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Antipsychiatrie et Thomas Szasz
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre

Origine http://fr.wikipedia.org/wiki/Antipsychiatrie


Pour certains, la conviction centrale sur laquelle convergent les grands courants de l'antipsychiatrie est que l'asile devrait disparaître et les malades retrouver tous leurs droits de citoyens dans une société qui pourrait les accueillir, prendre en compte leurs potentialités créatrices.

Pour d'autres, généralement peu convaincus par les théories psychiatriques, elle est que la psychiatrie est une institution non pas médicale, mais plutôt politique et/ou religieuse médicalisée s'attachant à résoudre non pas les problèmes ou les maux des patients qu'elle traite, mais bien les problèmes posés à la collectivité par le comportement de ces mêmes patients, et ce au moyen de procédés coercitifs (internements, traitements, mensonges) contraires aux principes de l'État de droit.

Ces grands courants ont presque toujours été le fait de praticiens : Ronald Laing, David Cooper et Aaron Eterson en Angleterre, Franco Basaglia, Giovanni Jervis et Gian Franco Minguzzi en Italie, des médecins hospitaliers du service public (Louis Le Guillant, Lucien Bonnafé...) engagés dans une riche polémique avec Michel Foucault en France.

Les travaux de Thomas Szasz, psychiatre et psychanalyste américain qui dès les années 1950, publiera nombre d'ouvrages très critiques à l'égard de l'institution à laquelle il appartenait, s'attirant ainsi les foudres de ses collègues, a pu influencer certaines analyses critiques des pratiques et des théories psychiatriques menée par les antipsychiatres. Ses travaux ont par ailleurs été récupérés par la scientologie qui mène campagne contre tout ce qui est psychiatrie.

Le cheval de bataille de l'antipsychiatrie est la question de la "Relativité du normal et du pathologique" dans laquelle s'est engoufrée l'antipsychiatrie contestataire de tous horizons. Les Thérapies systémiques familiales" ont à leur manière résolu le problème en parlant de victime émissaire, sorte de rôle de "fou du roi" qui, par sa conduite, dénoncerait entre autre les mythes famillales en vigueur dans un système donné. C'est cette dénonciation qui serait désignée de "folie" et stigmatisée. Il est de même du "dissident" soviétique qui doit avoir une bonne dose de "folie" pour dénoncer le mythe du "Paradis des travailleurs".

En dehors du débat scientifique, l'Église de Scientologie mène un combat violent contre la psychiatrie, par le biais d'associations comme la « Commission du Citoyen pour les Droits de l'Homme »[1] ou de journaux comme Éthique & Liberté[2]

Notes et références

1. ? Qui malgré son nom volontairement proche de la "commission consultative des droits de l'homme" n'a comme sujet que la défense de l'église de scientologie et le combat contre la psychiatrie.

2. ? Qui ne s'intéresse, de la même manière, qu'à la défense de la "dianétique" et à la critique totale de la psychiatrie, fréquemment comparée aux expériences médicales des nazies.

Bibliographie indicative

* Franco Basaglia, L'institution en négation, Seuil, 1970

* Lucien Bonnafé, Dans cette nuit peuplée, Editions sociales, 1977

* Lucien Bonnafé, Psychiatrie populaire, par qui ? pour quoi ?, Editions du Scarabée, 1981

* David Cooper, Mort de la famille, Seuil, 1972

* David Cooper, Psychiatrie et antipsychiatrie, Seuil, 1978

* David Cooper, Le langage de la folie, Seuil, 1978

* Mony Elkaïm, Réseau Alternative à la psychiatrie, UGE, 1977

* Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique, Gallimard, 1972

* Giovanni Jervis, Le mythe de l'antipsychiatrie, Solin, 1977

* Ronald Laing, La politique de la famille, Stock, 1972

* Louis Le Guillant, Quelle psychiatrie pour notre temps ?, Erès, 1984

* Gian Franco Minguzzi, Dinamica psicologica dei gruppi sociali, il Muliono, 1973

* Thomas S. Szasz, Le mythe de la maladie mentale, Payot, 1975

* Thomas S. Szasz, Le mythe de la psychanalyse, Payot, 1976

* Thomas S. Szasz, Karl Kraus et les docteurs de l'âme, Hachette,
1985



Thomas Szasz
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Szasz

Introduction

Thomas S. Szasz est né le 15 avril 1920 à Budapest (prononcer “boudapêche”), capitale de la Hongrie.

