
quelque chose qui échappe au schéma.
C'est la répétition des signifiants qui fait système
au regard de l'analyste.
Ce dernier adopte une position particulière par rapport
à l'individu qu'il cherche à comprendre: il n'est
plus en position d' "autre", en ce sens qu'il n'est pas
affecté directement par la parole de son patient.
Pour employer notre vocabulaire, il se situe en position "méta"
par rapport au discours du patient.
La parole de l'analyse est un discours sur le discours du patient,
il s'agit donc formellement d'un méta discours .
Tandis que le "Je" se constitue sous le regard de l'Autre
et du Père, le sujet de l'inconscient se révèle
sous le regard de l'analyste.
Si le moi est "narcissique", c'est à dire réflexion
se prenant pour objet, le sujet se révèle en réfléchissant
cette réflexion.
Il s'agit, après le stade du miroir, puis la phase narcissique,
de la troisième "réflexion" du sujet.
Au delà des actes ordinaires sous contrôle de la conscience,
apparaissent des singularités qui étonnent: actes
manqués, lapsus venant trop bien à propos pour qu'il
s'agisse d'un cafouillage sans signification de la raison.
Pour peu qu'il nous soit donné, par l'aide d'un tiers de
pouvoir porter sur nous- même un regard neuf, alors certaines
singularités de notre vie s'ordonnent de façon répétitive:
pourquoi par exemple nos partenaires présentent - ils un
trait commun, qui bien souvent échappe à nous seuls,
une taille, une allure, un timbre de voix un élément
quelconque du corps de l'autre qui nous attache plus que l'on ne
saurait dire.
Derrière ces traits signifiants, l'analyste peut supposer
la présence d' un signifié.
Comment caractériser un signifié par définition
indicible puisque inconscient ?
Ce qui fonde l'idée d'un inconscient c'est la persistance
de manifestations, aux yeux de l'observateur privilégié
qu'est le psychanalyste.
Lorsque Lacan dit qu'il n'y a pas d'Inconscient en dehors de l'analyse,
il ne constate pas autre chose.
Il n'y a en cela aucune différence essentielle entre l'approche
psychanalytique et toute autre observation scientifique.
Ce qui rend l'observation difficile, c'est que les phénomènes
incriminés se produisent sur un rythme différent,
inattendu.
L'analyste a pour tâche, d'accorder le rythme d'observation
du patient à ce rythme ignoré, beaucoup plus lent.
En dégageant les signifiants du discours, il lui présente
une sorte de film en accéléré des signifiants
qui se succèdent.
Pour schématiser l'observation de l'analyste, nous dirons
qu'il se trouve en présente d'un sujet dont la partie consciente
(parlante) affirme sa domination d'une entité qui s'impose
à lui. Cette entité indicible, c'est la nature qui
pousse sa corne en nous, qui se perpétue à travers
et malgré nous, et pour qui le moi fait barrage. Cette irruption
vitale en nous, Freud l'appelle le "çà".
Cette vision que l'analyste se fait de l'autre ne peut être
assumée, transmise, que dans la mesure où il l'a lui-même
expérimentée, dans la mesure où il s'est soumis
lui-même à une psychanalyse.
L'inconscient n'est donc pas tellement chez le sujet en analyse,
mais plutôt dans l'entre deux , le niveau même où
se déroule l'analyse.
Le "çà" du sujet en analyse est révélé
par son influence sur le "Moi". cette influence se traduit
par des "signifiants" qui n'entrent pas dans la l'économie
du discours du patient et surprennent l'analyste.
Le travail de l'analyste consistera à ramener au jour ce
que ce signifiant provoque en lui, et d'en faire une formulation
à l'adresse du patient.
Toutefois, cette représentation pêche par le fait
que nous n'avons aucune idée de ce qu'il y a derrière
les mots qui définissent les pôles de la structure.
Nous n'avons, en effet aucune idée de ce qu'est le "ça",
puisque par définition il est hors du champ de la conscience,
du dicible.
Nous n'avons aucun moyen d'appréhender ce concept en "compréhension",
nous pouvons juste en déceler les effet, les signifiants
qui s'imposent à notre perception en "extension".
Ici encore, il n'y a pas de démarche fondamentalement différente
entre science et psychanalyse: devant l'impossibilité de
"comprendre", l'analyste se contente d'ordonner une taxinomie.
S2 est l'ensemble des signifiants que peut produire le sujet (respectivement
l'analyste)
S1 est le signifiant particulier qui se présente.
Le rôle de l'analyste est alors de faire circuler les signifiants.
Pour Lacan, le sujet de l'inconscient est le nom de la relation
abstraite entre un signifiant et un ensemble de signifiants.
3/ La structure du sujet:
Nous avons structuré notre sujet en trois niveaux que l'on
peut définir comme:
Niveau 1: Champ de l'imaginaire
Niveau du contact avec le réel, sous forme d'expériences
élémentaires.
Ces expériences sont appréhendées en fonction
de nos besoins, et la perception que l'on en a est du domaine du
fantasme.
