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Origine : http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=7077
Pour la première fois, Amnesty International (AI) publie
un rapport sur les violences faites aux femmes en France. Considérées
pendant longtemps et par beaucoup comme une affaire privée
qui ne relève que de l’intime, les violences faites
aux femmes sont pour AI une affaire d’Etat. Cette étude
met en avant les problématiques des violences au sein du
couple et de la traite des femmes aux fins de prostitution. D’autres
aspects, comme les obstacles spécifiques rencontrés
par les femmes dans un contexte de migration sont également
abordés, en particulier la question des mariages forcés
et des mutilations sexuelles féminines.
Le but de cet ouvrage est de faire un état des lieux, non
pas de la violence elle-même, mais de la réponse des
autorités françaises aux violences subies par les
femmes. La contribution d’AI à la lutte contre ces
violences est un signal d’alarme adressé à la
société et un appel à la responsabilité
de l’Etat. « Tant que cette violence spécifique
sera occultée ou relativisée, tant qu’elle ne
sera pas suffisamment prise en compte par l’Etat et reconnue
comme un véritable enjeu par la société toute
entière, elle ne cessera pas. C’est à ce prix
seulement que la France qui se revendique comme la patrie des droits
de l’homme sera aussi celle des droits des femmes. »
rappelle Prune de Montvalon, chercheuse d’AI France sur les
violences faites aux femmes en France.
Violences au sein et autour du couple : tous les quatre
jours en France, une femme meurt sous les coups de son partenaire.
[1]
« J’ai [...] tenté de prouver sa violence, mais
c’était particulièrement difficile car il prenait
soin de frapper où ça laissait le moins de traces
(coups de poing dans l’estomac) et les quelques certificats
médicaux que j’ai pu utiliser ne mentionnaient pas
grandchose. » [2]
Prévenir, sanctionner, réparer
Ce document rappelle que le droit international oblige les Etats
à sanctionner les auteurs, mais aussi à agir pour
prévenir ces violences et garantir une réparation
adéquate aux personnes qui les ont subies. Afin que la France
honore ses obligations, AI demande au gouvernement, par un courrier
adressé au Premier ministre, M. de Villepin, le 1er février
2006, d’adopter une politique ambitieuse en la matière
en s’appuyant sur un plan d’action interministériel
coordonné.
Traitement judiciaire et accompagnement social efficaces
AI demande que le traitement judiciaire des allégations
de violence soit rapide et efficace. Dès lors que les autorités
compétentes prennent connaissance d’une situation de
violence, elles doivent s’assurer que des mesures de protection
adéquates soient prises pour protéger les femmes de
nouvelles violences, que les auteurs soient convoqués sans
délai devant la justice et éloignés du domicile
si la situation le demande. En cas d’éloignement, il
est indispensable que s’opère un suivi, aussi bien
de la victime que de l’auteur dans un souci de protection.
Coordination et politique volontariste
S’il existe des mesures et dispositions relatives à
la lutte contre la violence au sein du couple, celles-ci sont disparates,
morcelées et appliquées de façon hétérogène
sur le territoire national. Des cas de bonnes pratiques existent
en France. Cependant, ces initiatives ne font pas toujours l’objet
d’une coordination entre les différentes autorités
en jeu et surtout ces exemples sont encore assez rares pour être
remarqués. Ils reposent plus sur l’initiative d’individus
que sur une véritable stratégie politique ambitieuse.
AI appelle l’Etat à mettre un cadre à son intervention
en assurant une meilleure articulation entre les procédures
civiles et pénales. Renforcer la coordination au niveau national
permettra une action efficace et un recueil d’informations
quant à son action sur l’ensemble du territoire.
Sensibilisation et information Pour mieux lutter contre les violences
faites aux femmes, AI enjoint l’Etat d’organiser une
information régulière de l’opinion publique
à la problématique des violences faites aux femmes
et de mettre, en œuvre en lien avec l’Education nationale,
une campagne de prévention des comportements sexistes dans
les milieux scolaires. AI demande aussi à l’Etat d’envisager
la création d’un observatoire national des violences
faites aux femmes, qui permettrait de mieux connaître et de
mesurer l’ampleur et les différents aspects de ce fléau
par une collecte systématique des données, mais aussi
de surveiller la mise en œuvre des lois et d’en évaluer
l’impact.