Dr. Thomas Stephen Szasz fait partie de cette génération d’immigrants aux États-Unis qui a fait passer la langue savante de l’allemand à l’anglo-américain grâce à Adolf Hitler et ses acolytes. Il est psychiatre et professeur émérite de psychiatrie à l’Université de New York à Syracuse, NY, au Nord de l’État de New York, peu éloigné de Montréal, QC, où il venait parfois faire des conférences en français ou en anglo-américain au choix de l’audience. C’est un contestaire et critique de la morale et des fondations scientifiques de la psychiatrie.

Ses livres célèbres sont représentatifs de sa ligne de pensée et de sa lutte politique.

* “The Myth of Mental Illness”

* “The Manufacture of Madness: A Comparative Study of the Inquisition and the Mental Health Movement “.

Sa lutte libertaire se rapporte à la médecine en particulier et, en général, à la privauté des relations contractielles de toute sorte entre des individus majeurs et vaccinés et consentants qui ne sont pas de la juridiction étatique, libres de la violence des autres. L'exemple le plus connu et le plus commun se rapporte aux orientations sexuelles qui sont passées du pathologiques au normales. Au temps de Freud était "abus sexuel" tout ce qui ne participait à la reproduction biologique de l'Homme dans Vienne, capitale de l'Autriche catholique romaine.

Survol rapide du cours de vie

Un "curriculum vitae" est un mot latin ennoblissant pour désigner une trajectoire ou un cours de vie. Une "biographie", elle, est littéralement un portrait, une image (graphos) de vie (bios) d’une personne.

Dr. Thomas Stephen Szasz est psychiatre et professeur "emeritus" à l’Université de New York à Syracuse, au "Health Science Center". Il est aussi chercheur adjoint à la “Cato Institute”, Washington, D.C, auteur et conférencier (“lecturer”). Son livre “Princeps”, “Fondateur” et “Classique”, “The Myth of Mental Illness” (1961) a fait de lui une figure célèbre et controversée. Beaucoup de ses travaux comme “Law, Liberty, and Psychiatry”, “The Ethics of Psychoanalysis”, “Ceremonial Chemistry” et “Our Right to Drugs sont vus comme les plus importants et les plus prépondérants du XXe siècle par les chefs de file (“leaders”) du Droit, de la Médecine et des Sciences Sociales.

Natif de Budapest en 1920, il a immigré aux États-Unis en 1938 pour s’éloigner des nazis, et il a été admis quelques mois après à l’Université de Cincinnati, OH. Après sa diplômation, en 1941 avec les honneurs, en Physique, il est entré au Collège de Médecine de Cincinnati pour sortir avec un doctorat en Médecine, M.D. en 1944. Plus tard, il a reçu une formation psychanalytique du “Chicago Institute for Psychoanalysis" et, pour les cinq années suivantes, est devenu membre du corps professoral, prenant congé du service atif de la US Navy. Membre du "American Psychiatric Association" et membre permanent de l‘"American Psychoanalytic Association", Dr. Szasz a beaucoup publié dans d’importantes revues psychiatriques et psychanalytiques et ses conférences, mises sur cassettes video et DVD, sont en grande circulation. En voisin, il a été invité par l’École du Service Social de l’Université de Montréal en 1992 pour faire une conférence aux travailleurs sociaux dans la relation d’aide aux homeless", "itinérants" (SDF, "Sans Domicile Fixe" en franco-français hexagonal).

