5 montre quant à elle que les pouvoirs publics investissent des moyens importants sur les espaces publics des quartiers qui sont touchés par le processus de gentrification résidentielle, et cela de manière plus ou moins avancée (tableau 2) : quartiers populaires en voie de gentrification, pôles de précarité – où la gentrification a déjà commencé – et quartiers gentrifiés dans les années 1980-1990.
Tableau 2. Les « quartiers verts » dans leurs contextes socio-démographiques (source INSEE RGP 1999 ; d’après Fleury, 2007, p. 305-306)
Certes, les effets de l’aménagement d’un espace public sur la gentrification résidentielle restent mal connus. À Paris, la plupart des élus se disent « vigilants » ; quant aux associations de protection ou d’amélioration du cadre de vie, elles se disent conscientes des dynamiques résidentielles mais refusent de les relier à leur action (Fleury, 2007). Pourtant, l’aménagement des espaces publics de proximité, qui participe pleinement à l’embellissement de la ville, contribue immanquablement à valoriser l’immobilier dans les quartiers où il est mis en œuvre. Pour ne citer que quelques exemples, on peut évoquer la réhabilitation des rues du Marais dans les années 1980, de certains quartiers comme la Butte-aux-Cailles ou Mouffetard dans les années 1990, ou encore des berges des canaux dans les années 1990 et 2000 (canal Saint-Martin et bassin de la Villette), qui ont contribué à revaloriser ces portions de l’espace urbain, et donc à l’augmentation des valeurs immobilières. Les agences immobilières ne s’y sont pas trompées en affichant désormais l’étiquette « quartier vert » dans leurs petites annonces, au même titre que la proximité des commerces et des transports en commun. La présence d’un square et la qualité esthétique d’une rue constituent bel et bien une aménité et donc un argument de vente supplémentaire.
La politique culturelle : équipements et événements culturels
L’embellissement de la ville s’accompagne de son animation culturelle. La politique culturelle passe tout d’abord, de manière classique, par la création de nouveaux équipements. De nombreux investissements ont ainsi été réalisés par l’État puis par la Ville de Paris dans le Nord-Est parisien. On peut en particulier évoquer les équipements qui s’inscrivent dans le complexe du Parc de la Villette : Zénith, Cité des Sciences et de l’Industrie, Cité de la Musique, construits par l’État dans les années 1980 et 1990. Plus récemment, la Mairie de Paris a poursuivi dans ce sens. Plusieurs friches industrielles ont été transformées en lieux consacrés à la production et à la consommation culturelle. Le long du canal Saint-Martin, l’ancien entrepôt Point P a été repris par l’association Usines Ephémères en 2004, avec le soutien de la Mairie. Devenu « Point Ephémère », le bâtiment rassemble un lieu d’exposition, une salle de concerts et un café, ainsi que des résidences d’artistes. Dans le faubourg du Temple, l’ancienne Maison des Métallos, haut lieu du syndicalisme ouvrier depuis le Front Populaire, a été réhabilitée en 2006 et transformée en un équipement culturel consacré aux spectacles vivants, réduisant à la portion congrue la place du comité d’associations qui animait le lieu auparavant 6. Enfin, à proximité des voies de chemin de fer de la gare de l’Est, 35 000 m² consacrés à la création artistique contemporaine et intégrant aussi un restaurant, un café et des commerces ont été inaugurés en 2008 au 104 rue d’Aubervilliers (19e), à la place des anciennes pompes funèbres municipales. Avec un investissement de 102 millions d’euros, soit près du quart du budget consacré au logement social la même année, le « Cent quatre » constitue le projet culturel le plus important du premier mandat de B. Delanoë.
Mais à côté de la création de nouveaux équipements, les pouvoirs publics investissent également aujourd’hui de plus en plus dans l’organisation de manifestations culturelles qui se traduisent par des animations dans l’espace public. Il s’agit notamment des grandes fêtes prestigieuses et médiatisées que sont Paris Plage ou la Nuit Blanche, mais aussi de festivals comme Paris quartier d’été ou Cinéma au clair de lune. Ces animations prennent des formes très diverses, intégrant le plus souvent la musique et la danse, mais aussi de plus en plus l’art contemporain. La plupart sont conçues comme des événements qui s’appuient sur une scénographie, et certaines comprennent des aménagements éphémères. Finalement, ce sont bien les outils d’une politique culturelle qui tente de s’adresser à un plus large public depuis les années 1960.
