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Message Internet liste Infozone
Date: 2 Decembre 2003 .
Subject: [infozone_l] ANTI PUB .
Objet: Alerte Spam: [truc] ANTI PUB.
Fils (filles) d'anti-pub.
«Après le harcèlement policier, les militants
antipubs ont affaire à la justice. Hier, le juge des référés
du tribunal de Paris a ordonné à l'hébergeur
Internet Ouvaton de divulguer l'identité des animateurs de
http://www.stopub.ouvaton.org (1), http://www.stopub.ouvaton.org
le site qui, le 17 octobre et le 7 novembre, avaient appelé
au recouvrement des affiches publicitaires dans le métro.
Une décision «sans précédent»,
selon Alexis Braud, président d'Ouvaton. Et une première
victoire pour Métrobus, la régie publicitaire des
transports parisiens, qui évalue le préjudice à
450 000 euros» Libération du 2 décembre 2003
L’acharnement des pouvoirs publics, par justice interposée
évidemment, est tout à fait logique. Le système
n’est pas fou, il a tout de suite senti la dimension subversive
de telles actions qui ont désormais dépassé
le stade de la simple dénonciation. Action d’autant
plus subversive qu’elles se font suivant des schémas
pas du tout conventionnel: il n’y a pas d’organisation,
de chefs ou de mots d’ordre… c’est de l’action
spontanée au sens le plus positif du terme. Action d’autant
plus dangereuse qu’elle est sympa, conviviale et non violente.
L’ensemble de celles et ceux qui y participent sont mus par
la conscience et non par un réflexe bureaucratiquement réfléchi
dans ses dimensions tactiques et stratégiques par des appareils
clairement identifiés et présentant toutes les garanties
de l’inoffensivité.
S’en prendre à la marchandise c’est s’en
prendre à l’image sociale de la valeur d’échange
de la marchandise, autrement au cœur du système marchand,
à ce qui lui donne un sens. S’en prendre à la
publicité dans un système marchand, c’est s’en
prendre à l’image de l’idôle ou de Dieu
dans une religion. Ce n’est pas l’affiche qui est salie
ou son support, ce n’est pas le créateur de l’affiche
qui est insulté c’est l’idôle qu’elle
représente qui est foulée au pied: la marchandise…
la marchandise dans ce qu’elle doit, croit, avoir de plus
désirable, sa valeur d’usage, mais qui n’a de
sens dans ce système que par sa valeur d’échange.
Toucher à sa valeur d’usage c’est mettre en péril
la valeur d’échange… La marchandise est une dans
l’ambivalence des valeurs qui l’a constitue.
Il importe donc, dans les plus brefs délais (le temps c’est
de l’argent), d’identifier celui ou celle qui est à
la base du complot, d’abord et surtout pour le faire cesser.
Le système ne comprend l’action que par l’existence
d’instigateur, à l’image de l’entreprise
qui ne saurait se passer d’un chef. Trouvez le chef, trouvez
le meneur et le trouble cessera. Il faut aussi trouver le chef pour
faire un diagnostic du mal, savoir par exemple si c’est une
action traditionnelle, autrement dit bien encadrée et donc
à terme contrôlable, ou s’il s’agit d’une
autre forme de contestation, non dirigée et donc beaucoup
plus dangereuse, signifiant une prise de conscience individuelle
à dimension collective.
Consciemment ou pas (peut-être est ce une réaction
purement épidermique) celles et ceux qui ont entrepris cette
action ont touché le coeur du système. Ils, elles
ont touché ce qui est essentiel dans ce système.
Nous devons méditer cette expérience et nous demander
si elle n’ouvre pas une voie nouvelle dans la lutte que nous
menons, au même titre que la lutte pour la gratuité
ou la mise en place de rapports sociaux nouveaux et non marchands.
A l’heure d'une campagne électorale où l’on
va nous bombarder d’informations, de pseudo analyses, de promesses,
de projets tous plus minables les uns que les autres, cette bouffée
d’oxygène devrait nous permettre de reprendre le souffle
d’une action qui serait cette fois (enfin!) plus prometteuse
que les vieilles lunes électoralistes que l’on nous
sert régulièrement.
I N F O Z O N E
http://listes.samizdat.net/wws/info/infozone_l
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