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Petit manuel d'initiation à l'adultère en dix leçons

Origine : http://www.murmures.biz/article-5594850.html

Par Pénélope Timiste le : 07/07/2006

Note du gestionnaire du site :

Ce texte peut se lire comme un appel à ne pas céder sur son désir tout en respectant nos proches.

Pour Cécile et Jean-Marie qui ont décidé de se lancer dans l’aventure de l’adultère. Et pour Stéphane, Marine et Charlotte qui ont décidé d’être les objets cachés d’un désir d’ailleurs…

Mes amis, depuis un certain temps je vous observe les uns et les autres vous débattre entre planning et état de vos âmes. Je sais que je vais faire figure de mère maquerelle, mais, pour avoir, dans mon jeune temps, accepté de jouer le bol d’air, et pour mener une enquête approfondie sur le sujet depuis déjà pas mal d’années – et j’en ai aussi fait les frais –, vous me pardonnerez cette balade digestive au pays des amours défendues. Il ne s’agit là que d’une bluette ma foi bien innocente. J’avais envie d’écrire ce manuel d’initiation à l’adultère depuis longtemps parce que, mal compris, mal géré, mal vécu, la situation peut entraîner bien de la souffrance…

Evidemment, mes amis, je sais parfaitement que vous n’êtes pas de ceux qui font de leur vie extra-conjugale une anecdote au nom de théories toutes plus fumeuses les unes que les autres. Vous ne racontez pas à qui veut l’entendre que, même si vous dégustez du caviar à chaque repas, un plat de frites de temps à autre et bien, ça change. Vous n’allez pas clamer qu’un seul taureau peut engrosser cent vaches et que la nature est ainsi faite qu’il vous faut assurer le repeuplement de l’Europe, vieillissante. Vous n’êtes, et je le sais, pas de la race des cavaleurs chroniques, ni de celle des briseurs de ménages. Tout cela n’a été qu’un concours de circonstances… Dans la suite de mon récit, et pour me simplifier l’écriture, ne pas à avoir à rappeler sans cesse qui est qui, j’adopterai une terminologie consistant à ne pas parler autrement des hommes et des femmes, comme s’ils étaient asexués. Après tout, leur problématique est identique.

Alors, commençons par ceux qui vont prendre le risque d’être un jour surpris en galante compagnie. Vous réfléchissiez depuis longtemps avant d’envisager d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs et bien malin qui pourrait vous jeter la pierre. Vous vous sentez prisonnier de ce grand amour qui vous conduit à l’autel un jour, ou pas d’ailleurs, le papier du maire étant de bien peu d’importance, en l’occurrence. Vous êtes encore bercé de tendresse, pétri de respect autant pour l’engagement pris que pour votre conjoint. Il y a les enfants. Et puis, vous avez tant construit, tant partagé, tant à découvrir encore, qu’il serait bien dommage de mettre un terme à tout cela alors que le malaise vécu n’est peut être qu’une péripétie, que le quotidien n’est pas si difficile à vivre et que ce qu’il manque à votre couple c’est le piquant, le merveilleux tremblement du début, la fête des corps, le langage des peaux. Nul, à mon avis, n’a le droit de vous conspuer. Il est en effet bien illusoire de croire la chair aguerrie, de penser que la tranquille apparence du couple ne cache pas de tumultueux tourments. Mon propos n’est pas de juger, mais d’armer…

Passons à ceux qui accueilleront les infidèles dans leur cœur et leur quotidien. Vous n’avez pas délibérément cherché, dans votre quête amoureuse, une personne déjà engagée. Simplement, la vie est ainsi faite qu’elle réserve parfois de curieuses surprises. Que vous n’aviez quasiment aucune chance de la croiser cette personne et le destin s’est chargé de jouer les mauvais génies. Vous avez longuement hésité, bien sûr. Vous avez tourné des nuits entières la noirceur des perspectives, vos valeurs et vos croyances, votre morale. Vous avez systématiquement pointé tous les arguments qui auraient dû vous dissuader de vous lancer dans l’aventure. Oui, mais voilà, ces bras là, ouverts, tendus, ces mots là, ce regard là, et bien, ils ont balayé toutes vos réserves et tous vos scrupules.