C’est en examinant leur géographie que l’on prend conscience du rôle que ces animations de l’espace public peuvent jouer dans le processus de gentrification. En effet, de nouveaux lieux de la fête ont progressivement émergé dans la ville (carte 3). Les parcs et les berges ont gagné en fréquentation, et même si le centre continue à jouer un rôle important, la diffusion des fêtes et animations vers la périphérie constitue l’un des objectifs plus ou moins explicites des acteurs municipaux de la culture (Pouessel, 2005 ; Fleury, 2007). Parmi les fêtes et festivals organisés tout ou partie en plein air, cette tendance n’a ainsi cessé de s’affirmer d’une édition à l’autre. Paris Plage apparaît incontestablement comme l’opération la plus emblématique de cette diffusion de la fête vers la périphérie : créée en 2001 sur les berges historiques de la Seine, l’opération – rebaptisée Paris Plages – a d’abord été étendue en 2006 au 13e arrondissement, le long de la ZAC Paris Rive Gauche, avant d’intégrer désormais celles du bassin de la Villette dans le 19e arrondissement.
Derrière des objectifs louables de valorisation de l’espace public, de faire connaître l’art contemporain ou encore d’offrir une plage à ceux qui ne partent pas en vacances, ces opérations contribuent à faire de ces quartiers de nouvelles centralités culturelles et ludiques. Elles contribuent à un changement d’image et de fréquentation de ces anciens quartiers populaires, en y attirant des citadins venus du reste de Paris voire de toute l’agglomération, plus diplômés et plus aisés, et donc potentiellement gentrifieurs (Pouessel, 2005 ; Fleury, 2007). Les effets sont d’autant plus importants que ces opérations viennent renforcer la portée des aménagements d’espaces publics réalisés depuis les années 1980 et 1990. De plus, même si on a affaire à des centralités éphémères, il faut aussi compter avec les grands équipements construits ou en construction dans les anciens quartiers populaires.
Carte 3. Vers une redéfinition des centralités culturelles et ludiques par les politiques publiques
3. Le sens (politique) des politiques urbaines
Les mesures prises par la Mairie de Paris depuis 2001, dans des domaines aussi variés que l’habitat, les espaces publics ou la culture, se rattachent à des politiques différentes, avec des acteurs multiples et des objectifs divers. Pour autant, ces différentes politiques s’inscrivent dans un renouvellement d’ensemble de l’action publique qui possède, selon nous, une cohérence à expliciter. Au-delà de l’investissement réel dans le logement et les équipements publics, et de l’objectif consensuel de maintien de la mixité sociale à Paris, nous souhaitons montrer ici en quoi ces politiques accompagnent la gentrification.
Ainsi, ces différentes politiques s’articulent entre elles sur le terrain, et leur géographie est révélatrice de cet accompagnement de la gentrification : les quartiers populaires qui sont investis par les classes moyennes et supérieures sont ceux qui bénéficient le plus des créations d’espaces verts, de « quartiers verts », de nouveaux équipements sportifs et culturels ; les nouveaux parcours de l’opération Nuit Blanche et le déplacement vers le nord-est de Paris Plages forment aussi un soutien public explicite à cet investissement des gentrifieurs dans des quartiers encore en marge du processus. En outre, le renouveau de l’action publique vient pleinement satisfaire les souhaits des gentrifieurs. Ces derniers sont souvent les premiers à s’exprimer dans les conseils de quartier mis en place par la municipalité de gauche pour favoriser la participation des habitants dans les politiques urbaines (Blondiaux, 2000). Ce faisant, dans les quartiers qui se gentrifient, les conseils de quartier apparaissent comme un outil de justification a posteriori des politiques publiques par ceux-là mêmes qui en bénéficient et les réclament.
Une politique au service des classes moyennes ?
Plus généralement, le passage sous silence du processus de gentrification en cours, de ses modalités de progression et de ses dynamiques spatiales éclaire la volonté d’embellissement général de la ville et sa valorisation culturelle. L’implantation de grands équipements culturels – dont Paris ne manque pourtant pas – dans le Nord-Est parisien – participe pleinement de l’appui à la gentrification par la culture, expérimenté à Los Angeles (Davis, 1997) comme à Bilbao (Vicario et Martínez Monje, 2003). La culture n’est pas seulement instrumentalisée pour valoriser l’image de la ville et attirer résidents aisés, touristes et investissements privés, la création d’équipements culturels s’adresse aussi directement aux professionnels de la culture dont on a vu qu’ils étaient à l’avant-garde du processus de gentrification. La petite bourgeoisie intellectuelle, les professions culturelles, les cadres hautement diplômés sont doublement destinataires de la politique menée par la municipalité parisienne, dont les élus sont eux-mêmes issus de ces groupes sociaux. Sur le plan matériel, ils sont les plus à même de profiter aussi bien des conseils de quartier, des nouveaux équipements sportifs, scolaires et culturels, ou des infrastructures dédiées aux circulations douces. Et sur le plan idéologique, c’est leur vision de la ville qui triomphe, à la fois esthétique, patrimoniale et ludique : les politiques publiques actuelles contribuent pleinement à façonner des « paysages urbains que peuvent “consommer” les classes moyennes et moyennes supérieures » (Smith, 2003, p. 58). L’orientation des politiques urbaines en faveur des classes moyennes se fait sous couvert d’intérêt général, celles-ci étant conçues comme amplement majoritaires 7, dans la lignée de l’idéologie de la moyennisation de la société pendant les Trente Glorieuses, pourtant aujourd’hui pleinement contredite par la tendance à l’augmentation des inégalités de revenu (Bihr et Pfefferkorn, 1999). En réalité, les classes moyennes parisiennes sont en général bien au-dessus du niveau médian de revenu en France. Parmi elles, les gentrifieurs sont largement des électeurs du Parti socialiste ou des Verts, de sorte que les politiques municipales menées à Paris ont également pour but de satisfaire un électorat. La réélection de B. Delanoë en 2008 montre la réussite de cette stratégie : en particulier, la reprise par la majorité municipale du souci écologiste porté par les Verts a finalement bénéficié au Parti socialiste puisque celui-ci a conforté son hégémonie au sein de la gauche parisienne aux dépens des Verts.
