Depuis quelques semaines, des militantes de la commission femme ont
inauguré, dans le Monde libertaire, une « chronique anarcha-féministe
». Outre qu’il s’agit d’une aventure collective,
il nous a semblé important d’apporter une lecture de certains
faits majeurs ou non (?) de l’actualité intégrant
la dimension sexuée de la société. Comme anarchistes
nous sommes anti-étatiques, anticapitalistes et anti-autoritaires…
mais ces combats doivent aussi être dirigés contre le patriarcat
et pas de façon annexe.
Il ne s’agit pas, ici, de faire une analyse du patriarcat mais
de mettre en exergue quelques éléments qui nous ont poussées
à prendre cette initiative.
Le capitalisme n’a pas une forme immuable et fait appel à
toute une structuration sociale pour s’épanouir, y compris
celles qui préexistaient tel le patriarcat. Il est indéniable
que ce dernier s’adapte au cœur des relations de classes
et de genres.
Pourtant les oppressions spécifiques des femmes ont toujours
cet arrière-goût de déjà vu et de déjà
vécu : des femmes enfermées, lapidées, s’exilant
pour échapper à un mariage forcé, etc. parce qu’elles
veulent vivre par et pour elles-mêmes. Certes, ce n’est
pas chez nous ! Mais que dire du Code de la famille existant en Afrique
du Nord et appliqué en France, mettant les femmes dans un statut
de mineure sans que cela émeuve beaucoup !
Si on s’en tient à des éléments moins «
particuliers » que dire de la situation des femmes sur le marché
du travail : un surchômage des femmes et une flexibilité
tous azimuts montrant bien que nous sommes passé-e-s d’un
patriarcat privé à un patriarcat public. Que dire du silence
des politiques et des syndicats !
Danielle. — groupe Lucia Saornil
La page origine :
http://www.federation-anarchiste.org/ml/numeros/1183/article_9.html