Et puis, le couple adultérin s’est formé dès le premier instant, mais aucun d’entre vous n’en avait conscience. Parler pendant des heures de ce qui vous sépare, de l’inutilité de poursuivre le dialogue, c’est déjà construire une relation. Décliner un humour désabusé pour garder un peu de distance, c’est tendre la perche à l’autre, user d’une séduction désespérée. Positionner fermement les limites c’est aussi mettre en lumière la barrière à franchir. Que pouviez vous faire face à ce désir qui vous poussait l’un vers l’autre. Rentrer dans le silence pendant trois jours ? Mais au bout du compte, vous repreniez le fil des mots, parce que ce silence devenait insupportable. Vous pouvez tenir tous les discours raisonnables sur la façon dont vous allez, les uns gérer cet adultère, les autres gérer l’absence, vous allez faire comme les copains… Vous allez vous attacher, vous regarder, vous aimer, que ce soit pour huit jours, huit mois ou huit ans. Et oui ! parce qu’aucun d’entre vous n’est ainsi fait qu’il se fout du sentiment amoureux. Qu’aucun d’entre vous ne désire vivre de ces séances de gymnastique qui laissent le corps sans doute repus, mais l’âme bien honteuse. Vous êtes des cérébraux, vous avez besoin d’être séduits, mais vous ne voulez pas aimer. J’ignore comment vous allez faire, mais, à mon humble avis, vos certitudes de tout maîtriser vont en prendre un sacré coup !

Nous avons donc deux situations qui se font face : celle des adultérins et celle des amants.

Voyons voir comment, le plus tranquillement possible, organiser le temps, le confort, le relatif bonheur des uns et des autres.

Leçon n° 1 pour les adultérins, la confiance :

vous n’êtes pas dans « Liaison fatale ». Il y a quand même peu de chance que vous soyez acculé à noyer, puis flinguer votre amant dans votre baignoire. Ou alors, c’est vraiment pas de pot ! A ma connaissance, ce n’est jamais arrivé dans mon entourage proche. Donc, apprenez à faire confiance, au moins dans votre choix. N’utilisez pas de prénom bidon, n’appelez pas constamment en « numéro privé ». Ne cachez pas votre nom de famille. Ne faites pas le tour de la ville avant de rejoindre votre complice. Ne planquez pas votre auto, moto, vélo à deux kilomètres du nid qui abrite vous amours, ce sont de précieuses minutes perdues à marcher plutôt qu’à… enfin, vous m’avez comprise. Ou alors, prenez les transports en commun et débrouillez vous pour que ce temps de déplacement n’empiète pas sur le temps de la rencontre. Si vous n’êtes pas capable de ce minimum là, renoncez, immédiatement.

Leçon n° 1 pour les amants, le partage :

Mettez vous bien dans la tête qu’il n’y aura jamais de restaurant, de cinéma, de week-end, de vacances à deux, de nuits entières et de petits déjeuners à beurrer amoureusement les tartines. Jamais. Ne posez pas de question sur la relation principale de votre adultérin, cela ne vous regarde pas. Vous l’avez accepté avec un conjoint, je vous le rappelle. Ne faites pas preuve de cette curiosité malsaine qui ressemble à de la jalousie. Si vous vous savez jaloux, incapable de vivre sans lui, incapable d’avoir le moindre loisir seul ou avec des amis, alors renoncez, immédiatement.

Leçon n° 2 pour les adultérins, l’aide extérieure :

Trouvez vous, dans vos amis, les vôtres, pas celui du couple, un complice, et vite, parce que vous aurez besoin parfois d’un alibi pour vous évader quelques heures. Mais choisissez le bien. Plutôt un ami d’enfance qui apprécie modérément votre conjoint. Et si vous avez coupé les ponts, et bien recrutez, après tout, ce n’est pas plus immoral que de prendre un amant.

