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Porto Alegre contre " la guerre de la globalisation "
Noam Chomsky, Eduardo Galeano and co



9 Janvier 2003 - INTERNATIONAL
Porto Alegre contre " la guerre de la globalisation "

Plusieurs intellectuels, dont le linguiste américain Noam Chomsky et l'écrivain uruguayen Eduardo Galeano, soulignent le lien entre la guerre de Bush et la mondialisation capitaliste.

Porto Alegre (Brésil),

Le bien nommé " Gigantinho ", un stade couvert de 20 000 places, n'a pratiquement pas désempli durant trois jours. Il faut dire que, de Noam Chomsky en passant par Ricardo Boff ou Eduardo Galeano, jusqu'à Arundathi Roy, une bonne partie de l'intelligence du monde était venu démontrer la bêtise et la perversité de la guerre " préventive " voulue par Bush. La présence à Porto Alegre de très nombreux américains - y compris le très populaire acteur hollywoodien Dany Glover - démontrait, s'il en était besoin, que l'opposition à une attaque contre l'Irak prend une ampleur rarement constatée avant une guerre au sein même des Etats-Unis.

Noam Chomsky, toujours aussi populaire en Amérique latine, après avoir indiqué qu'" il n'a jamais été démontré que l'Irak avait des liens avec al Qaeda ni même qu'il possède encore des armes chimiques ", estimait, comme une bonne partie de la planète, que " les Etats-Unis veulent s'approprier par la force les réserves pétrolières irakiennes ". " Les Martiens, poursuivait-il, assistent avec curiosité à l'un de ces moments singuliers de l'histoire où la population mondiale s'oppose à un conflit belliqueux uniquement défendu par Bush et son chien d'attaque Tony Blair ".

Eduardo Gaelano expliquait à des dizaines de milliers de jeunes que " la violence n'a rien de spontanée chez l'homme et encore moins l'art de tuer. Il faut un apprentissage prolongé qui commence à la caserne à 18 ans, ou à 18 mois à la maison où la télévision donne des cours à domicile ".

De fait, comme le montrait Medea Benjamin, militante pacifiste américaine, le déchaînement de la propagande " va-t-en-guerre " a pris des proportions rarement atteintes depuis les attentats du 11 septembre. Mais face à des sondages qui sont de plus en plus négatifs pour la Maison-Blanche et aux manifestations quasi quotidiennes à Washington, " les médias ne peuvent plus nous ignorer ".
L'écrivain uruguayen proposait un pacte au forum de Davos. " · Porto Alegre nous ne sommes pas des aigris archaïques, comme on veut le faire croire. Nous sommes nous aussi contre le terrorisme. Mais contre le terrorisme sous toute ses formes. " Il proposait donc aux " globals leaders " une " action commune pour mettre hors d'état de nuire les marchands d'armes, les banquiers qui prennent en otage des pays entiers avec le garrot de la dette ". Face à " la civilisation du sauve qui peut et à la perte du sens de la communauté ", il affirme que " les forces secrètes de la société permettent de libérer une énergie qui fait que la société civile se bat à main nue et sans discours contre la guerre ".

Radha Kumar, une militante indienne, estimait de son côté qu'" il ne suffit pas de se déclarer contre la guerre. Il faut dire également comment nous allons construire la paix ". Pour elle, " nous ne gagnerons pas la guerre contre le terrorisme. La guerre c'est toujours plus de terrorisme ". · cet égard elle citait en exemple la politique d'Ariel Sharon. Elle montrait qu'en Afghanistan la " guerre contre le terrorisme " n'était pas gagnée parce que la coalition d'alliés n'a pas donné un dollar en faveur d'une reconstruction réelle du pays. De nombreux témoignages allaient dans le même sens, montrant comment l'argent américain en Afghanistan servait avant tout à financer des seigneurs de la guerre en grande parti responsables de la destruction du pays.

Le sens de la mobilisation très large de Porto Alegre contre la guerre américaine - guerre de la globalisation, comme le soulignait beaucoup de délégués - est que la paix implique toujours la construction d'un autre type de développement humain que celui défendu par le " consensus de Washington ". Une attaque contre l'Irak serait le signal supplémentaire de son échec.

Okba Lamrani
Page réalisée par Intern@tif - Mercredi 29 Janvier 2003