L’éviction des classes populaires et des indésirables
Là où se vérifie la distinction claire entre classes moyennes et intérêt général, c’est précisément dans la déstructuration des quartiers populaires qu’entraînent ces différentes politiques et dans « l’éviction des indésirables » (Belina, 2003). Dans l’habitat, la réhabilitation par les acteurs privés comme l’éradication de l’habitat insalubre entraînent la réduction progressive du parc accessible aux classes populaires. De ce point de vue, l’action publique ne permet que d’améliorer les conditions de logement pour la minorité de ceux qui peuvent se maintenir. Plus généralement, l’action publique tend à faire disparaître les espaces publics tels qu’ils existaient auparavant dans les quartiers populaires : ces espaces ordinaires parfois dégradés mais assurant la fonction d’espaces de séjour se muent progressivement en espaces de grande qualité esthétique peu propices aux usages populaires traditionnels. Au niveau symbolique, les nouveaux aménagements tendent à effacer la mémoire et l’appropriation populaire des lieux, renforçant ainsi l’exclusion des anciens habitants. Comme le renouvellement commercial ou les événements culturels, un espace public de qualité peut en effet constituer une barrière symbolique pour certains groupes sociaux : la rue n’attire plus le même public, et certains groupes n’ont plus de raison d’y venir parce qu’ils ne sont pas sensibles à l’ambiance de la rue et de ses commerces, voire n’osent plus s’y aventurer parce qu’ils sont mal accueillis dans un espace dont ils ne possèdent pas les codes. L’espace public n’est alors plus vraiment marqué du sceau de « l’hospitalité » (Joseph, 1998).
L’exclusion peut être encore plus radicale quand il s’agit de groupes considérés comme indésirables. Le cas des sans-logis est le plus évident. Si l’on ne retrouve pas en Europe des cas extrêmes comme aux États-Unis, où les parcs sont enclos et redessinés pour éviter l’installation de sans-logis (Smith, 1992), de nouvelles conceptions du mobilier urbain émergent dont la finalité est la même (Zeneidi-Henry, 2003). Par exemple, les bancs sont supprimés ou redessinés pour éviter qu’on ne s’y allonge, des systèmes d’arrosage sont installés sur les pelouses. A Paris, la tendance est certes bien moins engagée qu’aux États-Unis, mais elle est bien réelle, en particulier sous la pression des habitants (Froment-Meurice, 2008). La présence de sans-logis, de dealers ou de prostituées constitue bien souvent l’une des raisons plus ou moins explicites de la mise en œuvre d’un projet d’aménagement, de l’organisation d’animations. C’est le cas pour les abords du canal Saint-Martin et du bassin de la Villette (y compris de la place de Stalingrad). C’est aussi le cas pour de nombreux squares réaménagés en vue de permettre la réappropriation par les habitants du quartier (notamment les mères et leurs enfants) d’espaces en partie appropriés par des groupes spécifiques, comme des dealers, des sans-logis ou encore des jeunes des classes populaires. C’est en analysant la place des sans-logis dans les politiques urbaines que D. Mitchell (1997) a pu parler de « paysage public », considérant que les espaces publics devenaient moins des lieux d’expression politique et de conflits sociaux que des décors à l’usage des citadins nantis et des lieux d’exclusion.
Ainsi, analyser la politique d’accompagnement de la gentrification comme destinée aux classes moyennes ne suffit pas. En effet, elle sert plus généralement les intérêts des classes dominantes en évinçant les classes populaires de la ville comme du débat public, donc de l’espace public dans ses différentes dimensions. Elle contribue à l’érosion de la conscience de classe des dominés, moyen efficace pour éviter l’émergence de conflits sociaux pouvant remettre en cause l’état actuel des rapports de classe.