Leçon n°2 pour les amants, la souplesse :

Apprenez à gérer l’imprévisible. Il va falloir parfois annuler une sortie parce que cher et tendre vient subitement de renoncer à un match de foot ou à un concours de tricot, et qu’il se propose de n’en rien dire. Soyez souple, adaptez vous à ses contraintes à lui, sinon vous n’arriverez jamais à vous retrouver.

Leçon n°3 pour les adultérins et les amants, confrontation des mondes :

Faites rapidement le tour de vos connaissances, professionnelles ou personnelles. Vous allez vite constater que vos mondes se rencontrent quelque fois. Organisez le cloisonnement. Soyez discret sur votre historie si d’aventure vos entourages peuvent se télescoper. Sinon, à tout les coups, vous serez pris la main dans le sac, enfin, dans le sac… façon de parler.

Leçon n°4 pour les adultérins, les signes extérieurs de l’adultère :

Si vous êtes arrivé jusque là, c’est que vous êtes déterminé à poursuivre votre belle aventure. Maintenant, il faut veiller à toutes les précautions d’usage afin de ne laisser aucun indice de vos frasques, quand vous regagnez vous pénates. Et Dieu sait à quel point un conjoint qui vous regarde, vous écoute, peut-être attentif à tout imperceptible changement. Si ce n’est pas le cas, et bien passez ce conseil et faites comme bon vous semble.

Evidemment, il y a tout ce qui tombe sous le coup du bon sens le plus élémentaire :

attention aux parfums, cheveux, traces de rouge à lèvre, odeurs d’after-shave, enfin tout ce qui est lié aux détails de la séduction et qui laisse des trace.

Mais il y a aussi, et c’est plus subtil, tout ce qui de l’ordre du comportemental.

Ne changez rien à vos habitudes !!! Ne vous mettez pas à rêvasser à tout moment alors que vous êtes d’une tempérament actif, ou à vous activez avec frénésie, alors que vous êtes plutôt calme. Continuez à honorer votre conjoint sur le rythme habituel, ne vous trouvez pas soudain un stress professionnel insurmontable, des migraines à répétition, des angoisses existentielles, des doubitchs récidivantes… Faire l’amour équivaut à courir un 1500 mètres. C’est bon pour la santé. Avec un peu de chance et le surcroît d’activité généré par votre vie extra-conjugale, dans un an, vous serez fin prêt pour le marathon du Médoc.

Leçon n°4 pour les amants, les signes extérieurs de l’adultère :

N’en rajoutez pas. Restez ce que vous étiez au moment de la rencontre. Ne vous découvrez pas un goût immodéré pour le patchouli alors que la moitié de votre namour n’apprécie que l’odeur du citron. N’envoyez pas de textos à tout heure du jour et de la nuit. Ne vous contorsionnez pas comme Valentin le désossé pour le croiser au supermarché, le samedi, alors qu’il fait ses courses avec sa petite famille. Ne vous arrangez pas pour être toujours dans son champ de vision. Foutez-lui la paix, il prend déjà suffisamment de risques avec sa vie, mais aussi son passé, construit sans vous, et son avenir sans doute. Rassurez-le. Soyez zen. Il ou elle n’a pas pris un amant pour se retrouver avec deux ménages à gérer, et les scènes qui vont avec. Donc, inutile de le traîner chez But pour acheter la table de nuit qui irait si bien avec votre nouvelle chambre.

