La méthode Assimil-vite-la-politique nous permet de publier en
exclusivité quelques extraits de sa méthode éprouvée
pour devenir un dirigeant politique puissant. Ceci donne des résultats
efficaces pour un investissement raisonnable. Nous vous la conseillons
donc.
1/ Etre un humain blanc "occidental" de sexe mâle
est une condition favorable sous nos climats. L'instruction et la culture
peuvent être moyenne, l'habileté politique n'est pas liée
aux diplômes, ni à la sagesse ou au fait d'être cultivé.
On peut commencer jeune, mais la moyenne la plus courante est de 35
à 60 ans.
2/ Il est indispensable d'avoir une structure organisationnelle
stable, où l'importance numérique des troupes
peut être une donnée importante. La durée de l'organisation
est en soi un enjeu de taille.
3/ Il sait faire fonctionner et utiliser les mythes sur
l'origine ou l'avenir, la puissance et la valorisation. Il remplace
aisément le prêtre d'antan comme intercesseur face aux
puissances spirituelles. La promesse est un horizon de sens primordial.
C'est un bon connaisseur de l'âme humaine et tire profit des passions
tristes des humains, qui préfèrent se soumettre en ayant
un petit rôle, plutôt que de prendre le risque de la liberté
éphémère.
Il sait que l'existentiel et l'identitaire sont des points clés
de l'humanitude, alors il en joue à souhait.
4/ Il s'entoure d'un cercle amical, où l'affectif
et la reconnaissance conforteront l'engagement des personnes proches.
L'aspect "tribal" de l'économie familiale n'a pas de
secret pour lui, même s'il affirme à dessein que la politique
prime.
Il s'efface pour distribuer des valorisations symboliques aux personnes
dont il a besoin.
5/ Il profite des forces neuves des personnes qui débutent
en politique en leur montrant l'énorme besoin que l'on a d'elles.
La justification doit bien sûr avoir une haute valeur morale et
viser au bien de l'humanité pour compenser le sacrifice militant.
Comme l'usure humaine est parfois rapide, il faut toujours de la chair
fraîche.
Les technocrates, eux, parlent maintenant de turn-over, mais le dirigeant
politique sait qu'il s'agit de tout autre chose : du merveilleux que
procure l'instance symbolique collective, car le monde politique est
triste et froid s'il est désenchanté.
6/ Il a toujours raison, si besoin il met "les
principes" en avant, il ne reconnaît jamais qu'il a tort.
Au mieux, c'est une erreur d'appréciation.
En cas de désaccord sur une initiative que il n'a pas prise lui-même
le dirigeant ne dit pas qu'il est contre. Non il crée une ambiance
défavorable ou critique en sous-main et n'encourage pas à
y participer.
A l'inverse si il se sent en minorité il jouera de son "aura"
personnelle en disant : "vous pensez ce que vous voulez, personnellement
je pense que ...". Cette tactique fonctionne à merveille.
L'instinct grégaire vient au secours de la soumission.
7/ Il fait des compromis quand c'est inévitable, c'est
à dire quand il ne peut diriger seul, et s'empresse de dénoncer
la compromission chez les autres.
Mais il connaît la valeur du rapport de force avec ses pairs
en politique, car la règle c'est de se soumettre plutôt
que de se démettre, comme chez les grand singes.
La "fin justifie les moyens" est une méthode éprouvée
; autre précepte de base bien connu : "les ennemis de mes
ennemis sont mes amis", il est ancien mais encore très efficace.
En désespoir de cause, il aura recours au sempiternel "diviser
pour régner".
8/ Avec l'âge vient le contrôle des instances,
là il faut souvent verrouiller pour se maintenir en place et
garder son pouvoir. On peut le faire de multiples façons : la
maîtrise des statuts, la dramatisation émotionnelle, le
recours au danger externe pour rendre plus forte la cohésion
interne, l'instrumentalisation des personnes proches donc dévouées,
la mise en scène du pouvoir, etc...
Evidemment le contrôle des finances et de l'information sera acquis
discrètement. Comme de bien entendu on réclame la transparence
pour les autres et on pratique l'opacité pour soi.
Le meilleur moyen étant de se rendre indispensable et incontournable
par sa présence active.
9 / L'essentiel est de continuer, d'occuper l'espace,
de marquer la situation, donc de faire parler de soi, on peut utiliser
l'humour et même aller jusqu'à se plaindre ou se faire
plaindre pour son dévouement à la cause.
Au besoin on se fait rassurant devant les inquiétudes des personnes
que l'on instrumentalise.
De ce point de vue, le dirigeant politique est un bon cadre gestionnaire,
il excelle dans les ressources humaines : la bonne personne à
la bonne place, la culture "maison", la valorisation de la
réussite, l'évacuation des difficultés sur une
victime expiatoire ou un bouc émissaire, être celui qui
"sait", la pratique de la convivialité bien comprise,
qui en fait un humain accessible malgré son pouvoir "supérieur".
10 / La haute idée de soi-même c'est fondamental.
Partager cela avec les autres ou leur donner un motif d'exister, de
se sentir libre et utile, de vibrer pour un "idéal"
donne la clé du pouvoir symbolique. Partager et transmettre l'illusion
sont de bonnes garanties pour que les autres se soumettent et s'en remettent
à vous en politique.
Face au vide du spectacle et de la marchandise proposer du sens c'est
un excellent moyen de réussir en politique.
Allez bonne chance les petits loups, ayez les dents longues, l'époque
est aux faux-semblants, n'hésitez pas les humains sont méprisables
et adorent la soumission pourvu qu'on les caresse ou qu'il aient peur.
Pour rire avant d'en mourir !
Philippe Coutant en Juin 1996 à Nantes