Conclusion
Il apparaît donc que la spécificité des politiques publiques menées à Paris par le passé, comme le maintien d’un contrôle des loyers jusqu’en 1986, ou la production de logements sociaux jusque dans les années 1980, explique en partie le caractère tardif de la gentrification parisienne. Néanmoins, depuis Haussmann, les pouvoirs publics ont cherché à valoriser ou revaloriser le centre, favorisant la gentrification selon différentes modalités. Aujourd’hui encore, les politiques publiques parisiennes témoignent de cette volonté tout en cultivant une certaine ambiguïté quant à leurs objectifs et leurs destinataires. Le renouveau de l’action publique promu par la gauche à Paris depuis 2001 n’est pas en mesure d’arrêter le processus de gentrification dans l’habitat et contribue au contraire à l’accompagner par l’aménagement des espaces publics et la politique culturelle.
Cette complexité des politiques publiques rend d’autant plus nécessaire la recherche en sciences sociales sur leur rôle dans les transformations sociales et urbaines. Cet article est une invitation à explorer l’interaction entre politiques publiques et transformations structurelles. L’action des pouvoirs publics en faveur des dominants n’est pas toujours lisible et tend de plus en plus à brouiller sa propre interprétation à travers les techniques de communication. Le rôle des sciences sociales est de mettre au jour les rapports de pouvoir qui sous-tendent ces politiques et leurs effets, sans s’arrêter à la question trop souvent moraliste de l’intentionnalité des acteurs publics dans leur accompagnement réel et patent de la gentrification, même à leur insu. Le débat actuel sur les conditions matérielles de l’indépendance de la recherche ne peut faire l’économie d’une interrogation critique sur les questionnements et les méthodes d’approche des faits sociaux, la recherche urbaine se donnant rarement les moyens d’une réelle analyse critique des politiques publiques (Garnier, 2008).
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Notes
1 Citons par exemple la Cité des sciences et de l’industrie, ouverte en 1986 à l’emplacement des anciens abattoirs de la Villette, ou encore l’opéra Bastille, ouvert en 1989 à l’entrée du faubourg Saint-Antoine en pleine gentrification.
2 Un nouveau mode de calcul fait entrer dans la construction neuve les réhabilitations lourdes.
3 Il s’agit des résidences principales ne disposant ni de WC ni d’installation sanitaire (baignoire ou douche).
4 Il existe plusieurs types de logements sociaux. Le logement social classique est le PLUS (prêt locatif à usage social). Le PLS (prêt locatif social) s’adresse aux ménages dépassant de 30 % les plafonds du PLUS. Le PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) s’adresse aux ménages les plus modestes ayant des ressources inférieures à 60 % des plafonds PLUS.
5 Nous nous référons ici à une typologie des IRIS parisiens construite dans le cadre d’une étude sur les quartiers de Paris (Saint-Julien, 2008). En considérant la distribution de la population de plus de 15 ans selon l’âge, le niveau de diplômes, la catégorie sociale de la personne de référence du ménage et enfin le statut par rapport à l’emploi, cette étude a distingué huit types socio-démographiques que nous avons ensuite confrontés à la carte des « quartiers verts » (Fleury, 2007).
6 Le « Comité métallos » regroupe des associations locales et des habitants qui se sont mobilisés de 1997 à 2001 pour sauver ce lieu, alors partiellement mis en vente par l’Union fraternelle CGT des métallurgistes, de la spéculation immobilière. Aujourd’hui, ce collectif dénonce sa mise à l’écart de la nouvelle Maison des métallos, devenue un établissement culturel de la Ville, et sa location à des entreprises privées trente jours par an [voir www.lesmetallos.org].
7 C’est ce dont témoigne une étude de l’APUR, l’agence d’urbanisme de la Ville de Paris, Les Classes moyennes et le logement à Paris (novembre 2006), dans laquelle les classes moyennes sont définies en partie arbitrairement, pour correspondre à 60 % de la population parisienne.
Référence électronique
>Anne Clerval et Antoine Fleury , « Politiques urbaines et gentrification, une analyse critique à partir du cas de Paris », L'Espace Politique [En ligne], 8 | 2009-2, mis en ligne le 15 novembre 2009,
http://espacepolitique.revues.org/1314
Auteurs
Anne Clerval
UMR 8504 Géographie-cités
CNRS, Universités de Paris 1 et Paris 7
anne.clerval (at)
univ-paris-est.fr
Antoine Fleury
Chargé de recherches au CNRS
UMR 8504 Géographie-cités
CNRS, Universités de Paris 1 et Paris 7
afleury (at) parisgeo.cnrs.fr