Leçon n°5 pour les adultérins, le téléphone, l’ordinateur et l’agenda :

Soyez intraitable, ne laissez aucune trace de « l’autre ». Pas de photo, pas de lettre. Ne gardez rien. Le hasard est votre ennemi, il faut que vous en ayez parfaitement conscience. Si vous n’êtes pas capable de vous souvenir du téléphone de votre jeune ou vieil amant/maîtresse, si vous avez la mémoire d’une endive, alors évitez de noter dans le répertoire de votre mobile des trucs comme : « C., M. ». Votre légitime, s’il tombe dessus, se fera un malin plaisir de vérifier qui est ce C. ou cet M. Le plus pratique, noter les coordonnées de l’amant sous son nom de famille, en entier, comme s’il s’agissait d’une relation professionnelle, une parmi cent n’attire pas l’attention. Et puis, mettez les textos, à la poubelle, effacez systématiquement l’historique et les fichiers traces, sur votre ordinateur, qui pourraient témoigner de surfs contestables ou encore de discussions passionnelles, voire plus. Surtout, ne bloquez pas, sur votre agenda, électronique ou papier, des plages de deux heures avec des grigris sans équivoques : petits cœurs, prénoms, mots cochons… et j’en passe. Ce genre de bourdes s’appelle « un acte manqué » et il ne va pas manquer de votre exploser, un jour ou l’autre, en pleine figure. Mais si c’est ce que vous souhaitez, alors…

Leçon n° 5 pour les amants, le téléphone, l’ordinateur et l’agenda :

N’essayez pas à tout prix d’exister au cœur de ces outils de la gestion du temps de votre namour du jour. Inutile de lui envoyer votre plus beau portrait en string ou culotte de cuir. Il ne la mettra pas en fond d’écran. Vous n’aurez jamais aucune existence matérielle, vous devrez vous contenter d’occuper ses pensées et ses fantasmes. Et pis c’est tout !!!
Alors ne vous amusez pas à l’appeler à l’heure où il est à table en famille, vous vous heurteriez à son silence, ou pire, à une rebuffade bien sentie, un ton neutre, froid, professionnel, s’il décroche. Et vous ne l’aurez pas volé. Oubliez : les petits cœurs dans son agenda ; les rappels divers, variés, coquins de votre existence ; et de répondre sur son téléphone si par malheur il l’égare chez vous. Et si d’aventure vous répondez, par mégarde bien entendu, ne vous présentez pas, ne donnez pas de détail sur la présence de l’engin chez vous et ne dites pas : « je suis SON ami(e) ». Vous ne le reverriez jamais, et ce serait bien fait. Quand on aime quelqu’un on ne fout pas le bordel dans sa vie.

Leçon n° 6 pour les adultérins, les mensonges :

Vous allez devoir faire preuve d’imagination, mais si vous avez pris un minimum des précautions décrites ci-avant, les bobards ne devraient pas manquer. Je vous en livre quelques uns, ceux qui me viennent à l’esprit :

* Inventez un surcroît d’activité dans votre entreprise et, avant d’allonger votre temps de travail, préparez le terrain au moins une bonne semaine à l’avance, de manière à ce que ces rendez-vous programmés en début de soirée ne paraissent pas tomber du ciel. Si possible, négociez aussi une augmentation de salaire avec votre boss, ce sera plus crédible, de toutes façons vous la méritez cette augmentation, n’est-ce pas ? En plus vous ferez d’une pierre, deux coups : plus de coups et plus de sous, hi ! hi ! hi !

* Entourez vous d’amis soudains dépressifs auprès de qui vous pourrez exercer vos talents de confident et qui ont ABSOLUMENT besoin de votre écoute active. Bon, évitez quand même de donner l’impression que vous êtes en passe de vous reconvertir en thérapeute, cela ferait désordre.

* Organisez vous de petites soirées foot, pizza, bière, tricot, belote, vente de sous-vêtements, tupperware, et j’en passe, entre potes.

De ce genre de soirées que votre conjoint officiel déteste bien entendu. Vous le connaissez bien, en principe, votre conjoint, alors s’il déteste la foule, inventez des soirées mondaines et s’il déteste l’intimité, des soirées resto avec Jojo, l’affreux qui va vous parler pendant des heures de son cor au pied. Bref, pour ces soirées là, laissez penser que vous vous dévouez, que, décidément, vous vous tapez toujours les corvées. En plus, vous aurez gagné votre galon de « gentil » auprès de « conjoint ». Rien ne sera plus facile alors d’être celui ou celle qu’on appelle quand grand-mère vient de franchir le rubicon. N’abusez pas, tout de même, des grand-mères des copains, le stock est limité.

