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Message Internet paru sur la liste Cercle Social
Date: 14 Dec 2003
Subject: [cerclesocial] Qu'est-ce qui se cache derrière Noël
?
Qu'est-ce qui se cache derrière Noël ?
Noël symbolise la société poussée à
son extrême au niveau des inégalités... Toutes
les formes de domination qu’engendre le capitalisme, les religions,
le spécisme, le sexisme ou l’âgisme (liste non-exhaustive,
ce sont ces thèmes qui seront abordés dans ce texte)
sont représentées sous couvert d’une
fête intouchable, difficile à ignorer… pas étonnant
vu le conditionnement…
Le conditionnement
Chaque année, à la même période, il est
difficile d’éviter les fêtes de fin d’année.
A commencer par les magasins (décorations, rayons remplis de
jouets, idées de cadeau, nourriture de circonstance…),
publicités omniprésentes (catalogues dans les boîtes
aux lettres, télévision, affiches…) décoration
dans les villes, sans parler des conversations qui tournent toujours
autour de ce sujet de prédilection. Le bourrage de crâne
bat son plein. Pourquoi devrions-nous être tous et toutes joyeux/euses
à l’idée que Noël arrive ? Tout est concentré
sur Noël, la fête… des commerçant-e-s, de
la surconsommation… et des inégalités !
La société de consommation
Noël rime avec consommation. Il faut offrir, dépenser,
consommer, acheter, jeter… oui, oui, oui, aider notre chère
société de consommation !
CAPITALISME, CAPITALISME, CAPITALISME !
Pendant cette période de fêtes, les magasins sont bondés
de monde, tout s’achète. Noël est synonyme de surconsommation
: cadeaux, nourriture, décorations (sapins, guirlandes, boules…),
frais de toilettes (vêtements, coiffeurs/euses). Les magasins
n’ont plus qu’à nous remercier d’être
aussi respectueux/euses de cette tradition. Acheter, consommer, acheter,
consommer tandis qu’à deux pas de chez nous, des gens
vivent dehors, souffrent de pauvreté ou/et de solitude. . Les
inégalités se font tellement tellement sentir qu’elles
nous replongent une nouvelle fois dans notre monde, celui des riches
d’un côté, les pauvres de l’autre…
et les animaux dans nos estomacs.
L'exploitation des animaux
Le repas de cette chaude (pas pour tout le monde !) soirée
d’hiver en attendant la venue du Père Noël - et
le reste de l’année mais c’est encore plus flagrant
à cette époque de fête tournée vraiment
autour de la nourriture - est issue de l’exploitation des animaux
(dindes, canards, oies, poissons, cochons, lapins…). Logique
me direz-vous puisque la notion d’égalité à
travers l’espèce humaine est souvent bafouée alors
difficile de faire comprendre la lutte contre la domination des humains
sur les animaux, c’est à dire l’antispécisme.
Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme
et le sexisme sont respectivement à la « race »
et au sexe : la non prise en compte des intérêts de certains
aux bénéfices d’autres, en prétextant des
différences réelles ou imaginaires, mais toujours dépourvues
de liens logiques avec ce qu’elles sont censées justifier.
Le spécisme est l’idéologie qui impose et justifie
l’exploitation des animaux non-humains par les humain-e-s de
manières qui ne seraient pas acceptables si les victimes étaient
les humain-e-s. Le spécisme ne prend pas en compte les intérêts
des animaux non-humains à ne pas souffrir, à éprouver
du plaisir… car il refuse la notion d’égalité.
Ce refus impose et justifie l’exploitation des animaux.
La seule alternative face à cette exploitation reste, bien
entendu, le végétarisme (pas de viande, ni de poisson),
le végétalisme (ni viande, ni poisson, ni lait, ni œufs)
et encore mieux le véganisme (ne pas manger, ni porter de produits
et sous-produits provenant d’animaux, ne pas aller aux zoos,
cirques, courses de chevaux, ne pas utiliser de produits testés
sur animaux…). Le véganisme, entant que choix personnel
est un mode de vie alors que l’antispécisme est une position
philosophique qui réclame l’égalité en
droits. Tant que cette idée ne sera pas acceptée par
tou-te-s, l’exploitation des animaux persistera… Le
sexisme
Que dire de l’égalité homme/femme ? Le sexisme
se vit au quotidien.