Fidèle à sa pensée, il a déclaré et démontré la nécessité de demander d’abord aux assistés sociaux ce dont ils ont besoin, avant de procéder aux interventions, suivant l’adage "l’enfer est pavé de bonnes intentions" et pour éviter que la relation d’aide soit une de domination-subordination envers une population fragilisée, dépourvue et marginalisée.
L’homme et son œuvre

Inventeur de l’ "antipsychiatrie", Thomas Szasz a été reconnu comme " l’homme qui a contraint la psychiatrie à admettre l’existence et l’importance des conflits moraux et éthiques ". Né à Budapest, Szasz a fait ses études aux États-Unis, à l'université et à l'École de Médecine de Cincinnati, OH. De 1956 à 1990, il enseigne la psychiatrie à l'université de l'État de New York à Syracuse, avant d'être nommé professeur honoraire. Il est membre de l’ “Association américaine pour l'abolition de l'hospitalisation psychiatrique forcée” et directeur de plusieurs revues, dont “The Journal of Humanistic Psychology”.

Le concept de "maladie mentale" est une mythologie utilisée pour des raisons stratégiques, des intérêts sociaux, nationaux, religieux. Szasz dénonce l’utilisation de la psychiatrie comme moyen de contrôle social, comparant le rôle du psychiatre envers les déviants à celui des inquisiteurs face aux hérétiques. Tout déviance est, socialement et politiquement, folie et félonie

Il a été dit de lui dit de lui qu’il raconte que tout le monde est fou… sauf les fous, naturellement ! En fait Szasz explique que personne ne soit fou, y compris les "fous".

Mais les fous essaient de nous dire des choses embarrassantes que nous ne voulons surtout pas entendre. Aussi, la société compte sur les psychiatres pour les faire taire et surtout y mettre l’étiquette de “folie” pour disqualifier les choses embarrassantes dites et dénoncées, comme les “dissidents” soviétiques au “goulag” ou à l’hôpital psychiatrique.

La maladie mentale n’est pas un problème médical, mais un problème de pouvoir. Szasz a été l’un des premiers à dénoncer la répression de la folie avec son cortège de camisoles, enfermements, électrochocs, lobotomies et abrutissements chimiques. Les premiers asiles furent créés en Grande-Bretagne par l’aristocratie afin d’empêcher ses membres "égarés" de dissiper leur fortune et ternir leur réputation. Dans la plupart des cas, ce qu’on appelle schizophrénie ne correspond à aucun dérangement organique.

* “[…] Arrêtons de raconter qu’il y a, derrière chaque pensée tordue, une molécule tordue dans notre cerveau".

Si tel était le cas, précise Szasz, il faudrait traiter la schizophrénie comme n’importe quelle autre maladie, et ne plus faire des malades mentaux une catégorie à part que l’on enferme et que l’on soigne d’autorité. "Mais, précise-t-il, je n’idéalise pas la folie, je ne pense pas que les fous soient des êtres supérieurs, victimes de la société capitaliste".

* “[…] Nous sommes en présence d’un phénomène religieux et non pas scientifique".

Le diagnostic de "folie" a pris la succession, dans notre civilisation occidentale, de celui de "possession". La sorcière, les possédés dérangeaient et étaient donc éliminés par des inquisiteurs au nom de la "vraie Foi". Aujourd’hui, les psychiatres sont les nouveaux inquisiteurs et procèdent à une élimination comparable, mais au nom de la "vraie Science". Autrefois, l’on croyait dans la Religion, aujourd’hui, dans la Science.

L’évolution des diagnostics selon les mœurs apporte une preuve supplémentaire, selon Szasz, du caractère peu scientifique de la maladie mentale. À la fin du XIXe siècle les psychiatres traitaient surtout des hystériques et des épileptiques. L’hystérique, comme la sorcière du Moyen Âge, était généralement une jeune femme. Aujourd’hui, ces deux " maladies " ont pratiquement disparu — sans traitement. Elles ont été remplacées par la schizophrénie et la paranoïa. Les enfants "hyperactifs" traités au "Ritalin" sont la mode psychiatrique actuelle. Ce qui nous dérange a évolué.

