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L’anarchisme en une seule leçon
Normand Baillargeon

Origne : http://netoyens.free.fr/index.php/post/12/09/2008/L-anarchie-ce-n-est-pas-le-bordel

mercredi 10 septembre 2008

Siné hebdo numéro 1

Moi, Normand Baillargeon, lointain cousin à vous du Québec, je suis dans ma verte province, professeur d’anarchie… Enfin, presque…

Leçon et anarchie, vous trouvez cela contradictoire ?

Ni Dieu ni maître et encore moins de leçon, grondent les vieux anars. Ouais, d’accord, mais vous oubliez tous ceux qui ne savent pas. Alors pour les néophytes, je vous propose un petit cours rapide à destination de ceux qui n’ont jamais vu la vie en noir. Pour les autres, voilà une occasion de réviser !

Imaginez un désordre infernal, un chaos terrible, une confusion monstrueuse. Vous y êtes ? Le premier journaliste venu parlera spontanément d’anarchie pour décrire la scène. Ca ne rate jamais. Ca, c’est de la pure anarcho phobie ! Le bordel, c’est les autres, pas les anars dont je me flatte de faire partie. L’anarchisme désigne une tendance distincte de la pensée sociale, politique et économique moderne. Il prône une conciliation possible et souhaitable entre le socialisme et son principe d’égalité, et le libéralisme et son principe de liberté.

L’anarchisme cherche à réaliser cette ambitieuse synthèse notamment dans l’autogestion économique et la démocratie participative.

Par la première il récuse le profit et l’organisation hiérarchique du travail et préconise la solidarité et l’équité. Partage du stock plutôt que stock-option. Par la seconde, il refuse la délégation et prône la participation directe aux prises de décision.

Les anarchistes se présentent en diverses tendances - ils sont individualistes, collectivistes, mutualistes, syndicalistes et plus encore. Mais ils ont la sagesse de se méfier des plans d’organisation sociale ou économique arrêtés et clos, ainsi que des concepts absolus. Ils se refusent donc à assigner une limite aux arrangements sociaux et aux conditions de la vie humaine souhaitables, dont ils pensent que, dans des conditions de réelle liberté, ils s’exprimeront de plus en plus complètement. Les anarchistes pensent donc que la liberté, comme elle n’a cessé de le faire, inventera constamment des solutions nouvelles aux problèmes que son extension fera apercevoir et aux formes, également inédites, de domination qu’elle mettra en évidence.

C’est tout ?

Presque.

Car l’anarchisme lutte aussi contre tout ce qui contribue à détruire la tendance des gens à se prendre en mains et il invite donc dès aujourd’hui à commencer à construire les prémices de la société plus libre et plus égalitaire de demain.

L’anarchisme, est donc aussi le refus, par l’action directe, de ces institutions qui cherchent à dominer, à subordonner et à tuer ce que Bakounine appelait notre “instinct de liberté” et qui encouragent la docilité, la passivité et la soumission. Il y a là, on le devine, de quoi être de nos jours passablement occupé et préoccupé.

L’anarchisme, à mon sens, pourrait bien être la seule alternative viable à la catastrophe universelle vers laquelle nous filons toutes voiles dehors et qui est bien, elle, le véritable chaos qu’il nous faut redouter.