* N’hésitez pas à solliciter votre complice (voir leçon n°2) et à lui faire téléphoner à l’improviste, l’informer de votre planning, le tenir au courant de vos escapades. De plus, le jour où vous avez un doute, un scrupule, il saura trouver les mots pour vous aider, vous rassurer. C’est son rôle, non ?

Mais n’oubliez jamais : le mensonge, à la longue, c’est usant, épuisant, culpabilisant, déstabilisant et cela suppose d’avoir une excellente mémoire ou une excellente organisation.

Leçon n°6 pour les amants, les mensonges :

Aidez le !!! Triturez vous l’esprit pour lui proposer d’intelligentes suggestions. N’hésitez pas à faire appel à votre entourage personnel pour trouver des pistes. Nous avons tous un panel de copains ou copines qui sont passés par là. Vous verrez, l’imagination humaine est vaste…Et puis, chaque fois que c’est nécessaire, mettez en place les éléments matériels pour crédibiliser le mensonge. Allez aux enterrements, présentez tous les caliméros de la terre à votre namour, débrouillez vous pour avoir en commun quelques projets caritatifs, personnels ou professionnels, mais de ces projets qui sont ponctuels, qui ne s’inscrivent pas dans la durée (voir leçon suivante). Je sais, cela paraît cynique, mais que faire d’autre pour protéger le temps des amours ?

Leçon n°7 pour les adultérins et les amants, « no zob in job » :

Comme je l’ai entendu de plusieurs personnalités médiatiques, à la télé (il faut croire qu’ils ont l’habitude, eux !). Bon, si vous vous êtes rencontrés sur le lieu de travail, c’est pas de chance. Une seule solution : changer de boutique pour l’un des deux. Parce que, si partager le temps de travail permet des intermèdes coquins et délicieusement angoissants, aux toilettes ou dans la réserve à balais, vous aurez à gérer la rupture qui ne manquera pas un jour ou l’autre de se produire. Autant anticiper. Dans une rupture, il y en a toujours un qui est encore amoureux, éviter de le rencontrer est une attitude intelligente pour faire le deuil tranquille d’une histoire d’amour avortée.

Leçon n°8 pour les adultérins, s’intéresser à l’autre :

Voilà, votre relation commence à ronronner. Il faut lui donner corps, l’alimenter, la rendre intime et équitable, équitable surtout. Dites vous bien que votre temps à vous est rempli et que celui de votre namour caché l’est probablement beaucoup moins, que vous occupez bien plus l’espace de ses pensées que vous le croyez. Il travaille, il vit, il a des loisirs, des amis, des projets, des rêves. Laissez lui l’espace de parole pour qu’il partage tout cela avec vous. N’allez pas croire qu’il veut vous entraîner forcément sur sa route. Il a simplement besoin d’exister, un peu, à vos yeux. En parlant de tout cela, il donne de lui. Ne faites pas comme si ce temps, qui ne sera jamais le votre, ne compte pas. Vous allez le blesser. Posez des questions, intéressez vous à certaines de ses passions. Ayez assez d’amour en vous pour accepter le fait qu’il a un cerveau, une âme, un cœur, en plus de ce sexe qui, lui, ne manquera sans doute pas de votre attention. Cessez de penser qu’il n’est là que pour vous écouter parler de ce qui vous a amené à tromper le légitime. Quand vous tournez, trop je veux dire, autour de ce sujet, ce n’est pas pour partager vos états d’âme avec lui, c’est, la plupart du temps, pour vous dédouanez VOUS, de vos doutes, vos culpabilités, et il le sait. Il vivra mal, à la longue, d’être votre psy. Il vivra mal de se sentir « une faute ». Bref, soyez humain.