Le concept de "maladie mentale" nous permet de nous accommoder de comportements dont nous avons du mal à accepter qu’ils puissent être normaux. Par exemple, le "crime". "Les criminels ne sont plus exécutés, ils sont soignés". "Le rôle des psychiatres dans la société moderne" est de libérer les coupables et d’interner les innocents ". Un condamné à mort en Floride, ne peut être exécuté parce que les psychiatres de la prison le trouvent trop fou pour subir sa peine, selon les règles de droit sur la culpabilité et la responsabilité pénale. Faut-il donc le soigner pour pouvoir l’exécuter, demande Szasz ? La cour suprême des États-Unis s’interroge. Jusqu’au XVIIIe siècle, le mal était interprété comme une possession par le Diable. Aujourd’hui le mal est nécessairement le signe d’un désordre génétique et chimique. Tout cela, selon Szasz, relève de la pensée mythique, et non pas de la science.

La psychanalyse, comme la psychiatrie, ne sert qu’à nier le libre arbitre et à faire reculer la responsabilité individuelle. Les voleurs, explique Szasz, étaient autrefois considérés comme responsables de leurs actes et punis comme tels. Mais dès l’instant où le voleur devient un "kleptomane", l’incendiaire, un "pyromane", etc., il n’est plus responsable du vol. Il est "agi" de l’extérieur par des pulsions qui lui échappent et qu’il ignore. La psychanalyse de Freud et Lacan a déjà distingué le “Réel” de l’ ”Imaginaire” et du “Symbolique”.

Dans la relativité du normal et du pathologique, il y a des niveaux de réalité dont le premier niveau est celui de la réalité physique objectale dite “objective” des êtres, faits et objets directement observables, quantifiables et mesurables par tous. Au deuxième niveau est la réalité psychique des significations et valeurs conférées à ces êtres, faits et objets de la réalité physique. Au troisième niveau est la réalité symbolique des croyances de la Religion et règles de conduite de la Morale qui oriente et délimite les significations et valeurs possibles de la réalité psychique imaginaire. L’autorité politique, étant le pouvoir sénatorial de l’auteur des lois, se fonde sur la réalité symbolique la Religion et la Morale. Une Théocratie se fonde sur la Religion seule, tandis que la Démocratie se fonde sur une Morale consensuelle.

C’est avec les pierres de la Religion et les briques de la Morale qui se bâtissent les hôpitaux psychiatriques et les prisons où toute déviance est socialement et politiquement folie et félonie.

L’autorité politique des lois et réglements est mise en œuvre par l’exécutif des pouvoirs judiciaire et policier du “potentas” ou pouvoir consulaire dans la Rome antique et le “podestas” administratif des prisons et hôpitaux psychiatriques. Le pouvoir social immédiat de Marcel Mauss est le rejet, l’exclusion et le mépris de la communauté sociale.

À ces réalités, il y a aussi la "réalité bureaucratique" où est "réel" tout ce qui est inscrit sur des documents officiels. Dans le ciel calme et serein du début des années 70, un rapport d’expérimentation publié dans la vénérable revue "Science" a éclaté comme une bombe.

Des étudiants "normaux" et parfaitement sains se sont portés volontaires pour cette expérimentation. Ils ont été présentés à un hôpital psychiatrique avec leur "dossier médical" mentionnant leur "maladie". Pendant leur séjour, tout le monde les prenait vraiment pour "fous" avec des symptômes appropriés à leur "maladie officielle", sauf les "fous", bien entendu.

Conclusion

Dr. Thomas S. Szasz a lancé un violente charge contre les vices de pensée et d’action en santé mentale, comme celle de Dr. Anthony Wilden avec sa Théorie des contextes en épistémologie contre les vices de pensée et d’action qui rendent douteuse la "scientidicité" des modèles médicaux.