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Origine : http://www.vecam.org/article.php3?id_article=191
Dos de livre : Le capital et la science
se servent l’un de l’autre dans la poursuite de leurs
buts respectifs, qui quoique différents, ont beaucoup en
commun. L’un et l’autre poursuivent la pure puissance
au sens Aristotélicien, sans autre but qu’elle-même.
L’un et l’autre sont indifférents à toute
fin, à tout besoin déterminé, car ne rien ne
vaut la puissance déterminée de l’argent, d’une
part, de la connaissance théorétique, d’autre
part, capables de toutes les déterminations puisqu’elles
les refusent toutes. L’un et l’autre se verrouillent
par la technique désubjectivantes du calcul contre la possibilité
du retour réflexif sur soi. Mais l’alliance du capital
et de la science présente depuis peu des fissures. Car s’il
n’est pas question pour le capital de s’émanciper
de sa dépendance vis à vis de al science, la perspective
s’ouvre à la science de pouvoir s’émanciper
du capitalisme.
Nous recommandons vivement à tous les adhérents de
Vecam de lire et de faire lire le dernier livre d’André
Gorz publié aux Éditions Gallilée sous le titre
de "L’immatériel". Ce petit livre, écrit
avec une grande simplicité, apporte un éclairage cohérent
sur l’évolution du capitalisme actuel, lui-même
sous la pression de son entrée dans "l’ère
informationnelle". Après avoir fait une présentation
très alléchante du travail "immatériel"
et du capital "immatériel", il s’interroge
dans les deux derniers chapitres sur l’alternance : vers une
société de l’intelligence ? Ou vers une civilisation
post-humaine ? Distinguant bien le savoir culturel des connaissances
techniques marchandisables, il brosse avec quelques inquiétudes
les objectifs desubjectivants, aussi bien du capitalisme que de
la science, qui ne permettent plus le retour réflexif sur
soi. Il montre enfin que l’alliance du capital et de la science
commence à présenter des fissures : "Mais s’il
n’est pas question pour le capital de s’émanciper
de sa dépendance vis-à-vis de la sicence, la perspective
s’ouvre à la science de pouvoir s’émanciper
du capitalisme". Mais qui donc, s’interroge-t-il, mènera
la réforme de la pensée et la nécessaire bataille
de l’esprit ?
Jacques Robin.
Article posté le lundi 19 mai 2003
Origine : http://www.vecam.org/article.php3?id_article=191
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