Pendant ces fêtes, on verra comme d’habitude les filles
et les femmes se lever plus souvent pour servir, pour préparer
à manger, pour aller faire les courses. On retrouver ces
rôles bien cadrés, définis dans le choix des
cadeaux qui représentent bien les différences imposées
aux deux sexes. Les garçons recevront des jouets guerriers,
de la petite voiture à la game-boy en passant par la panoplie
de héros pour imposer leur futur rôle de mâle,
de dominant. Ils doivent d’ores et déjà montrer
leur soit-disante supériorité physique et morale par
rapport aux filles. Les petites filles, quant à elles, recevront
des dînettes et autres poupées afin de se préparer
à leur futur rôle d’épouse et de mère,
c’est normal les filles doivent être douces, gentilles,
belles pour plaire aux garçons alors on leur offrira les
cadeaux en conséquence !!!
Le sexisme se trouve à tous les niveaux, aussi bien au travail
(les femmes gagnent 30 % de moins que les hommes, plus de femmes
au chômage, moins de postes à responsabilités,
les femmes sont souvent cantonnées dans les mêmes secteurs
d’activités : secrétariat, social, femmes de
ménage, infirmières, institutrices…), au sein
de la famille (tâches ménagères, éducation
des enfants…), de la scène politique (très peu
nombreuses)…
Peu de femmes sont reconnues en dehors des rôles d’épouse
ou de mère de famille et en dehors des critères de
beauté et de… féminité. Autour de nous
des femmes se font tuer parce qu’elles osent dénoncer,
d’autres n’ont pas le droit à la parole et à
l’éducation. Certaines sont exploitées à
longueur de journée, d’autres se font violer, d’autres
insulter… tout s’explique par le simple fait qu’elles
sont nées de sexe féminin et que c’est ainsi
dans notre société : les femmes ne sont pas traitées
comme des hommes.
Etant avant tout une célébration se fêtant en
famille, Noël s’associe au patriarcat pour perpétuer
et glorifier le statut de famille, les liens sacrés du mariage
et de la maternité : couple hétérosexuel avec
enfants. Tant pis pour les autres…
L’ordre de la famille s’établit ainsi : 1) Père
2) Mère 3) Enfant(s) (voir un peu plus loin). Une hiérarchie
omniprésente. Un ordre patriarcal qui impose le culte de
la famille et l’obligation d’y adhérer sous peine
d’être marginalisé-e.
L'âgisme
Noël est la fête des enfants. Le statut des enfants s’inscrit
donc dans la continuité des dominations. Dans notre société,
ces derniers sont la propriété de leurs parents et
des institutions (écoles…). Punitions, humiliations,
exploitations sont leur quotidien. Ils ne peuvent pas agir sans
l’approbation des adultes… Ils ne sont « rien
» et pourtant sont considérés comme «
tout ». Ils sont soit-disant sans défense, ni réflexion.
Les enfants sont confrontés en permanence à l’âgisme
qui limite constamment leur façon de penser, d’agir
et les mettent dans une position de « sous être »,
dépendants des adultes.
Il ne faut pas non plus oublier que les personnes âgées
sont souvent exclues de la société. « Enfants
» et « vieux » ne faisant pas partie de la catégorisation
« adultes » sont considérés comme des
individu-e-s irresponsables (et pas productifs !).
La religion
Noël est une fête religieuse. Croire en Dieu ou croire
en un Dieu, ne serait-ce pas croire en un être supérieur,
un maître qui dirigerait le monde et qui laisserait la réflexion
s’évanouir puisque c’est lui, et lui seul, qui
dicterait la morale, la sienne ou plus exactement celle que certain-e-s
ont bien voulu lui attribuer ? Que penser de tous ces siècles
de conflits et de guerres pour défendre telle ou telle religion
? De tant de sacrifices effectués au nom d’un Dieu
qui n’existe que dans l’esprit de ceux et celles qui
le vénèrent ? Ceux-ci n’imaginent la société
que sur un plan hiérarchique, reproduisant toujours le système
« dominant/dominé ».
Litana
Ce texte est également disponible sous forme de brochure (avec
illustrations et divers contacts). Pour plus d'information : http://www.diffusons.fr.st
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