Leçon n° 8 pour les amants, s’intéresser à l’autre :

S’il a pris un amant/maîtresse c’est probablement que l’écoute, dans sa vie quotidienne, laisse à désirer, que le désir, lui, s’est émoussé au fil des années, qu’il se sent vieillir bien trop paisiblement. Alors offrez lui tout ce qui lui manque. Soyez attentif, intéressez vous à son travail, ses enfants, sa vie, ses amis, ses loisirs, enfin tout ce qu’il souhaite vous raconter. Offrez lui d’intenses moments de confidences, après l’amour, au téléphone, chaque fois qu’il vole du temps pour vous parler, vous entendre. Soyez proche, posez des questions, ne menez pas un interrogatoire. Soyez discret, apprenez à sentir le moment où il a besoin de s’épancher. Et ne prenez pas tout de travers. S’il parle de son conjoint, ce n’est pas pour vous rendre jaloux, c’est parce qu’il fait partie de sa vie. S’il parle de ses enfants, n’allez pas essayer de lui en faire un, en douce. Bref, soyez humain.

Leçon n°9 pour les adultérins, le grain de folie :

l va falloir que vous acceptiez de prendre des risques, maintenant que tout est pesé, organisé, posé. Soyez inventif ! Que diable ! Evitez de ronronner comme un vieille bagnole. Donnez des rendez-vous dans des lieux incongrus. Genre : restaurant, chacun sa table, avec ou sans collègues de travail, mais plutôt avec, histoire de vous retrouver cinq minutes dans les toilettes. Trouvez le moyen de passer régulièrement une soirée entière avec l’autre. Parlez lui de vos fantasmes, mettez les en scène.

Demandez, riez, dansez, criez, jouez, vivez !!!

Organisez vous pour le rencontrer très régulièrement, au moins deux fois par semaine me paraît être une bonne cadence, sinon, ce n’est pas une relation, c’est une partie de jambes en l’air. Acceptez qu’il vous cuisine de bon petits plats, et si vous n’avez pas d’appétit, forcez vous. Apprenez à aimer le champagne et la crème chantilly. Déguisez vous en Sherlock Holmes si cela doit le faire rire, ou en infirmière, ou en pute ou en espion. Peu importe. S’il vous demande une ou deux photos, donnez les, il ne va pas vous faire chanter, il ne va pas faire publier un communiqué de presse avec avis de recherche. N’hésitez pas à lui envoyer un message, un texto, même lorsque vous êtes chez vous, vous allez au wc, de temps en temps, non ? Planquer un téléphone n’est quand même pas un acte héroïque. Soyez lucide, celui ou celle que vous avez choisi n’a pas envie de vous pourrir la vie. Ou alors interrogez vous sur vos choix.

Leçon n°9 pour les amants, le grain de folie :

Offrez lui un espace de totale fantaisie, apprenez à porter des sous-vêtements suggestifs (que vous soyez un homme ou une femme d’ailleurs). Donnez lui tout ce qu’il n’a pas eu ou pas eu envie de vivre. Surprenez le, faites les pieds au mur, 500 kilomètres pour voler un baiser. Décorez votre chez-vous un soir, alors que vous l’attendez, comme si c’était Noël. Jouez les amants mystérieux, imaginez des rites. Inventez des histoires et vivez les. Accueillez le toujours avec bonheur et sourire. Quand vous serez seul, il sera temps de gérer les petites choses d’un quotidien parfois brutal. Ecrivez lui les lettres d’amour qu’il lira chez vous, mais qu’il n’emportera jamais. Demandez, riez, dansez, criez, jouez, vivez !!!

Leçon n°10 pour les adultérins et pour les amants, tout roule :

Eclatez vous, aimez vous, fabriquez vous des souvenirs pour vos longues soirées d’hiver… C’est pour ça que vous vous êtes rencontrés, non ?

Et, en prime, puisque vous avez eu le courage de lire jusqu’ici, mon appréciation personnelle et en vrac :

Pour les adultérins…

Ne perdez jamais de vue que tout peut s’arrêter du jour au lendemain, alors savourez ce que vous vivez. Si vous êtes pris, niez, niez, niez. Le conjoint n’a pas à souffrir de ce qui fût votre choix. NIEZ même sous la torture.

