Origine : http://ocsena.ouvaton.org/article.php3?id_article=499
Note du gestionnaire du site – Ph. Coutant :
Cette méthode présente l’intérêt
de nous présenter quelques aspects de l’approche systémique.
Cette approche est dite « holistique » : elle part du
« tout » pour penser le monde.
Il est clair que pour cette démarche le sujet est une création
dus système. De plus le système doit organiser sa
protection. Pas question d’interroger les finalités
du système, le système capitaliste. Au nom de la méthode
systémique la pensée politique est une gestion du
système capitaliste. Les intellectuels/elles sont les gardiens
du système.
Le système cherche toujours à persévérer
dans son être, c’est vrai le capitalisme se reproduit
et cherche toujours à s’étendre. Le pilotage
du système est effectivement de rendre les sujets humains
compatibles avec les bases du capitalisme.
A./ Intro
Une forme de réflexion relativement nouvelle éclairerait-elle
mieux la pensée politique dont nous avons besoin pour agir
efficacement aujourd'hui et demain ? L'approche systémique,
connue de tous, mais pas toujours poussée par chacun de nous
dans toutes ses extensions et approfondissements, est-elle de nature
à remplir cette fonction dans la pratique ?
B./ Le b.a.ba d'une approche holistico-dialectique de la
société et des phénomènes politiques,
en 10 leçons : 1ère "leçon"
- 1. Une société ne constitue pas
un simple ensemble homogène et mathématique d'individus
supposément identiques mais un système.
- 2. Un système est un tout organisé,
c'est à dire animé par des forces et par des intentions
déclarées ou non, réelles ou fictives. Un tout
est toujours plus que la somme de ses parties.
- 3. Un système a une vie interne et, si
l'on peut dire, une vie externe aussi, il développe des stratégies
pour répondre à ses besoins (réels ou imaginaires)
de vie.
- 4. Un système est toujours "piloté",
par un sous-sytème de pilotage.
- 5. Un système est toujours composé
de sous-systèmes. Les sous-sytèmes sont de facto hiérarchisés.
- 6. Le système ou sous-système
de pilotage est toujours par la force des choses issu du système
dominant, il est au mieux une composante partielle des systèmes
dominants (il peut y avoir exceptionnellement des "renversements
de pilotage", ils sont rares et rarement durables.).
- 7. Un système est toujours animé
par des idéologies diverses et contradictoires issues des
sous-systèmes, il n'en reste pas moins que l'idéologie,
la pensée dominante, est toujours majoritairement l'idéologie
du système-sous-système dominant. C'est en ce sens
qu'une époque a toujours en gros un style qui paraît
quasi unique.
- 8. La première fin fondamentale d'un
système est de vouloir se maintenir dans son être,
de persévérer dans ce qu'il est, d'assurer son existence
et l'expansion de son existence.
- 9. Le mouvement, le changement dans un système
n'est toujours qu'une réponse de survie à un changement.
Un système "normal" en situation normale vit de
ses routines. Un système est naturellement d'abord conservateur.
Il n'en reste pas moins qu'un système peut mourir s'il est
confronté à de grandes nécessités d'adaptation
et ne sait pas s'adapter.
- 10. Les éléments (travailleurs,
citoyens, quidam divers, etc.) sont largement, essentiellement,
les produits du système dans lequel ils prennent leur place,
leur fonction et leur sens. 'Néanmoins ils ont aussi en eux
un élément théorique de liberté, imprévisible
et relativement irréductible. Il est seulement rare et marginal
de pouvoir penser hors de sa société et au-dessus
de son temps.)
- 11. Piloter un système n'est pas seulement
le diriger dans le train-train et l'ordinaire amélioré
c'est aussi premièrement l'organiser. Le travail premier
du système de pilotage est de "réduire la variété",
c'est à dire de canaliser et formater.
- 12. Le système de pilotage met des grilles
de containement et dispose de gardiens pour ses grilles (Gate keepers)
- 13. Les gate keepers sont multiples, on citera
les journalistes, les gens des medias, les profs, les politiques
et toutes les personnes ayant une quelconque autorité, concrète
ou intellectuelle ou morale. Sont de ce bois également chefs
d'entreprise, juristes, avocats, etc. etc. Les opposants sont légions,
mais les collabos sont nombreux. (Dans les "dancings"
les gate keepers sont les videurs, dans la société,
le contrôle est seulement plus madré et larvé).
De ce qui vient d'être dit, on distinguera soigneusement pour
la démonstration ultérieure : pouvoir et pouvoir d'influence.
C./ Conclusion
Vos réflexions et commentaires sur le pouvoir exact du politique,
sa réalité, l'extension de son champ, vos réflexions
et commentaires sur les intérêts collabos (mais aussi
en propre) des médias, vos réflexions et commentaires
sur le rôle éventuellement mystificateur, conservateur,
accaparateur des idées qui circulent et des gens qui les
portent, bref ! vos contributions nous obligeraient beaucoup pour
faire la leçon 2.
Petite bibliographie
Pour les plus béotiens qui voudraient, on les comprend,
s'initier un peu mieux à ce stade sur ce qu'est la systémique,
on peut indiquer comme pièces "de base" :
- Daniel DURAND, La Systémique, Que sais-je N°1795.
- Joël de ROSNAY, Le Macroscope, Collection Points, Le Seuil.
Il faudrait citer naturellement le grand oeuvre d'Edgar MORIN,
La Méthode, qui est en 4 tomes, I. La Nature de la Nature,
II. La Vie de la Vie, III. La Connaissance de la Connaissance, 4.
Les Idées, mais ça constitue véritablement
un gros morceau. (Prendre peut-être le III ou le IV).
Nous pourrions bien sûr vous tourner utilement vers quelques
sociologues, c'est un peu tôt.
En fait, si cela nous est demandé nous fournirons une bibliographie
étoffée à la fin de ces modestes leçons.
On avertit dès à présent que c'est un puits
merveilleux et sans fond.
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