Pour la première fois, la France s'associe à la Journée internationale
pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Nicole Ameline,
ministre déléguée à la Parité et à l'Egalité professionnelle, fêtera
cet après-midi les dix ans de Violences conjugales femmes info service
(1).
12 000 appels l'an dernier. «Il s'agit pour moi de donner aux femmes
la force et les armes, afin de ne jamais accepter l'inacceptable.»
La ministre voudrait mettre en place avec son collègue de la Justice
un instrument légal qui contraindrait le conjoint violent à quitter
le domicile conjugal.
Chaque mois en France, six femmes meurent des
suites de violences conjugales.
Dans Paris et sa petite couronne, la moitié des femmes tuées depuis
dix ans l'ont été par leur compagnon. Une femme sur dix serait victime
de son conjoint, d'«une relation de couple qui atteint gravement
sa personne, la maintenant dans un état de dépendance, de tension permanente
voire de peur» :
La définition retenue pour la première grande enquête statistique (Enveff,
Ensemble des violences faites aux femmes) dépasse les agressions physiques,
car «les violences psychologiques et verbales répétées sont aussi
destructrices».
Parmi les femmes se déclarant victimes, 10 % sont cadres supérieures,
9 % employées, 8,7 % ouvrières.
Les chômeuses (13,7 %) et les étudiantes (12,4 %) arrivent en tête.
A Violences conjugales, on note une augmentation constante des appels
de femmes issues de l'immigration, d'Afrique noire notamment.
Selon la loi du 22 juillet 1992, «la qualité de conjoint ou de concubin
de la victime constitue une circonstance aggravante».
«Ça bouge, les femmes acceptent de moins en moins, partent de plus en
plus», reconnaît Claudine, écoutante à Violences conjugales.
Cet article est paru dans Libération le lundi 25 novembre 2002
Le lien d'origine : http://www.liberation.fr/imprimer.php?Article=69376