Mais surtout, surtout : interrogez vous :

* Etes vous vraiment certain que les arguments de ce choix là, l’adultère, correspondent à ce que vous voulez vivre désormais ?

* Etes vous sur que tous les discours que vous construisez, afin de rationaliser le fait de ne pas quitter votre conjoint, sont en accord avec à ce que vous êtes ou êtes devenu ?

* Etes vous sur que ce qui vous affole, dans une séparation, n’est pas finalement, le regard des autres, ou encore votre orgueil qui vous titille ? C’est si dur d’admettre que l’on est en échec !

* Etes vous certain que vous allez tenir la distance sans laisser de votre âme, de votre candeur, de votre intégrité ?

* Etes vous sur que vous êtes dans l’obligation d’être fidèle à ce que vous étiez dix ou vingt ans auparavant ?

* Etes vous sur que tous les écueils que vous évoquez, et qui vous affolent si vous changiez de vie, ne sont pas, au final, de petites lâchetés ordinaires, des fantasmes, des craintes sans fondement ?

* Etes vous sur que votre conjoint n’est pas, lui aussi, dans le même état d’esprit que vous, et qu’il n’attend qu’un signe de vous pour reconstruire autre chose, autrement, parce qu’il a les mêmes freins que vous ?

* Etes vous sur d’avoir tout donné pour sauver ce mariage ou ce compagnonnage qui ne vous satisfait plus ?

* Etes vous sur que toute l’énergie que vous allez mettre dans cette relation extra-conjugale, ne serait pas mieux employée à sauver ce qui peut l’être ?

* Avez vous rencontré un médiateur, un conseiller, un psy qui pourrait vous armer pour reconstruire votre relation principale ?

* Avez vous parlé à votre conjoint de vos douleurs, de vos doutes, de vos attentes ?

* Etes vous sur de vouloir vivre ça ?

Pour les amants…

Ne perdez jamais de vue que tout peut s’arrêter du jour au lendemain, alors savourez ce que vous vivez. Si vous recevez un jour, la visite de la personne légitime, niez, niez, niez. Ce conjoint là n’a pas à souffrir de ce qui fût votre choix. NIEZ même sous la torture.

Mais surtout, surtout : interrogez vous :

* Etes vous vraiment certain que vous n’allez pas être rattrapés un jour ou l’autre par l’horreur du mensonge, que vous partagez ?

* Etes vous certains que prendre un amant non disponible ne vous évite pas de vous lancer, encore une fois, dans un engagement qui vous fait peur, d’avoir trop souffert de ruptures antérieures ?

* Etes vous sur que vous vous contenterez des miettes longtemps, sans douleur, sans amertume ?

* Etes vous suffisamment solide pour construire votre vie avec une relation amoureuse qui ne peut être qu’épisodique et aléatoire, sans grand espoir de changement ?

* Etes vous suffisamment solide pour ne pas, un jour, péter un câble et aller foutre le bordel dans la vie de quelqu’un qui ne le mérite pas, parce que personne ne mérite de voir sa vie bousillée par un tiers dont il fut amoureux ?

* L’aimez vous, assez pour accepter toutes les contraintes liées aux engagements pris avant de vous rencontrer ?

* Avez vous conscience que, même s’il se sépare de son conjoint, vous ne serez jamais, jamais, la personne avec qui il refera sa vie ? Vous aurez été celle ou celui qui aide, mais du coup, d’avoir permis la rupture d’un lien pesant, quand sera venue l’heure de construire à nouveau, ce ne sera pas avec vous. En tout cas, il y a peu de chances que cela soit. Vous êtes n+1, il fallait être n+2.

* Etes vous sur de vouloir vivre ça ?

Si vous pouvez répondre honnêtement à ses questions, sans vous mentir, alors, peut-être êtes vous faits pour cette vie là. Je vous souhaite la bonne chance, et du bonheur, beaucoup !!!

Ce bonheur là sera votre récompense.