Niveau 2 : Champ du Symbolique et du langage
Zone proprement humaine de la réflexion de l'existence sur
elle-même C'est le niveau ou se forme notre personnalité
en réponse aux stimulis venant des niveaux inférieur
et supérieurs. C'est le niveau de la socialisation de l'individu.
C'est enfin le seul niveau qui puisse servir de modèle aux
deux autres; puisqu'à l'encontre de ceux-ci il est proprement
le champ de la conscience.
Niveau 3: Champ de l'inconscient
Au niveau 1, l'individu se sépare progressivement de la
nature et il la constitue comme extérieure à lui au
niveau 2.
Cette nature ressurgie au niveau 3, comme de l'extérieur.
La vie, repoussée au niveau 1, traverse le niveau 2 pour
ressurgir au niveau 3 et s'y révéler intacte en son
essence.
(Remarque: cette structure à 3 niveaux peut être vue
comme un hexagramme chinois. Voir ma page Y King)
Voir également la synthèse concernant ce type de
modèle à 3 niveaux hiérarchiques.
La pensée consciente apparaît comme la fragile surface
séparant la Partie (l'individu) du Tout.
Conscience étroitement dépendante de ses moyens d'expression
:
L'homme est un animal symbolique
C'est donc faute de mieux que nous projetons sur les niveaux 1
et 3 la structure du niveau 2. Il subsiste toutefois une différence
perceptible entre les deux niveaux extrêmes: c'est la différence
de rythme des actions dont ils sont le théâtre.
On peut utiliser ces différences de rythme pour élaborer
des stratégies de fuite, des stratégies d'évasion
de la personnalité:
par le bas, en cherchant à augmenter le rythme des échanges:
stratégie du jeu où le joueur oublie son existence
dans l'instant;
par le haut en évacuant toute pensée, comme dans
les techniques contemplatives, ou au contraire, le rythme des pensées
est ralenti jusqu'à l'arrêt.
L'homme, toujours absent de notre discours, peut se situer sur
l'axe traversant les différents niveaux où s'inscrivent
ses contacts avec son environnement.
Axe dirigé du niveau 1 au niveau 3 puisqu'en s'élevant
d'un niveau à l'autre l'essence de l'homme s'affirme.
Quoiqu'à partir du niveau 3, il ne soit plus tout à
fait sûr que nous puissions parler de l'Homme, mais plutôt
d' "Humanité" puisque l'inconscient se révèle
dans une relation soit à deux partenaires (Lacan), sinon
à toute une société (Jung).
L'homme serait la trace de l'axe reliant les niveaux 1 & 3
sur le niveau 2:
La trace d'un point idéal laissé dans son discours.
Note 1 :
La notion de phallus est distinct de celle, physique de pénis.
Selon Freud in "La Vie Sexuelle" P.U.F, 1969, p112 (cité
par J.D.NASIO enseignement de 7 concepts cruciaux de la PSYCHANALYSE
), le phallus est un objet détachable et substituable.
" Le pénis est alors reconnu comme quelque chose que
l'on peut séparer du corps et est identifié comme
analogue de l'excrément qui était la première
pièce de substance corporelle à laquelle on a dû
renoncer".
Sur le concept de phallus:
Il y a 3 niveaux ( à propos du phallus):
niveau du pénis physique, (mais il s'agit toujours d'une
représentation de la réalité, pas de l'objet
en soi)
niveau du phallus imaginaire
niveau du phallus symbolique
La castration est conçue fondamentalement comme la séparation
primordiale d'avec la Mère: séparation de la partie
d'avec le tout.
Note 2
Dans cette définition du méta discours, rien ne dit
que sa structure diffère du langage ordinaire.
De la même façon que l'on peut parler de la syntaxe
d'une lange dans cette langue même. C'est en ce sens me semble
- t - il que l'' on peut acquiescer à la formule de Lacan:
"Il n'y a pas de métalangage"
Ce que nie en effet Lacan c'est l'existence d'une structure différente
entre les parties conscientes et inconscientes de la personnalité.
Ce que nous entendons ici par méta langage, tient à
la différence d'objet du discours, non à une différence
de structure.
La négation ne porte donc pas sur la même proposition.
Note 3
Rappelons, pour ceux qui arrivent directement sur cette page, qu'il
s'agit d'une approche systémique de la "Structure Absolue"
de Raymond Abellio.
Notre définition théorique de cette structure (qui
s'éloigne de celle d'Abellio) est présentée
dans l'analyse synchronique des systèmes. Une présentation
rapide de son fonctionnement peut être vu dans l'analyse des
dysfonctionnements bureaucratiques.
Pour les rêveurs, enfin: j'ai initié cette démarche
lorsque jeune encore, j'ai rêvé de ce que pourrait
bien être une théorie de la "psycho-histoire",
telle que décrite par Asimov dans "Fondation".
Le plus intéressant, peut-être, est que je suis arrivé
par maintes détours à rapprocher cette fameuse structure
Sénaire (ou Absolue) des hexagrammes du Yi King.
Partir de la psycho-histoire pour arriver au Yi King en adoptant
une démarche structuraliste représente une sacrée
promenade, dont l'étape lacanienne n'est pas la moins passionnante.
page updated on 21/08/02
author : Alain SIMON
adresse : simon_ci chez yahoo.fr
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