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La précarité, si elle est loin d'être une donnée
nouvelle de la société capitaliste, est devenue aujourd'hui
une problématique centrale de nos vies.
La casse des services publics, l'accélération des
politiques libérales se répercutent directement sous
forme d'une attaque généralisée sur tous les
aspects sociaux : logement, retraites, chômage et tous les
aspects économiques qui déterminent nos conditions
de vie. Nous assistons à un processus global de remise en
cause d'un statut acquis par les luttes sociales en 1945.
De plus, la précarité se décline et se renforce
aussi autour d'oppressions spécifiques (origine, sexe, .)
qui fragilisent les individuEs dans leur position sociale.
La précarité devient (est devenue ?) le « statut
» de base de la société actuelle. Avoir un emploi
n'est plus suffisant pour être épargné par la
précarité. Quels que soient notre âge, notre
niveau de protection sociale, nous subissons une précarisation
de nos parcours de vie. Le capitalisme étant de plus en plus
exacerbé, la précarité devient un mode de gestion
à part entière.
Face à cette attaque, les initiatives de résistance
politiques et syndicales « classiques » (proches de
la gauche) posent problème car elles paraissent accompagner
ces régressions au lieu de proposer des alternatives.
Dans ce contexte, l'importance des conséquences de ce processus
sur nos existences est encore mal mesurée. Beaucoup de gens
pensent qu'ils vont pouvoir échapper à cette précarité,
qu'ils pourront s'en sortir.
Il existe évidemment des mouvements de résistance
à côté des syndicats et des partis politiques
« officiels », mais qui manquent d'une vision globale
des évolutions politiques, économiques et sociales.
Les initiatives de luttes sont morcelées, manquent de coordination
et de cohésion interne. Face aux évolutions sociales,
les formes de résistance traditionnelles apparaissent en
décalage. Les schémas sur lesquels on raisonnait ne
sont plus opérants précisément parce que la
précarité entrave nos possibilités de révolte
(comment être syndiqué par exemple lorsqu'on est en
CDD, contractuel-le, . ?).
En parallèle, la pression est constante et va crescendo,
sous forme de ce qu 'on nous présente comme une « modernisation
permanente ». En réalité les acquis sociaux
sont déjà démantelés et il y a une stratégie
d'attaque permanente qui ne laisse pas le temps aux contestations
de contrer le mouvement. L'offensive nous touche sur tous les fronts
à la fois et les luttes sociales qui finissent victorieuses
sont devenues rares, même lorsqu' il ne s'agit que de préserver
des acquis.
Face à cela, une riposte d'ampleur est nécessaire
et urgente. Le mouvement libertaire a déjà su montrer
ses capacités à développer des initiatives
de luttes avec une analyse globale de la société associée
à des pratiques concrètes. Nous pensons qu'une campagne
collective permettrait d'avoir plus de visibilité et de poids
contre cette précarisation généralisée
de nos vies, d'autant plus que de nombreuses initiatives sont développées
sur ce thème ici ou là.
Nous invitons donc toutes les composantes du mouvement libertaire
à se mettre en lien pour développer une campagne contre
la précarité.
Dans cet esprit, nous proposons qu'une première rencontre
ait lieu à Lyon (ou ailleurs) les 5 et 6 février 2005
pour voir, avec celles et ceux que ça intéresse, quelles
initiatives seraient possibles.
Pour des questions techniques, nous avons besoin de vos réponses
pour le 20 janvier 2005 au plus tard.
Salutations anarchistes
Union de Groupes Anarchistes Lyonnais c/o La Plume Noire 19, rue
Pierre Blanc 69001 Lyon Tel 04 72 00 94 10
E-mail : laplumenoire@club-internet.fr
Groupe Anarchiste de Loire Atlantique
E-mail gala@petitcanardnoir.org
Groupe Anarchiste Emma Goldman -Bordeaux c/o Athénée
Libertaire, 7, rue du Muguet, 33000 Bordeaux
Groupe Anarchiste Jes Futuro B.P. 38, 22031 Lannion Cedex
Groupe Anarchiste sans nom de Lille c/o AGDIR BP 79, 59179 Mons
en Baroeul
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