Traite : des victimes, pas des délinquantes Le rapport d’AI
recommande au gouvernement français d’adopter et de
mettre en œuvre une stratégie globale de lutte contre
la traite des êtres humains centrée sur la protection
et la garantie des droits humains des victimes, et qui vise la prévention
de la traite des êtres humains, la sanction des auteurs, et
la réparation des préjudices subis par les victimes.
AI appelle la France à signer, ratifier et mettre en œuvre,
sans délai, la Convention européenne sur la lutte
contre la traite des êtres humains.
« On a appelé Y. On lui a demandé de nous prêter
de l’argent. Il nous a dit qu’on devrait le rembourser
dans une semaine. Comme c’était mon petit ami, je ne
me doutais de rien. Dix jours plus tard, il nous a dit qu’on
devait rembourser notre dette et il nous a présentées
à B. et à A. (un homme et une femme). Ils étaient
proxénètes et on nous a dit que c’était
juste pour une fois, une manière de rembourser notre dette.
Ils nous ont dit que ce qu’on allait faire allait rester entre
nous. J’ai dit d’accord et je l’ai fait une fois.
Au retour à l’office (bureau des proxénètes),
ils m’ont offert une poudre blanche qui s’appelle PICO.
J’étais dégoûtée de ce que je venais
de faire et j’en ai pris. Le lendemain, ils m’ont offert
une nouvelle dose. Une fois que je l’ai prise, ils m’ont
dit que je devais la payer. J’ai dû alors retourner
dans l’office et j’ai été obligée
de travailler pour eux pendant un an. Je leur devais tout le temps
de l’argent. J’ai quitté le lycée et je
dormais dans une chambre en haut de l’office. Quand j’ai
eu 18 ans, ils m’ont dit que je devais partir [dans un pays
d’Europe occidentale] pour rembourser ce qui restait et le
reste je pouvais le garder. Je n’ai donc pas eu le choix et
j’ai dû obéir. » [3]
AI demande aux autorités compétentes de considérer
une personne comme victime à partir du moment où il
existe des motifs raisonnables de croire qu’elle est ou qu’elle
a été, victime de la traite. L’identification
et la protection des personnes victimes de la traite passe par l’accès
pour les victimes à une information sur leurs droits, par
la sensibilisation, la formation et la qualification des professionnels
et des autorités compétentes.
AI demande aux autorités françaises de s’assurer
que les victimes de la traite ne soient pas sanctionnées
pour des faits, notamment le racolage et le séjour irrégulier,
résultants de l’exploitation dont elles sont victimes.
Les autorités doivent s’assurer que toute victime de
la traite, quelle que soit la régularité de leur séjour
dans le pays et ce sans condition de dénonciation, a accès
à une protection adéquate, ainsi qu’à
des possibilités de réinsertion et de réhabilitation.
Pour Geneviève Sevrin, présidente d’AI France,
« toutes ces violences ont pour point commun d’être
fondées sur une discrimination de genre. De cette discrimination
découle la domination. Cette violence spécifique s’exerce
sur les femmes avant tout parce qu’elles sont femmes ».
Ce rapport est édité chez Autrement. Il sera disponible
le 9 février en librairie.
Dernière modification le : 8 février 2006
[1] 1 Enquête du gouvernement auprès des services
de police - 23 novembre 2005
[2] 2 Témoignage de Mme N., recueilli par Amnesty International,
2005
[3] 3 Témoignage de K., recueilli par Amnesty International,
2004/2005
Les violences faites aux femmes en France : une affaire d’Etat
!
12 février 2006, par Brigitte Desender
MERCI pour cette déclaration, j’ai été
battu en 1986 et 20 ans après vous déclarez que c’est
une affaire d’état VRAI et non des phénomènes
de société ! Je puis vous dire que mon papa hélas
décédé serait fier car c’est lui qui
m’a éduqué dans ce sens du respect d’autrui.
