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Origine : http://www.psicomundo.com/libros/presentaciones/lourau.htm
L’autogestion politique et pédagogique, les mouvements
d’avant-gardes littéraires et politiques, les luttes
anti et contre institutionnelles, l’analyse critique des institutions
scientifiques ont occupé René Lourau durant toute
sa vie d’enseignant et de chercheur.
Il en a été praticien et théoricien.
Cet ouvrage offre une présentation des dix-neuf livres de
René Lourau.
Rédigé par des spécialistes venant de différentes
disciplines universitaires, il constitue pour les étudiants
en sociologie, psychosociologie, sciences politiques et sciences
de l’éducation, ainsi que pour les professionnels de
l’éducation, la formation et l’intervention,
une introduction à une œuvre vaste qui, sous une grande
variété d’objet, cache une grande permanence
de la démarche.
Les lecteurs y trouveront une incitation à avancer dans l’analyse
de leurs propres implications dans les institutions (de recherche,
militantes, professionnelles, religieuses, artistiques, etc.).
Il est essentiel de découvrir ou de redécouvrir cet
ensemble de travaux à une époque où l’inflation
des discours éthiques tend à dépolitiser le
social.
Auteurs: Jacques Ardoino, Patrick Bellegarde, Patrick Boumard,
Olivier Corpet, Bernard Defrance, Bernard Elman, Debora Fajnwaks-Sada,
Jacqueline Feldman, Christiane Gilon, Danielle Guillier, Dominique
Hocquard, Jacques Jenny, Ahmed Lamihi, Pierre Lantz, Georges Lapassade,
Jean-François Marchat, Gilles Monceau, Antoine Savoye, Patrice
Ville.
Commentaires
Le travail de René Lourau, disparu en janvier 2001, souffre
aujourd’hui d’un manque certain de visibilité.
S’il a combattu toute sa vie les frontières entre disciplines
universitaires d’une part et entre les chercheurs et leurs
objets d’autre part, les découpages institués
risquent bien de morceler son œuvre en différents compartiments
aveugles l’un à l’autre. La redécouverte,
à travers ses écrits, de cet intellectuel de l’interférence,
s’impose donc aujourd’hui. Elle participera d’une
nécessaire résistance à une rationalisation
des domaines du savoir qui, au passage, détruit ceux qui
ne collent pas suffisamment aux formes imposés.
René Lourau, principalement connu comme théoricien
de l’Analyse institutionnelle, nous a laissé une œuvre
originale et résolument critique. Il laisse derrière
lui des travaux dans les domaines de la pédagogie, de la
sociologie, des sciences politiques et de l’épistémologie.
Ces livres, publiés en France, constituent le cœur d’une
œuvre qui comporte également des ouvrages parus à
l’étranger et des dizaines d’articles.
Des pédagogues, des sociologues et des psychosociologues
présentent ici les 19 livres de René Lourau parus
en France de 1969 à 1997. Ces auteurs s’associent pour
montrer l’étendue et l’importance des travaux
de ce chercheur dont ils ont été plus ou moins proches,
parfois conflictuellement, à différentes époques
de sa vie.
Dans les milieux pédagogiques, son nom évoque les
premières expériences de pédagogie autogestionnaire.
Il en a été praticien comme professeur de lycée
puis comme universitaire. Que l’on se souvienne encore du
scandale national causé par la mise en autogestion du département
de sociologie de Poitiers alors que René Lourau en était
directeur en 1972-74. Les interférences entre pédagogie
et politique apparaissaient alors dans toute leur force.
En sociologie il est souvent perçu comme un chercheur "
à part ", voire marginal, de par sa persistance à
vouloir mettre en analyse l’institution scientifique elle-même
et d’en énoncer ses déterminations étatiques.
Ce travail d’analyse critique, il l’a entrepris "
de l’intérieur " en interrogeant systématiquement
les implications matérielles, économiques, politiques…
des chercheurs.
Pour les psychosociologues et sociologues d’intervention
d’aujourd’hui, la référence aux travaux
de René Lourau sur la démarche d’intervention
de l’analyse institutionnelle (socianalyse) est plutôt
une référence " négative ". De récentes
publications dans ce domaine témoignent de cette tendance
à faire de René Lourau un " ancêtre ",
sentant le soufre, ayant accompli l’essentiel de son œuvre
dans les années 70. Les auteurs de ces publications contemporaines
caricaturent autant les premières expériences socianalytiques
qu’ils méconnaissent systématiquement les travaux
les plus récents de René Lourau.
Bien qu’il soit resté, tout au long de son cheminement
de chercheur, extrêmement critique sur l’institution
scientifique, René Lourau ne s’en est jamais retiré.
Certains de ces livres montrent très bien la manière
dont opérait cet attachement qui le poussait dernièrement
à chercher les conditions de possibilité d’un
nouveau champ de cohérence scientifique. Son intérêt
revendiqué pour les sciences dites exactes et pour la réflexion
épistémologique en témoignent également.
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« Institution et implication : l’oeuvre de René
Loureau »
http://idem6080.lautre.net/article.php3?id_article=448
Ce livre à vocation large, s’adresse tout autant à
ceux qui connaissent qu’à ceux qui ne connaissent pas
René Loureau : d’un côté, l’ouvrage
fait le tour complet de son oeuvre et de sa vie, d’un autre
côté, un certain nombre de personnes sont mises à
contribution pour donner leur avis sur chacune de ses publications,
et il y en a eu beaucoup. La tâche n’était pas
facile, car R Loureau fut un personnage complexe, qui a été
à la fois un théoricien et un praticien. Le grand
intérêt de cet ouvrage devient alors multiple : il
y a ceux qui l’ont côtoyé et qui témoignent,
ceux qui analysent sa pensée, et ceux qui la situent parmi
les courants de pensée de son époque.
Même si l’influence de R Loureau ne fut pas importante
au sein des mouvements pédagogiques, nul ne peut ignorer
sa sensibilité vis à vis du mouvement Freinet, au
moins de la pédagogie institutionnelle. Cet ouvrage devient
pourtant incontournable au vu des différents concepts développés
et analysés par René Loureau qui furent : l’autogestion
(qu’elle soit politique ou pédagogique), l’implication,
l’analyse institutionnelle,...
René Loureau a travaillé avec G Lapassade, F Oury,
R Pagès,.... il promouvait une certaine auto-analyse de l’implication
du chercheur dans le terrain. Ils se sont essayés à
« l’intervention » en utilisant l’analyse
institutionnelle comme méthode de travail.Si ce livre reste
souvent complexe, il devient passionnant au détour de certaines
pages comme dans le chapitre traitant de l’ouvrage : «
la clé des champs » ou il décrit de manière
prémonitoire le fonctionnement de notre société
: « Le simulacre contemporain, c’est en somme la localisation
dernière du croire dans le voir, c’est le vu identifié
à ce qui doit être cru. »
Olivier Francomme janvier 2005
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