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Origine : http://chicheweb.org/article.php3?id_article=85
On a éclaté les agglomérations en interminables
banlieues autoroutières, car c'était le seul moyen
d'éviter la congestion véhiculaire des centres d'habitation.
Mais cette solution a un revers évident : les gens, finalement,
ne peuvent circuler à l'aise que parce qu'ils sont loin de
tout. Pour faire place à la bagnole, on a multiplié
les distances : on habite loin du lieu de travail, loin de l'école,
loin du supermarché - ce qui va exiger une deuxième
voiture pour que la "femme au foyer" puisse faire les
courses et conduire les enfants à l'école. Des sorties
? Il n'en est pas question. Des amis ? Il y a des voisins... et
encore. La voiture, en fin de compte, fait perdre plus de temps
qu'elle n'en économise et crée plus de distances qu'elle
n'en surmonte. [...]
"La ville" est ressentie comme "l'enfer", on
ne pense qu'à s'en évader ou à aller vivre
en province, alors que, pour des générations, la grande
ville, objet d'émerveillements, était le seul endroit
où il valût la peine de vivre. Pourquoi ce revirement
? Pour une seule raison : la bagnole a rendu la grande ville inhabitable.
Elle l'a rendue puante, bruyante, asphyxiante, poussiéreuse,
engorgée au point que les gens n'ont plus envie de sortir
le soir. Alors, puisque les bagnoles ont tué la ville, il
faut davantage de bagnoles encore plus rapides pour fuir sur des
autoroutes vers des banlieues encore plus lointaines. Impeccable
circularité : donnez-nous plus de bagnoles pour fuir les
ravages que causent les bagnoles.
Extraits de "L'idéologie sociale de la bagnole",
André Gorz, 1973
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> Adapter la ville à la voiture...
10 novembre 2002, par nigershe
C'est un cercle vicieux de plus autour de la voiture. La voiture
a rendu les centre ville invivables et poussé les citadins
à devenir des rurbains qui se déplacent en voiture,
polluant les citadins, qui ne supportent plus la ville et se déportent
à la campagne, se déplaçant en voiture, polluant
etc... Et chacun de se lamenter, mon petit village était
charmant, mais depuis qu'ils ont construits telle rocade, c'est
devenu invivable, je vais aller plus loin...
o
> Il faut adapter l'automobile à la ville
9 mars 2005, par marcel
Il faut adapter l'automobile à la ville
Georges Pompidou, ancien président de la République
Française, déclarait en 1971 qu'il faut adapter la
ville à l'automobile. Cette phrase, devenue célèbre,
n'était en fait que la conséquence idéologique
d'un processus historique trouvant sa source au début du
XXème siècle avec le développement de l'automobile.
La massification progressive de la production et de la consommation
automobile s'est traduite par un mouvement continu d'accaparement
de l'espace public au profit de l'automobile. Le point culminant
de cet accaparement a sans doute été atteint en France
dans les années 70, quand les projets d'autoroutes urbaines
devaient déboucher au coeur des agglomérations, au
pied des cathédrales. Le concept d'espace public se dilue
alors dans celui de voirie, destinée à supporter les
déplacements motorisés. On atteint les limites de
la forme urbaine, du bâti ; autrement dit, on ne peut plus
repousser les murs, sauf à détruire le tissu urbain
historique de nos villes anciennes.
La ville s'est adaptée à l'automobile !
Les espaces publics sont devenus essentiellement des lieux de
transit ou de passage dans lesquels il n'est souvent même
pas possible de s'arrêter ; ils ont perdu leurs qualités
d'accueil et de sociabilité.
Alors qu'ils étaient à l'origine les lieux privilégiés
des relations sociales, les boulevards et les rues qui invitaient
à la promenade sont aujourd'hui, dans bien des cas, délaissés,
sans statut et sans âme. Partout, la circulation et les transports
posent problèmes : congestion, accidents, bruit, pollution.
La ville n'est plus tant lieu complexe d'activités qui se
mélangent que juxtaposition de zones spécialisées
: habitat, commerce, loisirs,...
La ville-automobile
Cette spécialisation de la ville s'accompagne également
d'un processus d'homogénéisation, accompagnant la
mondialisation économique. Le système automobile étend
ses limites en tous points de l'espace-monde, toutes les villes
commencent à se ressembler, comme le montre très bien
le dessin de Singer. La ville-automobile devient universelle.
Dans les villages aussi, l'automobile a déstructuré
le tissu social ; la Grand'rue est devenue « traversée
d'agglomération » ! La ville-automobile, avec son cortège
de nuisances, fait fuir le citadin et le conduit à aller
vivre en périphérie ou en banlieue. Cependant, il
retourne dans le centre pour travailler, se distraire, étudier
ou faire ses achats !
La ville éclatée et l'urbanisation en tâche
d'huile, rendue possible par les progrès automobiles, nécessitent
des infrastructures coûteuses. Les trajets s'allongent. En
ville, de plus en plus de véhicules motorisés circulent
et stationnent, ce qui augmente encore la congestion, la pollution,
le bruit et l'agressivité.
Adapter l'automobile à la ville
Pour rompre ce cercle infernal, il devient urgent d'adapter l'automobile
à la ville. Une politique d'accroissement de l'espace piéton
lentement grignoté par l'élargissement des rues, devient
indispensable pour rendre à la ville ses multiples fonctions.
Une politique de transports collectifs efficace et une réduction
drastique, à la fois de l'espace dédié à
l'automobile et de la vitesse automobile, deviennent également
indispensables pour rendre à la ville son urbanité.
L'automobile a tout pris dans la ville, la ville doit désormais
tout lui reprendre. Il devient nécessaire de favoriser systématiquement
les piétons, les vélos, les rollers et skaters, les
transports en commun, au détriment de l'automobile. L'automobile
doit se faire discrète, doit s'adapter aux nouvelles conditions
d'urbanité souhaitées par de plus en plus de monde.
La première priorité est de faire baisser le trafic
automobile, par tous les moyens opportuns : réduction drastique
du nombre de voies de circulation, aménagements pour casser
les vitesses, péages urbains, stationnement impossible...
C'est grâce à cette réduction sévère
du trafic automobile que se développeront les modes de déplacements
alternatifs et qu'un nouvel urbanisme verra le jour, plus dense,
plus économe en espace, au sein duquel la mixité urbaine
ne sera plus seulement un thème de colloque, mais une pratique
urbanistique courante.
L'automobile doit s'adapter aux usagers fragiles de l'espace public,
aux jeux des enfants, aux pratiques de sociabilité sur l'espace
public, elle doit s'adapter à la ville.
Marcel
http://antivoitures.free.fr/
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