Il a protégé des femmes battues, il allati chercher
les gendarmes à cette époque et ceux-ci refusaient
de se déplacer. C’est pour cela que le jour où
j’ai été battu, je suis partie mais la galère
ou le parcours du combatttant. D’aillerus j’ai transmis
à un député toutes mes doléances pour
que cela avance et que le protège pas le corps électotal
de ces messieurs. Nous avons fait plus pour les homosexuels que
pour l’équilibre d’un foyer ou d’un couple.
Brigitte
DESENDER brigitte
J’ai subi et je ne l’oublierai jamais
9 février 2006, par Flo816
Bonjour,
Je suis une jeune maman de 26 ans et j’ai deux enfants.
Il m’a fallu voir ma vie défiler devant mes yeux
pour avoir enfin le courage de déposer plainte contre le
père de mes enfants.Le coups de pieds qu’il me donnait,
les insultes et toutes les fois qu’il me rabaissait quand
nous étions seuls ou devant les autres de m’avaiant
pas décidée. Il a fallu d’une menace avec un
couteau de cuisine devant mon fils de 3 ans et demi, il a fallu
que ses mains m’étranglent pour qu’enfin je disent
STOP.
J’ai appelé la police toute paniquée. J’ai
été porter plainte le lendemain et l’affaire
a été classée sans suite. Un rappel à
la loi avait selon le Procureur suffit à faire cesser le
trouble. Mais après ce mois de mai 2004 plusieurs mains courantes
ont suivie. En février 2005, au commissariat de proximité
un agant de police (une femme) m’a dit : vous n’allez
pas venir déposer des plainte tous les 6 mois !!! Il n’ont
pas accpeter ma plainte pour harcèlement téléphonique,
verbal et autre violence faite dans la rue quelques jours plus tôt.
J’étais en pleurs, j’avais peur et le Major énervé
par mes pleurs m’a demandé de cesser !!comme si c’était
du cinéma. Le soir même il m’avait donné
RDV pour une médiation, une pseudo-médiation avec
le père de mes enfants. Et là j’étais
seule. 2 des 3 femmes agent de police, si on peut appeler ça
comme cela, se sont acharnées sur moi allant même jusqu’à
plaisanter avec le père de mes enfants quand il me disait
de fermer ma gueule. Cette médiation a été
l’enfer pour moi. Par peur d’être en contact avec
le père de mes enfants, je suivais scrupuleusement le jugement
rendu suite à notre séparation et je respectait le
droit de visite aussi minime soit il qui lui était accordé.
Cela ne plaisait pas aux agent et je leur avait répondu que
c’était mon droit. Ce quoi à répondu
une des 3 agents : ça me débecte d’entendre
parler des gens aussi cons !! Il m’a fallu retenir mes larmes
devant chez gens sans coeur !Je n’aurais pas pu en supporter
davantage, je suis partie. En mai 2005, à mon retour de vacances,
un coup porté au visage, m’obligeait une fois de plus
à déposer plainte mais cette fois à l’hôtel
de Police où m’a plainte avait été acceptée.
Je ne dors pas correctement, je suis stressée angoissée.
Le 23 février 2006, j’ai une audience au tribunal de
Police de Pontoise. Le père de mes enfants tente de me dissuader
d’y aller. Il veut qu’on y aille ensemble et dit qu’il
n’aime pas la justice ; que cette affaire ne pourra qu’envenimer
la situation...
Je reste sur mes gardes car tout peut arriver. Je pense que les
femmes policiers à qui j’ai eu affaire ont manqué
réellement de professionalisme et moi qui croyait qu’on
pouvait avoir confiance en la Police...
Si le père de mes enfants est condamné à
me verser des indemnités : c’est bien. Mais je sais
que ce n’est pas ça qui l’arrêtera. En
France, c’est ainsi qu’est le système. Moi j’opterais
plutôt pour des travaux d’intérêt général
et un suivi psychologique voire psychiatrique de longue durée
.
De toutes façons, il n’est rien que la justice puisse
décider qui eeffacerait la douleur que j’ai (et que
je ressens) et le mal que j’ai subi...
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