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Origine : http://news.doctissimo.fr/le-cerveau-ne-se-laisse-pas-acheter-_article514.html
La motivation financière n’améliore pas les
performances intellectuelles !
C’est ce que prétend une équipe de chercheurs
français de l’Inserm. Ceux-ci ont voulu évaluer
la réalisation d’une tâche intellectuelle en
fonction des stimulations.
En effet, lorsque nous décidons d’accomplir quelque
chose, une première zone de notre cerveau, constituée
de "neurones de la motivation", va nous pousser à
agir.
Une seconde zone cérébrale va alors prendre en charge
la réalisation de l’acte lui-même. Pour connaître
les liens qui unissent ces deux régions, l’équipe
de Bruno Dubois (Pitié Salpetrière, Paris) a soumis
six volontaires à un test.
Ceux-ci devaient repérer des analogies entre des groupes
de mots, avec une difficulté croissante. Une motivation financière
était proposée en fonction du niveau de l’exercice
(300 euros au maximum).
Or les chercheurs ont mesuré les temps de réactions
et la performance. Ils ont également observé par Imagerie
par résonance magnétique (IRM) les zones activées
dans le cerveau.
Résultat : plus la difficulté s’élève,
plus il y a de neurones d’"action" qui participent.
Mais en revanche, l’argent ne provoque pas une plus grande
activation de la zone de "motivation".
Au contraire, le nombre de neurones qui interviennent dans cette
région semble diminuer avec la difficulté. En fait,
si la stimulation liée à l’argent est effectivement
plus forte avant d’effectuer la tâche, elle est diminuée
lors de la réflexion. Pour les chercheurs, il existe un "filtre"
qui inhibe les émotions pour les empêcher d’interférer
avec nos capacités cognitives.
Une meilleure connaissance de ces mécanismes pourrait notamment
permettre de mieux traiter la dépression par exemple. En
attendant, évitez de parler de cette recherche à votre
patron : vous auriez bien du mal à justifier ensuite votre
demande d’augmentation !
Source : PNAS, avril 2002 ; vol. 99 : p. 5669-5674.
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